O’Connell’s clothing

 
 

Texte : Mathieu @Bestshopsintown

À la découverte de “O’Connell’s clothing” 

Les États-Unis, comme beaucoup de pays occidentaux, ont très tôt emboîté le pas de la mondialisation et de la délocalisation vers des territoires proposant une main d’œuvre à moindre coût. S’en ai suivi la fermeture de nombreuses usines, la perte de certains savoir-faire et la mort de marques iconiques. Mais certains ont lutté au fil des années et contre les difficultés pour aujourd’hui briller aux yeux de tous comme des marques références.  

C’est le cas par exemple de la marque de chaussures de Middleborough dans le Massachusetts, la célèbre Alden, qui a su préserver son savoir-faire et son usine historique tout en se développant et en acquérant une renommée internationale.  

J’ai d’ailleurs pu me rendre il y a quelques mois dans une des boutiques Alden, celle de Washington DC, qui n’est autre que l’une des deux seules boutiques officielles de la marque sur le sol américain. 

Une rencontre fortuite 

Une fois dans la boutique, je suis accueilli chaleureusement par Brian Valencia, le responsable du magasin. Après avoir essayé quelques paires de souliers, nous échangeons sur la marque, son histoire mais également l’image qu’elle véhicule au Japon.

Véritable objet culte, il m’expliquera que certains Japonais vont jusqu’à acheter 10 paires uniquement en Cordovan. Reconnu pour la beauté de sa patine au fil du temps, nous ne pouvons qu’être d’accord avec eux. Puis nous digressons sur les vêtements et Brian m’explique qu’il est un inconditionnel des vêtements de seconde main de certaines époques.

Que ce soit les vestes Barbour faites en Angleterre dans les années 80, les chemises Brooks Brothers OCBD de l’époque en coton bien épais et confectionnées aux Etats-Unis ou plus récemment des collections JPress (Brian a longtemps travaillé pour la marque) de la fin des années 90 au début 2000. C’est un véritable passionné qui vit et respire vêtement. 

Mais pour la maille, Brian ne jure que par une seule adresse. Je m’attends à ce qu’il me cite une marque disparue il y a de cela bien longtemps. Mais à mon grand étonnement, non. 

Bienvenu chez O’Connell’s Clothing à Buffalo 

Brian me décrit un endroit où il aime y passer des journées entières, à chiner, trouver la pièce à ajouter à son vestiaire. Mais il me met en garde, l’endroit est à plus de 7 heures de voiture de Washington, à Buffalo dans l’État de New York  plus exactement. Après un rapide coup d’oeil sur la carte, la ville se situe exactement à la frontière avec le Canada, pile sur mon chemin du retour, ce sera donc un stop obligatoire.  

Quelques jours plus tard, me voilà à Buffalo. La ville, rendue “célèbre” il y a quelques semaines par un triste évènement, n’est pas très accueillante. Beaucoup de bâtiments au charme industriel sont abandonnés, la pauvreté semble régner et même le campus universitaire est vide pour cause de vacances. En bref, une ville sans charme apparent.

Mais je suis venu ici dans un but précis. C’est alors que sur une des artères principales de la ville, je découvre un grand bâtiment en briques rouges avec les fameuses lettres OCONNELLS. Je suis arrivé à  destination. Je pousse la porte, bienvenue dans l’antre. 

Le magasin, son histoire et ses produits 

Une fois la porte ouverte, je suis de suite surpris par l’atmosphère. Le calme règne et je suis accueilli par John Huber, qui fait partit de la seconde génération de la famille. Ce business a été fondé en 1958 par trois joueurs de football américain, membres des Buffalo Bills mais racheté l’année suivante par le père de John, Bernhard alors employé.
Le magasin est resté depuis lors au sein de la  famille Huber.

Ils proposent des vêtements pour homme, femme et jeune garçon. C’est dans les  années 60 que la ville de Buffalo a connu son âge d’or et de nombreux magasins proposaient des vêtements classiques pour les étudiants du coin. O’Connells avait pour concurrents des boutiques comme Burns Bros, Campus Corner ou encore Cresbury’s. Et force est de constater qu’O’Connells est aujourd’hui le dernier survivant d’une époque révolue. Le lieu, l’atmosphère qui y règne, la  marchandise proposée et la qualité de cette dernière nous fait vivre une sorte de bon dans le temps. 

Les pièces proposées sont typiques du style américain traditionnel des années 50 à 80, un mélange de preppy, ivy et classicisme. 

