Qui fabrique les costumes Saint Laurent ?

Réponse : Zegna ! Enfin pour être plus exacte, il s’agit de la société de production In.Co (Industria Confezioni Spa) appartenant au groupe Zegna.

Bon quelques précisions s’imposent : 
1. On ne vous révèle pas une information top secrète, elle est affichée sur l’un des sites de Zegna et même sur Wikipedia, voir ci-dessous

Capture d’écran du site Archivio de Zegna

Capture d’écran du site Archivio de Zegna

Cette information est également mise en avant sur Wikipedia mais sans en préciser la source

Cette information est également mise en avant sur Wikipedia mais sans en préciser la source


2. La date n’est pas réellement précisée, ce n’est donc peut-être plus d’actualité


3. Le société In.Co ne produit pas uniquement des costumes. Elle est également en charge de la production de la maille (pulls…), des accessoires (via le regroupement avec une autre entreprise du groupe Zegna : Orsini dont a déjà parlé ici) ou encore des pièces d’extérieur.

Chacun de ces produits est réalisé sur un site différent. Celui pour les pièces formelles (costumes, manteaux…) se trouve à Novara. A noter que cette ville accueille également un magasin d’usine Zegna.

Le site de Novara d’où sort les costumes Zegna et ceux des marques pour lesquelles ils travaillent

Le site de Novara d’où sort les costumes Zegna et ceux des marques pour lesquelles ils travaillent

Photo : La Stampa

Photo : La Stampa

Photo : La Stampa

Photo : La Stampa

Photo : La Stampa

Photo : La Stampa

A Parme est localisé l’usine dédiée aux accessoires et les chaussures en cuir. A Vérone dédié à la maille.

Autre exemple, à Sarmeola di Rubano se trouvait une usine de production de pièces à manches. Elle a été cédée au groupe Dolce Gabbana en septembre 2015 (cf. cet article dans la presse italienne)

Cet article illustre quelque peu le dessous des cartes. Des entreprises disposant d’un appareil de production peuvent être amené à travailler pour ce qu’on peut considérer comme leurs concurrents par rapport au consommateur final.

Liverano Liverano

 
liverano liverano florence
Crédits : I Colori Di Antonio

Crédits : I Colori Di Antonio

Si vous vous intéressez à l’univers du vêtement, et en particulier celui du costume, vousavez vraisemblablement déjà dû entendre parler d’Antonio Liverano.

Sa médiatisation (sur internet j’entends – il faudrait d’ailleurs inventer un mot pour ça) est intimement liée à celle de l’excellente équipe TheArmoury à Hong Kong. Ces 3 entrepreneurs ont mis en lumière, via de magnifiques photos notamment (cf le tumblr Ethandesu), le travail des meilleurs artisans mondiaux du vêtement masculin. Et c’est également eux qui ont produit le film.

 

Personnes clés  du documentaire

Antonio Liverano : tailleurIl maestro

Le documentaire est construit autour de lui. Il a rejoint Florence à l’âge de 20 ans pour travailler avec son frère et sa belle sœur. Au début ilstravaillaient ensemble pour des tailleurs mieux installés à Florence. Il s’agissait de leur « petites mains ». Puis petit à petit, avec le bouche à oreille ils se sont développés.

Antonio est un autodidacte. Bien entendu son frère et sa belle sœur lui ont beaucoup appris. Mais il n’a pas eu de vrai maître. Personne ne l’a profondément influencé, il s’est développé tout seul et n’a cessé de regarder le monde qui l’entoure. Surtout lorsqu’il travaillait au-dessus du restaurant Sabatini dans lequel il a vu passer des célébrités américaines : Gary Cooper, Gregory Peck…
Il s’est forgé un œil critique et ce notamment sur les tenues vestimentaires de ces acteurs Hollywoodien dans leurs films. Cela a grandement participé de sa progression. Son œil s’est affuté. Il précise qu’encore aujourd’hui, lorsqu’il voit un homme bien habillé, il n’hésite pas à s’arrêter pour regarder. - et ce toujours dans l’idée qu’il peut perfectionner et s’inspirer pour son propre travail -
Un peu comme Bruce Lee qui puisé ce qu’il y avait de meilleur dans chaque art martial pour créer son propre style : le Jet Kundo. Oui Antonio c’est le Bruce Lee des tailleurs. Rien que ça.

