Les tissus Kynoch

Il y a un an nous avions écrit un article consacré à la revue pour homme aujourd’hui disparue, Adam.

À cette occasion nous étions tombé sur de nombreuses publicités pour Kynoch, un fabricant écossais très renommé à l’époque. Il proposait des tissus de vestes et costumes mais aussi par la suite des écharpes et des tapis.

Leurs publicités étaient à la fois très nombreuses dans la revue Adam mais aussi dans d’autres magazines tel que The Tailor & Cutter.

 

Publicité kynoch dans la revue adam

 

Fondé en 1788 à Keith, ce fut l’un des premiers fabricants à remplacer sa production de lin par la fabrication de tissus en laine au début du XXe siècle.

Leurs écharpes sont encore trouvables sur Internet.

capture écran - recherche google “KYNOCH SCARF”

Pourquoi vous parle-t-on de Kynoch ?

Tout simplement parce qu’en voyant leur nom au salon Première Vision, on s’est dit qu’un article à ce sujet serait intéressant.

Car oui, Kynoch continue de prospérer dans le cadre du groupe SIL basé à Bradford. Un groupe qui possède également William Halstead, John Foster, Standeven Fabrics ou encore Joshua Ellis dont on parle régulièrement dans nos articles consacrés aux meilleures écharpes en cachemire.

Le groupe a acquis la société en 2008, leurs tissus sont fabriqués à présent à Langholm, toujours en Écosse.

Comment s’habiller pour aller au bureau

 
 

Nous inaugurons aujourd’hui un nouveau billet. Qui ne s’est jamais cassé la tête avant de sortir affronter un évènement social ? Un mariage, une sortie entre amis, un entretien d’embauche…Nous ne prétendons pas avoir une seule et unique réponse mais nous avons des idées pour rendre ces sorties plus agréables. Avec un peu de retard, nous nous demandons comment s’habiller pour la reprise du travail - au bureau ?

Voici notre proposition en images.

Marcos porte :

- Une Teba en coton bleu de la maison Justo Gimeno (lisez notre article ici)

- Une cravate club de la boutique parisienne Kimono

- Une chemise Oxford Cloth Button Down de Camessi (lisez notre article ici)

- Un pantalon Prologue (lisez notre article ici)

- Des souliers single monk strap Alden

- Un sac ARKET 
- Une paire de lunettes Moscot modèle Lemtosh à verres fumés bleu

Nous aimons beaucoup les vestes Teba, véritables alternatives aux blazers, qui ajoutent du punch à une tenue. Ces revers si particuliers font tout.

La cravate club est un indispensable du vestiaire masculin et vient rappeler que même si les vacances sont finies, les rayures de ce tour de cou sonnent le début d’une reprise excitante.

Marre des chemises blanches ou bleu ciel en popeline ? Nous proposons d’opter pour un OCBD – avec poche à rabat ! – pour que vos collègues vous complimentent et s’étonnent : « je n’ai jamais vu ce type de poche poitrine, c’est pas mal ! ». Oui, et drôlement pratique à la fois.

Le pantalon gris permet de lier l’ensemble, car le gris va avec tout. Préférez une flanelle mouchetée pour les jours à venir, elle vous tiendra chaud et vous aurez de l’allure.

Quant aux souliers, après avoir porté des années durant des double boucles, nous concédons au charme de la boucle seule, terriblement actuelle. Après tout, votre grand-père n’a-t-il pas de l’allure lorsqu’il les porte ?

 

Eduardo De Simone - EDESIM⎟Une usine tailleur napolitaine de haute volée

 

Note : nous avons demandé à Edesim de nous envoyer les pièces que vous allez découvrir dans cet article



« Vedi Napoli e puoi muori »
disait Goethe. Comprenez « voir Naples et mourir ». Cette fascination pour la cité parthénopéenne s’est exacerbée au fil des siècles. Si au XVIII et XIXème siècles elle est le centre du Grand Tour, ce voyage initiatique des aristocrates de l’Europe entière, elle connaît un déclin au XXème. Reléguée au second plan durant le siècle dernier, marquée par la Seconde Guerre et estampillée comme ville sale, bruyante et dangereuse, elle connait aujourd’hui une renaissance. Ceux qui sont déjà allés à Naples peuvent l’attester, cette ville a un charme fou. Les ruelles, les habitants, la nourriture et bien sûr les sartorie par centaines. 

Nous vous proposons un voyage dans ces ruelles étroites, cette ambiance si spéciale, grâce à la marque Eduardo De Simone.

Décryptage.

Histoire 

Nous sommes en 1954, Eduardo De Simone vient d’ouvrir la sartoria « Edesim » à Naples. Avec l’aide de sa famille – sa femme Carmela et ses fils Vincenzo, Michele et Rino – l’atelier tailleur devient une entreprise industrielle florissante et travaille pour les plus grandes maisons européennes.

En 2006 s’ouvre un nouveau chapitre. Eduardo Jr. prend les rennes de l’entreprise et en redéfini l’identité. C’est ainsi que voit notamment le jour de la marque en propre de l’usine : Edesim.
Chose plutôt rare pour un atelier de confection, l’offre d’Edesim va du costume sur-mesure au prêt-à-porter en passant par le MTM.

