Son of Stag visite Paraboot : le savoir-faire français vu de Londres

La chaîne YouTube de Son of Stag, le magasin londonien bien connu des amateurs de selvedge, workwear ou de vintage mérite qu’on s’y attarde. Leur ton est simple, sans mise en scène inutile, et régulièrement porté vers la connaissance des produits. Leur dernière vidéo est un bel exemple de ce regard juste qu’ils portent sur les choses : une visite de l’usine Paraboot, en Isère.

On y suit pas à pas les étapes de fabrication de leurs modèles emblématiques, du découpage du cuir jusqu’au montage de la semelle, réalisé selon les fameux cousus norvégiens ou Goodyear. Les plans sont bien rythmés, on voit vraiment les mains au travail, et tout est commenté avec respect et précision.

Ce qui rend cette vidéo encore plus agréable à regarder, c’est que nous avions eu la chance de vivre exactement cette visite il y a maintenant quelques années. Nous en avions parlé ici, après avoir été accueillis par Fred, passionné et passionnant, qui connaît Paraboot comme sa poche. Revoir aujourd’hui les mêmes machines, les mêmes gestes, rend cette vidéo encore plus parlante.

 

Et ce n’est pas tout. Quelques semaines plus tôt, Son of Stag avait déjà publié une autre vidéo tout aussi réussie, cette fois chez Lavenham, en Angleterre. On y découvre les coulisses de cette marque spécialiste du matelassage, dont les vestes ont séduit aussi bien les écuries anglaises que les boutiques pointues comme L’Echoppe à Tokyo. Nous avions d’ailleurs évoqué leur collaboration dans un article précédent.

La vidéo montre les différentes étapes de fabrication, dans un atelier encore à taille humaine. L’accent est mis sur la précision des coutures, la qualité des matières, et cette manière très anglaise d’allier technique et discrétion.

Connaissez-vous Edward Lyman  Munson ? L’origine de la Modified Last d’Alden

Connaissez-vous Edward Lyman Munson ?

Si vous vous intéressez aux chaussures militaires, aux formes (lasts), ou plus largement à l’histoire de la chaussure, le nom d’Edward Lyman Munson mérite certainement votre attention.

Médecin militaire et chercheur, Munson a joué un rôle fondamental dans la standardisation de la chaussure militaire américaine au début du XXe siècle.

Il est notamment à l’origine de ce qu’on appelle encore aujourd’hui la Munson Last : une forme développée pour améliorer le confort et la robustesse des bottes destinées aux soldats. Une forme qui, paradoxalement, continue d’influencer de nombreuses marques, un siècle plus tard.

Une chaussure pensée pour la marche

Avant Munson, les bottes militaires américaines étaient souvent rigides, mal adaptées à la forme naturelle du pied, et responsables de douleurs fréquentes et de blessures. En tant que chirurgien militaire, Munson a observé ces défauts sur le terrain, notamment pendant la guerre hispano-américaine de 1898.

Il a alors mené une étude approfondie sur les pieds des soldats, incluant des mesures précises, l’observation de la marche, et l’analyse de l’usure des chaussures. Son objectif : concevoir une forme respectant l’anatomie du pied en mouvement. Contrairement aux formes étroites à bout pointu alors en usage, la Munson Last élargit l’avant du pied, respecte l’axe du gros orteil, et permet une foulée naturelle.

Résultat : une chaussure plus confortable, plus stable, plus fonctionnelle. Elle est officiellement adoptée par l’armée américaine en 1912.

Une forme encore copiée aujourd’hui

Le plus intéressant, c’est que cette forme militaire a survécu à son usage initial. Des marques comme Viberg s’en sont inspirées pour leurs modèles workwear.

Certaines l’ont même intégrée directement : Alden, par exemple, s’est appuyée sur la Munson Last pour développer sa fameuse Modified Last, aujourd’hui utilisée pour ses modèles orthopédiques et workwear haut de gamme.

On retrouve aussi l’esprit Munson dans plusieurs modèles contemporains : forme large à l’avant, cambrure naturelle, maintien du talon — un mélange de confort et de robustesse qui séduit autant les amateurs de vintage que les connaisseurs.

Où lire Munson lui-même

Le travail d’Edward Lyman Munson est accessible dans son propre ouvrage, publié en 1912, intitulé
“The Soldier’s Foot and the Military Shoe” disponible ici.

 
 

Ce livre est aussi disponible gratuitement en ligne au format PDF via la Wikimedia Commons :
👉 Lire le PDF

Il contient des chapitres détaillés sur la physiologie du pied, les erreurs fréquentes dans la fabrication des chaussures militaires, et la méthode employée pour développer la Munson Last. C’est un document dense, très technique, mais particulièrement intéressant pour quiconque souhaite comprendre comment le design peut naître d’une nécessité purement fonctionnelle.

Pourquoi ça compte

Comprendre la Munson Last, ce n’est pas seulement étudier un objet historique. C’est voir comment une démarche scientifique et empirique — pensée à l’origine pour l’endurance et la santé des soldats — a influencé le design civil, jusqu’à devenir un repère esthétique et technique dans l’univers workwear.

Dans un monde où beaucoup de chaussures sacrifient le confort au profit de la ligne, revenir à Munson, c’est rappeler que la vraie élégance commence souvent par la justesse de la forme.

Rube Fernando : un pionnier méconnu de l’industrie textile outdoor

Qui connaît le nom de Rube Fernando ? Assurément peu de monde. Et pourtant son invention est utilisée quotidiennement dans les ateliers qui produisent des vêtements outdoor.

 

Photo de l’excellent livre Mountain Style: British Outdoor Clothing 1953-2000

PHOTO DU HAUT : Fernando (au centre)
En dessous : une machine de scellage de coutures Mark I

 

Arrivé au Royaume-Uni dans les années 1960, depuis le Sri Lanka, Rube Fernando commence sa carrière chez Singer, à Glasgow, fabricant de machines à coudre. Il suit une formation technique, avant de décider de poursuivre ses recherches de son côté.