Et pour ne rien gâcher, il a les pantalons les mieux coupés du monde. Enfin à mon sens. Pourquoi ? Sans doute parce que je fais partie des personnes qui préfèrent quand le pantalon ne « casse pas » sur les chaussures et qu’il est porté assez haut. Le style années 30 en plus moderne.

Ici lors d’un évènement du luxueux Rake magazine : De droite à gauche : Lorenzo Cifonelli, Edward Sexton, Richard Anderson, Antonio Panico, Antonio Liverano et John Hitchcock.N’a-t-il pas le pantalon le mieux coupé ? (Ok Lorenzo Cifonelli n’est…

Ici lors d’un évènement du luxueux Rake magazine : De droite à gauche : Lorenzo Cifonelli, Edward Sexton, Richard Anderson, Antonio Panico, Antonio Liverano et John Hitchcock.
N’a-t-il pas le pantalon le mieux coupé ? (Ok Lorenzo Cifonelli n’est pas en reste)

Autre exemple ici avec Bruce Broyer – Auteur notamment du livre True Style dont j’ai commencé la lecture -Crédit : Thearmoury

Autre exemple ici avec Bruce Broyer – Auteur notamment du livre True Style dont j’ai commencé la lecture -
Crédit : Thearmoury

Il suffit sinon de regarder ses photos sur Google image : je ne le prends quasiment jamais en défaut. Le tombé de son pantalon est tout simplement miraculeux.

Et que dire de ses Alden de 15 ans d’âge ! 15 ans ! Mis à part les plis d’aisance, elles sont comme neuves. J’ai d’ailleurs lu qu’Alden travaille également pour des personnes handicapées. On peut donc imaginer qu’ils savent comment réaliser des chaussures confortables. 

liverano liverano florence
Oui oui ce sont bien les Alden d’Antonio (je n’ai pas pris une photo au hasard sur internet)Crédit : Ethandesu

Oui oui ce sont bien les Alden d’Antonio (je n’ai pas pris une photo au hasard sur internet)
Crédit : Ethandesu

Présentons à présent son bras droit : Takahiro Osaki alias Taka 
Son Instagram ici (il ne le met pas à jour très souvent)

liverano liverano florence taka

Il vit depuis 10 ans à Florence. Il est arrivé en tant qu’étudiant dans une école de langue où il a appris l’Italien. C’est ainsi qu’il a connu Antonio. Il accompagnait un ami qui souhaitait avoir un costume Bespoke. Taka faisait la traduction. Après quelques autres échanges, Antonio lui a proposé de venir travailler pour lui.
Et il lui a proposé d’une façon plutôt directe : « Tu as de beaux yeux, pourquoi ne viens-tu pas travailler pour moi ? » Véridique ! Ah ces italiens… (voir l’interview de Taka rapportée sur le site de Mark CHO ici )
Après une semaine passée chez eux à voir comment ils fonctionnaient Taka décida d’accepter.
Taka est donc parti de zéro, il ne connaissait rien à l’art Sartorial. Antonio lui a donné sa chance.
Et à raison ! Taka développe ainsi l’idée capitale qu’être être un gentleman ne consiste pas seulement à porter des vêtements élégants, c’est beaucoup plus large et vaste que cela : le savoir être et le savoir-vivre doivent également refléter un certain style, une certaine beauté.
Pour développer votre sensibilité, vous pouvez par exemple allez dans les musées afin de voir comment les couleurs s’accordent. Ou dans la nature. Chaque saison à ses couleurs particulières (et ses températures) et qui devraient vous inspirer à vous habiller.
D’ailleurs je vous conseille d’aller à Florence, vous comprendrez pourquoi c’est là bas qu’on fabrique parmi les meilleurs costumes du monde. Je suis naturellement passé devant leur boutique Via dei Fossi mais celle-ci était malheureusement fermée pour cause d’inventaires.

Ceux qui habitent à Paris : le Louvre et le musée d’Orsay vous attendent.

Gallerie Uzzi (en partie rénovée en 2014 par la maison Fendi)Crédit : Wikipédia

Gallerie Uzzi (en partie rénovée en 2014 par la maison Fendi)
Crédit : Wikipédia

Parc de Versailles en automne

Parc de Versailles en automne

Peux ceux qui ne peuvent ou ne veulent aller dans des musées mais s’intéressent tout de même  à l’histoire de la couleur, ses interactions et perceptions il existe quelques livres à ce sujet. Je vous conseille de commencer par ceux de Pastoureau.
Vous y apprendrez des choses peu expliquées : « Dans une voiture, le plus important pour moi est la couleur de la carrosserie. Je ne suis du reste pas le seul à lui donner de la priorité : différentes enquêtes d’opinion conduites au cours des cinq dernières décennies ont montré que la couleur était non seulement un critère de choix important lors d’un achat d’un véhicule, mais parfois même le critère le plus important après le prix : plus que la marque, plus que le modèle, plus que les performances ou tout autre qualité, ce qui compte pour certains acheteurs, plus qu’on ne croit, c’est la couleur.»