Les vestes Edesim reprennent les caractéristiques de l’école napolitaine : elles sont déstructurées, les épaules sont naturelles et les tissus ont souvent des accents britanniques.

Une offre qui est désormais accessible en ligne. Car oui, Edesim vient s’ajouter à notre longue liste d’ateliers qui sont connus et reconnus dans le milieu professionnel du textile mais pas encore suffisamment du consommateur final. Cet atelier fait sans aucuns doutes parti des plus belles entreprises de confection de costume au monde. Une petite pépite.


Nous avons pu converser avec Eduardo, qui a très gentiment accepté de répondre à quelques-unes de nos questions. Nous avons le plaisir de vous dévoiler une petite interview avec Eduardo De Simone.

Comment est née la marque Eduardo De Simone ?

En l'honneur de mon grand-père Eduardo, dont je porte le nom et le prénom. C'est à lui et à mon père que je dois mon amour pour cette profession.

Quelles sont vos sources d'inspirations ?

Je ne pense pas que l'on puisse parler d'une source d'inspiration, mais les grandes marques pour lesquelles je travaille ont certainement eu une influence indirecte sur ma vision de la mode.

Pouvez-vous nous dire comment est fabriquée la veste que nous présentons ? Et le pantalon ?

La veste est en partie produite selon une construction traditionnelle qui comprend l'entoilage complet du devant de la veste, les coutures à la main du bas de la veste, de la patte de boutonnage, du dessous de col, de la doublure des manches, des boutonnières et des boutons.

La poche poitrine est en « barchetta » et les poches rappellent la forme Pignatiello.

Bien sûr, nous pouvons aussi fabriquer la veste entièrement à la main, mais cela n'est disponible que pour le service Bespoke.

Le "fait main en Italie" est-il important dans le paysage actuel de la mode masculine ?

Il est important que vous acceptiez d'être ouvert à la nouveauté et donc que votre travail et votre savoir-faire évoluent et soient mis à jour. Une caractéristique que je trouve d'ailleurs intrinsèque à la figure de l'artisan, toujours prêt à relever de nouveaux défis, et j'aime donc m'imaginer comme un artisan entrepreneur.

Enfin, si vous deviez recommander un vêtement essentiel à posséder dans la votre garde-robe, quel serait-il et pourquoi ?

Il est vrai que l’habit ne fait pas le moine, mais je crois que lors des 10 premières minutes d'un rendez-vous, qu'il soit romantique ou d'affaires, la première impression est fondamentale.


Notre ressenti des pièces

Nous avons essayé 2 pièces de chez Edesim. Evidemment une veste, en taille 48. Son design classique et élégant est confectionné dans un tissu 100% laine Vitale Barberis Canonico de 240 gr/mt, ce qui est parfait pour le printemps même si au moment du shooting photo il faisait particulièrement froid !

La veste a vraiment une belle allure, elle est complètement déstructurée et on aime beaucoup ce carreaux vert et rouge/orangé qui sort de l’ordinaire.

C’est un modèle “Zéro” de la nouvelle collection capsule d' Eduardo de Simone.

Caractéristiques principales :

  • veste à simple boutonnage

  • three-button roll two

  • emmanchure « a camicia »

  • poches plaquées

  • double fente (notre préférence)

  • fabriquée en partie à la main à Naples

La deuxième pièce que nous avons essayé est un pantalon sartorial en jeans : c’est la deuxième fois que nous en proposons sur Les Indispensables et nous sommes conquis. La première fois c’était avec Prologue. Si historiquement la matière du jeans est destinée à un usage plus casual, nous adorons ici le rendu plus formel.

Plusieurs modèles sont proposés par Edesim. Ils font partis de la nouvelle collection Zed fabriqués dans un denim 10 oz en coton composé d'une trame blanche et d'une chaîne bleue. 
Selon les modèles, trois styles se dessinent :

  • 1er style : Devant plat, taille haute et coupe légèrement cintrée

  • 2ème style : Un pli traditionnel, taille moyenne et coupe classique 

  • 3ème style : Deux plis, taille moyenne et coupe droite : celui que nous avons essayé

Les trois modèles sont dotés d'une braguette zippée, de boutons en métal et de passants de ceinture. 
Le bas est livré non fini pour que vous puissiez le faire retoucher à la longueur idéale.

Nous avons essayé la taille 46. La taille était légèrement serré, un 48 aurait sans doute était plus adéquat. Mais cela n’est pas d’importance car Edesim laisse suffisamment de matière pour gagner une taille.
Question coupe, la jambe est assez large pour être confortable sans en faire trop. Le juste milieu.

En résumé, ces pièces sont le parfait compromis entre un vestiaire casual et plus habillé. Un double registre que nous apprécions beaucoup.

En bref

Naples s’invite à Paris, mais pour de bon cette fois. EDS fait partie de ces marques ateliers qui ont un savoir-faire reconnu et qui avec l’avènement d’Internet cherchent à la développer au maximum tout en misant sur ce qui fait leur force : des vêtements haut-de-gamme proposés à des prix contenus.

Chez EDS, le produit est roi et son royaume est Naples.

 

Quel est meilleur tailleur de Paris ?

 
 

Cette question, vous vous l’êtes sans doute déjà posée.
Et vous n’êtes pas les seuls, nos aïeux se posaient les mêmes questions.

