Valstar - Loro Piana - Yoox

 

Photo de couverture - Lorenzo Sodi

Les soldes viennent tout juste de commencer. Le Pitti Uomo 97 également. A cette occasion vous avez peut être découvert la collaboration entre The Sartorialist et Valstar, une marque italienne de pièces d’extérieur que nous apprécions particulièrement.
Après quelques recherches on est tombé sur ce magnifique manteaux en mélange Alpaca de la saison précédente. Ce n’est pas précisé sur le site de Yoox mais il s’agit bien d’un tissu Loro Piana.

Pour rappel, les pièces Valstar sont entièrement fabriqués en Italie et faites à la main. Un point qui tient particulièrement coeur à la marque et à son PDG actuel Matteo Bozalla, comme expliqué dans cette interview pour le site Apetogentleman.


Après plus de 100 ans d'histoire, la production reste entièrement artisanale et 100% made in Italy. Le processus artisanal, grâce à nos artisans experts, est la clé du succès de notre marque. Leurs mains et leurs yeux experts peuvent créer quelque chose de vraiment unique qu'aucune machine automatique ne pourra jamais reproduire!

Valstar incarne la grande tradition et passion italienne avec sa production Made in Italy, une attention maniaque de la qualité, un travail artisanal, une attention jusque dans les moindres détails et la recherche continue de l'excellence. Nous aimons les belles choses bien faites et notre cœur de métier sera toujours axé sur les produits.

Lien en cliquant sur l’image - Capture écran Yoox.com Attention la taille 46 correspond à un 50 Italien - donc relativement grande

Lien en cliquant sur l’image - Capture écran Yoox.com
Attention la taille 46 correspond à un 50 Italien - donc relativement grande

La première fois que l’on a vu ce matin, ce fut sur le site de Grégory Lellouche : NoManWalksAlone. - on en avait déjà parlé ici.
Un manteau qu’il porte merveilleusement bien, comme ici lors que Pitti 95.

Image Style Forum

Image Style Forum

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34 photos des hommes les mieux habillés au monde

 
 

Vous avez déjà probablement lu ou entendu que le Pitti Uomo rassemblait les hommes les plus stylés au monde. Quand on voit le succès des lookbook streetstyle d’un Robert Spangle ou d’un Jamie Ferguson chaque saison, on se dit qu’il doit y avoir une part de vérité. On rappellera d’ailleurs que Scott Schuman est très certainement l’un des pionniers de ce mouvement. Alors certes, oui, il y avait déjà des photographes - Japonnais principalement - qui couvraient le salon en 2005. Mais leur approche était totalement différente et n’avait pas traversé les frontières.

Ci-dessous un exemple avec le compte Instagram dédié au Pitti Uomo du célèbre Grand Magasin Japonais : Beams.

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On ressent très nettement cette approche stakhanoviste : prendre beaucoup de photos de looks - de plain pied - et ce même si les conditions photographique ne sont pas optimales. A l’inverse un Scott Schuman à une démarche que l’on qualifierait de plus artistique. Dans le podcast pour Blamo créé par Jeremy Kirkland, il révèle qu’il se refuse souvent à prendre une photo lorsque toutes les conditions ne sont pas réunies pour mettre en valeur son sujet : lumière idéale, état d’esprit de la personne à l’instant T, ect…

Quand on y pense, quoi de mieux qu’une photo studio pour pleinement apprécier (ou au contraire, déprécier) le style d’une personne ? L’on peut y distinguer très nettement les vêtements, leur coupe, les superpositions, voire même leur texture. C’est cette initiative qu’a prise le magazine Esquire en 2016 - des photos qui sont toujours dans l’air du temps, 3 ans après.
Le directeur de la publication du magazine n’est autre que Nick Sullivan, un homme dont on apprécie aussi le style vestimentaire et qui est souvent photographié par Scott Schuman.

Credit photos : REED YOUNG.

Daniele Biagioli

Daniele Biagioli

Minoru Hikino - L’un de nos looks préféré : les proportions sont parfaitement respectées

Minoru Hikino - L’un de nos looks préféré : les proportions sont parfaitement respectées

Andreas Weinas

Andreas Weinas

Andrea Luparelli

Andrea Luparelli

David Coggins, auteur du livre MEN AND STYLE

David Coggins, auteur du livre MEN AND STYLE

Sosuke Kakuta, le fils de Noboru Kakuta

Sosuke Kakuta, le fils de Noboru Kakuta

Noboru Kakuta, alias THE MASTER

Noboru Kakuta, alias THE MASTER

Per Miver, le fondateur de la très belle boutique suédoise LINNEGATAN N°2

Per Miver, le fondateur de la très belle boutique suédoise LINNEGATAN N°2

Bruce Pask, directeur des achats HOMME de Bergdorf Goodman

Bruce Pask, directeur des achats HOMME de Bergdorf Goodman

Nick Ashley, le directeur créatif de Private White V.C

Nick Ashley, le directeur créatif de Private White V.C

Brunello Cucinelli

Brunello Cucinelli

Josh Peskowitz

Josh Peskowitz

Franco Castellani

Franco Castellani

Todd Barket, fondateur de regretté UNION MADE GOODS

Todd Barket, fondateur de regretté UNION MADE GOODS

Nick Ragosta, co-fondateur de STOFFA

Nick Ragosta, co-fondateur de STOFFA

Vous voulez en voir plus ? La suite sur le magazine Esquire ici.

 

Pitti Umo 92 - Les Stars 1/2

Un - petit - aperçu des personnes les plus courrues des photographes du Pitti.

01 - Yasuto Kamoshita

01 - Yasuto Kamoshita

02 - Antonio Panico

02 - Antonio Panico

03 - Michael Hill

03 - Michael Hill

04 - Domenico Gianfrate

04 - Domenico Gianfrate

06 - Gauthier Borsello

06 - Gauthier Borsello

07 - Karl Edwin Guerre

07 - Karl Edwin Guerre

09 - Shuheu Nishigucchi (Beams Team)

09 - Shuheu Nishigucchi (Beams Team)

11 - Nicola Radano

11 - Nicola Radano

13 - LaMarche (select shop in Seoul)

13 - LaMarche (select shop in Seoul)

08 -  Maciej Zaremba

08 -  Maciej Zaremba

10 - Beams Team 

10 - Beams Team 

12 - Anyone ?