La couleur est un des aspects fort du film. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien si le tire du documentaire est : Antonio’s color. L’équipe Liverano Liverano aide le client à choisir les couleurs qui lui vont (en fonction de son teint, la couleur de ses cheveux, de son style général..) età les associer également afin de créer des contrastes agréables à l’œil.

 

Vous remarquerez que Taka et Antonio ont pour habitude d’utiliser des écharpes aux couleurs vives pour égayer leurs tenues hivernales.

Taka en Barbour et écharpe multicolore Liverano

Taka en Barbour et écharpe multicolore Liverano

Qemal Selimi :
Son instagram ici

liverano liverano florence qemal selimi

Il est fait partie de la nouvelle génération de l’équipe Liverano Liverano. A ces débuts, il n’a pas hésité à parcourir plusieurs centaines de kilomètres de manière quotidienne pour travailler avec Antonio.

liverano liverano florence

Le deuxième garçon de la nouvelle génération Liverano Liverano est Coréen. Il a fait une école de mode à Milan. Mais Antonio n’a pas confiance dans ces écoles. Pour lui elles n’apprennent rien ! En tout cas sur l’art Sartorial. Cela rejoint l’avis de Patrick Johnson (un tailleur Australien qui monte, qui monte…) qui dans une interview explique qu’au début de ses études dans le célèbre Saint Martins College of Art and Design il pensait que « Helmut Lang était la meilleure chose au monde ». Mais ça c’était avant qu’il ne rencontre un tailleur basé à Londres.

C’est probablement une des raisons qui poussera Antonio à créer une école sur l’art Sartorial dans les années à venir. Un peu dans l’esprit de l’école de fabrication de chaussures sur mesure du très respecté Stefano Bremer (parti malheureusement trop tôt). Mais ces projets prennent du temps. Patience, patience…

Gianlucca Migliarotti

Le réalisateur est Gianlucca Migliarotti. Il a en outre réalisé O’mast & È poi c’è.
Pour comprendre sa vision du monde et donc du vêtement masculin, vous pouvez lire cette excellente interview donnée ici dans le cadre de la présentation de son autre film O’mast il y a quelques années en arrière. En 2011 pour être précis.
Une interview pleine de vérités. Je me sens un peu obligé de vous la commenter en quelques lignes. Vous y retrouverez l’explication sur la différence entre le Bespoke et le Made To Measure. Et pour la faire courte, elle rejoint celle d’Hugo Jacomet dans son interview récente pour BonneGueule : le costume Bespoke est réalisé à partir d’une feuille blanche. Le costume en demi-mesure s’appui quant à lui sur des patrons déjà existant qui sont réajustés à vos mesures.
Le Bespoke tailoring est un vrai travail d’ARTisanat. Gianlucca pense que le costume bespoke est imparfait par définition : il est réalisé à partir de rien et entièrement à la main. La perfection est le synonyme des costumes industriels. Il rejoint ainsi une théorie esthétique Japonaise : le Wabi Sabi. Une forme de beauté se dégage des objets imparfaits. Geoffrey en a également déjà parlé dans cet article.
Gianlucca est également un observateur très fin. Par exemple, sur la différence entre la culture vestimentaire à Milan et Naples. Entre ceux qui s’habillent en Prada et ceux qui vont chez un tailleur Bespoke. Entre ceux qui portent du noir (très courant à Milan) et ceux qui préfère plus de couleur. (à Naples).  

If you have to go to a business meeting, it’s considered much more elegant to wear a navy suit and dark brown shoes.