Une des réponses a été donné par Claude Guilleminot et Rosine Vidart en 1967 dans leur guide des meilleures adresses de la capitale intitulé Paris Snob.

Comment classer, comment hiérarchiser ces tailleurs ? Comment dire que Cifonelli est meilleur que Portes ou que Creed ?
C’est impossible. Tant de facteurs entrent en jeu. Des facteurs qui s’appellent : conformation personnelle, manies, opinions que l’on se fait de soi-même, philosophie de l’élégance.
Mais tous les noms ci-dessus sont ceux de grands artistes…Faites votre choix.

Si Creed et Portes ont disparu, Cifonelli perdure encore aujourd’hui. Sa réputation n’a pas d’ailleurs pas faibli, preuve d’un savoir-faire solide.
A noter que Camps de Luca n’est pas cité pour la simple raison que l’atelier a été fondé en 1969, soit deux ans après la publication de ce guide.

Cifonelli, Le plus grand de tous ?

Chaussures Church vendues chez Arny’s, la “Rolls Royce des chaussures” ?

En 1967, Céline est avant tout un bottier reconnu qui fait de la femme, de l’enfant mais aussi de l’homme (rue de Rennes)

Un morceau d’Angleterre, les bonnes adresses - Old England en tête

Le rois de la chemise ?
Sulka, grand chemisier anglais de Paris

 

Caruso x Edition⎜Manteaux tailleur, costumes et Streetwear

 
 

Dans un article de l’année passée, nous avions déjà parlé de Caruso, l’un des meilleurs fabricants de pièces tailleur au monde.

La marque italienne collabore cette saison avec Edition, une marque du groupe japonais Tomorrowland. Fondé par Hiroyuki Sasaki en 1978, le groupe fabrique et distribue ses propres marques de vêtements pour femmes et hommes au Japon. On peut citer Tomorrowland, Des Prés, Galerie Vie, Souleiado et Edition.

La collection de cette capsule a été pensée de manière à pouvoir être porté avec une certaine désinvolture pour un look plus streetwear. Cela passe par l’absence de poche poitrine ou encore en allongeant la longueur des vêtements proposés.

Une preuve, s’il en était besoin, que les vêtements tailleurs peuvent très se porter dans des styles a priori opposés.

Image edition-jp.com

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Exemple similaire ci-dessous avec Josh Peskowitz - qui a travaillé pour The Fader, Esquire, GQ ou encore le New York Times - qui porte un long manteau manches raglan Drake’s fabriqué en Italie dans un tweed motif Gun Club traditionnel. Le tout assorti d’un jogging gris et des New Balance.

 

Dior, les meilleurs costumes de l'industrie ?

 
 
 

[Mise à jour, 5 mai 2021] le reportage est à nouveau disponible sur le site Arte ou via Youtube.


Reportage de Loïc Prigent sur le vêtement masculin, dont une rapide immersion dans l'atelier tailleur de Berluti.

Et comme d'habitude ne tardez pas trop, le reportage est disponible en ligne jusqu'au 5 septembre 2018.

 

 

 

Costume en Popeline

 
 

Quel type de costume porter pour la saison printemps - été ? Pourquoi ne pas essayer un costume en popeline ? Si cette matière est de prime abord destinée aux chemises, le port du costume dans cette matière m’attire davantage.

Je n’ai jamais vraiment été convaincu par les chemises en popeline. Et pour cause, qui n’a jamais transpiré dans une chemise en popeline ? A mon goût la matière n’est pas assez respirante, pas assez “ouverte” pour être au contact de la peau. Et elle absorbe très vite la moindre transpiration sans toutefois sécher rapidement. Je préfère privilégier d’autres matières pour cette première couche visible.

Pour le costume en revanche, j’apprécie que la popeline soit légère et un peu “croustillante”. Et le rendu visuel est très particulier, légèrement brillant selon l’intensité lumineuse.

Illustrations ci-dessous en images.
Convaincu ?
Si non, destination Milan lors de la belle saison, où il n’est pas rare de croiser ce type de costumes très bien porté.

Images MrPorter.com
Costume Lardini coloris tan en 98% coton, 2% élasthanne
Costume bleu ciel Dries Van Noten en popeline 100% coton

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Prologue Hong Kong

 
 

Mars 2020 : premier confinement. L’occasion pour moi de faire un grand tri dans ma garde-robe. Un constat criant lorsque je l’examinais: mes costumes n’étaient plus vraiment à ma taille. Trop fin et slim à mon goût, héritage d’une époque où je m’habillais (trop) près du corps. C’est là où je me mets à la recherche d’une marque qui puisse me satisfaire. Comme souvent, je me tourne vers Instagram, une grande source d’inspiration. J’épluche divers comptes et tombe sur celui d’un tailleur Hongkongais : Prologue Hong-Kong. Les silhouettes sont simples, intrigantes et belles à la fois. Je décide de contacter la marque via le réseau social. Pour rappel, nous sommes en plein confinement, la situation est donc assez critique en Chine, mais Prologue est à l’écoute : leur idée est de lancer du Remote-Made-To-Measure, à savoir du demi-mesure à distance. Grâce à un guide de prise de mesures efficient, je commande mon premier costume deux-pièces dans un tissus bleu de la maison anglaise Holland & Sherry qui est une véritable réussite. Les mesures ont été prises par ma copine – merci à elle – et perfectionnées par l’équipe de Prologue. A l’arrivée, le costume tombe parfaitement, je suis complètement sous le charme de la coupe et de la qualité de confection, très propre.