À partir du milieu des années 1970, il se consacre à l’idée d’une machine capable de sceller automatiquement les coutures. À l’époque, ce travail était effectué manuellement à l’aide de brosses et de colles — une tâche lente, pénible et pas toujours fiable.

Un procédé que réalise d’ailleurs toujours (avec soin) Mackintosh - par exemple. Illustrations ci-dessous, la colle est appliquée à la main, photos mackintosh.com.

 
 

Avec l’aide de contacts dans l’entreprise Ardmel, spécialisée dans les équipements automatisés, Rube Fernando développe un prototype fonctionnel. Ingénieur de formation mais aussi excellent vendeur, Fernando parcourt le pays, démontrant personnellement sa machine aux fabricants.

La première vente a lieu en 1979, et bien que les débuts soient modestes, un tournant survient lorsque l’armée britannique impose le scellage des coutures dans ses uniformes. À partir de là, la machine devient incontournable.

Sa création, la MK-1 Seam Sealer, permet de rendre les vêtements véritablement imperméables, sans compromis sur la souplesse ou la légèreté. Cette innovation discrète mais déterminante s’impose rapidement dans les ateliers de vêtements techniques et outdoor, en Europe comme en Asie.

 
 

Fernando rejoint officiellement Ardmel, dont il devient rapidement une figure centrale. L’entreprise ouvre une usine au Sri Lanka, qui emploie plus de 1 000 personnes et produit pour de nombreuses marques internationales.

Toujours aussi passionné, il fonde aussi Keela, une marque écossaise spécialisée dans l’équipement des services de secours et autres professionnels de terrain.

Cette marque existe encore aujourd’hui.

Malloch's Printemps Été 2025

Ça fait quelques temps que je cherchais un pull en laine mérinos assez dense. Un peu dans le style de celui ci-dessous vendu par Goodschp, mais avec un col plus large.

Je voulais surtout un pull à l’aspect plus lisse, plus soyeux, qui ne bouloche pas facilement. Pas un pull moelleux ou duveteux comme peuvent l’être ceux en laine shetland, mais quelque chose de plus net, moins hivernal et plus “4 saisons” s’il on peut dire.

 
 

Une solution à cette problématique peut être trouvée chez Malloch’s pour ce Printemps / Été.
Saisons après saisons cette marque ne nous déçoit pas et les prix restent contenus.

Comme à son habitude ils utilisent de très bons fils, ici de chez Tollegno pour ce pull en laine mérinos tricoté en Écosse.

La marque sort aussi cette saison un polo avec John Smedley, le spécialiste britannique des polos en maille. Chris, le fondateur de Malloch’s, portait régulièrement des polos vintage John Smedley, en coton et en mérinos, et appréciait particulièrement le col traditionnel à pointes longues. D’où l’idée de cette collaboration.

L’ensemble de cette nouvelle collection est visible ici.

Où trouver les t-shirts que portait Bruce Lee ?

Tout est parti d’un article que j’ai lu dans Monocle, une interview de Junyin Gibson* de chez Drake’s (lien ici). Il y évoque un t-shirt au nom de Lee Kung Man que Bruce Lee portait. Un essentiel selon lui.

Intrigué, j’ai voulu en savoir plus.

*au passage il dit également porter régulièrement des Weston, les 180

 

CAPTURE ECRAN DE L’ARTICLE EN QUESTION

 

Lee Kung Man, fondée par Fung Sau-yu dans les années 1920 à Canton (Guangzhou, Chine), est l’une des plus anciennes usines de tricotage de la région. L’entreprise démarra avec six métiers à tricoter manuels dans un petit atelier cantonais.

Très rapidement, Lee Kung Man prospéra : dès 1927 elle produisait des t-shirts et ouvrait une succursale à Hong Kong (qu’elle inaugura officiellement en 1928). Durant la guerre sino-japonaise (fin des années 1930), l’usine de Canton fut détruite et la production déplacée – d’abord dans le district de Shunde, puis à Hong Kong vers 1940.

Après la Seconde Guerre mondiale, Lee Kung Man continua d’opérer en Chine continentale, mais la nationalisation qui suivit l’arrivée des communistes en 1949 força la famille dirigeante à établir définitivement son siège à Hong Kong. Le fondateur Fung Sau-yu mourut en 1952.

Marques emblématiques : Golden Deer et Cicada

L’usine a créé plusieurs marques cultes, dont Golden Deer (金鹿) et Cicada (秋蟬). Le nom Golden Deer – représenté par un logo cerf bondissant – figure sur l’emballage classique des T-shirts de l’usine. Cicada (parfois appelé « Autumn Cicada ») est une autre ligne de sous-vêtements qui porte en logo une cigale stylisée.

Autre particularité conservée : l’emballage. Les vêtements Lee Kung Man sont encore vendus dans de vieilles boîtes en carton jaune illustrées du cerf Golden Deer, exactement comme il y a cinquante ans.

Idem pour leurs boutiques : les articles sont toujours empilés dans les boîtes originelles et il n’y a pas cabine d’essayage – tout est resté dans son jus.

 
 

Méthodes de fabrication

Leurs t-shirts sont encore fabriqués sur des machines à tricoter tubulaires - pas de coutures latérales - datant des années 1950. Le coton utilisé est majoritairement mercerisé (traité à la soude), ce qui donne au tissu une texture soyeuse.

Bruce Lee et l’icône culturelle

L’histoire de Lee Kung Man est intimement liée à Bruce Lee. Ce dernier portait fréquemment le célèbre tee-shirt (de type henley) blanc Lee Kung Man (via la marque Golden Deer) dans ses films de kung-fu des années 1970, le revêtant même tout seul.

On dit “tout seul” car il ne faut pas oublier qu’à cette époque, ce henley était considéré comme un sous-vêtement – personne ne le portait pour lui même .

En l’enfilant à l’écran sans chemise par-dessus (par exemple dans The Big Boss), Bruce Lee a popularisé ce henley simple. La notoriété de Lee Kung Man en fut démultipliée.