Dès l’entrée je suis surpris par la quantité et le nombre de références à disposition. Tout est rangé par taille, couleur, types d’accessoires (cravates, ceintures, boutons de manchettes, chaussettes,  casquettes, etc...). 

Mais le “pire” reste à venir. C’est dans la seconde partie du magasin que la magie opère. C’est bien  simple, il y en a absolument partout, du sol au plafond. Que ce soit des paires d’Alden, Quoddy,  Allen Edmonds, des vestes sport en seersucker, madras, des chemises OCBD manches courtes ou  longues, des pantalons à plis ou sans, des vestes waxées, raincoats et autres manteaux d’extérieur,  des costumes dans toutes les laines et poids que vous désirez…la liste est beaucoup trop longue.

Et comme si cela ne suffisait pas à vous combler, ils possèdent aussi un très important  stock de pièces NOS (New Old Stock), donc des pièces vintage mais neuves possédant encore leur étiquette originale. Je comprends mieux quand Brian me disait qu’il y passait des heures. 

D’ailleurs, il m’avait mentionné la maille. C’est bien simple, on trouve ce qui se fait de mieux,  Shetland, Cashmere, Fair Isle, Cricket, Merino…

L’ensemble des pièces viennent des  meilleurs ateliers et spécialistes dans leur domaine. C’est à dire des Etats-Unis, du Canada ou du  Royaume-Uni.
Quelques marques sont disponibles comme Barbour, Alden, Filson, Drake’s,  Mackintosh, Wigens ou encore Chrysalis mais la plupart des produits sont à en marque en propre. 

Comme l’a déclaré John Huber, actuel président de l’entreprise “notre philosophie et notre offre n’ont pas vraiment évolué dans la mesure où nous sommes reconnus pour notre connaissance sur  les produits que nous proposons. Nous ne changeons pas notre sélection en fonction de la mode du  moment”. 

Une envie d’y retourner 

Vous l’aurez compris, O’Connells est un voyage où tous vos sens sont en éveil et l’envie de fouiner à  travers les monticules de vêtements pour trouver la pièce qu’il vous faut est omniprésente. Etant donné qu’il ne s’agit pas d’un voyage facile d’accès, on peut au moins se consoler avec leur site internet où vous retrouverez une grande partie de leur stock.  

Mais je ne peux que vous conseiller de vivre l’expérience pleinement en vous rendant sur place si  jamais vous passez dans le coin et de faire quelques folies. À bon entendeur…

O’Connell’s Clothing 
3240 Main Street 
Buffalo, NY 14214

Chaussettes Bresciani

 

Walsh - Une marque historique de baskets Made in UK

 
 

Connaissez-vous Walsh, l’un des derniers fabricants de baskets britannique ?

Fondée en 1961 par Norman Walsh, les baskets Walsh sont toutes fabriquées à Bolton par seulement cinq employés.
Walsh a commencé à fabriquer des chaussures en 1945 à l'âge de 14 ans pour JW Foster & Sons, qui deviendra plus tard Reebok. Il fabriquera notamment les chaussures utilisées par l'équipe olympique britannique de 1948.

Dans les années 60, les pointes Walsh et les chaussures de course tout-terrain gagnent popularité. La marque se diversifie par la suite et produit tout type de chaussures de sport : du rugby au football en passant par la lutte, la boxe et bien sûr l‘athlétisme.

L'entreprise est désormais entre les mains de Jon Crompton, le directeur général, et de son frère, Dennis. Les frères portent des chaussures Norman Walsh depuis qu'ils sont enfants, ils ont donc sauté sur l'occasion de prendre les rênes lorsque Norman a pris sa retraite en 1996.

La suite en images.

Walsh x Sunspel

Walsh x Sunspel

 

SWANN – Des chemises fabriquées en France et des pantalons Italiens

Texte : Marcos E.
Photos : Thomas M.
Note : nous avons reçu les deux pièces que vous allez découvrir dans cet article.

L’offre de demi-mesure française est riche et pléthorique. Il faut admettre que l’on peut s’y perdre si l’on ne sait pas où chercher. Lorsque la marque française Swann nous a contacté pour nous présenter leur offre, nous avons répondu favorablement car nous étions curieux…et heureusement que nous le sommes !

Voici ce que nous avons choisi.

La prise de mesures

Nous avons visité le magasin parisien de Swann au 1 rue de l’Arcade dans le 8ème, près de Madeleine. A noter que la marque dispose de deux autres boutiques, l’une à Bordeaux et l’autre à Bruxelles. Nous avons été accueillis par une équipe souriante, efficace et passionnée. La boutique est très agréable, il y règne une certaine paisibilité rassurante, dans un quartier vibrant.