12 - Anyone ?

14 - Carlos et Jorge de Man1924

14 - Carlos et Jorge de Man1924

Pitti Uomo 92 - Les 2 marques anglaises incontournables du salon

 

DRAKE'S LONDON

Pour cette saison SS18, Drake's reste ancré sur ses fondamentaux. Pas de vraie nouvelle pièce en vue. Mais des réinterprétations toujours réussies. Et quelques nouvelles étoffes également.
Pour les intéréssés, la marque est distribuée au Bon Marché - cravates et écharpes -.
 

drakes les indispensables paris
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PRIVATE WHITE VC

Private White VC continue d'accroître son vestiaire, et ne se cantonne plus seulement à l'outerwear (manteaux, blousons...). J'ai par exemple vu un polo manche courte 100% laine mérinos de toute beauté, ce qui n'existe pas chez un John Smedley par exemple. (les polos manches courtes sont tous en coton).
Bien entendu leur outerwear est toujours aussi bien réalisé. Leurs pièces sont incroyablement légères, bien coupées et avec des matières peu courante sur le marché du prêt-à-porter : je pense notamment à leur coton technique déperlant.
En bref, une marque à suivre.- mais il est vrai peu présente à Paris, avec un seul distributeur au compteur : 
Victoire Barber & Shop, Rue de Fauborg Poissonnière.

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Pitti Uomo 92 - Détails - Partie 1

Pitti Uomo les indispensables paris 92 Florence basso fortezza

A la manière de la chaîne télévision Euronews et leur émission No comment, j'ai rassemblé une série de photos de détails de tenues vues au salon. Le tout sans commentaires. A vous de vous faire votre avis. Y'a du bon et du moins bon.

Une série un peu spéciale également par le fait que j'ai essayé de zoomer sur les détails des tenues : sacs, chaussures, ceintures, matière costume...

Pitti Uomo les indispensables paris 92 Florence seersucker the armoury
Pitti Uomo les indispensables paris 92 Florence sandales
Pitti Uomo les indispensables paris 92 Florence chaussures
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Pitti Uomo les indispensables paris 92 Florence sac bag
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Pitti Uomo les indispensables paris 92 Florence gilet
Pitti Uomo les indispensables paris 92 Florence lin costume
Pitti Uomo les indispensables paris 92 Florence leica
Pitti Uomo les indispensables paris 92 Florence chainette ceinture
Pitti Uomo les indispensables paris 92 Florence solaro
Pitti Uomo les indispensables paris 92 Florence costume
Pitti Uomo les indispensables paris 92 Florence bag sac nomanwalksalone
Pitti Uomo les indispensables paris 92 Florence filson bag
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Pitti Uomo les indispensables paris 92 Florence alan see
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Pitti Uomo les indispensables paris 92 Florence sac
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Neoretrostreetstyle - Interview

 

 

Maxime est l’auteur de l’excellent blog photo NeoRetroStreetStyle. Il nous a gentiment accordé une interview.

Maxime photographié par Scott Schuman lors de son passage chez Sartoria Ripense pour la réalisation d’un costume bespoke.Ce blouson A1 est vendu dans cette boutique si ça vous intéresse. Vous en trouverez également un peu partout ailleurs dans Rome,…

Maxime photographié par Scott Schuman lors de son passage chez Sartoria Ripense pour la réalisation d’un costume bespoke.
Ce blouson A1 est vendu dans cette boutique si ça vous intéresse
. Vous en trouverez également un peu partout ailleurs dans Rome, la Mecque de la Suède Jacket d'après Maxime.

PS : habituellement Maxime ne porte pas de lunettes. Cette photo a été prise spécialement pour le site de Scott Schuman, facebythesartorialist !

Pour moi un homme qui a du style est capable d’avoir de l’allure de la tête au pied avec un budget de 20 euros...! Mais bon c’est beaucoup plus facile en étant habillé en Liverano, Ambrosi, Dalcuore ou Himel Brothers. Même le jardinier du coin serait élégant.
— Maxime Tormen

Bonjour Maxime, peux-tu te présenter rapidement ?

Bonjour Thomas, j’ai 28 ans, j’habite actuellement à Londres mais je viens de Nancy en Lorraine. Mon parcours ? J’ai quitté la maison de mes parents dès l’âge de 14 ans pour me consacrer au foot en tant que gardien de but. D'abord au centre de formation du FC Metz, puis au Stade de Reims et de l'As Cannes jusqu’à l’âge de 22 ans. N'ayant pu accéder au niveau professionnel, j'ai arrêté le foot du jour au lendemain. J'ai alors repris les études et j’ai trouvé une formation pour avoir l’équivalence Bac en un an. Avec ce diplôme, mes connaissances en "Mode" et mon premier blog, j’ai réussi à intégrer l’école Mod’art international directement en 3ème année de Licence. Ensuite j’ai passé un master que j’ai obtenu.
Le diplôme en poche, je suis parti à Rome sans aligner 3 mots d’italien et j’ai réussi à intégrer l’Accademia Dei Sartori dans laquelle j’ai passé avec succès mon diplôme 6 mois après. Ensuite j'ai fait mes premières armes chez Ilario Piscioneri, un tailleur Romain, chez qui j'ai appris à coudre. Après je suis parti chez Andrea Luparelli, la fameuse boutique Sartoria Ripense. Au final j'ai dû rester 3 ou 4 ans en Italie. C’était une bonne expérience.
Mais je voulais apprendre l’anglais car je n'alignais pas un seul mot. Et c’est important dans le business. Du coup j’ai réussi à me faire financer une formation d’anglais à Londres. Pendant mon temps libre je voulais trouver un stage sur Savile Row. Mark Cho m’a mis en contact avec Kathryn Sargent et j’ai pu intégrer son entreprise. Ma formation terminée, je pouvais rester travailler chez Kathryn mais mon salaire ne me permettait pas de vivre à Londres.
Je travaille actuellement chez Ralph Lauren à Londres. Je m’occupe d’un tout nouveau service de customisation et j’alterne avec le service tailleur. Parallèlement , je tiens 2 blogs dont NeoRetroStreetStyle. Je pense être un autodidacte.