État actuel et héritage dans la mode contemporaine

Aujourd’hui, Lee Kung Man reste fidèle à Hong Kong. La marque continue d’y fabriquer là bas. Elle exploite quatre magasins traditionnels (Sheung Wan, Wan Chai, Sham Shui Po, Yau Ma Tei) et n’a pas de e-commerce.

Vous pouvez néanmoins trouver un t-shirt de la marque Golden Deer chez Bryceland’s London ici.

Proper Cloth : une offre en demi-mesure intéressante

Note: Proper Cloth a accepté de nous offrir les vêtements que vous allez découvrir dans cet article.

17 ans. Proper Cloth a déjà 17 ans. Je dis “déjà” car c’est une marque que j’ai découvert il y a maintenant un peu plus de 4 ans. Je ne soupçonnais pas sa longue histoire et surtout sa lente évolution vers une marque qui propose une offre solide de confection de chemises et vestes. Je me focaliserai uniquement sur ces deux derniers vêtements et ne parlerai pas de la gamme plus étendu de la marque, qui offre désormais des pantalons, des sweats ou des pulls (en prêt-à-porter). 

Voici mon expérience.

Une offre de chemise en demi-mesure à distance: bien connaître son corps et ses désirs

C’est sans doute l’offre la plus périlleuse qui soit car elle implique de transmettre ses mesures. Encore faut-il les connaître ! Pour cela, je conseille de partir d’une chemise qui vous taille le mieux. Si vous avez une chemise déjà commandé chez le tailleur, mesurez-la. Proper Cloth offre ensuite un guide très simple - et même une vidéo - pour la prise de mesure. J’ai donc procédé ainsi.

Voici la chemise en question après réception.

 
 

Mais n’allons pas trop vite. Passé cette première embûche liée aux mesures, vient le choix du tissu. Je me suis naturellement dirigé vers l’excellent fabricant Thomas Mason, qui est pour moi, un des meilleurs sur le marché des tissus pour chemises. J’ai opté pour un fin pin-point oxford bleu ciel à col button-down. Je souhaitais ainsi mixer le côté habillé et plus détracté, car je compte porter cette chemise plutôt avec que sans cravate. Pour les curieux, il s’agit de la référence “PCF587” que vous pouvez trouver sur le site de Proper Cloth.

Pour moins de 200 €, la chemise Proper Cloth en remote made-to-measure est vraiment intéressant. Oui, car vous pourrez aussi choisir la hauteur des boutons, l’ajustement des manches, du col, de vos épaules…Des choix qui, à ma connaissance et pour ce type d’offre, est très rarement proposé par d’autres marques. Point intéressant, si la chemise commandée en MTM ne convient pas, il est possible de la renvoyer afin qu’elle soit entièrement redéfinie et modifiée, sans surcharge ! 

Si la marque est américaine, toutes les chemises sont produites au Vietnam dans l’une des plus grandes usine de production textile au monde - un groupe qui, à titre d’exemple, travaille également avec Brooks Brothers, Lacoste ou encore Eddie Bauer.

 
 

Où se situe Proper Cloth par rapport à nos expériences de remote MTM ? 

Je souhaite, à travers Proper Cloth, montrer qu’il est possible de se laisser tenter par la demi-mesure à distance. J’ai accumulé pas mal d’expérience dans ce domaine avec les années. Et s’il y a bien une chose que j’ai apprise, c’est qu’il faut accepter une part d’essais-erreurs. Obtenir une coupe satisfaisante demande souvent un ou deux ajustements.

Si je dois faire une liste exhaustive, voici les marques proposant de la demi-mesure (à distance ou non) que j’ai pu essayer :

  • Luxire

  • Shirtonomy

  • Camessi

  • Vanacore

  • Borriello

  • Jakes’s

  • Via Piana

  • Drake’s

  • Camiceria Olga

  • Et quelques tailleurs parisiens dont Swann

Je concède volontiers avoir une préférence pour Luxire, une marque américaine qui produit en Inde, bien que ces dernières années le prix des tissus soient devenus stratosphériques et donc moins intéressante. 

Quant à Proper Cloth, d’après mon expérience, elle se situe dans le haut du panier : la personnalisation y est très poussée et le choix des tissus est correct.

Je ne suis pas le seul adepte de la marque, voici ce qu’en dit Die Workwear :

 
 

Si je traduis : “Pour une coupe sur mesure, j'aime Proper Cloth. Ils sont sponsors sur ce site, mais après avoir essayé sept ou huit marques MTM en ligne, c’est chez eux que j’ai obtenu la meilleure coupe (j’ai toujours payé mes commandes au prix fort). Pour commander une chemise sur mesure, vous pouvez soit soumettre quelques mesures de votre corps, soit envoyer votre chemise qui vous va le mieux (j’ai choisi la seconde option). Ils proposent une retouche gratuite pour la première commande, ce qui vous permet d’ajuster parfaitement la coupe. J’aime la coupe et les proportions de leurs cols, leur large choix de tissus, et leurs prix relativement abordables.
La marque propose aussi un guide malin sur la chemise blanche, qui peut vous aider à trouver la matière idéale. Mitchell du site Menswear Musings a rédigé une bonne critique de Proper Cloth, et on trouve aussi une interview du fondateur de la marque Ian du site From Squalor to Baller, visible ci-dessus, porte souvent leurs chemises habillées sur son site.”

 

Une veste en tweed Shetland

On en a profité pour également essayer l’une de leur vestes. À notre avis, tout l’intérêt de cette veste réside dans sa matière. Un Shetland Tweed, du fabricant japonais Katori, à motifs chevrons ou Herringbone. Qui plus est, la veste est entièrement non-doublée, ce qui lui confère un côté traveller et urbain - à l’italienne pourrait-on dire ? - moins habillé en somme. Les poches plaquées et l’épaule très naturelle renforcent ce sentiment ainsi que les épaules naturelles, sans rembourrage.

