Tenue des Lecteurs #1 Romain

 
 

Premier article de notre série Tenue des Lecteurs

Texte : Romain @Lastrolab

Je porte un béret Laulhère. J’ai un peu galéré à trouver ce modèle qui a un diamètre de plateau de 9,5 pouces, ce qui est plus petit que la version classique. Même après une période d’adaptation, le port du béret est toujours un peu casse-gueule. Il faut naviguer finement entre Justin Bridou et Emily in Paris. Petite personnalisation ici : j’ai retiré le petit rivet avec le logo de la marque à l’aide d’une pince et de beaucoup de sang froid.

La veste est une Barbour Solway Zipper. C’est un modèle ancien dit « one crest » car, à l’époque de sa fabrication (entre 1974 et 1982 si je ne dis pas de bêtise), la marque n’avait encore reçu qu’un seul « royal warrant ». Il n’y a donc que les armoiries du Duc d’Edimbourg sur l’étiquette (celles de la Reine et du Prince de Galles arriveront plus tard). La Solway Zipper est un modèle assez rare qui n’est, à ma connaissance, plus fabriqué. Elle est plus longue que la plupart des autres Barbour et a la particularité de se fermer à la taille par une ceinture. J’avais déjà une veste de ce modèle, mais celle-ci était tellement en bon état, avec doublure et ceinture d’origine (la ceinture est souvent manquante) que je n’ai pas pu résister en voyant l’annonce.

En dessous je porte un blazer Brooks Brother de la gamme Makers, donc fabriquée dans les anciens ateliers américains de la marque (union made, s’il vous plaît). Je l’aime beaucoup car elle possède toutes les caractéristiques des sack jackets américaines, typiquement ivy : une coupe non-cintrée, faux boutonnage 3 boutons, 3 poches plaquées, 2 boutons aux manches et semi-doublée. La coupe n’est tellement pas ajustée que je me demande parfois si une taille en dessous ne me conviendrait pas mieux. Ca reste à vérifier…

Pour rester au chaud, j’ai choisi un gilet sans manche en maille. J’ai commencé à chiner des gilets cet année, pour éviter de recourir à l’omniprésente doudoune Uniqlo, très pratique mais pas très jolie. Ce gilet est un Benetton en laine shetland fabriqué en Italie.

Je n’ai pas l’habitude de porter de cravate avec un jean, mais je trouvais que ça pouvait être sympa dans cette tenue. C’est une cravate club Marinella. Je n’aimais pas tant que ça les cravates à rayures, mais je m’y suis mis progressivement et je commence maintenant à en avoir quelques unes. Les couleurs de celle là sont jolies, mais je réalise après coup qu’elle est un peu large pour porter avec une chemise à col boutonné.

La chemise, justement, est ma trouvaille la plus récente en chemise Brooks Brothers vintage. Je fais une petite obsession autour des chemises Brooks vintage fabriquées aux Etats Unis. Celle-ci n’est pas une makers, mais elle est intéressante quand même car c’est une fun shirt, donc faite avec plusieurs motifs différents, mais uniquement en bleu et blanc (contrairement aux fun shirts habituellement multicolores).

La ceinture en cuir tressée est une Atelier Particulier. Je l’ai achetée neuve il y a environ 5 ans. La qualité est top.

Le jean est lui aussi assez interessant car c’est un 501 vintage de Levi’s. C’est un modèle redline (selvedge, donc) dit "single stitch ». C’est la version la plus ancienne des modèles small e. Je l’ai acheté sur eBay à un vendeur américain. Il avait quelques trous que j’ai fait réparer par Arthur (aka Superstitch) sauf deux, sur la cuisse gauche, que j’ai réparé moi même à la façon « sashiko ».

Enfin, les mocassins sont des Edward Green, modèle Picadilly. Je suis un peu fondamentaliste côté souliers, je sais qu’il existe plusieurs belles marques qui font de très belles choses, mais j’avoue être un fanboy d'Edward Green. Celles-ci m’ont été offertes par mes anciens collègues lorsque j’ai quitté mon précédent job. Je ne les remercierai jamais assez ! Elles ont bien pris la pluie lors du shooting. Mais ce sont des chaussures anglaises, la moindre des choses est qu’elle tolèrent un peu de pluie !

Cerise sur le gâteau (ou ombrelle sur le cocktail) mon parapluie Cal, que j’ai acheté lors de mon année à Berkeley. Je l’aime bien car il est grand, coloré, et surtout c’est un souvenir !

Je réalise qu’à l’exception du béret, de la ceinture et des mocassins (et les sous-vêtements !) toute ma tenue est de seconde main. J’ai toujours aimé chiner, et ça s’est intensifié récemment à l’aide (à cause ?) des sites de vente en ligne. Mais je crois que j’ai un peu forcé l’année dernière. J'ai prévu de ralentir la cadence en 2022, pour acheter moins de chose mais soutenir des marques et des personnes que j’apprécie. Promis, si vous m’invitez à nouveau, je ne mettrai que de la première main !