Swann pratique la demi-mesure, l’art de partir d’un patronage préétabli et de pratiquer quelques retouches afin d’avoir le meilleur rendu possible. C’est bien cette offre que nous avons essayée. C’est un système périlleux pour certains, qui comporte des embuches – nous en avions fait les frais par le passé – mais une fois les bonnes mesures établies et la bonne taille trouvées, c’est un bonheur.

Récemment, Swann propose également quelques pièces en prêt-à-porter via leur site internet, c’est notamment le cas du chino que nous allons vous présenter.

Nous avons donc essayé des patronages pour notre chemise et pantalon, tout en ayant été mesuré par l’équipe. A noter que le logiciel employé par Swann ne permet pas toujours d’obtenir des demi-longueur, il est ainsi conseillé d’arrondir au-dessus (par exemple : optez pour des épaules à 42 cm et non 41,5 cm, le tissu aura souvent tendance à rétrécir et les retouches sont plus faciles dans ce sens que dans l’autre).

Quant au pantalon, une fois le patronage enfilé, nous choisissons la longueur des jambes, l’ouverture, la taille et la hauteur – haute ou basse.

Une chemise française

Avec l’été vient la chaleur et les couleurs. Pour cette raison, nous avons opté pour une chemise en oxford – légère – à rayures jaunes. Nous la portions un jour de canicule et nous étions parfaitement aéré. Swann propose une personnalisation de la chemise assez poussée. Nous aimons les cols button down et les poches à rabat sur le plastron. Il était donc tout naturel d’opter pour ces options sur notre chemise et le résultat est très plaisant. La hauteur du col, la longueur des tiges ainsi que le « collar roll » sont bien présents. 

Nous aurions préféré que la chemise soit plus droite au niveau de la taille – à l’image d’autres chemises de nos garde-robes – mais il est tout à fait possible de remédier à cela en indiquant à Swann les bonnes mesures demandées.

Niveau finitions, rien à dire, la chemise est bien coupée et finie, aucun fil ne dépasse et l’emmanchure est très agréable ! Cette chemise est entièrement fabriquée en France. La référence du tissu est la suivante : SV54424.

A 158 € en offre demi-mesure pour une chemise fabriquée en France, c’est tout simplement imbattable.

Un pantalon italien

La confection d’un pantalon en demi-mesure est – à notre sens – toujours plus périlleuse qu’une chemise. Quelle longueur, quelle ouverture de jambe ou encore trancher entre taille haute ou basse, telles sont les questions que l’on doit se poser. Car à chaque pantalon son utilité.

Swann nous a proposé de choisir un chino, pour le coloris ce sera olive pâle.

Nous avons choisi un pli central, sans pinces, à la jambe très droite et ample. Le pantalon est laissé volontairement plus long afin de faire un ourlet manuel. L’équipe de Swann a préféré laisser un peu de marge au niveau de la taille en vue des lavages successifs, mais n’ayant pas supporté de s’enserrer avec une ceinture, nous avons préféré effectuer des retouches afin de l’ajuster – Swann s’occupe gratuitement de toutes les retouches !

La référence du pantalon est la suivante : PA07601.

A 180 € en offre demi-mesure pour un pantalon confectionné en Italie, c’est adjugé !

Un cygne bien vivant

Swann est un OVNI dans le paysage français de l’habillement, comment une marque peut-elle avoir une équipe aussi efficace et à l’écoute en proposant des vêtements aussi bien coupés ? La réponse se loge dans le temps que les fondateurs, Thibault et Vincent, ont mis à perfectionner cette offre depuis janvier 2008.

Très bonne nouvelle pour ceux qui ne souhaitent ni de chemise, ni de pantalon, Swann propose une offre de costumes en demi-mesure. Courrez-y pour avoir de l’allure.

Passants de cravate - Une espèce éteinte

 
 

On parle d’un petit détail qui a quasiment disparu sur les chemises actuelles, deux passants sur les rabats de cols de chemises qui permettaient de faire passer le petit pan de la cravate et ainsi de la maintenir en place ou encore éviter qu’elle ne soit visible une fois le col remis en place.

C’est l'équivalent des passants de ceinture pour les pantalons.

À ne pas confondre avec le passant de cravate qui sert à maintenir le petit pan derrière le grand pan.

Et vous, avez-vous déjà vu une chemise avec passants de cravate ?