À noter qu’il aurait été possible d’opter pour un entoilage complet moyennant un surcoût d’au moins 200€ - la veste choisie ici est semi-entoilée.

 
 

Question taille, Mathieu porte ici un 40 Regular sans aucun ajustement spécifique. Elle tombe globalement vraiment bien, le tissu de plus de 350g aide à assurer cet aspect impeccable. 

Tout comme ma chemise présentée plus haut, il aurait été possible de procéder à des modifications de mesures. Mais en comparant les mesures avec des vestes qu’il possède déjà, Mathieu a jugé que cela n’était pas nécessaire.

En termes de style, cette veste s'avère assez polyvalente. Elle se marie aisément avec un jean brut pour un look casual ou avec un pantalon en flanelle pour une tenue plus habillée. Le tweed gris reste facile à porter. Sa souplesse, est idéal pour une utilisation quotidienne, offrant une alternative aux blazers plus classiques.

 
 

Pour vous aider à sauter le pas, Proper Cloth vous offre 10% sur votre première commande avec le code “LIP10”. Vous trouverez notre “gallery”, ici.

N’hésitez pas à nous faire un retour si vous franchissez le pas !

Nouveautés chez Crown Northampton

La collection de Desert Boots s’agrandie chez Crown Northampton. Parmi nos préférées sur le marché. Marcos possède d’ailleurs toujours sa paire en Horween Chromexcel qui supporte très bien les années.

Hormis de nouveaux coloris de cuir Chromexcel, Crown Northampton propose également à nouveau du cuir de Koudou, une antilope sauvage.

L’ensemble de la collection visible ici.

The Uncles - Drake's Lookbook

The Uncles est une boutique de mode masculine basée à Taipei.

Ils ont récemment publié un post « Drake's 台北 LOOKBOOK » en vue du pop-up Drake's qu’ils organisent en juin.

Une belle occasion de découvrir les pièces Drake’s dans un contexte différent de celui des lookbooks officiels. On les voit ici portées plusieurs membres de la boutique The Uncles, avec des interprétations personnelles et naturelles.

Le lookbook complet est visible ici.

Besnard SS 2025 - Lookbook

Besnard fait partie de ce petit groupe de marques qu’on aime suivre pour leur constance — un peu comme Swann à Paris ou Berg & Berg en Suède. Des marques assez orientées tailoring, qui proposent des vêtements aux coupes modernes, dans de belles matières, avec un style classique mais jamais ennuyeux.

Le lookbook printemps-été 2025 reste dans cette lignée : costumes légers, chemises en soie, vestes en lin… Des pièces bien pensées pour l’été.

Ce que je retiens surtout, c’est le blouson en lin marron ou marine — simple et facile à porter avec son zip double curseur.

Qu'est que un Shaker sweater ? Ou en français un “pull de style Shaker” ?

Après le pull norvégien Birdseye de chez LL Bean, voici un autre classique américain très peu connu en France (tout du moins sous ce nom), le Shaker Sweater.

Origines et Philosophie des Shakers

Les Shakers, fondés en 1774 par Ann Lee, étaient une communauté chrétienne radicale aux États-Unis, connue pour sa quête de pureté, de simplicité et d'égalité. Leurs principes incluaient la séparation du monde matériel, la vie communautaire, l'égalité des sexes et l'absence de reproduction biologique, privilégiant l'adoption. Cette philosophie se traduisait par une esthétique minimaliste et fonctionnelle, où chaque objet devait être à la fois utile, nécessaire et beau.

LE Tricot Shaker

Le tricot était essentiel à la vie quotidienne des Shakers. Ils produisaient à la main des articles tels que des chaussettes, des gants, des mitaines, des châles, des coussins et des tapis, destinés à la fois à l'usage interne et à la vente.

Une exposition récente (2023) a exploré l’évolution du tricot Shaker, de l’artisanat du XIXe siècle à une pratique commerciale rentable, et son impact sur la mode et le sportswear américain.

Elle était intitulée « The Commercialization of Shaker Knits », et fût organisée par Emily Adams Bode Aujla (la fondatrice de la marque Bode).

 
 

Le point tournant de l’histoire du Shaker Ssweater a probablement été en 1886, lorsque les sœurs de la communauté de Canterbury ont reçu une commande de 60 douzaines de pièces tricotées. Cette commande a notamment conduit à l’acquisition d’une machine à tricoter - une machine similaire était exposée lors de cette exposition, à voir dans cet article de Wallpaper.

 

Un pull Shaker datant de 1900, l’étiquette mentionne "Shaker Sweater. Genuine. Hart & Shepard, Shakers, E. Canterbury, N. Y."
image : shaker museum

 

Un article du journal Friends' Quarterly Spring/Summer de 1991, résume bien son histoire :

Will the real Shaker sweater please stand up?
We have all seen catalogue ads for Shaker Sweaters — which seem to be cotton, rib knit, crew neck pullovers. But where do these sweaters come from? The Shakers first started producing sweaters for sale in response to the needs of the “World’s” people. According to a document in the Canterbury archives entitled “About the Shaker Sweater” “A man who had been to England upon his return to America, brought a sweater to us, and asked if we could make one like it. We had no machine for that purpose but in April 1886 Mr. S.W. Kent came with a big order for the sweaters, if we could fill it.” Unfortunately, we do not know the pattern of the original design or whether it was made or hand knit. In order to take advantage of the potential market, the Canterbury Shakers ordered a single web knitting machine from Jonas Aiken which was delivered in October of 1886. “According to our records, we commenced to knit on the machine at once and before December 25, had shipped an order of 60 dozen sweaters to New York. This was the beginning of a very profitable trade.”

What is a Shaker sweater?
Textile and knitting dictionaries define it as a “heavy weight rib knit fabric developed by members of the Shaker sect.” Today, several mail order catalogues (among them LL Bean, J. Crew, Land’s End, and Eddie Bauer) and department stores (JC Penney) manufacture and market their “classic” Shaker sweaters. They all claim to knit in the authentic way, using the Shaker created half-cardigan stitch (a modified form of machine ribbing which thickens the fabric). Furthermore, all of these modern reproductions are crew neck cotton cardigans with raglan sleeves.

