The Anthology - Lazyman Jacket

 

Note : nous avons demandé à The Anthology de nous envoyer la veste que vous allez découvrir dans cet article

Texte : Marcos Eliades
Photos : Thomas M.

 

2020, quelle année. Ponctuée par deux confinements et rythmée par une pandémie mondiale à l’ampleur sans précédent, l’année écoulée restera mémorable.

Il apparaissait futile de se préoccuper d’autre sujet que de ses proches ou sa santé. « Eppure, si muove » aurait dit Galilée. Le monde a pourtant continué à travailler et les Skypéro devenus légion au détriment d’embrassades et de serrages de main. Pour bon nombre, les questions relatives à l’apparence ou la tenue vestimentaire quotidienne étaient reléguées en second plan. A juste titre me diriez-vous. Comment penser au vêtement lorsque nous sommes dans l’œil du cyclone ? Tout simplement car il constitue notre enveloppe corporelle, littéralement notre seconde peau. L’euphorie des tenues de vêtements d’intérieur des premières semaines de confinement à petit à petit cédé la place à une envie irrésistible de s’habiller. Je me souviens préparer avec méticulosité mes tenues lors des sorties autorisées et strictement encadrées dans un rayon d’un kilomètre. Une paire de chino beige, des mocassins noir, un t-shirt blanc col rond, une chemise en chambray et une veste en jeans. Ignorant la date du déconfinement, j’optais pour des tenues qui me remplissaient de joie lorsque je les composais. Bien que mes accessoires du moment se résumaient au gel hydro-alcoolique ainsi qu’au masque artisanal fait-maison, je retrouvais un semblant de normalité. Toutefois, comme dans toute crise, des rayons de lumière émergent. Des marques de mode masculines ont commencé à se mobiliser pour apporter leur pierre à l’édifice et venir en aide aux soignants. C’est notamment le cas de la marque Hongkongaise The Anthology qui créa des t-shirts en coton coloré pour soutenir cette cause.

Depuis deux ans, The Anthology propose des vêtements qui s’adaptent parfaitement à nos nouvelles habitudes hybrides de télétravail et de sorties citadines ou bucoliques. Ainsi est née la Lazyman Jacket.

Décryptage.


 
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Une histoire de costumes

Les deux fondateurs, Andy Chong et Buzz Tang, sont passionnés par l’art tailleur. Il était donc logique qu’ils fondent The Anthology en proposant un service de grande-mesure, soit le bespoke.

Les costumes confectionnés par le duo s’inspirent de l’art traditionnel tailleur, mais revisités en offrant des revers généreux placés bas ainsi qu’un demi-cercle formé par les deux pans de la veste. La silhouette est naturelle, les épaules sont bien construites et s’inspirent plus de l’art Anglais qu’Italien : cela lui confère un air plus intemporel. Nonobstant, le « soft tailoring » irrigue The Anthology. Il est facile de porter un costume sans faire trop apprêté, le dépareillé est roi. Dans un monde de moins en moins formel, le confort dans ses vêtements est essentiel, ce qui ne signifie pas négligence pour autant.

The Anthology pousse à l’exploration vestimentaire, sans être avant-gardiste pour autant. Bien que le bleu et le gris soient des couleurs essentielles du vestiaire masculin, la marque pousse les hommes à l’exploration de tissus Anglais ou Italiens à motifs et couleurs restants classiques, élégantes et adaptées au quotidien.

Nous avons posé quelques questions à Buzz Tang, co-fondateur de The Anthology, voici sa vision.

Comment est né The Anthology ?
C’est l'histoire de deux personnes partageant les mêmes idées, comme bon nombre d'entreprises qui démarrent.
Avoir le privilège de diriger The Anthology est le résultat du hasard et de bon timing. J'ai rencontré Andy, qui est l'autre pilier de The Anthology, à l'âge de 18 ans. Nous partageons le même objectif en termes de perception d'une marque, mais nous avons aussi des perspectives très différentes. Ainsi, nous comblons efficacement les lacunes de chacun, ce qui rend l’offre plus complète. Grâce à son expertise dans le domaine du sur-mesure et à mon expérience antérieure sur Savile Row, Andy et moi savions qu'il y aurait une opportunité de lancer un concept shop qui véhiculerait l'histoire d'un homme moderne qui porte cette identité éclectique et de bon goût, un bricolage du moderne et de l'ancien. C'est ainsi que naît The Anthology.

Où fabriquiez-vous vos costumes avant de fonder The Anthology ?
Chez un vieux tailleur que mon père avait l'habitude de fréquenter, un vieux monsieur ouvert d'esprit qui est malheureusement décédé. C'était un homme sans limites. J'ai également commandé des pièces sur mesure à quelques grands noms italiens pendant mon séjour à Londres. Pour ce qui est des vêtements du prêt-à-porter, j'ai été gâté par mon oncle, qui était un grand fan de la marque Ralph Lauren Purple Label.