De quand date ta passion pour les vêtements ?

Cela doit remonter à l’âge de 11 ans. A l’époque j’étais un fan de rap Us (East Cost). Il n'était pas rare que je prenne le train pour aller chercher mes vinyles chez urban music à Châtelet car je trouvais pas ce type de musique en CD. C'était lépoque où je portais du Avirex, Timberland, Clarks, Air force One bullrot, Enyce et toutes ces conneries là.
Je me suis toujours intéressé à la contre-culture en général depuis mon plus jeune âge. Le vêtement en faisait partie intégrante. Depuis j’ai évolué...

A quelle occasion t’es-tu dit que tu allais faire un blog de photos ? En ayant vu le travail d’un Scott Schuman ? A l’occasion d’une participation au Pitti Uomo ? D’ailleurs quel est ton ressenti sur le salon ?

J’ai commencé mon blog à l’époque où The Sartorialist commençait à partir en cacahuète. J’aimais bien Mister Mort mais c’était parfois un peu trop "clochmoutte" à mon goût et je ne me retrouvais pas vraiment dans les street blog menswear de l’époque. C’était trop fashion et too much.
Alors je me suis dit : pourquoi ne pas créer un blog en essayant de trouver le juste milieu entre élégance et style naturel, intemporel. Je pense d'ailleurs investir dans un nouvel appareil photo prochainement...
J’ai du faire 4 ou 5 Pitti Uomo ! Malgré ce qu’on pourrait penser à première vue, l’ambiance est plutôt bonne, les gens sont sympas et tu peux voir un peu comment le business fonctionne. Tu as tout le gratin menswear mondial, tu y découvres de nouvelles marques et tendances. Il y a également des soirées un peu partout dans la ville, ça vie, c’est vraiment sympa, j’ai de bons souvenirs.  C’est un peu un concours du type le mieux habillé du salon et comme tu as pu le constater, 85 % des participants en font un peu trop. Mon boulot est de shooter les 15% restants.

 

Ta photo préférée ?

Pour ma photo préféré je dirais une des photos de Kamoshita. J'ai souvent de la chance avec lui, j'ai le temps et il est toujours très souriant quand il me voit le shooter...C'est peut être à force de le croiser un peu partout depuis quelques années.

 
militaire fille corduroy bruxelles M65
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Peux-tu nous raconter l’histoire de la photo ci-contre ? Parce que c’est très très rare de croiser des filles habillés comme ça.

Oui c’est une photo prise à Bruxelles durant un séminaire avec mon école de Mode à l’époque. On avait parfois un peu de temps libre et au lieu d’aller au Starbucks café, j’en profitais pour vadrouiller un peu dans la ville, je suis tombé sur cette fille et j’ai shooté.

 

Ton classement des personnes connues les mieux habillées du salon Pitti Uomo ? 

En parlant de classement, ils devraient effectivement inventer un classement du type le mieux habillé du salon, autant pousser le délire jusqu’au bout...!
Difficile de répondre à ta question, je dirais Karl Edwin Guerre, il fait un peu ce qu’il veut, ça déconne jamais, et puis il a cette nonchalance qu’on naturellement les "black". Sur ce que j’ai vu au dernier Pitti 90, je dirais Chad Park de Bn tailor. Ou les types de The armoury, Brycelands & co, Kamoshita, les frères Castillo de MAN1924, Simone Righi..et 2,3 italiens inconnus. Quand tu regardes mon blog, tu peux t’apercevoir qu’à chaque Pitti c’est souvent les mêmes que je shoote. Ces mec maîtrisent parfaitement les codes et ont une culture sartoriale poussée c’est sur, mais bon c’est direct beaucoup plus facile en étant habillé en Liverano, Ambrosi, Dalcuore ou Himel Brothers. Même le jardinier du coin serait élégant. Pour moi un homme qui a du style est capable d’avoir de l’allure de la tête au pied avec un budget de 20 euros...! Noburo Kakuta avec son physique de vieux sage est favorisé. Il est vrai qu'il maîtrise parfaitement les proportions et les nuances de bleu, mais on ne peut pas dire qu’il prenne beaucoup de risques...Voilà après ça reste que du visuel...

Karl Edwin Guerre tout en couleur

Karl Edwin Guerre tout en couleur

Simone Righi

Simone Righi

 

Ton Linkedin précise que tu as fait l’Accademia dei Sartori à Rome et Mod'art International Paris. Y as-tu appris des choses concrètes ? Rejoins-tu l’avis d’un Antonio Liverano ou d’un Patrick Johnson qui pense qu’on n’apprend rien dans les écoles de modes ? 

Je les rejoins oui et non, ça dépend ce que tu entends dans école de mode. Il faut faire la part des choses et être objectif. Certains profs, c'est vrai, ont une conception du luxe qui n’est pas vraiment la mienne, c'est sûr, mais j'ai appris pas mal de choses (dans la première école Mod’art) notamment au niveau du business, du management, de la communication et du marketing en général. Je suis parti à Bangkok, Milan et Hong Kong en séminaire grâce à cette école. J’ai pu y rencontrer des créateurs d’entreprise. C'est d'ailleurs à ce moment que j’ai pu rencontrer l’équipe de The Armoury. Cette école avait aussi organisé une visite chez Degand à Bruxelles, le célèbre magasin consacré à l’élégance masculine. Je pourrais te citer d'autres points positifs. Après ça dépend peut être des écoles mais je ne vais pas cracher sur une école qui ma donné ma chance...!

