Les Sandales des Moines de Sainte-Marie de la Garde (Lot-et-Garonne)

Je sais ce que vous allez dire. On est en plein hiver, il fait 4 degrés, et le ciel de Paris est gris. Ce n'est absolument pas le moment de penser à ses orteils. Et pourtant...

L'autre soir, je suis tombé dans un de ces fameux "rabbit holes" d'Internet. Vous connaissez le principe : on cherche une info, on clique sur un lien, puis un autre, et deux heures plus tard, on a 15 onglets ouverts et on ne sait plus du tout comment on est arrivé là. J'ai totalement oublié l'origine de ma recherche, mais je suis ressorti de cette apnée numérique avec un nom : l'atelier de sandales de l'Abbaye Sainte-Marie de la Garde.

C'est la pièce manquante parfaite pour compléter notre dossier sur les meilleures sandales d'été. Sauf que là, on touche à quelque chose d’un peu différent.

Ora et Labora : Le savoir-faire caché

Dans le Lot-et-Garonne, une petite communauté de 17 moines fabrique ces sandales à la main, entre deux offices religieux. Mais attention, ils ne se sont pas improvisés cordonniers du jour au lendemain.

Dès le lancement de l'atelier en 2003, ils ont été accompagnés et formés par des professionnels d'une très grande marque française de chaussures. Si le nom de cette maison reste discret, le résultat, lui nous semble bon.

Il faut environ 1h30 à l'équipe de trois frères pour confectionner une paire de sandales complète. Une "bonne journée" à l'atelier, c'est 10 paires produites. Pas une de plus.

Au total, seules 1 500 paires sortent de l'atelier chaque année. C'est infime mais ce chiffre est un plafond volontaire. Comme le précise un reportage, "pas question pour autant d'en faire une production à grande échelle qui contrarierait leurs vœux pieux". La priorité reste la vie contemplative. L'atelier refuse d'ailleurs certaines commandes pour ne pas se laisser submerger.

Le "Japanese Approved" (Et on n'est pas étonnés)

Au fil de mes quelques lectures, j'ai découvert un détail qui ne trompe pas sur le potentiel "style" de ces sandales : elles font un carton au Japon.

L'atelier a même dû adapter certains gabarits pour le marché nippon. Honnêtement ? On n'est pas étonnés. Avec leurs lignes simples, la fabrication artisanale en petite séries ou encore un cuir tannage végétal qui se patine, difficile de ne pas être séduit.

Pourquoi c’est un "Indispensable" ?

Pourquoi ces sandales nous plaisent :

  • Le Cuir : ils utilisent cuir pleine fleur français au tannage végétal du sud-ouest de la France (Arnal ?). Même si on a une préférence pour le coloris noir, on aime aussi l’idée que coloris naturel va prendre une teinte cognac sublime avec le soleil.

  • L’Anecdote de la Semelle : Au début, les moines utilisaient des semelles lisses... et glissaient lorsqu'ils devaient rejoindre leurs places (les stalles) dans l'église ou le réfectoire ! Résultat : ils ont intégré une semelle en caoutchouc antidérapante. Vous pouvez courir après votre métro ou marcher sur les pavés humides, en principe ça tient à peu près la route.

  • Le Prix : comptez entre 80 € et 110 €. Les bénéfices servent directement à entretenir leur abbaye.

Où les trouver ?

C'est l'anti-tendance qui devient, de fait, indémodable.

Les canaux pour se les procurer :

  • La Boutique de l'Abbaye du Barroux (le canal le plus direct).

  • Des distributeurs sélectifs comme Divine Box.

  • Ou directement au monastère près d'Agen, si vous êtes de passage.