In reality, the original Shaker sweater was very different in style, material and construction. Although we don’t know whether they invented any of these distinctive patterns or adapted them from the World, they produced two basic types: coat or jacket sweaters, which buttoned in front and pull-over sweaters, all with a variety of collars. They came in eleven sizes 30 through 50 and were made in extra heavy (01), heavy (1), medium (2) and light weight (3) wool yarns which were obtained from S.B. and W.B. Fleisher of Philadelphia. The company produced a two-ply yarn from pure Australian wool exclusively for the Canterbury Shakers. The sweaters were available in a variety of colors, including white, blue, gray, black, and garnet.

Shaker production was prolific and surviving diaries record that during 1910, 1,489 sweaters were made. The sweater industry continued to grow until 1923 when the commercial end of the trade closed. The reason for this may have been the unavailability of quality yarn and the difficulty in obtaining a new knitting machine. This shortage of raw materials and equipment certainly contributed to the decline of this most successful Canterbury industry.

Le Shaker Sweater ne se limite donc pas historiquement aux pulls manches raglan avec un point de tricot dit Shaker stitch, ou Shaker Rib stitch. Comme expliqué dans la citation ci-dessus, les pulls Shaker comptaient originellement deux modèles principaux : des cardigans boutonnés sur le devant, et des pulls, chacun déclinés dans une variété de cols.
Des cardigans Sportswear comme celui ci-dessous des années 50 fait donc également partie de ce qu’on appelle les Shaker Sweaters.

 
 

Pour en revenir au Shaker stitch, il s’agit d’un point de tricot qui est également connue sous le nom de half fisherman's rib. Il est notre sens équivalent à la côte perlée dont l’on a déjà parlé ici.

Aussi, aujourd’hui lorsqu’une marque fait référence au Shaker Sweater cela concerne essentiellement les pulls cols ronds à manches raglan en côte perlée.
Vous pouvez voir ci-dessous quelques exemples, de Noah à Aimé Leon Dore, en passant par Whyte New York, American Trench ou GAP.

Certaines marques plus créatives comme Bode proposent d’autres variantes telles que ce cardigan inspiré d’un modèle vintage des 70 appartement à la créatrice.

 
 

Pour celles et ceux qui souhaitent approfondir l’histoire du Shaker Sweater et mieux comprendre son contexte textile et culturel, le livre Knitting America: A Glorious Heritage from Warm Socks to High Art constitue une excellente ressource. L’ouvrage retrace avec précision l’évolution du tricot aux États-Unis, en mettant en lumière des épisodes marquants comme la production de pulls chez les Shakers.

 
 

Où trouver un pull en lin pour homme ?

Le pull en lin : une pièce rare - ou tout du moins chez les marques que l’on suit

Quand on pense aux matières estivales, le lin arrive souvent en tête. Léger, respirant, il est parfait pour affronter les journées chaudes tout en gardant une certaine élégance. Pourtant, dans l’univers du pull, le lin reste étonnamment discret — ou du moins rarement proposé pur.

La majorité des marques préfèrent le mélanger : coton et lin chez Goods, lin et cachemire chez d'autres, voire lin et soie comme chez Massimo Alba. Ces associations ont leur intérêt — elles adoucissent le toucher, modifient le tombé — mais elles s’éloignent de l’expérience brute, naturelle et texturée du 100% lin.

Une marque incarne parfaitement cette approche plus authentique : Inis Meáin. Située sur une petite île au large de l’Irlande, elle propose des tricots en lin d’une qualité exceptionnelle. Le pull présenté ici chez Mr Porter en est un très bel exemple : coupe classique, belle texture, et ce tombé légèrement sec caractéristique du lin. C’est le genre de pièce qu’on garde longtemps, qui tient bien dans le temps.

Pourquoi si peu de pulls en lin pur alors ? Le tricotage du lin est différent de celui du coton ou de la laine. La fibre est moins élastique, plus difficile à travailler, moins adaptée à maille et c’est sans doute pour cela que sa diffusion est plus confidentielle.

En résumé, si vous cherchez un pull d’été en lin, Inis Meáin reste à ce jour l’un des rares noms à le proposer saison après saison.

Bonnes affaires chez Malloch's

L'écharpe en cachemire à 65 € : une excellente affaire

Les écharpes en cachemire à 65 € chez Malloch's sont un véritable bon plan. Douces, chaudes et légères, elles sont parfaites pour l'hiver. En plus, une écharpe grise ou bleu marine est indispensable : ce sont des couleurs faciles à assortir et intemporelles, adaptées à toutes les occasions.

Disponibles ici (bleu marine) et ici (grise).

 

La Sample Sale de Malloch's offre aussi une sélection de pulls en laine, fabriqués en Écosse, avec des remises significatives.

Elles sont visibles ici.

M.R.M.W. et Naval Watch Company : deux marques de montres d’inspiration militaire entrée de gramme

M.R.M.W. (Montre Roroi)

M.R.M.W., fondée en 1893 sous le nom de Montre Roroi Co., Ltd., est une marque japonaise appartenant à la division de Muramatsu Watch Manufacturing Co., Ltd. Spécialisée dans les reproductions fidèles de montres militaires vintage du monde entier, M.R.M.W. utilise des mouvements à quartz japonais et suisses dans ses créations.

La devise de la marque est claire : « Créer des montres qui seront aimées pour toujours ».

On a regardé les avis sur les forums spécialisés tels que WatchCrunch et Watchuseek, mais n’avons rien trouvé concernant M.R.M.W.
Toutefois, la marque est bien implantée au Japon et distribuée par des détaillants réputés, notamment Cultizm, ce qui témoigne de sa notoriété dans ce marché.

Naval Watch Company (N.W.C.)

