Pourquoi assistons-nous à un retour vers vêtements basiques ? Plus durables ?

 
 

Quelques éléments de réponses tirés du livre d'Alain de Botton, L'architecture du bonheur :

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"Ainsi considéré, un choix stylistique donné nous apprendra autant sur ce dont ses partisans manquent que sur ce qu'ils aiment. "

Pourquoi changeons-nous d'avis au sujet de ce que nous trouvons beau ?
En 1907, un jeune historien de l'art allemand nommé Wihlmen Worringer publia un essai intitulé Abstraction et Empathie, dans lequel il tentait d'expliquer le phénomène d'un point de vue psychologique.
[...] Ce qu'avait de plus convaincant la théorie de Worringer - un argument aussi applicable à l'architecture qu'à la peinture -, c'était son explication de la raison pour laquelle une société pouvait transférer sa loyauté d'un mode esthétique à l'autre. Le facteur déterminant résidait, selon lui, dans les valeurs dont manquait la société en question, car elle aimerait dans l'art ce qu'elle ne possédait pas suffisamment en elle-même.
[...] Nous respectons un style [...] qui recèle la mesure exacte de nos vertus manquantes.

 

Les historiens ont souvent remarqué que le monde occidental à la fin du XVIII ème siècle a acquis un goût pour le naturel dans toutes ses formes d'art principales : il y eut un nouvel enthousiasme pour les vêtements simples, la poésie pastorale, les romans sur des gens ordinaires et architecture et décoration intérieure sans ornements. Mais il ne faudrait pas en conclure que les habitants de l'Occident devenaient alors foncièrement plus naturel eux-mêmes. Ils s'éprenaient de naturel dans leurs arts précisément parce qu'ils perdaient contact avec le naturel dans leur propre vie."

Alain de Botton