Depuis, ma garde-robe s’est étoffée grâce à leur offre imbattable. Voici le review de leur veste emblématique et d’un pantalon un peu spécial.

Décryptage.

L’équipe Prologue Image prologuehk.com

L’équipe Prologue
Image prologuehk.com

Les trois fondateurs de la maison – Jerry Tong, Chris Tang et Maslow So – étaient frustrés lorsqu’ils partaient à la quête de costumes : bien qu’ils auraient adorés pouvoir s’habiller chez Liverano Liverano, Sartoria Panico ou encore Corcos à Florence, la qualité coûtait un certain prix qu’ils ne pouvaient s’accommoder.

Lorsque des amis leur demandait où trouver des costumes pas chers mais de qualité, ils n’avaient jamais de réponse à leur donner.

C’est là où Chris et Jerry commencent à travailler avec des tailleurs hongkongais pour reproduire les silhouettes de leurs maisons favorites. Mais les tailleurs ne souhaitaient pas s’adapter aux goûts des deux hommes : ils n’avaient pas de temps à leur accorder.

Ils trouvent un atelier en Chine disposé à apprendre à couper leurs patrons. Petit à petit, la silhouette se précise et se perfectionne. Leurs costumes sont confectionnés à partir de patrons préexistants, mais réajustés à la main, voici pourquoi Prologue parle d’une offre semi-bespoke.

Une veste et pantalon pour tous les jours

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Le bleu et le gris sont les meilleurs amis de la garde-robe masculine. Mais ils peuvent rapidement prendre le dessus, le résultat de cela étant que l’on ne souhaite pas s’aventurer à outre sa zone de confort.

Mais parfois, cela paye. Faire des erreurs fait partie intégrante du chemin pour construire sa garde-robe (les sites de reventes de vêtements sont là pour rattraper le coup !).

Prologue nous offre à voir une veste deux-boutons (faux trois-boutons) aux revers larges (10 cm), et aux épaules légèrement structurées. Dans un tissu composé en 50% laine et 50% soie de la maison Marling and Evans, cette veste à motif Prince de Galles à rayures discrètes vertes est un véritable coup de jackpot pour une garde-robe.

Prologue ayant déjà mes mesures de ma commande précédente, il était donc simple de les reprendre pour l’appliquer à cette veste. La veste tombe parfaitement !

Dans un monde de moins en moins formel, Prologue voulait proposer de nouvelles pièces hybrides s’intégrant dans notre quotidien chamboulée par la situation sanitaire actuelle. Ainsi,

La maison hongkongaise propose également de découvrir une véritable pépite : un pantalon habillé – sartorial – en denim. Je dois avouer avoir été quelque peu circonspect au début, mais Jerry a su me conseiller et guider efficacement. Grâce à cela, je le porte avec la veste détaillée précédemment, visible sur les photos. Finalement, j’aime beaucoup ce pantalon car il est à la fois habillé et décontracté. Habillé par sa couleur sombre – d’un bleu profond – et décontracté de par le tissus denim.

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Du « Made in China » de qualité

Ce review de Prologue est l’occasion pour nous de redire que, oui, il est possible d’avoir un vêtement fabriqué en Chine dans les règles de l’art. La maison hongkongaise est pleinement dans l’artisanat. La confection est de très bonne facture et le prix imbattable.

Quid des frais de douanes ? Prologue expédie les commandes via Hong-Kong Post ce qui pallie les taxes douanières considérablement : d’expérience, compter environ 30 euros de frais à la réception à régler à Chronopost.

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Une marque qui a su s’adapter

Prologue a lancé son site internet il y a peu, Prologuehk, et a surtout étoffé sa gamme, en proposant des pièces en prêt-à-porter ou made to order. Leur programme de Remote-made-to-measure devrait se lancer d’ici quelques semaines.

Pour retrouver la veste de ce review en ready-to-wear, il suffit de suivre ce lien : Prologues Signature Brown Cream Pow Check Wool Silk Jacket

Prologue est composée d’une équipe exemplaire, Jerry étant d’une gentillesse et bienveillance incroyable, nous ne pouvons que recommander de sauter le pas. Vous pouvez également découvrir leur offre via Instagram, leur page est une véritable source d’inspiration !

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Caruso - Dans l’atelier de Soragna

 
 

Sur le Tour de France, on parle souvent du Top10 des meilleurs coureurs. Si on devait faire un parallèle dans le tailoring, Caruso en ferait assurément parti. L’un des meilleurs atelier de production de costumes - à échelle industrielle - au monde. Plus de 600 ouvriers-tailleurs y travaillent.
L’entreprise est née en 1958 dans une petite ville appelée Soragna à Parme, en Italie. Elle a été fondée par le tailleur napolitain Raffaele Caruso puis rachetée en 2009 par l'ancien PDG de Brioni, Umberto Angeloni. Aujourd’hui c’est son fils, Marco Angeloni, qui dirige la société - détenue par le fonds d'investissement chinois Fosun depuis 2017.