Et concernant le métier de tailleur, je suis d’accord avec eux sur le fait qu’on apprend mieux sur le terrain, c’est une réalité. J’ai appris avec des tailleurs qui ont réalisé des costumes pour Cary Grant, qui ont travaillé plus de 30 ans chez Brioni à la belle époque ou encore chez Valentino avec plus de 40 ans dans la confection. J’ai rencontré des gens vraiment compétents.

 
Cela dépend aussi des tailleurs, il ne faut pas écouter les choses qu’on entend par-ci par-là comme quoi tel ou tel serait le meilleur. Je ne vais pas citer de noms, mais il y a des tailleurs (ou stylistes plutôt), qui ne méritent vraiment pas leurs renommées quand tu t’approches un peu plus près de leurs vestes.
Devant la boutique Liverano Liverano à FlorenceCredit Photo : Gentleman Chemistry

Devant la boutique Liverano Liverano à Florence

Credit Photo : Gentleman Chemistry

 

Comment s’est passé ton apprentissage chez Sartoria Ripense ? Qu’as-tu appris ?

Je me souviens, je suis arrivé chez Ripense avec mon air ahuri. Andrea sortait de son bouiboui d’en bas et m’a accueilli avec le sourire italien...Je lui ai demandé s'il pouvait m’accueillir pour parfaire mon apprentissage, et le lendemain j’étais opérationnel. Au début c'était vraiment difficile. Puis après quelques mois et beaucoup de travail je devenais plus productif. A la fin j’arrivais presque à réaliser ce qu’on appelle « la secondo prova » ( le deuxième essayage). Je le remercie encore car c'est vraiment là que j’ai tout appris, avec lui et le personnel ultra qualifié.

Le sur-mesure est-il vraiment le saint graal ? Un avis ?

Le sur-mesure est bien pour les personnes avec un physique particulier. Après c'est bien aussi pour les connaisseurs passionnés, les gens qui recherchent des tissus, une coupe, des détails en particulier. Cela dépend aussi des tailleurs, il ne faut pas écouter ou lire les choses qu’on entend par-ci par-là comme quoi tel ou tel est le meilleur. Je ne vais pas citer de noms mais il y a des tailleurs (ou stylistes plutôt), qui ne méritent vraiment pas leurs renommées quand tu t’approches un peu plus près de leurs vestes. Parfois les clients ramènent leurs vestes bespoke réalisées par d’autres tailleurs pour qu’on les retouche et il m’est arrivé pas mal de fois d être surpris en découvrant un travail de sagouin. Souvent des blogueurs bespoke postent des détails zoomés de vestes tailleurs en croyant que ça été bien réalisé alors que je vois tout de suite que c'était bâclé. Il y a certains détails que même les "connaisseurs" (et parfois même le tailleur) ne voient pas car ils ne fabriquent pas la veste. Et puis le travail à la main n’est pas toujours un gage de qualité, la machine est parfois plus efficace sur certaine parties de la veste. Donc voilà, il faut faire attention, surtout à Naples…

Si tu as un physique basique, de la personnalité et que tu connais un bon retoucheur, tu peux avoir de l’allure pour pas grand chose.

Maxime en plein travail dans l'atelier Sartoria RipenseCredit photo : VeryGoodLord

Maxime en plein travail dans l'atelier Sartoria Ripense
Credit photo : VeryGoodLord

Un avis également sur les tailleurs italiens qui fleurissent sur Internet ?

Ils ne fleurissent pas, ils existent depuis bien longtemps, c’est juste que c’est une tendance. Ils font un costume aux acteurs bloggers connus dans le milieu et ça part. J’ai une liste concernant le nombre de tailleurs en Italie dans mon premier livre de l’Accademia Dei Sartori, il doit y en avoir plus de 500. Rien qu’a Rome, il y en a partout, c’est juste qu’ils ne font pas communication.

Tu as également travaillé à Londres pour Kathryn Sargent,  la première tailleur bespoke londonienne. Pour ceux qui ne la connaîtraient pas, peux-tu la présenter rapidement? Pourquoi avoir rejoint son équipe ? Quel était ton rôle ?

Oui pour le coup c'est une vraie "Master Tailor" (elle peut se permettre de poser avec les ciseaux). Au départ je ne la connaissais pas vraiment, c’est Mark Cho de l'équipe The armoury qui m’a mit en contact avec elle. Elle a travaillé plus de 15 ans il me semble chez Gieves and Hawkes, elle était cutter. Elle a créée son entreprise il y a 5 ans maintenant. D’après internet elle aurait même réalisé des costumes pour David Beckam et le prince Charles. Je garde le secret, mais il m’est arrivé de croiser des vedettes ! Au niveau des finitions, je dois admettre qu’elle fait partie du top sur Savile Row, et d’après ce que j’ai vu les femmes sont plus pointilleuses..

J’ai appris pas mal de choses pendant ces quelques mois, notamment à monter les manches, ou encore à réaliser le first fitting. Elle a une boutique sur Savile Row et un magnifique atelier situé à Brookstreet situé juste à côté.

Fort de ces 2 expériences, préfères-tu l’école anglaise ou italienne ?

Les anglais ont une manière de travailler complètement différente de celle des italiens. Quand je suis arrivé a Savile Row, ils m’ont pris pour un fou avec mes techniques de vieux Calabrais. De mon expérience, j’ai naturellement une préférence pour les italiens mais les anglais sont plus structurés dans leur manière de travailler et ça se ressent sur le résultat final.

Tes bons plans (boutiques, friperies…) à Rome et Londres ?