Image - lavraiechemisesurmesure.blogspot.com

Image - lavraiechemisesurmesure.blogspot.com

 

Rick Owens - Surchemises

 
 

Avez-vous récemment regardé le e-commerce de Rick Owens ? Nous oui, suite à leur collaboration avec la marque australienne de cosmétiques Aesop.

C’est à cette occasion que l’on a découvert leur dernière collection de sur-chemises en cuir.

Elles sont faciles à porter. Petit détail utile, il y a un ruban en gros grain dans le dos. Celui-ci permet de porter le blouson à l’épaule.

La suite en images.

Surchemise en cuir de veau grainé

Chemise en flanelle de laine et alpaga brossée

 

Où trouver une chemise Guayabera ?

 
 

On parie qu’au cours des 6 derniers mois vous avez vu ou entendu parler de la chemise Guyayabera, cette chemise populaire en Amérique latine qui fut portée par Ernest Hemingway, Gary Cooper ou encore Fidel Castro et Hugo Chavez.
On se trompe ?

Elle se reconnait facilement grâce à :

  • Ses quatre poches plaquées sur le devant

  • Ces plis verticaux aussi appelés alforzas

À partir de cette base vous pourrez trouver de nombreuses variantes. Initialement, elles avaient également un bouton sur chacune des quatre poches.

Elles sont le plus souvent fabriquées en coton blanc mais on en trouve également en lin - la meilleur option à notre sens.

Vous remarquerez que les Guayaberas moins travaillées (et donc les moins chères) peuvent avoir des bandes pré-plissées cousues sur les panneaux de la chemise. Voire pas de plis du tout, juste une bande verticale.
Pour les meilleures, les plis sont directement réalisés avec le tissu de la chemise, ce que propose par exemple un Daniel Lévy en sur mesure. L’accordéon de plis peut s’ouvrir et offre un confort supplémentaire lors des mouvements de son porteur.

Les Guayaberas se trouvent à la fois en manches courtes ou en manches longues. En fonction de la température extérieure et du contexte, vous pourrez optez pour le meilleur choix.

Où en trouver ?

Pas si facile à moins d’habiter à Cuba. C’est d’ailleurs là-bas que se trouve le musée Guayabera, l’un des seuls au monde consacré à ce vêtement traditionnel. Il est même possible d’y faire réaliser sa chemise Guayabera pour la modique somme de 368 pesos cubains, soit environ 15€.

Cette saison vous pourrez jeter un oeil chez Drake’s London, Kuon et Soundman pour du Prêt-à-Porter. Chez Daniel Lévy pour une chemise sur-mesure et Burgos pour de la demi-mesure. On avait évoqué cette maison espagnole lors de notre article sur les chemisiers travaillent qui avec le tisserand Thomas Mason.

Chemise Daniel Lévy
Image lesrhabilleurs.com

Chemise Burgos

Ci-dessous la plus grande chemise Guyayabera du monde, visible au musée de Sancti Spiritus à Cuba. Elle fait près de 5m.

 

Besnard La Haye

Besnard La Haye, essai d’une chemise et d’une cravate

 


Note : nous avons demandé à Besnard de nous envoyer la chemise et la cravate que vous allez découvrir dans cet article

Texte : Romain @Lastrolab
Photos : Thomas M.

Il y a quatre ans, Victor Besnard, la trentaine et vivant à Amsterdam, tombe sur un costume réalisé par son arrière-arrière grand père (le papy de son papy), tailleur d’origine française installé à la Haye. Il n’en fallait pas plus pour ce passionné de mode masculine pour lancer son projet en parallèle de son activité professionnelle plus conventionnelle. Bien qu’outsider, Victor ne s’est pas pour autant lancé dans l’inconnu puisqu’il s’était déjà frotté au monde des vêtements en travaillant dans une boutique haut-de-gamme d’Amsterdam pendant ses études. Et c’est tant mieux, car un seul ancêtre n’aurait peut-être pas suffit à lui ouvrir les portes des ateliers italiens qui fabriquent aujourd’hui pour Besnard.

En passionné pointilleux, Victor a conçu avec ses fournisseurs (ainsi qu’avec l’aide d’un patronnier indépendant, pour ses vestes) une gamme de vêtements et d’accessoires au style sobre et homogène, revendiquant des inspirations à la fois Ivy et Riviera italienne, un peu comme un cross-over entre Mr Ripley et the Graduate. Les vestes sont souples, dans une coupe florentine. Les pantalons ont la taille haute, un pli et des pattes de serrage et basta (je suis le seul à faire une overdose des gurkha slim fit feu de plancher et autres pantalons aux ceintures excentriques ?) Les chemises sont à col classique, button-down ou ouvert et sont coupées dans des tissus aux tons bleu ciel et blanc.