Si vous devez aller à un meeting d’affaires, il sera considéré plus élégant de porter un costume bleu avec des chaussures marron” : sous-entendu que de porter des chaussures noires avec un costume sombre.
— Gianlucca Migliarotti

Mais les lignes bougent, et à coup de blogging je pense qu’on va y arriver aussi en France. Encore 10 ans. Le noir ne sera plus que réservé qu’aux soirées très formelles.
Le McDo en prend lui aussi pour son grade même si la culture napolitaine résiste plutôt bien au mondialisme. Effectivement difficile de s’imaginer un garçon habillé de bas en haut en Liverano Liverano (ok ce tailleur est florentin, mais peu importe) et qui va manger au Mcdo du coin. Impossible.  A la trattoria du coin oui. La culture Sartoriale n’aurait pas pu se développer sur un autre terrain. C’est la culture du beau et de la patience. Et une fois que cette sensibilité au beau est développée, celle-ci s’applique partout et tout le temps. Votre lifestyle devient autre.
Cette vision de la vie et du vêtement est comme nous l’avons vu globalement partagée par le clan Liverano Liverano. L’interview qui est faite de Gianlucca Migliarotti ressemble de ce point de vue beaucoup à celle de Taka. C’est une récurrence qui s’explique probablement par le fait que lorsque vous avez beaucoup observé et réfléchi à une question particulière vous arrivez aux mêmes conclusions mais par des chemins différents.

La patte Liverano Liverano

Qu’est ce qui fait la différence entre Liverano et les autres tailleurs ?  
Comme le dit Antonio la veste doit transpirer la passion transmise par le tailleur. Et cela passe par un ensemble de détails qui font qu’un costume de chez Liverano ne ressemble à nul autre.

Caractéristiques de leurs costumes :

  • L’épaule est légèrement débordante pour donner plus de carrure. Au niveau visuel celle-ci se rapproche de l’épaule Romaine. Classique et « propre » donc. Pas de décorations superflues. Pas de Spalla Camicia à l’horizon.

  •  Il y a très peu de padding (rembourrage au niveau des épaules). C’est une caractéristique encore assez rare à trouver en France. Mais là encore, à coup de blogging je pense que dans les années à venir la tendance devrait s’inverser. Si si vous verrez.

  • Les revers plutôt généreux (i.e pas étroits à la The Kooples).

  • Une proche poitrine plutôt basse pour souligner le col et le revers.

  • Des vestes à trois boutons en général mais utilisées comme des vestes à deux boutons en « roulant » la partie basse des revers.

  • Un costume de chez Liverano reste plus léger dans sa construction qu’un costume Romain, mais toutefois plus structuré qu’un costume Napolitain.

Bien entendu pour atteindre une certaine harmonie chaque détail est étudié comme faisant partie d’un tout : c’est un savant mélange de proportions entre les épaules, les revers ou encore le col. (Exemple : Les larges revers contrebalancent les épaules débordantes)

Présentation des matières, toute plus belles les unes que les autres

liverano liverano florence dormeuil
liverano liverano florence tissu dormeuil zegna
liverano liverano florence tissu zegna dormeuil vitale

Des matières qui viennent de chez Zegna, Draper’s ou encore le français Dormeuil. Vous remarquerez que les tissus employés sont plus colorés (plus clairs en fait) que ceux que l’on peut trouver dans le Nord de l’Italie (plus de gris foncés).

Au-delà des détails techniques expliqués plus haut quelles sont les caractéristiques de la maison florentine ?
Il faut savoir qu’Antonio a toujours le dernier mot. Il laisse le  client s’exprimer et proposer ce qu’il aime. Antonio fait mine d’être d’accordmais à la fin c’est toujours lui qui choisira. Toujours.  Bien entendu Antonio est habile. Il n’impose pas sa vision des choses. Il arrive à convaincre le client tout en douceur.

Et comme précisé plus haut, vous ne pouvez pas choisir votre tissu en mode « open bar ». Ce choix sera plutôt effectué en fonction de vos caractéristiques propres (la couleur de vos cheveux, de votre peaux, votre style général…) et de vos envies (uncostume en tweed par exemple) : ils vous proposeront alors 3-4 tissus qui vous correspondent.

Dernier point : le prix : ça reste très cher pour la plupart du commun des mortels mais dans la moyenne des prix que l’on trouve dans la Grande Mesure. Notons également que le mot cher reste relatif, surtout quand on sait que la construction d’une veste à la main peut nécessiter plus de 80 heures. Mais c’est un autre débat.
A noter également que les chemises ne sont pas fabriquées sur place (contrairement aux pantalons et vestes donc) mais dans un atelier à Naples.

POUR ALLER PLUS LOIN

Antonio raconte une anecdote sur un client qui, ayant déjà plusieurs tailleurs, voulait s’attacher ses services parce qu’il trouvait son travail plus classique (par opposition aux autres tailleurs plus modernes)
Antonio lui répond qu’il n’y a pas de costumes modernes ou classiques : ils créent du beau et tout le monde aime le beau. 