A Rome, il faut aller au Porta Portese le dimanche matin, c'est le meilleur marché que j'ai pu faire. Tu peux trouver du bespoke pour 3 euros.. du vintage américain pour 1 euro...du Ralph pour 2 euros...faut fouiner. Sinon tu peux trouver pas mal d'objets design.
Tu peux aussi aller jeter un coup d’œil chez Federico Polidori, c'est un artisan qui travaille le cuir. Ce qu'il fait est fantastique.
Bien évidemment, tu peux faire un tour à la boutique Sartoria Ripense, il y a une sélection bien choisie.
Deux autres boutiques sympas qui me viennent à l'esprit, s’appellent VillaBorgheseRoma (située via Po 158, ils ont un site internet) et Blue Marlin Roma : bonne sélection militaire et vintage.
Et si tu cherches des gants de qualité, il y en a à tous les coins de rue.

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Boutique Federico Polidori rue del Piè di Marmo

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Boutique Blue Marin, située rue Regina Margherita

A Londres, les tips sont assez connus des gens qui s'intéressent au sujet. Pour le vintage il y a le Portobello Market le vendredi, Bricklane A Shoreditch le jeudi matin me semble-t-il. Pas très loin, il y a une boutique qui s’appelle House of vintage situé à Cheshire Street.

Chez Camden aussi il y a des trucs sympas. Il y a aussi le fameux The Vintage Showroom à Covent Garden. Et beaucoup de friperies dans les alentours de ce que je t’ai cité. Sinon tu peux jeter un œil rues Jeremy Street et Savile Row. il y a Lock & Co par exemple.

The Vintage Showroom à Londres

The Vintage Showroom à Londres

Récemment j’ai découvert une autre boutique de vintage américain avec une très bonne sélection.J'ai oublié son nom...elle se situe à Crystal Palace.

Pour finir, j’ai vu sur ton Instagram que tu faisais de la moto. Que penses-tu de la circulation à Rome ou dans l’Italie en général ? C’est un vrai plat de spaghetti ?
D’ailleurs tu portes quoi ? Des vêtements que tu affectionnes ? 

Oui, j’ai passé le permis moto juste avant de partir en Italie. J'ai toujours rêvé de pouvoir sillonner en moto les routes de Toscane, dans le coin des CinqueTerres ou au bord du le lac de Côme. Étonnamment je préfère la circulation Romaine que Londonienne. A Rome, tu fais un peu ce que tu veux, il suffit juste de s’imposer et les gens te laissent passer, ça marche comme ça. A Londres c'est très dangereux, il y a beaucoup trop de bus, taxi, et cyclistes. Sans compter les touristes qui traversent en regardant du mauvais côté. Je dois risquer ma vie au moins 5 fois par jour.
Là je prépare un nouveau Road Trip en Écosse pour Mai. J’essaye de réduire au maximum mes bagages car ma moto (Ducati Monster) n’est pas conçue pour ce type de voyage normalement. Du coup je suis en ce moment même en train de customiser ma bonne vielle Barbour International en rajoutant deux poches arrières. Si on compte mon pantalon cargo vintage de l’armée française, je devrais avoir pas mal de place.

J’ai pas mal de pièces favorites, surtout des blousons. Pour moi un beaux blouson est indispensable. Ma type A1 en cuir naturel réalisé par Mister Freedom est une de mes préférées. A l'achat, elle était blanche. Aujourd’hui elle a une patine orangée incroyable, je suis remonté de Rome à Nancy en moto avec ce blouson,, j'ai de bons souvenirs ! Sinon mon gilet brown’s beach d’Anatomica, ça fait pas mal d’années que je l’utilise couramment, par dessus un pull, en doublure sous une Barbour, au dessus d’un t-shirt et même sous un costume. Il est très pratique également quand je travaille, avec ses 4 poches.

ROME BARBOUR
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Ces couleurs ! Mamamiaa...On est bien à Rome.

 

Liverano Liverano

 
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Crédits : I Colori Di Antonio

Crédits : I Colori Di Antonio

Si vous vous intéressez à l’univers du vêtement, et en particulier celui du costume, vousavez vraisemblablement déjà dû entendre parler d’Antonio Liverano.

Sa médiatisation (sur internet j’entends – il faudrait d’ailleurs inventer un mot pour ça) est intimement liée à celle de l’excellente équipe TheArmoury à Hong Kong. Ces 3 entrepreneurs ont mis en lumière, via de magnifiques photos notamment (cf le tumblr Ethandesu), le travail des meilleurs artisans mondiaux du vêtement masculin. Et c’est également eux qui ont produit le film.

 

Personnes clés  du documentaire

Antonio Liverano : tailleurIl maestro

Le documentaire est construit autour de lui. Il a rejoint Florence à l’âge de 20 ans pour travailler avec son frère et sa belle sœur. Au début ilstravaillaient ensemble pour des tailleurs mieux installés à Florence. Il s’agissait de leur « petites mains ». Puis petit à petit, avec le bouche à oreille ils se sont développés.

Antonio est un autodidacte. Bien entendu son frère et sa belle sœur lui ont beaucoup appris. Mais il n’a pas eu de vrai maître. Personne ne l’a profondément influencé, il s’est développé tout seul et n’a cessé de regarder le monde qui l’entoure. Surtout lorsqu’il travaillait au-dessus du restaurant Sabatini dans lequel il a vu passer des célébrités américaines : Gary Cooper, Gregory Peck…
Il s’est forgé un œil critique et ce notamment sur les tenues vestimentaires de ces acteurs Hollywoodien dans leurs films. Cela a grandement participé de sa progression. Son œil s’est affuté. Il précise qu’encore aujourd’hui, lorsqu’il voit un homme bien habillé, il n’hésite pas à s’arrêter pour regarder. - et ce toujours dans l’idée qu’il peut perfectionner et s’inspirer pour son propre travail -
Un peu comme Bruce Lee qui puisé ce qu’il y avait de meilleur dans chaque art martial pour créer son propre style : le Jet Kundo. Oui Antonio c’est le Bruce Lee des tailleurs. Rien que ça.