Naval Watch Company (N.W.C.) a été relancée à Osaka, Japon, en collaboration avec la société de design Lowercase. La marque se spécialise dans des montres inspirées des designs militaires vintage, avec des mouvements automatiques Seiko NH35A ou à quartz.

Les créations de Naval Watch Company sont souvent louées pour leur esthétique attrayante et leur fonctionnalité, tout en restant accessibles en termes de prix.

Sur WatchCrunch, les discussions concernant Naval Watch Company sont relativement limitées, bien que quelques internautes aient exprimé leur intérêt pour les modèles de la marque. Un utilisateur a notamment partagé son avis sur le modèle FRXA001, le qualifiant de « fun », tout en précisant que les attentes ne devaient pas être trop élevées en raison de l'utilisation du mouvement NH35, considéré comme moins sophistiqué. Certains suggèrent que des marques comme CWC (Cabot Watch Company) proposent des montres militaires plus authentiques et éprouvées.

Naval Watch Company est globalement bien reçue mais elle n'est pas nécessairement perçue comme une alternative de premier choix pour les amateurs de montres militaires les plus exigeants.



En conclusion, pour ceux qui apprécient les montres au design militaire classique mais avec une touche discrète (peu ou pas de logos) et abordable, Naval Watch Company et M.R.M.W. représentent des alternatives solides face à des acteurs bien établis comme un Timex qui se situe dans la même gamme de prix.

Où les trouver ?

American Optical, des lunettes historiques “Made in USA”

Note: American Optical a accepté de nous envoyer les paires de lunettes de soleil que vous allez découvrir dans cet article en échange de celui-ci.

192. C’est le nombre d’années d’existence d’American Optical. Une longévité impressionnante jalonnée d’innovations et intimement liée à l’histoire des États-Unis. Fondée par l’industriel William Beecher, les premières lunettes furent en argent puis en acier. Dès 1892, American Optical était devenue la plus grande entreprise d’optique au monde, employant 800 salariés et produisant plus de 2 millions de paires de lunettes par an. Vous en connaissez indiscutablement certains modèles: les « Aviator », c’est eux, les premières lunettes de soleil portées dans l’espace par l’équipage Apollo 11, c’est eux, les lunettes de JFK, c’est encore eux.

Vous ne connaissiez pas American Optical ? Voici deux modèles emblématiques que vous avez probablement déjà vus sans savoir qu’ils étaient signés American Optical.

 
 

Les lunettes d’un président : le modèle « Saratoga »

Je vous l’indiquais dans l’introduction, American Optical fait intégralement parti de l’histoire de la protection solaire mais aussi de l’Histoire américaine. Mathieu en reparlera plus bas.

Après plusieurs décennies d'absence, American Optical a relancé ce modèle emblématique en 2020, en respectant fidèlement les spécifications originales tout en y intégrant des petites améliorations modernes pour plus de confort et de durabilité.

Le modèle Saratoga est simple, épuré et élégant. Sans doute pour cette raison que le président John Fitzegerald Kennedy les a choisi. Fabriquées aux États-Unis en acétate façon « écaille de tortue », elles sont l’incarnation du style des années 50/60. Preuve en est, elles allongent le regard en “rebiquant” sensiblement sur les côtés pour conférer à la paire ce côté « Sixties look ». Bonne nouvelle, elles conviennent tout autant aux femmes qui nous lisent.

Vous noterez aussi les charnières robustes à sept barillets, elles nous ont particulièrement fait bonne impression.

 
 

Côté verres, ils sont polarisés pour un meilleur confort et protection oculaire. Mais au fait, qu’est-ce qu’un verre polarisé ? Les verres polarisés ont une histoire fascinante qui débute dans les années 1930 avec Edwin H. Land, le cofondateur de Polaroid Corporation. Il a inventé un filtre polarisant en utilisant des cristaux microscopiques alignés pour réduire l’éblouissement causé par la lumière réfléchie. Cette technologie a rapidement trouvé des applications dans l’optique, notamment pour les lunettes de soleil, offrant une protection et confort visuel. Il était donc logique qu’American Optical propose ce type de verres pour le corps militaire américain.

Au tour de Mathieu de nous parler de sa paire de lunettes solaire.


American Optical « Original Pilot » : Les lunettes de légende venues du ciel

Il y a des pièces qui traversent les décennies sans jamais perdre de leur éclat. Des objets à l’aura discrète mais indéniable. Les lunettes "Original Pilot" d’American Optical font partie de ces rares essentiels. Nées en 1958 pour équiper les pilotes de l’US Air Force, ces lunettes s’imposent comme un outil essentiel du pilote. Pensées à l’origine pour affronter les défis des cockpits en haute altitude, elles se sont imposées depuis comme un standard de robustesse et de style iconique.

Design militaire

Le premier détail qui frappe : la forme. Pas vraiment aviator au sens classique du terme, les Original Pilot ont quelque chose de plus affirmé. Une monture métallique en acier extrêmement solide, des lignes anguleuses, des verres larges légèrement arrondis vers le bas, un pont droit de 20 mm afin de répondre au besoin du port du masque à oxygène, des branches droites et plates appelées « bayonet temples » conçues à l’origine pour se glisser sous un casque de pilote tout en évitant les blessures aux oreilles en cas de crash.

Ce modèle est l’exemple même d’une paire de lunettes à la fois pratique, confortable et résolument élégante qui répondait hier encore au cahier des charges strict de l’US Air Force. Un design utilitaire, pur et moderne.

Le modèle est décliné dans plusieurs finitions – doré, argenté (le modèle que l’on vous présente ici), noir mat et propose des verres minéraux ou en nylon, avec options polarisantes et traitement anti-reflets.