Comme le disait Umberto Angeloni à l’occasion du Pitti Uomo 2014, Caruso dispose de l’un des meilleurs rapport qualité-prix dans les costumes haut-de-gamme.
On conseille à ce propos la relecture de cet article de Fashion Network intitulé Caruso décortique le prix réel d’un costume.

Je défie n’importe quelle marque de faire un costume sartorial-industriel mieux que le nôtre avec un tissu d’aussi grande qualité
— Umberto Angeloni - Pitti Uomo 2014 | Via Fashion Network.com, "Caruso décortique le prix réel d’un costume"

Pour mieux comprendre ce qui fait un costume Caruso, Taisetsu, le magazine en ligne de United Arrows a publié en début d’année une interview de Roberto Cibin, le responsable des modélistes chez Caruso. Plus de 15 ans d’expérience dans le métier. Il connaît parfaitement la fabrication et le bien-aller d’un costume.

Photo:Shunya Arai

Photo:Shunya Arai

Photo:Shunya Arai

Photo:Shunya Arai

 

Suitsupply - Collection traveller

 

[Non Sponsorisé]

Visiblement la collection de costume Traveller de SuitSupply s'est bien étoffée depuis notre dernier article test. Grâce à nous ? On ne sait pas, mais en tout cas on apprécie. Je possède d'ailleurs toujours le costume bleu en laine fresco, et je maintiens qu'il résiste très bien dans le temps. Cela fait maintenant plus d'un an que je le porte. Je recommande donc toujours chaudement si vous souhaitez un premier vrai costume et peu cher. (379€ pantalon compris)

 

Suit Supply - TEST Costume HAVANA

 

Si vous lisez régulièrement les blogs de mode vous connaissez sans doute déjà SuitSupply. Dans le cas contraire, la séance de rattrapage c’est par ici chez nos amis de BonneGueule.
Attiré moi aussi par leur collection alléchante et leurs prix ultras compétitifs, j’ai décidé de visiter pour vous la boutique Suitsupply à Bruxelles. C’était à mon avis le meilleur moyen de se faire un avis personnel sur la marque. Car oui il n’y pas encore de boutique à Paris, mais qui sait dans quelques années … ;)

Question logistique, pour ceux qui habitent Paris il n’y a rien de plus simple. Vous pouvez opter pour le train, la version low cost IZY Thalys offre des billets à partir de 10€ - difficile de faire moins cher-, le bus ou encore le covoiturage. Vous en aurez pour 2h30 de trajet dans le meilleur des cas.

Bruxelles est incontestablement une très belle ville. Donc vous profiterez de votre passage pour aller visiter la Grand-Place (incontournable) ou encore d’autres boutiques comme la Maison Degand qui dispose d’une très belle sélection.

La boutique SuitSupply Bruxelles
La boutique SuitSupply est située à proximité du palais de Bruxelles. Cette rue abrite également d’autres boutiques de vêtement comme Ermenegildo Zegna. Elle reste toutefois légèrement à l’écart des rues les plus touristiques de la ville. Vous n’aurez pas besoin d’affronter une foule immense pour y parvenir.
Et bonne nouvelle, la boutique est ouverte le dimanche aussi ! Pour ceux qui n’ont pas le temps la semaine, il vous reste cette possibilité. (Correction de la rédaction : des lecteurs nous ont informés que la boutique n'est plus ouverte le dimanche...)

Vue panoramique de la boutique

Vue panoramique de la boutique

La marque néerlandaise a un ADN Italien très prononcé. Et de fait vous ne trouverez très peu de noir. Pour notre plus grand plaisir d’ailleurs. Au niveau décoration d’intérieur, les publicités très osées qui ont fait beaucoup parler d’elles se retrouvent accrochées à tous les murs. Pour le reste (couleurs des murs et du sol, mobiliers, matières utilisées…) j’y suis un peu moins sensible, trop proche à mon sens de ce qu’on peut retrouver chez d’autres marques de prêt-à-porter qui ont une offre moins qualitative. Je préfère le travail d’un Laurent Deroo pour A.P.C par exemple. Bon comme toujours je suis pointilleux parce qu’au global elle est très bien cette boutique. 

Le noir est réservé aux dinner suit (c'est-à-dire les soirées très formelles type festival de Cannes)

Le noir est réservé aux dinner suit (c'est-à-dire les soirées très formelles type festival de Cannes)

Elle est bâtie sur 3 niveaux. Au niveau -1 vous trouverez une sélection de pièces casuales, les accessoires/chaussures et les différentes possibilités en termes de chemise sur-mesure.  A ma grande déception je n’ai pas retrouvé toute la sélection vue en ligne qui est en boutique. Notamment sur la partie Outerwear. Où étaient les manteaux ? Ce n’est pas faute d’avoir cherché. La prochaine fois je demanderai c’est promis.

Le niveau -1 sous un autre angle de vue – On distingue à gauche le mur de cravate

Le niveau -1 sous un autre angle de vue – On distingue à gauche le mur de cravate

Bon j’ai tout de même été agréablement conforté sur la qualité de leurs produits. Les chemises en cachemire m’ont assez impressionné. Très douces comme vous pouvez vous en doutez mais elles conservent un côté formel : elles peuvent donc être portées dans un contexte Business. Le tissu provient de chez Thomas Mason, célèbre maison anglaise de fabrique de tissus détenue par Albini

C’est du joli !