Et pour ne rien gâcher, il a les pantalons les mieux coupés du monde. Enfin à mon sens. Pourquoi ? Sans doute parce que je fais partie des personnes qui préfèrent quand le pantalon ne « casse pas » sur les chaussures et qu’il est porté assez haut. Le style années 30 en plus moderne.

Ici lors d’un évènement du luxueux Rake magazine : De droite à gauche : Lorenzo Cifonelli, Edward Sexton, Richard Anderson, Antonio Panico, Antonio Liverano et John Hitchcock.N’a-t-il pas le pantalon le mieux coupé&nbsp;? (Ok Lorenzo Cifonelli n’est…

Ici lors d’un évènement du luxueux Rake magazine : De droite à gauche : Lorenzo Cifonelli, Edward Sexton, Richard Anderson, Antonio Panico, Antonio Liverano et John Hitchcock.
N’a-t-il pas le pantalon le mieux coupé ? (Ok Lorenzo Cifonelli n’est pas en reste)

Autre exemple ici avec Bruce Broyer – Auteur notamment du livre True Style dont j’ai commencé la lecture -Crédit : Thearmoury

Autre exemple ici avec Bruce Broyer – Auteur notamment du livre True Style dont j’ai commencé la lecture -
Crédit : Thearmoury

Il suffit sinon de regarder ses photos sur Google image : je ne le prends quasiment jamais en défaut. Le tombé de son pantalon est tout simplement miraculeux.

Et que dire de ses Alden de 15 ans d’âge ! 15 ans ! Mis à part les plis d’aisance, elles sont comme neuves. J’ai d’ailleurs lu qu’Alden travaille également pour des personnes handicapées. On peut donc imaginer qu’ils savent comment réaliser des chaussures confortables. 

liverano liverano florence
Oui oui ce sont bien les Alden d’Antonio (je n’ai pas pris une photo au hasard sur internet)Crédit : Ethandesu

Oui oui ce sont bien les Alden d’Antonio (je n’ai pas pris une photo au hasard sur internet)
Crédit : Ethandesu

Présentons à présent son bras droit : Takahiro Osaki alias Taka 
Son Instagram ici (il ne le met pas à jour très souvent)

liverano liverano florence taka

Il vit depuis 10 ans à Florence. Il est arrivé en tant qu’étudiant dans une école de langue où il a appris l’Italien. C’est ainsi qu’il a connu Antonio. Il accompagnait un ami qui souhaitait avoir un costume Bespoke. Taka faisait la traduction. Après quelques autres échanges, Antonio lui a proposé de venir travailler pour lui.
Et il lui a proposé d’une façon plutôt directe : « Tu as de beaux yeux, pourquoi ne viens-tu pas travailler pour moi ? » Véridique ! Ah ces italiens… (voir l’interview de Taka rapportée sur le site de Mark CHO ici )
Après une semaine passée chez eux à voir comment ils fonctionnaient Taka décida d’accepter.
Taka est donc parti de zéro, il ne connaissait rien à l’art Sartorial. Antonio lui a donné sa chance.
Et à raison ! Taka développe ainsi l’idée capitale qu’être être un gentleman ne consiste pas seulement à porter des vêtements élégants, c’est beaucoup plus large et vaste que cela : le savoir être et le savoir-vivre doivent également refléter un certain style, une certaine beauté.
Pour développer votre sensibilité, vous pouvez par exemple allez dans les musées afin de voir comment les couleurs s’accordent. Ou dans la nature. Chaque saison à ses couleurs particulières (et ses températures) et qui devraient vous inspirer à vous habiller.
D’ailleurs je vous conseille d’aller à Florence, vous comprendrez pourquoi c’est là bas qu’on fabrique parmi les meilleurs costumes du monde. Je suis naturellement passé devant leur boutique Via dei Fossi mais celle-ci était malheureusement fermée pour cause d’inventaires.

Ceux qui habitent à Paris : le Louvre et le musée d’Orsay vous attendent.

Gallerie Uzzi (en partie rénovée en 2014 par la maison Fendi)Crédit : Wikipédia

Gallerie Uzzi (en partie rénovée en 2014 par la maison Fendi)
Crédit : Wikipédia

Parc de Versailles en automne

Parc de Versailles en automne

Peux ceux qui ne peuvent ou ne veulent aller dans des musées mais s’intéressent tout de même  à l’histoire de la couleur, ses interactions et perceptions il existe quelques livres à ce sujet. Je vous conseille de commencer par ceux de Pastoureau.
Vous y apprendrez des choses peu expliquées : « Dans une voiture, le plus important pour moi est la couleur de la carrosserie. Je ne suis du reste pas le seul à lui donner de la priorité : différentes enquêtes d’opinion conduites au cours des cinq dernières décennies ont montré que la couleur était non seulement un critère de choix important lors d’un achat d’un véhicule, mais parfois même le critère le plus important après le prix : plus que la marque, plus que le modèle, plus que les performances ou tout autre qualité, ce qui compte pour certains acheteurs, plus qu’on ne croit, c’est la couleur.»

La couleur est un des aspects fort du film. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien si le tire du documentaire est : Antonio’s color. L’équipe Liverano Liverano aide le client à choisir les couleurs qui lui vont (en fonction de son teint, la couleur de ses cheveux, de son style général..) età les associer également afin de créer des contrastes agréables à l’œil.

 

Vous remarquerez que Taka et Antonio ont pour habitude d’utiliser des écharpes aux couleurs vives pour égayer leurs tenues hivernales.

Taka en Barbour et écharpe multicolore Liverano

Taka en Barbour et écharpe multicolore Liverano

Qemal Selimi :
Son instagram ici

liverano liverano florence qemal selimi

Il est fait partie de la nouvelle génération de l’équipe Liverano Liverano. A ces débuts, il n’a pas hésité à parcourir plusieurs centaines de kilomètres de manière quotidienne pour travailler avec Antonio.

liverano liverano florence

Le deuxième garçon de la nouvelle génération Liverano Liverano est Coréen. Il a fait une école de mode à Milan. Mais Antonio n’a pas confiance dans ces écoles. Pour lui elles n’apprennent rien ! En tout cas sur l’art Sartorial. Cela rejoint l’avis de Patrick Johnson (un tailleur Australien qui monte, qui monte…) qui dans une interview explique qu’au début de ses études dans le célèbre Saint Martins College of Art and Design il pensait que « Helmut Lang était la meilleure chose au monde ». Mais ça c’était avant qu’il ne rencontre un tailleur basé à Londres.