 
 

La paire des astronautes et des légendes

Si l’Original Pilot a conquis les pilotes de chasse, elle est aussi montée bien plus haut : Buzz Aldrin portait une paire AO lors de la mission Apollo 11. C’est dire si leur histoire est littéralement spatiale.
Côté pop culture, ces lunettes ont été vues sur le nez de nombreuses figures emblématiques, des soldats du Vietnam à Robert De Niro dans Taxi Driver. Elles incarnent cette idée d’authenticité brute mêlée à une certaine désinvolture virile si l’on peut dire. Rien de surjoué. Tout est dans son histoire, son vécu.

Pourquoi elles sont toujours d’actualité

À l’heure où la mode flirte de plus en plus avec les archives et le vintage, les Original Pilot font un retour en force. Leur design versatile saura s’adapter dans plusieurs tenues. Au-delà du style, on appécie aussi leur qualité de fabrication ; elles sont d’ailleurs toujours faites aux États-Unis dans les usines A.O à Vernon Hills, près de Chicago dans l’Illinois. Un détail rare à cette époque d’outsourcing généralisé.
Avec un tarif souvent situé entre 200 et 300 €, elles se placent dans une gamme premium, sans toutefois tomber dans un luxe inaccessible.

La tenue

Pour l’inspiration de la tenue, je suis parti sur quelque chose de classique avec une légère inspiration Taxi Driver, à savoir un jean noir, une chemise blanche en Oxford de la marque Drake’s London, une veste olive vintage de chasse et une paire d’Alden en Cordovan 8.

Ce genre de tenue me paraît adapté pour souligner le caractère militaire de cette paire sans tomber dans la reproduction d’une tenue de soldat partant pour le Vietnam.

Pour vous les procurer, rendez-vous ici: www.aoeyewear.fr.

 
 

Les Belgian Loafers de Drakes

Drake’s Henri Summer Loafer : le mocassin d’été à l’anglaise

Le Henri (en référence à Henri Bendel, l’inventeur de la Belgian Loafer) Summer Loafer de Drake’s, en daim italien non doublé, incarne l’idée d’un soulier estival léger, souple, et résolument élégant. Fabriqué à la main en Italie, il se porte aussi bien pieds nus qu’avec des chaussettes invisibles, sous un pantalon en lin ou un chino retroussé.

On est dans le même esprit que le chausson Wakey de Weston, dont je parlais récemment dans cet article. Là où Weston mise sur la discrétion, Drake’s propose un modèle plus tout-terrain dans l’esprit, facile à porter au quotidien mais sans sacrifier l’élégance.

BESNARD - Un vestiaire complet habillé

Note : à notre demande, Besnard nous a envoyé les vêtements que vous allez découvrir en échange de cet article.

De gustibus non est disputandum: en matière de goût, il ne peut y avoir de disputes.

Il nous arrive de redécouvrir des vêtements que nous avons dans notre garde-robe. Un pull que nous adorions porté frénétiquement toute une saison, un jeans patiné, de beaux souliers en cuir…c’est précisément ce qu’il s’est passé avec Besnard. Une marque que nous suivons avec attention depuis quelques années qui propose un vestiaire habillé pour les amoureux du costume ou du dépareillé.

Victor, le fondateur de la marque, a eu l’amabilité de nous envoyer les vêtements que vous allez découvrir dans ce billet.

Voici, à nouveau, quelques vêtements de la marque néerlandaise.

Un pantalon en cavalry twill, indestructible

Le titre est volontairement aguicheur. Par ce biais, je souhaite surtout insister sur la main rugueuse mais robuste du tissu choisi pour ce pantalon gris clair. Grâce à cela, la tenue et le tombé sont excellents, le tissu ne se froissant presque pas.

Cela fait sens, après tout, ce tissu a initialement été imaginé pour les officiers militaires Anglais de la cavalerie - d’où « cavalry » - afin de résister aux nombreux frottements du tissu contre le cuir du cheval ou des bottes, et accessoirement - à notre goût - qu’ils soient toujours impeccablement vêtus.

 
 

Si le pantalon est confectionné en Italie, le tissu est tissé en Angleterre dans le Yorkshire. Victor met un point d’orgue aux détails « sartoriaux » comme une taille haute ou des pattes de sérage latérales.

Précision utile, le pantalon est livré non fini. Cela signifie que vous pourrez retoucher la longueur à votre guide. Cela suppose aussi que vous ayez un bon retoucheur, mais bonne nouvelle, cette retouche est une des plus facile sur in pantalon. J’ai donc enlevé plus de 10 cm de tissu - pour vous dire la marge - et opté pour un ourlet apparent de 4 cm. Aucune obligation, simple obsession stylistique personnelle.

Un détail que je regrette, la fermeture à boutons. Bien qu’ils soient en corne et très élégants, je suis partisan de la praticité quand une envie pressante m’envahie. Mais les puristes apprécieront !

 
 

Un pantalon pour conquérir toutes vos tenues

Cela a été dit et redit, mais je le réitère tout de même: un pantalon gris est votre meilleur allié pour des tenues dépareillées.

Comme ici, je porte une chemise en twill bleu ciel, une Teba de Burgos et des souliers une boucle Alden. L’ensemble est cohérent. Presque ennuyeux me direz-vous. Les boutons dorés de la veste réveillent la tenue et les single monks nous rappel que non, les boucles n’ont pas dit leur dernier mot.

 
 
 

Encore une chemise blanche ?

Mots de Romain
Éternellement oui. Je dois avouer ne pas en porter souvent, préférant le bleu ciel. Mais l’attrait est indéniable.

Besnard propose une chemise habillée à long col pour un style classique.

 
 

Je n’ai jamais trop aimé les chemises blanches : trop simples, trop uniformes, pas assez intéressantes.
Depuis des années, j’accumule ainsi les faux unis, les rayures (anglaises, bengale ou bâton), les bleus ciel, les roses pâles, et d'autres teintes moins courantes comme les violets, les verts (oui, oui) ou les rouges...
Cependant, il y a des jours où je ne veux pas porter une tenue intéressante. Il y a des jours où je veux être simplement bien habillé. Voire des jours où je veux être bien, simplement habillé. Des jours de plus en plus fréquents, si je dois être honnête.
C’est pour ces jours-là que, quand Victor Besnard nous a proposé d’essayer à nouveau une chemise de sa marque éponyme, j’ai jeté mon dévolu sur une popeline blanche. Pour une présentation plus détaillée, n’hésitez pas à relire notre précédent article (un shooting qui m’a permis de mettre à jour ma photo LinkedIn, merci Thomas !). Depuis, la gamme s’est bien étoffée, mais la marque a conservé sa direction : sobriété batave et flair italien !

