De Petrillo - Une marque atelier napolitaine

 
 

De Petrillo est une marque familiale italienne fondée par Benedetto De Petrillo en 2006 à Naples. Elle possède son propre atelier de fabrication.

Le Japon est le premier marché de De Petrillo et a immédiatement posé des bases solides pour le positionnement de la marque. Elle est notamment distribuée chez Isetan et Beams. En tapant #depetrillo sur Instagram on se rend bien compte qu’elle est bien implantée en Asie.

De Petrillo propose à la fois des vêtements entièrement entoilés et semi-toilé avec un bon nombre d'étapes cousues à la main qui suivent la tradition napolitaine.
A côté de De Petrillo, l’atelier napolitain distribue également de manière plus confidentielle une autre marque en propre : Gaiola. Les prix sont moins chers, principalement du fait de temps de production plus courts, il y a moins de finitions à la main.


Pièce phare de cette saison AH21, le bomber en laine Casentino. Il est décliné en plusieurs coloris, dont un jaune moutarde qui est utilisé sur sa face intérieur pour une touche plus contemporaine.

De Petrillo possède son propre e-commerce. La collection est actuellement soldée à -40%. On vous conseille d’y jeter un oeil. Et notamment pour les pantalons en flanelle de laine, disponibles dans toutes les tailles.

Vous trouverez en fin d’article une vidéo de présentation de la marque réalisée par Mr Porter à Naples. On y découvre notamment son atelier de confection.

 

De la différence entre costume en Grande Mesure, Demi-Mesure et Prêt-à-Porter

 
 
Costume Liverano Liverano en cours de construction Image thearmoury.tumblr.com

Costume Liverano Liverano en cours de construction
Image thearmoury.tumblr.com

L’art tailleur, aussi appelé art Sortorial, est sujet à d’éternels débats, et ce depuis plus de deux siècles. Ce qui fait l’art tailleur et qui le distingue des périodes vestimentaires précédentes, c’est la coupe parfaite. Elle est proche du corps et de ce fait le travail du tailleur consiste souvent à éviter les faux plis et à s’assurer d’un bon tombé.
A cette époque déjà (XIXème siècle), certains tailleurs transmettent à leurs successeurs des patrons “magiques” qui, moyennant quelques ajustements, s’adaptent à la plupart des hommes. Cependant, pour éviter des tâtonnements trop approximatifs lors des prises de mesures et de la construction des costumes, de nombreuses méthodes tailleurs vont naître. Elles permettent aussi de mieux prendre en compte toutes les différentes morphologies humaines. L’une d’entre elles sera, par exemple, créée par Alexis Lavigne, le fondateur de l’école ESMOD en 1841.

De nos jours, il existe trois possibilités pour acheter un costume neuf : le prêt-à-porter, la Demi-Mesure et la Grande-Mesure.
Dans les faits, il est généralement admis que :

  • Grande-Mesure (Bespoke en anglais) = patronage unique aux mesures du client réalisé à partir de zéro

  • Demi-Mesure (Made To Measure en anglais) : ajustement aux mesure du client d’un patronage standardisé

  • Prêt-à-porter (RTW en anglais) = patronage standardisé

La réalité est beaucoup plus floue. Derek Guy, fondateur du blog américain Die Workwear, a écrit deux articles très complets sur la question.

Certains tailleurs Grande-Mesure, même parmi ceux de Savile Row, travaillent à partir de patronages existants qu'ils ajustent par la suite. De même, certaines vestes en prêt-à-porter sont entièrement construites à la main comme le sont celles réalisées en Grande-Mesure.

LA COUPE

Que la veste ou le costume soit réalisée ou non à partir d’un patronage existant n’a finalement pas tellement d’importance. Ce qui importe c’est le résultat final. Un article de David Isle pour NoManWalksAlone illustre cette problématique. Il compare une veste Formosa réalisée en prêt-à-porter non retouchée et l’autre en Grande-Mesure, deux fois plus chère. Une situation idéale pour faire une comparaison puisque le tissu est identique entre les deux vestes et que l’atelier de fabrication est également le même.

En comparant les images ci-dessus, on peut dire que la différence est subtile. La veste prêt-à-porter tombe déjà bien. On remarque cependant assez vite que la coupe de la veste sur-mesure (à gauche) tombe mieux, il n’y a pas de plis au niveau du premier bouton. David Isle précise que ce pli est lié à sa morphologie. En effet, son épaule droite est légèrement plus basse que son épaule gauche. La veste en prêt-à-porter ne prend pas en compte ce détail, elle est prévue pour des épaules symétriques.
La posture naturelle de David Isle est également prise en compte et “absorbée” par la veste sur-mesure. On le remarque sur les photos de profils. La veste en prêt-à-porter remontre sur le devant contrairement à la veste sur-mesure qui reste d’aplomb.

A droite : veste bespoke A gauche : veste en prêt-à-porter Image nomanwalksalone

A droite : veste bespoke
A gauche : veste en prêt-à-porter
Image nomanwalksalone

Veste sur-mesure Image nomanwalksalone

Veste sur-mesure
Image nomanwalksalone

Veste en prêt-à-porter qui tire vers l’avant Image nomanwalksalone

Veste en prêt-à-porter qui tire vers l’avant
Image nomanwalksalone

Des détails qui auraient probablement (dans ce cas) pu être corrigés sur la veste prêt-à-porter par un bon retoucheur.
En résumé, la différence entre la coupe d’un vêtement sur-mesure et prêt-à-porter n’est pas si aussi nette qu’on pourrait le penser. Plus un homme a un physique “facile”et “standard”, plus la différence sera faible entre le prêt-à-porter et le sur-mesure.
Sans compter le fait que les technologies de prises de mesures (scan 3D) évoluent rapidement, le “prêt-à-porter sur-mesure” est sur le point de devenir une réalité.

LA FACON (la fabrication)

La fabrication suit le même chemin que la prise de mesures. Elle s’automatise et devient presque aussi bonne qu’une façon réalisée à la main.
Par exemple, le revers peut être entoilé à la main ou avec une machine spéciale qui permet d’obtenir la même main, le même toucher. A tel point que Robert Jeffery Diduch (cf Can You Spot Bespoke?) pense qu’il n’est pas possible à quiconque faire la différence simplement en portant la veste ou en la regardant sans la démonter.

Pour continuer à creuser ces questions, on vous invite à lire les articles de Die Workwear évoqués précédemment.