Quelles sont les dernières usines et ateliers textiles en Allemagne ?

Les blogs de mode masculine existent depuis plus de 10 ans. Pourtant on n’a pas vraiment l’impression d’avoir fait le tour de la question. On fait encore régulièrement de belles découvertes. Il faut dire aussi qu’on les provoque un peu.

Cela passe par exemple par la lecture boulimique de tout ce qui a été écrit sur le sujet.

Notre dernier livre en date ? Deutscher Manufakturenführer.

Le livre regroupe environ 300 manufactures. De quoi s’offrir un bon aperçu du paysage vivant des ateliers et usines allemandes, autrement dit ceux qui fabriquent encore en Allemagne mais qui ont aussi un savoir-faire reconnu et qui en général vendent aussi en B to C, soit au consommateur final directement.

On peut lire sur la description Amazon : (traduit via Google)

"Le changement de perception des fabricants montre également que les produits fabriqués en Allemagne ne sont pas une mode, mais représentent une véritable alternative à une consommation “rapide” - (Fast-moving consumer goods). Nous avons uni nos forces depuis longtemps et sommes impliqués dans de nombreux projets. En témoigne, entre autres, l'exposition très appréciée "Handmade in Germany" à Berlin, dirigée par Pascal Johanssen, qui en est responsable, a déclaré l'éditeur Wigmar Bressel, président de l'Association des manufactures allemandes.”

 
 

Parmi les entreprises que l’on connaît déjà, il y a bien sûr Ascot dont a déjà parlé ici. Un nom à connaître absolument, l’un des meilleurs fabricants de cravates en tricot soie. C’est bien simple, si vous avez une cravate en tricot de soie Made in Germany, il y a de grandes chances qu’elle proviennent de chez Ascot, le dernier fabricant allemand de cravates tricotées implanté dans la ville allemande de la soie : Krefeld. Ils travaillent avec les plus grandes marques, des marques confidentielles aux plus grands acteurs du Luxe.

 
 

On retrouve également le fabricant de chemises Campe & Ohf, le Charvet Allemand. Ou Mykita, célèbre fabricant de lunettes berlinois.

 
 

Mais on a aussi découvert de nouveaux noms.

Par exemple Johann Ruttloff qui a fondé Ruttloff Garments, le SuperStitch allemand en quelque sorte. Depuis 2010, le natif de Dresde fabrique des jeans à partir de toiles japonaises. Autodidacte du denim, il possède son atelier avec ses propres machines. Comptez deux jours entiers pour confectionner un seul jean.

Vous pouvez lire ici un article de Denim Hunters à son sujet.

Autre découverte, Laco, un autre fabricant de cravates en Allemagne. L’un des plus anciens du monde, fondé à Hambourg en 1838. S’il y avait autrefois une vingtaine de fabricants de cravates en Allemagne, aujourd'hui, il y en a moins d'une poignée. Ascot, dans la ville de la soie à Krefeld, Edsor à Berlin et Laco à Hambourg, dans le quartier de Bahrenfeld.

Sur les dix millions de cravates sont vendues chaque année en Allemagne, la majeure partie vient désormais de Chine. Aujourd’hui, au plus 1 % des articles en soie sont encore cousus à la main. La particularité de l'entreprise de la ville hanséatique : ils ne se contentent pas de fabriquer des cravates à la main, mais développent également eux-même les dessins des tissus en soie traditionnellement tissés et imprimés en Italie.

Dans une interview pour le journal allemand Weser Kurier, Jessica Bartling directrice générale de Laco affime Il est préférable de conserver les cravates enroulées. Cela permet à l'insert de laine de se détendre. « C'est comme avec les pulls en laine : il ne faut pas les accrocher dans le placard lorsqu'ils sont encore chauds. Ensuite, ils perdent leur forme. Il vaut mieux le laisser refroidir un moment.

Ou dans le journal Die Welt :

“Welt am Sonntag : Combien coûte une cravate Laco ?

Bartling : Environ 79 euros. Ce qui rend la cravate particulièrement spéciale, c'est la triplure.

Welt am Sonntag : Quel type de triplure ?

Bartling : La cravate utilise une doublure en laine avec une superposition de coton, ce qui est très coûteux. La laine est très respirante et résistante. Un pull en laine, par exemple, ne se froisse pas.

Welt am Sonntag : Cela veut dire ?

Bartling : Ainsi, notre doublure en laine dans la cravate ne se froisse pas. Ainsi, vous pouvez nouer, nouer et faire le nœud. Avec une cravate asiatique bon marché avec une triplure en polyester, le nœud se froisse toujours.”


D’autres découvertes ? Oui Roeckl ou Vickermann Stoya par exemple.
Mais on vous laisse découvrir par vous même.

Note : Le livre date de 2015, il semblerait que Laco et Edsor Kronen aient malheureusement définitivement fermés, seul Ascot semble tenir le coup, sans aucun doute grâce à son savoir-faire unique sur la cravate tricot en soie. Eux seuls peuvent produire cette main si particulière, si dense, le fameux “cri de la soie”.