Puisque nous parlons de chemises, j’ai pu essayer une chemise en popeline à rayure bengale avec un col spread, ainsi qu’une cravate en grenadine à grosse gaze (garza grossa) marine.

En main, la popeline est soyeuse et, une fois dépliée, la chemise dévoile une belle fabrication : coutures anglaises, une emmanchure décalée pour plus d’aisance, des poignets coniques (j’adore, j’y reviendrai) et des raccords de rayures bien respectés. Besnard se targue, également de proposer des chemises avec quatre « passages main » : montage du col et des manches, couture des hirondelles de renforts et des boutons (en patte de gallinacé). La comparaison des avantages et des inconvénients entre une couture manuelle et une belle couture machine fait toujours débat. Chez les Indispensables même, il n’y a pas de consensus. En revanche, tout le monde s’accorde à dire que, quand c’est bien fait (comme ici), c’est quand même ce qu’il y a de plus beau.

Du côté de la coupe, pas de mauvaise surprise, les manches sont assez longues et ça fait bien plaisir. La coupe est flatteuse sans être trop ajustée. En tout cas, elle contient mes tablettes sous le chocolat. Les emmanchure sont hautes, ce qui permet assez d’aisance pour faire le pitre sur la place de la concorde. Au bout des manches, les poignets coniques permettent de bien coller à l’articulation sans pour autant serrer à faire un garrot, ce qui est toujours appréciable.

Avec un tarif à 175€, nous avons quitté depuis longtemps l’entrée de gamme de la chemise, mais Besnard propose un niveau de qualité que l’on retrouve difficilement ailleurs (même en rajoutant un ou deux billets).

La cravate est également très bien réalisée. Sans doublure, mais avec triplure, les extrémités sont roulottées à la main (comme le bas de mon pantalon ce jour-là). J’aimerais vous dire qu’elle a une belle main, mais je n’ai pas trouvé sa main. En tout cas la grenadine de soie présente une belle texture et crisse agréablement entre les doigts. Etant habitué à des cravates entre 8,5 et 9 cm de large, j’avoue avoir eu une appréhension quant aux 8 cm annoncés. J’avais tort car les proportions restent harmonieuses et permettent de réaliser un nœud qui s’accorde bien avec le col de la chemise.

 Si, malgré les points d’arrêt au fil rouge, la grenadine bleu marine vous semble trop sage, Besnard offre également des shantungs plus rugueux, des rayures club (attention à ne pas vous faire attraper par un vrai membre du club !), et des motifs imprimés plus originaux. Les cravates sont vendues à 110€. Je n’ai pas acheté de cravate neuve depuis longtemps, mais une rapide étude de marché semble indiquer que, là encore, la marque affiche des tarifs contenus au regard de la qualité proposée.

 Pour finir, Victor nous a confié que son imminente prochaine collection tire son inspiration dans un autre classique hollywoodien : Wall Street. Affaire à suivre (sur vos Bloombergs)…

 

Supporting Great Britain - Margaret Howell 2012

 

En 2012, Margaret Howell a produit une carte montrant tous les fabricants britanniques avec lesquels l'entreprise travaillait. Cette carte était affichée sur leur site web ainsi que dans la vitrine de leur magasin Londonien.

Beaucoup de nos fabricants britanniques préférés font partie de cette liste, tels que Harley of Scotland, John Smedley, Fox Brothers, Scott & Charters ou encore Robert Mackie. D’autres fabricants sont plus confidentiels et nous ne manquerons pas d’en reparler.

