Le Laboureur - Veste de travail

 
 

Note : nous avons demandé à Le Laboureur de nous envoyer les vestes que vous allez découvrir dans cet article

Si une liste des « 100 objets français les plus iconiques » venait à être dressée un jour, la veste de travail en ferait résolument partie. Au même titre que le béret national, la veste bleue est connue dans le monde entier. Cette veste prend le nom de « coltin » chez les connaisseurs. Elle dérive de « colletin », une pièce d’armure qui protège le cou et les épaules. De là découle aussi le verbe « coltiner » : être chargé d’une tâche fatigante et harassante. Bleu de travail ou bleu de chauffe, la veste doit son nom aux chauffeurs : le fer prend cette couleur lorsqu’il est chauffé à 400°C. 

La veste de travail est le symbole de la classe ouvrière et populaire jusqu’au milieu du XXème siècle mais elle a surpassé sa fonction première pour être adopté par les bourgeois, intellectuels et artistes. La veste de travail est un peu le « jeans » du haut du corps : tout le monde en porte.

La question est de savoir : toutes les vestes se valent-elles ? Si certains l’aiment en denim, nous la préférons en moleskine et la marque iconique Le Laboureur en est un bel exemple.

Décryptage.

Des détails qui ont leur importance
Le moleskine est la toile de de prédilection pour une veste de travail : c’est une toile de coton tissé serré à l’armure satin qui lui confère une certaine brillance à la lumière du jour.

Le coltin du Laboureur est en 100% coton et taillé dans un tissu Sanfor, qui limite le rétrécissement. La chaîne retors assure à ce tissu une longévité accrue et une résistance à l'usure (deux fois plus que des fils classiques). 

La veste du Laboureur est en coton croisé Sanfor en chaine retors 340 G / m², dit simplement, elle est très résistante. Les poignets boutonnières et un col chevalière sont des détails historiques. Les deux poches plaquées, la poche poitrine et la poche intérieure, complètent l’allure.


« Fabriqué en France »
Nombre d’entreprises aujourd’hui opte pour ce modèle économique. Le Laboureur le fait depuis plus de 50 ans en façonnant des vêtements à l'aide de patrons anciens, en travaillant avec des matières premières et des tissus de qualité. Tel est le mantra de la marque.

En effet, depuis 1956, Le Laboureur, petite entreprise familiale, est réputée pour fabriquer, au sud de la Bourgogne, des vêtements de travail à l'ancienne, et des vêtements quotidiens d'autrefois.

Au début des années 50, Primo Zélanti, père fondateur de la maison, commence à vendre des vêtements destinés aux travaux agricoles dans les foires et les marchés environnants : Digoin, Gueugnon, Paray-le-Monial, Charolles..., dans le sud de la Bourgogne.


Ce petit commerce se développe rapidement et incite Monsieur Zélanti à créer, en 1956, sa propre marque : "Le Laboureur". Il y attache alors des valeurs fortes : produire, au cœur de la France, des vêtements aux formes anciennes avec des matières et des tissus de grande qualité.

Peu à peu, la gamme de référence, limitée à l'origine aux vêtements pour le travail de la terre, s'étend aux vêtements de travail pour les métiers du bâtiment, avec toujours une seule orientation : fabriquer des vêtements anciens, de tradition.

L'atelier de fabrication s'agrandissant toujours plus, l'entreprise doit alors quitter le centre-ville de Digoin, et s'installer, en 1973, rue des Chantiers, au sein de locaux plus spacieux et plus fonctionnels. En 1988, Jean-Charles Zélanti succède à son père à la tête de l'entreprise.

Aujourd'hui, l'entreprise continue de produire, à Digoin, des vêtements de qualité, façonnés à l'ancienne.


La confection expliquée par Le Laboureur

Le Laboureur réalise ses patrons de coupe avec le Système Lectra. Ce système informatique, basé sur la digitalisation des pièces d'un modèle, permet de les retravailler séparément et de façon interactive sur l'écran. 

A la suite à l'édition des patrons, le secteur coupe entre en action. Le matelassage des tissus, opération consistant à dérouler le tissu sur la table de coupe en couches successives (chaque couche représentant toutes les pièces nécessaires à l'élaboration d'un modèle), est réalisé manuellement, garantissant ainsi l'ajustement optimum des différentes couches. De la même façon, après avoir positionné, par thermocollage, le plan de coupe sur ce matelas, les coupeurs entreprennent la coupe à l'aide de ciseaux verticaux manuels pour aboutir à une coupe parfaite.

Les pièces découpées sont orientées, selon un mode opératoire optimisé pour chaque vêtement, sur les différents postes d'assemblage. Parmi les postes d'assemblage les plus traditionnels, on peut noter citer celui de la couture des braguettes ou encore de la la réalisation des ceintures.
Chaque phase d'assemblage est suivie d'un contrôle qualité. 

Afin de garantir un vêtement sans défaut, un contrôle final est exercé sur le respect de la coupe, la solidité des coutures. Suivront le repassage et le pliage avant l'emballage définitif.
Peu de marques communiquent autant sur leur manière de travailler, il est très appréciable que Le Laboureur en fasse partie.


Essayage

Le Laboureur a eu la gentillesse de nous envoyer deux vestes en moleskine, une bleue traditionnelle et une verte, plus atypique.

Les deux vestes diffèrent par leur composition : la bleu est une 100% coton et la verte est en mélange polyester, sans doute pour mieux fixer la couleur flashy. Mais cela n’altère aucunement l’aspect ou la résistance de la veste.

La bleu est une taille S et la verte une taille M. Comme visible sur les photos, la première taille est plus cintrée sur le corps que la seconde : tout dépend du rendu que l’on souhaite ! Ce que j’aime particulièrement sur la veste bleue est la matière ultra résistance et presque rêche : en fait elle se détend et s’adoucit avec le temps, j’ai hâte de la patiner. Car ces vestes font partie d’une tradition française bien ancrée.

Nous sommes très heureux d’avoir pu essayer et photographier deux vestes d’une marque que nous admirons depuis longtemps !