C’est probablement une des raisons qui poussera Antonio à créer une école sur l’art Sartorial dans les années à venir. Un peu dans l’esprit de l’école de fabrication de chaussures sur mesure du très respecté Stefano Bremer (parti malheureusement trop tôt). Mais ces projets prennent du temps. Patience, patience…

Gianlucca Migliarotti

Le réalisateur est Gianlucca Migliarotti. Il a en outre réalisé O’mast & È poi c’è.
Pour comprendre sa vision du monde et donc du vêtement masculin, vous pouvez lire cette excellente interview donnée ici dans le cadre de la présentation de son autre film O’mast il y a quelques années en arrière. En 2011 pour être précis.
Une interview pleine de vérités. Je me sens un peu obligé de vous la commenter en quelques lignes. Vous y retrouverez l’explication sur la différence entre le Bespoke et le Made To Measure. Et pour la faire courte, elle rejoint celle d’Hugo Jacomet dans son interview récente pour BonneGueule : le costume Bespoke est réalisé à partir d’une feuille blanche. Le costume en demi-mesure s’appui quant à lui sur des patrons déjà existant qui sont réajustés à vos mesures.
Le Bespoke tailoring est un vrai travail d’ARTisanat. Gianlucca pense que le costume bespoke est imparfait par définition : il est réalisé à partir de rien et entièrement à la main. La perfection est le synonyme des costumes industriels. Il rejoint ainsi une théorie esthétique Japonaise : le Wabi Sabi. Une forme de beauté se dégage des objets imparfaits. Geoffrey en a également déjà parlé dans cet article.
Gianlucca est également un observateur très fin. Par exemple, sur la différence entre la culture vestimentaire à Milan et Naples. Entre ceux qui s’habillent en Prada et ceux qui vont chez un tailleur Bespoke. Entre ceux qui portent du noir (très courant à Milan) et ceux qui préfère plus de couleur. (à Naples).  

If you have to go to a business meeting, it’s considered much more elegant to wear a navy suit and dark brown shoes.

Si vous devez aller à un meeting d’affaires, il sera considéré plus élégant de porter un costume bleu avec des chaussures marron” : sous-entendu que de porter des chaussures noires avec un costume sombre.
— Gianlucca Migliarotti

Mais les lignes bougent, et à coup de blogging je pense qu’on va y arriver aussi en France. Encore 10 ans. Le noir ne sera plus que réservé qu’aux soirées très formelles.
Le McDo en prend lui aussi pour son grade même si la culture napolitaine résiste plutôt bien au mondialisme. Effectivement difficile de s’imaginer un garçon habillé de bas en haut en Liverano Liverano (ok ce tailleur est florentin, mais peu importe) et qui va manger au Mcdo du coin. Impossible.  A la trattoria du coin oui. La culture Sartoriale n’aurait pas pu se développer sur un autre terrain. C’est la culture du beau et de la patience. Et une fois que cette sensibilité au beau est développée, celle-ci s’applique partout et tout le temps. Votre lifestyle devient autre.
Cette vision de la vie et du vêtement est comme nous l’avons vu globalement partagée par le clan Liverano Liverano. L’interview qui est faite de Gianlucca Migliarotti ressemble de ce point de vue beaucoup à celle de Taka. C’est une récurrence qui s’explique probablement par le fait que lorsque vous avez beaucoup observé et réfléchi à une question particulière vous arrivez aux mêmes conclusions mais par des chemins différents.

La patte Liverano Liverano

Qu’est ce qui fait la différence entre Liverano et les autres tailleurs ?  
Comme le dit Antonio la veste doit transpirer la passion transmise par le tailleur. Et cela passe par un ensemble de détails qui font qu’un costume de chez Liverano ne ressemble à nul autre.

Caractéristiques de leurs costumes :

  • L’épaule est légèrement débordante pour donner plus de carrure. Au niveau visuel celle-ci se rapproche de l’épaule Romaine. Classique et « propre » donc. Pas de décorations superflues. Pas de Spalla Camicia à l’horizon.

  •  Il y a très peu de padding (rembourrage au niveau des épaules). C’est une caractéristique encore assez rare à trouver en France. Mais là encore, à coup de blogging je pense que dans les années à venir la tendance devrait s’inverser. Si si vous verrez.

  • Les revers plutôt généreux (i.e pas étroits à la The Kooples).

  • Une proche poitrine plutôt basse pour souligner le col et le revers.

  • Des vestes à trois boutons en général mais utilisées comme des vestes à deux boutons en « roulant » la partie basse des revers.

  • Un costume de chez Liverano reste plus léger dans sa construction qu’un costume Romain, mais toutefois plus structuré qu’un costume Napolitain.

Bien entendu pour atteindre une certaine harmonie chaque détail est étudié comme faisant partie d’un tout : c’est un savant mélange de proportions entre les épaules, les revers ou encore le col. (Exemple : Les larges revers contrebalancent les épaules débordantes)

Présentation des matières, toute plus belles les unes que les autres

liverano liverano florence dormeuil
liverano liverano florence tissu dormeuil zegna
liverano liverano florence tissu zegna dormeuil vitale

Des matières qui viennent de chez Zegna, Draper’s ou encore le français Dormeuil. Vous remarquerez que les tissus employés sont plus colorés (plus clairs en fait) que ceux que l’on peut trouver dans le Nord de l’Italie (plus de gris foncés).