D'où tirez-vous votre inspiration ?
De partout. Certainement, moins des icônes célèbres du prêt-à-porter masculin mais plutôt sur les choses qui nous entourent, comme les œuvres d'art et Pantone. Je pense toujours que les vêtements doivent être plus proches des gens que d'avoir l'air pompeux. Nous ne sommes pas des créateurs de costumes, bien que j'ai beaucoup de respect pour ces génies.

Qu'est-ce que le "House cut" de The Anthology ?
Contemporain avec un soupçon de glamour old-school. Un style confortable et décontracté, caractérisé par l'utilisation d'épaules souples et légèrement étendues, conservant ainsi un peu de formalité. Une coupe plus ample et plus généreuse pour un confort pratique. Sans confort, une personne peut difficilement se regarder, être à l'aise et en confiance.
Notre style maison se caractérise également par des épaules larges et étendues, un boutonnage bas et un équilibre spécifique des proportions du col et du revers que nous avons recherché depuis près d'un an, dans lequel nous pensons être les détails les plus distinctifs de notre coupe.

Que pensez-vous du tailoring moderne aujourd'hui ?
Définissez la tailoring moderne. S'il s'agit de personnes qui portent des costumes avec des baskets, je ne suis certainement pas contre. Des gens qui essaient d'intégrer le tailoring aux pièces de mode ? Je suis fan. Nous ne pouvons pas faire grand-chose avec le tailoting traditionnel et ce n'est pas une mauvaise chose d'élargir nos horizons, surtout en 2021.

Quel effet pensez-vous que la pandémie a sur l’industrie du vêtement pour hommes ?
Certainement beaucoup. Les gens portent moins de costumes et se tournent vers des vêtements plus décontractés. Le marché des costumes se détériore certainement dans la plupart des régions du monde, mais cela ne veut pas dire que c'est une mauvaise chose. Cela peut ouvrir de nouvelles perspectives. Peut-être pourrons-nous voir des combinaisons de vestes et de pantalons plus intéressantes dans les années à venir ?

Que réserve l'avenir à The Anthology ?
L'évolution et la réinvention. L'équipe et moi-même réfléchissons à la manière dont nous pouvons affiner nos produits, nos services, notre esthétique et notre identité au quotidien.

« Désapprendre » et réapprendre des classiques afin de rendre les choses modernes", telle est notre devise depuis le premier jour. Nous éviterons respectueusement l'esthétique traditionnelle et rendrons les pièces de tailoring modernes et adaptables à notre vie quotidienne. Nous nous souviendrons également que le sartorialisme est une douce réminiscence du passé, mais qu'il pourrait ne pas être durable dans des décennies. Pour que cette industrie en déclin survive, nous devons démocratiser ce genre, c'est-à-dire créer des modèles originaux partiellement inspirés d'hier, mais conçus pour le présent et l'avenir.

Merci Buzz !

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L’opposé de la fainéantise : la Lazyman jacket

Que porter lorsque l’on télétravail mais que l’envie de ne pas céder aux survêtements d’intérieur devient une affaire personnelle ?
La réponse se loge dans une veste comportant 47% de laine, 38% bébé lama, 5% cachemire et 10% polyamide. La couleur bleu est sans doute le meilleur ami de l’homme. Ajoutez à cela une construction non doublée et entièrement déstructurée, vous obtenez un cocktail savoureux. La Lazyman jacket ressemble aussi bien au cardigan qu’à une veste. Il comporte 3 poches fonctionnelles, des manches enroulables et des languettes latérales réglables dans le dos pour le cintrage.

Le tissu a été tissé en Italie, à Biella, et est d’une douceur assez déroutante. Cette veste a été conçue pour être portée tous les jours et convient parfaitement à différentes occasions. Avec ou sans chemise, avec ou sans cravate, la veste est une parfaite pièce hybride moderne.

Je porte ici un pantalon sartorial en flanelle grise Vitale Barberis Canonico, des mocassins à pampilles Alden et un col roulé John Smedley. Mais j’aurais très bien pu porter un jeans et des baskets. La veste est finalement très polyvalente grâce à ce tissu texturé.

Le parfait compromis de l’habillé pas habillé

Finalement, la Lazyman jacket colle parfaitement aussi bien à notre (nouveau) quotidien, qu’à l’ancien. Il est simple de l’enfiler par-dessus un pull et la couleur bleu marine n’est aucunement banale, grâce à ce tissu particulier.

Une belle marque à découvrir, la veste est disponible ici : https://theanthology.net/shop/lazyman-jacket-navyteal-boucle

Jetez un coup d’œil au reste du site de The Anthology ainsi qu’à leur compte Instagram : une véritable source d’inspiration !

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