  1. ADAMLEY : écharpes imprimées

  2. ANGLEPOISE : Luminaire

  3. BRANKSOME CHINE : Porcelaine

  4. BRISBANE MOSS : tissus moleskine et corduroy

  5. ERCOL : mobilier

  6. ERIBÉ : maille Fair Isle faite main

  7. FOX BROTHERS : tisserand spécialiste des tissus flannelle

  8. GENERAL LEATHER : blousons en cuir

  9. HARLEY OF SCOTLAND : maille en laine Shetland

  10. HARRIS TWEED HEBRIDES : tissus en tweed

  11. JAMES GROVE & SONS : boutons

  12. JOHN SMEDLEY : maille fine gauge

  13. MACKINTOSH : imperméables

  14. MARGARET HOWELL FACTORY : atelier de production de chemises

  15. MARION FOALE : maille faite main

  16. MELIN TREGWYNT : couvertures en laine

  17. MICA HIROSAWA : écharpes tissées

  18. MINOVA : tissus en laine

  19. NOVA : ceintures

  20. ROBERT MACKIE : bérets écossais et accessoires en maille

  21. SCOTT & CHARTERS : maille en cachemire

  22. SMYTH & GIBSON : chemise

  23. SPENCE BRYSON : lin irlandais

  24. STEPHEN WALTERS : tissus en soie

  25. TAYLOR EYE WITNESS : coutellerie

  26. THOMAS FERGUSON : serviettes en lin

  27. TODD & DUNCAN : filateur spécialiste du cachemire

  28. WHITEHOUSE COX : maroquinerie

 

The Elder Statesman - Cachemire et maille

 

Il y a deux ans nous avions écrit un article sur six marques qui utilisent des machines à tricoter manuelles pour la production de leurs pulls et accessoires en maille.

Nous aurions pu ajouter The Elder Statesman à cette liste. Depuis sa création en 2007, toutes les pièces - y compris les bonnets, pantalons, cardigans, coussins et chaussons - sont développées à Los Angeles par une équipe d’experts dans les métiers à tricoter main. The Elder Statesman travaille essentiellement la fibre de cachemire et est connue pour ses motifs tie-dye.

Le 12 juillet dernier, la marque a publié une vidéo sur son atelier de fabrication. L’atelier est composé d’une dizaine de machines à tricoter domestique type Silver Reed. On aperçoit également quelques machines à remailler.

Machine à tricoter type Silver Reed
Capture écran, A Look Inside The Elder Statesman's Factory in Los Angeles

Capture écran, A Look Inside The Elder Statesman's Factory in Los Angeles

Remailleuse en action
Capture écran, A Look Inside The Elder Statesman's Factory in Los Angeles

Le nom The Elder Statesman est un hommage au frère décédé du fondateur, Greg Chait. L’idée lui est venue après avoir reçu en cadeau une couverture en cachemire. Agé de 34ans, il quitte son poste au sein de la marque de denim Ksubi et décide de se lancer.
Il commence par développer une collection de couvertures personnalisées fabriquées à partir de fils épais dans une usine de l'Ouest canadien (Greg Chait est né à Toronto), qui s'est finalement transformée en une série de bonnets tricotés. La ligne a connu un certain succès, l’entreprise était lancée.

D’où proviennent leurs fils en cachemire ? Sans surprise, majoritairement d’Italie et d’Écosse.

Images MrPorter. Liens en cliquant dessus.

 

Comme des Garçons Homme x Northamptonshire Productive Society

 
 

Nous vous avons récemment parlé de Solovair. Pour résumer, Solovair est à Doc Martens ce que Padmore Barnes est aux Wallabees, un ancien atelier de production britannique ayant produit des modèles mythiques pour Doc Martens avant leur délocalisation en Asie.

NPS est la marque haut de gamme de l’atelier, entièrement doublée en cuir.

Ils ont récemment collaboré avec le label japonais Comme des Garçons. La paire est actuellement en solde sur SSENSE - lien en cliquant sur les images.

Il s’agit justement du modèle Gibson à 3 œillets que nous avons testé précédemment. La forme est très classique sans être massive ou trop fine. Le juste milieu. On l’a plébiscite.

 

Où sont fabriqués les vêtements The Real McCoy's ?

 
 

La réponse est donnée dans le dernier numéro de Lightning Magazine, le magazine tokyoïte dédié à la culture américaine.

The Real McCoy's est une marque qui reproduit des vêtements vintage avec une qualité bien souvent supérieure à celle d'époque.
Tous leurs vêtements sont fabriqués au Japon. Dans un article de Bénédicte Browne pour le magazine The Rake, nous apprenions que la marque avait acheté une petite usine de production de jeans afin de produire leur propre denim brut - principalement non sanforisé (denim qui n'a pas été pré-rétréci) dans des poids de 14 à 16,5 oz.
Mais on découvre dans ce numéro que The Real McCoy's possède une usine de confection pour tout type de pièces. Ainsi sur les photos d’illustration du magazine, on se rend compte que les A2 sont produits en interne, de la coupe des peaux jusqu’au montage des blousons.

La marque possède également énorme stock d'articles vintage tels que des chemises en flanelle des années 1940 et 1970, des vêtements de travail en denim, des Levi's 501…Une énorme source d’inspiration. Elles sont stockées au siège de la marque, dans la baie de Kobe.

