Comment prolonger la durée de vie de son pantalon
/Pour faire écho à notre récent article sur les bas à revers où nous évoquions une astuce de tailleur consistant à "piocher" dans le surplus de tissu du bas revers pour réparer une usure à l'entrejambe, il est intéressant de regarder le dernier reportage de l'émission Le Monde de Jamy.
Ce documentaire, qui compare la mode d'hier à la "fast-fashion" actuelle, met en lumière deux techniques de couture autrefois courantes, destinées à prolonger la durée de vie des pantalons.
Le renfort d'entrejambe
Comme le détaille le reportage, les pantalons des années 1920 intégraient systématiquement une pièce de tissu supplémentaire au niveau de l'entrejambe. Ce renfort d'entrejambe (ou parfois appelé "saddle piece" dans le jargon des tailleurs anglophones), cet ajout technique avait pour fonction de consolider la zone la plus exposée aux frottements lors de la marche.
Ce procédé permettait de limiter l'usure prématurée du tissu et d'éviter les déchirures, un problème fréquent sur les confections modernes moins robustes.
renfort d'entrejambe - capture ecran le monde de jamy
La réserve de tissu boutonnée
Le second détail technique relevé concerne la finition du bas de jambe. Contrairement aux ourlets contemporains où le surplus de tissu est souvent coupé, les tailleurs conservaient autrefois une longueur importante de matière à l'intérieur du pantalon. Cette réserve n'était pas cousue mais maintenue par des boutons. Ce système amovible offrait un avantage pratique majeur : il permettait d'ajuster facilement la longueur de la jambe.
Le vêtement pouvait ainsi être rallongé pour s'adapter à un changement de morphologie ou être transmis à une autre personne, favorisant ainsi sa réutilisation sur le long terme.
ourlet avec surplu de tissu - capture ecran le monde de jamy
Les pinces et l'adaptation morphologique
Le reportage souligne également le rôle crucial des pinces (plis d'aisance) situées à la taille. Au-delà du style, ces réserves de tissu répondaient à une logique d'adaptabilité. Comme le rappelle l'émission, la morphologie évolue au cours d'une vie : on peut maigrir ou grossir. Les pinces offrent alors plus facilement le volume nécessaire pour faire des retouches.
Bien entendu, un pantalon qui n’a pas de pinces peut également faire l’objet de retouches, mais il faut dans ce cas de bonnes valeurs de coutures.
La vidéo en question est visible ici :