« noi facciamo il bello […] il bello piace a tutti »

La laideur se vend mal disait Raymond Loewy. Mais encore faudrait-il savoir ce qu’est le beau et comment on définit ce qui est beau ?
 Je ne veux pas faire de la philosophie de comptoir, mais le beau peut être compris au sens classique du terme (vision grecque) à savoir une harmonie des proportions. C’est un jugement quasi-scientifique. Parce que si je vous demande : qu’est ce qu’un beau vêtement ? Je sais déjà ce que vous allez me répondre : la matière, la coupe, les détails : en somme il y a des règles à respecter. Je suis plutôt d’accord. Mais je ne sais pas si la réponse est aussi simple.  On peut estimer que c’est un peu réducteur.
Antonio précise d’ailleurs bien que « tout le monde aime le beau ». Y compris donc ceux qui n’ont pas connaissance des règles à priori.
Il reprend ainsi une partie de la contradiction apparente formulée par Kant (antinomie du goût)  - oui oui vous êtes bien sur un blog de mode - :  à savoir qu’il existe un sens commun du beau (le beau est universel : tout le monde trouve beau - ou presque - la 9eme symphonie de Beethoven ou plus simplement un couché de soleil : pas besoin de l’expliquer ou de faire une démonstration mathématique)…mais en même temps le beau est subjectif et propre à chacun.
Ces questions sont épineuses mais cruciales. Et comme l’explique Luc Ferry dans son livre, le sens du Beau, j’ai un peu l’impression d’être moi aussi un de ces joueurs d’échec du jardin du Luxembourg qui rejoue sans cesse les mêmes parties alors que les meilleurs ont déjà trouvé ces combinaisons de coups depuis des décennies. Alors bien sûr, aucune théorie esthétique n’a réussie à être admise par unanimement par tous les philosophes comme étant vraie mais des avancées ont été faites en la matière et il serait dommage de ne pas en profiter.
D’ailleurs Luc,  si tu lis ses lignes (sait-on jamais, il suit bien assidûment Sex and the City) peux-tu nous aider à définir le beau ? La différence entre art et artisanat ? Entre beau et joli ? Le beau est-il intemporel ? Qu’est ce que le bon goût ?
Pour en finir avec les « A chacun son goût » / « Les goûts et les couleurs ce ne discute pas » / « l’idée du beau n’est que subjective ». Et surtout parce qu’en arrivant à discerner le beau du laid, les hommes choisiront toujours le beau.

Pour clore cette anecdote sur les costumes modernes et classiques, il faut tout de même savoir que les coupes des costumes Liverano ont été réactualisées. Elles sont plus étroites pour coller à l’air du temps. Donc oui leurs costumes sont beaux, mais non ils ne sont pas intemporels.
Cela tombe sous le sens, qui voudrait porter aujourd’hui les costumes d’il y a 50 ans ? Personne.
Les morphologies ont changées et les idées de ce que l’on se fait d’un costumeaussi.

Gary Grant – La mort au trousse

Gary Grant – La mort au trousse

Pour le reste je ne vous en dis pas plus. Il reste encore des pépites dans le film dont je n’ai pas parlé. (Et ca été dur de me retenir)
 A vous de le découvrir ;-)

En résumé
Le film/documentaire est très beau et permet d’aller plus loin dans la réflexion générale autour du vêtement. Comme O’mast, dans Antionio di Caolori, vous n’y apprendrez que peu de notions et techniques sur l’art de fabriquer un costumes. C’est d’avantage un film sur la vie d’Antonio.

Pour qui : les passionnés ET les autres aussi
Langues : version originale en Italien et sous-titré dans plusieurs langues : Anglais / Japonais / Italien / Chinois
Réalisateur : Gianlucca MIGLARIOTTI
Bande son : Jazz, jazz et jazz
En bonus du DVD vous recevrez un livret avec quelques photos et les remarques du réalisateur et des producteurs.

liverano liverano florence the armoury

Où se procurer le DVD : TheAmoury.com ou Drakes.com
Personnellement je l’ai acheté sur le site TheArmoury (Hong Kong): je n’ai eu aucun problème pour réceptionner le colis. Par contre il n’y avait pas de suivi de colis. (Pour les petits colis) Donc en cas de problème c’est peu pour votre pomme…Je vous conseille donc de l’acheter sur le site de Drakes. Ils sont positionnés en Angleterre. Et si vous êtes de passage à Londres c’est encore mieux.

Disponible également sur Itune sinon.