Capture écran CLUTCHMAN TV

Capture écran CLUTCHMAN TV

Le siège dans la baie de Kobe

Le stock de fournitures de The Real McCoy’s
Capture écran CLUTCHMAN TV

 
 
 

6 montres à moins de 50 euros

 
 

20 grammes. C’est le poids de l’une des montres automatiques les plus légères au monde, la RM 027 de la marque suisse Richard Mille qu’à notamment porté Rafael Nadal lors de l’une de ses victoires au tournoi de Monte-Carlo. Ce petit bijoux en carbone édité à 50 exemplaires coûte près de 400 000 euro.

Dans un autre registre, pour 20€ livraison comprise vous pourrez vous procurer une Casio à mouvement quartz qui pèse elle aussi 20 grammes.

On a également rajouté dans la sélection d’autres montres sous la barre des 50€ ainsi qu’en fin d’article des montres Seiko automatiques à moins de 250€.

 

Les montres Marathon

 
 

Marathon Watch a été fondée en 1904 sous le nom de Weinstrum Watch et qui s'appellera par la suite Wein Brothers avant devenir Marathon Watch en 1939. La marque est alors principalement distribuée en Amérique du Nord.

Depuis 1941, Marathon fabrique des instruments de chronométrage pour les forces alliées, et aujourd'hui la quatrième génération de la famille perpétue la tradition avec une large gamme d'instruments qui donne à la fois l’heure mais - selon les modèles - qui peuvent également mesurer la température ou la distance parcourue.

Les montres Marathon combinent l’exigence des cahiers des charges militaires avec l'ingénierie suisse.

Où les trouver ? Directement sur leur vite ou via des revendeurs tel que Amazon.

Liens en cliquant sur les images.

 

Solovair - The Northamptonshire Productive Society (NPS)

Solovair

Une histoire anglaise

 
 

Note : nous avons demandé à la marque de nous envoyer la paire que vous découvrir dans cet article

En 1844, le peintre Anglais Joseph Mallord William Turner (1775 – 1851) présentait à la Royal Academy son tableau Pluie, Vapeur et Vitesse qui devenait l’hymne de la modernité. C’est en effet cette toile qui représente pour la première fois les résultats de la Révolution industrielle, à savoir la brume et le smog naissant, laissés par la locomotive qui passe sur le pont Maidenhead Railway Bridge et construit par le célèbre architecte Isambard Kingdom Brunel. Cette prouesse architecturale scindait la Tamise et permettait de relier Londres à Bristol. L’Histoire est faite de premières fois. À cette époque, le boom ferroviaire permet le développement économique et facilite les échanges entre villes et pays. Si bien qu’à lieu en 1851 pour la première fois l’Exposition Universelle à Londres. Mais l’artisanat n’est pas mort et continue à se développer tout en se perfectionnant. 

En 1881, cinq cordonniers habitant dans le village de Wollaston en Angleterre, se réunissent pour former une coopérative – une entreprise appartenant à ceux qui y travaillent – nommée Northamptonshire Productive Society (NPS). C’est à cette période que la région de la ceinture de cuir du Royaume-Uni se développe. Nous affectionnons particulièrement cet endroit de l’Angleterre pour son savoir-faire séculaire en matière de souliers. Nous sommes donc honorés de vous présenter une marque trop peu connue du grand public qui a gagné nos cœurs, Solovair.

Décryptage.

Une histoire anglaise

Jusqu'à la fin du XIXe siècle, à l’image de ce qui pouvait se faire pour la maille, les chaussures et les bottes étaient fabriquées à domicile par des cordonniers individuels qui étaient payés à la paire. La rémunération était faible et la sécurité de l’emploi inexistante. C’est dans ce contexte qu’est créé NPS sous forme de coopérative.
Dès 1881, l’entreprise décroche un contrat avec le gouvernement anglais pour produire des bottes à destination des armées. À la fin du XIXème, en 1899, la marque s’agrandit et passe de 5 à 80 salariés ce qui l’oblige à déménager dans des locaux plus grands, aux abords de South Street, locaux qu’elle occupe toujours aujourd’hui ! 