Au-delà des détails techniques expliqués plus haut quelles sont les caractéristiques de la maison florentine ?
Il faut savoir qu’Antonio a toujours le dernier mot. Il laisse le  client s’exprimer et proposer ce qu’il aime. Antonio fait mine d’être d’accordmais à la fin c’est toujours lui qui choisira. Toujours.  Bien entendu Antonio est habile. Il n’impose pas sa vision des choses. Il arrive à convaincre le client tout en douceur.

Et comme précisé plus haut, vous ne pouvez pas choisir votre tissu en mode « open bar ». Ce choix sera plutôt effectué en fonction de vos caractéristiques propres (la couleur de vos cheveux, de votre peaux, votre style général…) et de vos envies (uncostume en tweed par exemple) : ils vous proposeront alors 3-4 tissus qui vous correspondent.

Dernier point : le prix : ça reste très cher pour la plupart du commun des mortels mais dans la moyenne des prix que l’on trouve dans la Grande Mesure. Notons également que le mot cher reste relatif, surtout quand on sait que la construction d’une veste à la main peut nécessiter plus de 80 heures. Mais c’est un autre débat.
A noter également que les chemises ne sont pas fabriquées sur place (contrairement aux pantalons et vestes donc) mais dans un atelier à Naples.

POUR ALLER PLUS LOIN

Antonio raconte une anecdote sur un client qui, ayant déjà plusieurs tailleurs, voulait s’attacher ses services parce qu’il trouvait son travail plus classique (par opposition aux autres tailleurs plus modernes)
Antonio lui répond qu’il n’y a pas de costumes modernes ou classiques : ils créent du beau et tout le monde aime le beau. 

« noi facciamo il bello […] il bello piace a tutti »

La laideur se vend mal disait Raymond Loewy. Mais encore faudrait-il savoir ce qu’est le beau et comment on définit ce qui est beau ?
 Je ne veux pas faire de la philosophie de comptoir, mais le beau peut être compris au sens classique du terme (vision grecque) à savoir une harmonie des proportions. C’est un jugement quasi-scientifique. Parce que si je vous demande : qu’est ce qu’un beau vêtement ? Je sais déjà ce que vous allez me répondre : la matière, la coupe, les détails : en somme il y a des règles à respecter. Je suis plutôt d’accord. Mais je ne sais pas si la réponse est aussi simple.  On peut estimer que c’est un peu réducteur.
Antonio précise d’ailleurs bien que « tout le monde aime le beau ». Y compris donc ceux qui n’ont pas connaissance des règles à priori.
Il reprend ainsi une partie de la contradiction apparente formulée par Kant (antinomie du goût)  - oui oui vous êtes bien sur un blog de mode - :  à savoir qu’il existe un sens commun du beau (le beau est universel : tout le monde trouve beau - ou presque - la 9eme symphonie de Beethoven ou plus simplement un couché de soleil : pas besoin de l’expliquer ou de faire une démonstration mathématique)…mais en même temps le beau est subjectif et propre à chacun.
Ces questions sont épineuses mais cruciales. Et comme l’explique Luc Ferry dans son livre, le sens du Beau, j’ai un peu l’impression d’être moi aussi un de ces joueurs d’échec du jardin du Luxembourg qui rejoue sans cesse les mêmes parties alors que les meilleurs ont déjà trouvé ces combinaisons de coups depuis des décennies. Alors bien sûr, aucune théorie esthétique n’a réussie à être admise par unanimement par tous les philosophes comme étant vraie mais des avancées ont été faites en la matière et il serait dommage de ne pas en profiter.
D’ailleurs Luc,  si tu lis ses lignes (sait-on jamais, il suit bien assidûment Sex and the City) peux-tu nous aider à définir le beau ? La différence entre art et artisanat ? Entre beau et joli ? Le beau est-il intemporel ? Qu’est ce que le bon goût ?
Pour en finir avec les « A chacun son goût » / « Les goûts et les couleurs ce ne discute pas » / « l’idée du beau n’est que subjective ». Et surtout parce qu’en arrivant à discerner le beau du laid, les hommes choisiront toujours le beau.

Pour clore cette anecdote sur les costumes modernes et classiques, il faut tout de même savoir que les coupes des costumes Liverano ont été réactualisées. Elles sont plus étroites pour coller à l’air du temps. Donc oui leurs costumes sont beaux, mais non ils ne sont pas intemporels.
Cela tombe sous le sens, qui voudrait porter aujourd’hui les costumes d’il y a 50 ans ? Personne.
Les morphologies ont changées et les idées de ce que l’on se fait d’un costumeaussi.

Gary Grant – La mort au trousse

Gary Grant – La mort au trousse

Pour le reste je ne vous en dis pas plus. Il reste encore des pépites dans le film dont je n’ai pas parlé. (Et ca été dur de me retenir)
 A vous de le découvrir ;-)

En résumé
Le film/documentaire est très beau et permet d’aller plus loin dans la réflexion générale autour du vêtement. Comme O’mast, dans Antionio di Caolori, vous n’y apprendrez que peu de notions et techniques sur l’art de fabriquer un costumes. C’est d’avantage un film sur la vie d’Antonio.

Pour qui : les passionnés ET les autres aussi
Langues : version originale en Italien et sous-titré dans plusieurs langues : Anglais / Japonais / Italien / Chinois
Réalisateur : Gianlucca MIGLARIOTTI
Bande son : Jazz, jazz et jazz
En bonus du DVD vous recevrez un livret avec quelques photos et les remarques du réalisateur et des producteurs.

liverano liverano florence the armoury

Où se procurer le DVD : TheAmoury.com ou Drakes.com
Personnellement je l’ai acheté sur le site TheArmoury (Hong Kong): je n’ai eu aucun problème pour réceptionner le colis. Par contre il n’y avait pas de suivi de colis. (Pour les petits colis) Donc en cas de problème c’est peu pour votre pomme…Je vous conseille donc de l’acheter sur le site de Drakes. Ils sont positionnés en Angleterre. Et si vous êtes de passage à Londres c’est encore mieux.

Disponible également sur Itune sinon.