C’est du joli !

Vous pourrez également essayer leurs pantalon en flanelle (modèle Soho par exemple) ou encore leurs jeans. Un bon moyen de vous faire une idée sur votre taille.

Ca sent les bonnes finitions !

Ca sent les bonnes finitions !

 

Ils disposent également d’un mur avec une très bonne sélection de cravates à des prix imbattables. Mon seul regret étant qu’il n’y en a peu en 7.5 cm, (elles sont en 8cm) qui à mon sens la taille idéale pour les personnes avec une silhouette plutôt élancée. Mais c’est vraiment parce que je suis pointilleux.

Au rez-de-chaussée et au second niveau vous trouverez des costumes. Plusieurs systèmes de tailles sont proposés : normal, long et short. Tout dépend de votre morphologie. Pour chacune des catégories vous retrouverez la catégorisation habituelle du prêt à porter : du 42 au 58. Mais pas de panique, les vendeurs sont là pour vous guider si vous êtes un peu perdu. Et je vous rassure tout de suite, certains vendeurs parlent parfaitement français ! Aucun problème à ce niveau là. Et si vous achetez sur internet, les mesures sont bien renseignées pour vous guider.

Point positif également, de grandes cabines d’essayage sont à votre disposition, loin des cabines assez étriquées que l’on peut trouver parfois à Paris. Dernier point, la boutiques propose des services sur-mesures. Mais ce sera l'objet d'un prochain article.

 

Leur ligne de costumes
Avant de me décider à aller à Bruxelles, j’avais bavé des heures à regarder la ligne Jort, à analyser les photos et les descriptions. Un peu comme ceux qui avant l’achat d’un gadget électronique se mettent à comparer pendant des heures les produits existants sur le marché. J’avais donc trouvé mon costume idéal : des épaules avec très peu de padding, des tissus à tomber par terre, une construction entoilé et…un prix ultra compétitif.

Une vidéo YouTube présente d’ailleurs les caractéristiques et la fabrication de la ligne JORT. Et le présentateur n’est autre que…Jort Kelder himself. Soit celui qui a imaginé cette ligne. Elle est largement inspirée de ce qui se fait en Italie mais est produite en chine pour des raisons de coûts. Pour la petite histoire, Jort est un journaliste de formation et présentateur télé néerlandais qui est passionné par les beaux vêtements.

Ici Jort dans l’atelier en chine qui produit la ligne JORT

Ici Jort dans l’atelier en chine qui produit la ligne JORT

Jort apparait également dans une vidéo critique sur le Pitti Oumo. Assez drôle, elle commente les personnages qui arpentent le salon. Et pour y avoir été physiquement, je confirme le ressenti de Jort. J’ajouterai même que dans certains halls j’avais parfois plus l’impression d’être à une soirée type Night Clubbing que dans un salon professionnel de mode masculine.

Ici Jort nous explique que ça m’étonnerais que cet homme téléphone. Et on veut bien le croire

Ici Jort nous explique que ça m’étonnerais que cet homme téléphone. Et on veut bien le croire

Notre ami Lino visiblement bien accompagné…

Notre ami Lino visiblement bien accompagné…

Mais rien ne vaut le réel. Comme sur Tinder, vous aurez beau regarder les photos dans tous les sens, rencontrer la personne en vrai reste (encore) le meilleur moyen pour être fixé. En quelques minutes j’ai donc pu remarquer que ce n’était pas la ligne JORT qui me faisait de l’œil, non non, mais la ligne HAVANA ! Pourquoi ? Parce que je voulais absolument un costume très léger qui se porterait quasiment comme mon jogging et mon sweat Uniqlo. A la fois léger et qui n’entrave pas mes mouvement. Et qui ai de la gueule bien entendu. Et c’est bien le modèle Havana qui répondait à mes critères. Les épaules sont déstructurées (aucun padding contrairement au modèle JORT) et certains modèles non doublés. Mon seul regret concerne les poches plaquées. Il n’y a que ce modèle de proche sur tous les costumes de la gamme.

Test Costume – Havana Traveller
Mon choix s’est porté vers le modèle Traveller car la veste n’est pas doublée. De plus, son tissu infroissable qui provient de chez Cerutti est topissime. Il est suffisamment lourd pour avoir un bon tombé et assez fluide pour être ultra confortable. J’ai opté pour une taille normale, taille 46. Pour information je fais 1m85 pour 75kg.
La veste nécessitait une retouche pour le cintrage. De même pour le pantalon. Comptez 3 jours au minimum si vous avez des retouches « compliquées » (ajuster le ceintrage, affiner un pantalon)
Pour les ourlets en revanche, il est possible - à priori -  de le faire dans la journée. N’hésitez pas à appeler avant de vous rendre à la boutique pour être sûr de leurs disponibilités et de ce qui pourra être réalisé. 
N’ayant pas prévu de rester sur Bruxelles plusieurs jours, j’en ai profité pour tester la vente par internet. J’ai reçu mon colis dans les temps. Par contre pour ceux qui ne sont pas chez eux pour la réception du colis c’est un peu plus compliqué. Non pas à cause de SuitSupply mais d’UPS. Comme vous le savez service de la Poste offre la possibilité de venir récupérer son colis dans un bureau de poste en cas d’absence. Chez UPS ce n’est pas le cas systématiquement, ce qui peut s’avérer assez énervant pour ceux qui n’ont pas beaucoup de disponibilités…

Vous recevrez votre colis dans un bel emballage en carton blanc. Le costume y est soigneusement emballé dans une housse prévue à cet effet. Vous recevrez également un échantillon de tissu du costume.

suitsupply pitti uomo costumes suitsupply boutique bruxelles

 

Ce n'est pas pour recoudre, mais pour tester le tissu au lavage. Bon, mis à part le pantalon (et encore), je le déconseille priori. Mieux vaut le laisser chez un professionnel.

