Pulls Marin - Deux marques françaises peu connues
/C’est le salon Made in France week-end. À ne pas confondre avec celui destiné aux professionnels de la mode qui se tient dans le centre de Paris au Carreau du Temple, près de République, au printemps.
Quand on parle de pulls marins en France, on pense immédiatement à Saint James ou Le Minor. Ces deux noms occupent l’essentiel du paysage, on sait où ils sont fabriqués et comment ils travaillent.
À côté, il existe des marques plus discrètes, moins visibles, qui produisent dans les mêmes régions et avec la même logique, mais dont on ne parle presque jamais.
Voilà pourquoi on voulait évoquer Baie des Caps et Carrick, deux marques qui peuvent passer complètement sous le radar.
Le fil et le montage : le point commun des pulls marins made in france
Les marques de pulls marins français se ressemblent souvent. Et pour cause : elles travaillent généralement avec le même fil.
La plupart utilisent un fil de laine vierge peignée provenant de chez Schoeller (Schoeller Wool / Schoeller Spinning Group). Il n’existe d’ailleurs plus en France de filature de laine peignée.
Car historiquement, les pulls marins produits pour la Marine nationale répondaient à un cahier des charges strict, inspiré des normes AFNOR G07-010 et G07-012, qui régissaient les fils de laine destinés aux tricots d’uniforme.
Ces textes imposaient l’usage de pure laine vierge peignée, un fil dense et régulier à deux brins (titrage autour de Nm 28/2 à 32/2), tricoté en côtes serrées.
Quand Carrick précise que sa laine est autrichienne, on comprend qu’elle vient de Schoeller. Chez Baie des Caps, les cartons visibles en atelier confirment la même provenance.
La laine vierge peignée utilisée pour les pulls marins présente plusieurs avantages techniques. Le peignage aligne les fibres et élimine les plus courtes, ce qui donne un fil plus régulier, plus dense, et moins sujet au boulochage qu’une laine cardée. Tricotée serrée, elle garde une bonne tenue dans le temps, ne se déforme pas facilement et supporte des usages répétés.
C’est ce qui permet au pull marin d’avoir une surface lisse, une sensation légèrement sèche au toucher (aussi de part sa nature, une laine ordinaire), et une résistance réelle à l’usure quotidienne.
Le montage est lui aussi, dans l’ensemble, assez similaire : des pièces tricotées en panneaux puis assemblées en coupé-cousu.
La différence se joue souvent au niveau du col. Chez certains comme Le Minor ou Saint James, il peut être remaillé, c’est-à-dire repris maille par maille pour assurer une jonction plus nette.
Baie des Caps
Baie des Caps travaille à Beaussais-sur-Mer, dans les Côtes-d’Armor, et fait partie des plus petits ateliers de tricotage encore en activité en France. Il est d’ailleurs possible de le visiter.
La marque fait aussi partie des très rares à proposer la personnalisation d’un pull marin.
On peut choisir la couleur, le type de col, parfois les rayures, et ce choix est intégré au moment du tricotage, dans l’atelier.
Dans l’univers du pull marin français, c’est quasiment unique.
On aime particulièrement leur pull col rond autour de 135 €. La coupe est droite, simple, et tricotée en 100 % laine, celle dont on parlait précédemment. Le bord côte du bas rend le pull très simple et facile à porter. Moins moulant aussi qu’un traditionnel pull marin - sans bord côte en bas.
Il est visible ici.
Carrick
Carrick propose également des pulls marins fabriqués en Bretagne (mais sans plus de détails sur l’atelier de fabrication), avec une construction classique, celle évoquée précédemment : tricot en panneaux puis assemblage coupé cousu.
La marque est historiquement liée au monde su scoutisme. Ce sont donc des pièces prévues pour être portées en extérieur, en camp ou en sortie.
Ce qui nous intéresse : Carrick propose sans doute l’un des pulls marins fabriqués en France les plus accessibles en prix. Comme pour le pull Baie des Caps, on aime sa coupe droite et le bord côte du bas.
Prix pour la taille M : 80€.
Il est visible ici.