Mais c’est dans les années 1950 que NPS prend son essor. La marque produit alors des chaussures rivetées et cousues, collées ou encore Goodyear qui est la aujourd’hui leur méthode principale d’assemblage.
Pendant 35 ans, NPS fabrique des chaussures en semelle caoutchouc aux lignes épurées et au confort redoutable.  C’est en 1959 que sortira d’ailleurs des ateliers NPS la première paire de Doc Martens. En effet, Doc Martens ne possède pas d’usine en propre et passe donc par plusieurs fabricants anglais. NPS, fabriquera donc sous licence des Docs Martens by Solovair pour « Sole-Of-Air » -  ou « semelle à air » pour leur légèreté.

L’histoire ne dure cependant pas et dans les années 1980, avec la mondialisation galopante, la marque est au bord de la faillite. En effet, Doc Martens délocalise l’ensemble de sa production. NPS décide cependant de continuer et d’utiliser le nom de marque Solovair pour sa marque en propre.
La marque continue de souffrir mais en 2006, un ange tombe du ciel en la personne d’Ivor Tilley, un habitant du village de Wollaston amoureux de chaussures et ayant travaillé dans le secteur pendant plus de 45 ans. Avec l’accord des salariés, il rachète NPS et la fait renaître de ses cendres. Aujourd’hui, Solovair se porte bien et propose des modèles iconiques dont la 4 Eye Gibson Shoe que nous avons le plaisir de vous présenter.

La « 4 Eye Gibson Shoe »

Voici une paire estivale et facile à porter. Sa forme bout rond est sur le last - forme en anglais - 2488 de la marque. Nous aimons beaucoup de points sur ce modèle. Tout d’abord ce daim de couleur sable subtile qui se marie terriblement bien avec une tenue aux couleurs terres – ou qui adouci les couleurs plus prononcées. Ensuite la semelle en caoutchouc Solovair qui est d’une légèreté et robustesse surprenante. Nous aimons particulièrement sa forme, plus discrète qu’une semelle commando et moins massive visuellement. 

À noter que la marque préconise de choisir sa taille habituelle, mais pour ce review et chaussant habituellement du 6.5 UK, j’ai opté pour un 6 UK. C’est purement personnel, je préfère être bien maintenu dans mes chaussures. Attention, ne jamais porter des chaussures dans lesquelles vos orteils butent contre le fond ! Elles ne s’élargiront jamais en longueur, à l’inverse de la largeur.

La confection de la paire est classique Elle jouit d’une construction « stitchdown », autrement dit un montage sandalette très courant que l’on retrouve sur la plupart des chaussures à semelles en crêpe, la Desert Boot de Clarks étant sans doute la plus connue. Pour la petite histoire NPS a d’ailleurs produit des Clarks Originals Desert Boot dans les années 60 et même plus récemment en 2015 lorsque Clarks Originals a célébré le 65e anniversaire de la Desert Boot.

Les avantages de ce montage se résument en deux mots : ultra-flexibilité et confort. La paire est aussi facile d’entretien et résiste bien dans le temps. Seul inconvénient, il n’est pas facile de trouver un cordonnier qui accepte de vous changer la semelle.
Solovair ne le propose d’ailleurs pas pour ce type de montage. Vous pourrez néanmoins acheter une semelle de la marque et aller chez Galoche et Patin par exemple.

J’aime particulièrement ce bout arrondi…mais vous le savez déjà sans doute au vue de mes précédents articles ! Mais là où nous avons été conquis, c’est vraiment côté confort. Cette paire est d’un confort assez déconcertant. Tout d’abord car il n’est pas rare que ce type de chaussures fassent mal aux pieds les premiers ports, mais cela n’a pas été le cas ici. Puis, la tenue globale et l’allure renforce l’idée que cette paire est iconique, elle va à tout le monde et peut être portée – au moins – 6 mois durant l’année.

Comment porter cette paire de derby ? Je choisis un chino en coton olive subtil de la marque parisienne Swann (review à venir), un t-shirt Uniqlo U et une chemise en seersucker de Shirtonomy. Simple.

Marcher sur l’air

Pour 179 €, vous pourrez marcher sur l’air ! Nous n’avons pas trouvé alternative moins chère en terme de souliers…fabriqués en Angleterre ! Bien sûr à ce prix là l’intérieur n’est pas entièrement doublé en cuir, mais vous pourrez toujours vous tourner vers la gamme NPS, qui est le haut de gamme de leur atelier. Les paires sont alors entièrement doublées en cuir.

Même le rappeur Tyler The Creator porte des Solovair. Dans une interview récente, il déclarait porter le modèle « Black Hi-Shine Tassel Loafer ».

Solovair est une marque de chaussures authentique anglaise qui gagne non seulement à être connue, mais que nous proclamons comme un indispensable.