 

carton costumes suitsupply boutique bruxelles
Une housse qui permet de le transporter avec soi : très pratique ! En plus elle est déperlante.

Une housse qui permet de le transporter avec soi : très pratique ! En plus elle est déperlante.

Des poches ont même été prévu pour emporter avec vous quelques accesoires

Des poches ont même été prévu pour emporter avec vous quelques accesoires

Dès l’ouverture, on apprécie les détails que l’on ne retrouve pas dans le prêt-à-porter standard. Enfin pour le moment. Je veux parler des coutures au niveau des fentes d’aisance et des manches.

Fentes d’aisances cousues à la réception du colis

Fentes d’aisances cousues à la réception du colis

Manches cousues – on apprécie également que les boutons soient fonctionnels ! On peut les ouvrir. L’ADN de ce costume se voulant très italien, ils se chevauchent légèrement.

Manches cousues – on apprécie également que les boutons soient fonctionnels ! On peut les ouvrir. L’ADN de ce costume se voulant très italien, ils se chevauchent légèrement.

Sur ces deux photos on distingue également le grain du tissu. Comme dit précédemment,  Il s’agit d’un Hopsack ou aussi appelé laine froide. Ces tissus ont la particularité d’être infroissable et très respirant.  Parfait pour l’été donc. Mais pour ceux qui se demandent s’il possible de le porter en autonome hiver, je répondrais oui. L’absence de padding aux épaules vous permettra d’enfiler facilement votre manteau préféré par-dessus. D’ailleurs Nicolas Gabard de la marque Husband explique bien ici que ses costumes en laine Fresco (encore un autre nom de la laine froide) se vendent toute l’année et pas uniquement en été.

Je l’ai porté pendant plus de 6 mois de manière intensive. Intensive ? Oui tous les jours de la semaine. Enfin les jours ouvrés. Donc 5 jours / semaine. Alors oui je suis un gros crade, dégueulasse et tout ce que vous voulez. Toujours est-il que je peux vous affirmer que le pantalon résiste vraiment bien. Et vous le savez, il s’agit de la pièce la plus fragile car soumise à beaucoup de frottements. Ce n’est pas pour rien que chez les tailleurs en grande mesure, on vous propose souvent d’emblée de réaliser un deuxième pantalon. La veste est moins soumise à ces contraintes. (Heureusement, sinon ça reviendrait cher !). Mon pantalon est quasiment comme neuf ! On peine à distinguer les marques de frottement.

Quant à ceux qui se demandent si l’absence de rembourrage aux épaules ou la matière très fluide ne se remarque pas trop, ne rend pas le costume trop casual et pas assez formel, ma réponse est claire : il n’y a aucun problème à ce niveau là. Le costume peut sans aucun doute être utilisé dans un environnement professionnel très strict. Il a été pensé dans cette optique. Les autres personnes n’y verront que du feu comme on dit.

Il m’arrive de porter un sac à dos avec ce costume. Oui vous savez, les sacs à dos pas très beau type Dell que votre entreprise de consulting vous offre gracieusement parce qu’elle ne sait plus où les entasser. 

Un sac dans ce style là

Un sac dans ce style là

Benoît de BonneGueule m’a demandé si le costume - les épaules en particulier -  ne se déformait pas à cause de ce sac. Je ne pouvais répondre car je ne l’avais pas suffisamment porté. C’est chose faite. Je peux affirmer que le sac à dos ne déforme pas le costume (dans ce cas-ci) mais que par contre les frottements ont abîmé prématurément les coutures. Fort de ce constat, je suis moi aussi passé à un sac du type Porte-document.

Le costume est également bien fourni en poches. Ils ont prévu des poches pour les téléphones portables.  Par contre, manque de bol elles sont un peu justes si vous avez un iPhone. (et n’importe quel Smartphone d’ailleurs)

Et sinon une fois porté il ressemble à quoi ? Réponse en images.

Vous aurez remarqué que je porte des clarks desert boots original. Oui oui.

Vous aurez remarqué que je porte des clarks desert boots original. Oui oui.

A noter que je n’ai fait retoucher que le pantalon. 48€ pour raccourcir la longueur et affiner les jambes. J’étais chez un retoucheur particulier (pas Suitsupply donc).

Quand je vous disais qu’il s’agissait d’une matière très respirante, vous me croyez maintenant ?

Quand je vous disais qu’il s’agissait d’une matière très respirante, vous me croyez maintenant ?

Oui on est d’accord, le dos mériterait une petite retouche pour le cintrage.

Oui on est d’accord, le dos mériterait une petite retouche pour le cintrage.