 
 

Côté style, il y a finalement assez peu à dire de cette chemise, en tout cas au premier abord, et c’est justement ce qui me plaît. Le col spread est équilibré. À noter que Besnard propose depuis peu un nouveau col « point », moins ouvert, plus classique (on a envie de dire « plus français »). La coupe est modérément ajustée sans être contraignante (ça vous motivera à continuer à aller à la salle), je l’avais qualifiée de « flatteuse » dans mon premier essai, je maintiens.
La fabrication italienne est de qualité, avec de belles finitions (coutures rabattues, hirondelles, boutons en nacre cousus en patte de gallinacé). L’éclat de la popeline chatoie. C’est beau, c’est propre. On aime.

 
 

En conclusion, Besnard propose ici une belle chemise habillée, parfaite pour une tenue sobre qui ne détournera pas l’attention au détriment de celui qui la porte. On en ferait presque une chemise à réserver aux entretiens d’embauche, mais je ne m’interdirai pas, pour la belle saison, de l’acoquiner en la déboutonnant plus que de raison. Idéalement, une coupe de champagne à la main. Après tout, on a dit simple, pas sérieux.

Weston Arhive 592

J.M. Weston « Archive 592 » : la discrète élégance française

La maison J.M. Weston, fondée à Limoges en 1891, incarne depuis plus d'un siècle l'excellence du soulier français. Connue pour son savoir-faire artisanal et ses modèles emblématiques comme le mocassin 180 ou la mythique derby Chasse, elle propose aussi des modèles plus discrets mais tout aussi remarquables.

Le modèle Archive 592, disponible chez MR PORTER et 24S, en est un parfait exemple. Moins connu que la célèbre Chasse, il fait pourtant partie de nos modèles préférés. Sa silhouette sobre, presque militaire, évoque l'esthétique des chaussures de cérémonie de l'armée française : lignes épurées, cuir de veau noir lisse, construction Goodyear robuste.

Fabriqué à Limoges, l'Archive 592 séduit par sa grande discrétion et sa capacité à s'adapter aussi bien à une tenue formelle qu'à un style plus décontracté. Un choix idéal pour ceux qui recherchent un soulier élégant sans ostentation.

 
 

German Army trainers - Une alternative intéressante

Signe que les German Army Trainer (GAT) sont plus que jamais dans l'air du temps, Aigle a récemment revisité ce modèle mythique en collaboration avec le magasin Courir (voir ici et ici). Cette interprétation contemporaine montre à quel point la silhouette sobre et fonctionnelle des GAT séduit aujourd'hui bien au-delà du cercle des connaisseurs.

 
 

Adidas BW Army Lux : une bonne alternative aux gat de surplus

Avec le grand retour des Adidas Samba, les GAT BW Army Lux d'Adidas connaissent elles aussi un succès grandissant. Plus épurées, sans logos visibles, elles offrent une alternative intéressante pour ceux qui cherchent une paire de GAT.

L’intérieur doublé en cuir finira sans doute de convaincre les plus pointilleux.

Disponibles en version noire ou blanche, elles restent pourtant difficiles à trouver, surtout dans toutes les tailles.

La solution ? Via End Clothing ci-dessous.


Les GAT Adidas Noires sont disponibles ici dans toutes les tailles

Les GAT Adidas Blanches sont disponibles ici dans toutes les tailles

Les chaussons Wakey de chez Weston

J.M. Weston – Le Chausson Wakey

Chez J.M. Weston, les clins d’œil au vestiaire classique se font toujours avec une certaine retenue. Leur nouveau chausson Wakey, en cuir de veau noir, en est un bon exemple : une silhouette minimaliste, une confection soignée, et un esprit qui rappelle les Belgian loafers.

C’est un sujet qu’on connaît bien ici — on a déjà parlé de ce type de chaussure à plusieurs reprises, que ce soit à travers les modèles de Crown Northampton, une réflexion sur l’élégance discrète des Belgian loafers, ou encore l’histoire étonnante de Belgian Shoes, marque américaine fabriquée en Belgique.

Avec le Wakey, Weston propose sa propre lecture du genre. Fabriqué à Limoges, le modèle repose sur une semelle cuir légère et utilise un veau souple, à mille lieues du veau box emblématique de la maison. Exit le cuir rigide et brillant des Richelieus ou des mocassins 180 : ici, tout est pensé pour le confort et la fluidité.

Sa ligne fine et presque effacée évoque le confort de l’intérieur, mais son allure, elle, pourrait parfaitement s’assumer à l’extérieur. C’est tout l’intérêt du modèle : son ambivalence. Il peut accompagner un pantalon en flanelle à la maison, mais aussi sortir en ville sans donner l’impression d’avoir oublié de se chausser. Une élégance feutrée, adaptable, qui brouille volontairement les frontières entre dedans et dehors.

On a eu l’occasion de le porter quelques fois, juste assez pour apprécier la souplesse du cuir et la finesse du chaussant. Mais pas encore suffisamment pour se faire un avis tranché. Affaire à suivre.

 
 

Berg& Berg SS25

Le premier volet du lookbook printemps 2025 de Berg & Berg présente comme à son habitude une collection élégante, mêlant pièces classiques et modernes. On y retrouve des vêtements bien taillés comme le costume Don et la chemise Ferdinand BD, parfaits pour un look raffiné. Le tout est sublimé par des photographies prises à Tokyo, où la sobriété et le minimalisme nordique de la marque s'expriment pleinement, offrant une vision fraîche du printemps à venir.