Une Pocket square peut être ajoutée si vous le souhaitez

Une Pocket square peut être ajoutée si vous le souhaitez

J’en profite pour faire un petit commentaire sur les Pocket Square. Vous savez, ce carré de soie que l’on peut ajouter au niveau de la poche poitrine. C’est peu la cerise sur le gâteau.  Mais encore faut-il avoir le gâteau. Un peu comme s’il ajoutait un aileron de Ferrari sur une Twingo. Pas grand intérêt. Ceci dit, sur ce costume vous pouvez en porter, cela passe très bien.

Pour terminer, sachez qu’ils ont sorti un modèle similaire en gris anthracite.

costume suitsupply  traveller la défense travail paris

De quoi avoir la panoplie idéale. Avec quelques chemises (moins d’une dizaine) et quelques cravates différentes vous aurez pas mal de combinaison possible. A mon sens il s’agit d’une très belle offre proposée par SuitSupply.

2 costumes 5 chemises 3 cravates : soit 30 combinaisons possibles ! Ce qui vous permettra de vous habiller pendant plus d’un mois de manière différente.
En terme de budget :
2*400€ pour les deux costumes
+  5*60€ pour les chemises (79€ si vous prenez les chemises de la gamme Traveller)
 + 3*40€ pour les cravates
=  environ 1100€ ce qui n’est certes pas négligeable mais qui est raisonnable pour des tenues que vous allez porter toute l’année – et pas qu’une !

Enfin sachez que SuitSupply a rajouté une nouveauté dernièrement. Dès lors que vous avez repéré la coupe qu’il vous faut (Havana dans mon cas), il vous est possible de choisir le tissu –parmi une belle sélection - si ceux de collection actuelle ne vous conviendrais pas. Cela se passe ici.Cette fonctionnalité est également disponible pour les chemises.

 

Conclusion : le meilleur costume de ce style – non doublé et sans padding - que j’ai pu voir et porter à ce prix là (à savoir moins de 400€). Et promis je ne travaille pas chez eux, et je ne suis même pas sponsorisé pour ce test.


Bonus

Si vous cherchez une cravate pour aller avec votre costume, n'hésitez pas à jeter un coup d’œil à notre offre en propre. On propose des cravates de qualité, made in France et pas trop cher !

 

 

 

 

Trunk Tailors - Italie, Asie et Australie + Interview exclusive

 
 

L'univers du menswear en Australie est en pleine effervescence depuis quelques années. De très belles marques se créent. Comme P.Johnson*, Christian Kimber et...Trunk Tailors dont on va vous parler aujourd'hui.
Vous vous demandez peut être pourquoi nous prêtons autant d'attention à ce qui se passe à 15 000 km de chez nous ? La raison est simple, le continent australien n'a pas le même historique que le Royaume-Uni ou l'Italie en matière de vêtements. Un état d'esprit différent peut donc y naître plus facilement.

*pour ceux qui voudraient en savoir plus on avait déjà écrit un article ici ou encore

 

HISTOIRE

La marque est née en septembre 2014, fondée par Jack Liang et Homie Yang. Pourquoi choisir nom de Trunk Tailors ? Tout simplement parce qu'ils voyagent à proximité de Melbourne pour leurs rendez-vous de prise de mesure, d'essayages...Ce qu'on appelle communément un trunk show. Sous-entendu, un showroom itinérant.

Jack Liang et Homie Yang / Photo de Theversatilegent.com

Jack Liang et Homie Yang / Photo de Theversatilegent.com

Une aventure qui a commencé avec très peu de moyens. Juste de l'envie et une passion pour le vêtement masculin. Il est inspiré dans un premier temps par le style workwear avec des marques comme Visim ou Red Wing. Mais c'est en ayant besoin d'un costume pour un travail l'été qu'il en vient à s'intéresser de plus près au tailoring. S'en suivra quelques voyages en Italie, la Mecque en matière de menswear. A Naples, Florence ou encore Milan. Jack y achètera quelques vestes, surpris par la qualité du travail effectué par les différents ateliers visités. De retour en Australie, ses fluctuations de poids le dissuaderont de commander à distance. Après un an et demi de recherche, il finiront par trouver un tailleur à Hong Kong qui travaille avec une vingtaine d'employé.

 

We started with almost no capital, two return flight tickets and some vintage fabrics that we had saved. We are not models by profession, have very little knowledge in art and are not trained in sales.
— Jack Liang / Theversatilegent.com - Octobre 2017

INTERVIEW EXCLUSIVE

L’équipe de Trunk Tailors a gentiment accepté de répondre à nos questions.

What is your background before starting this adventure?

My partner Homie Yang used to work in Harrolds, a high-end menswear retail shop in Melbourne prior to Trunk Tailors. I am admitted as a lawyer but quit my job at PricewaterhouseCoopers after working in corporate for 5 and half years to pursue this full time. Over the years, we have traveled and commissioned bespoke garments all around Italy, Japan and other regions. For us, it is the raw nature of tailoring, the lack of marketing that you would find in high end retail that attracted us. What most don't realise when they come in for an appointment is that it is truly one of the last remaining experiences where one can choose any fabric from around the world, have us source a deadstock fabric from Paris, request a particular lapel shape or have anything made from scratch. Yes, most tailors focus on colour of lining, buttonhole and monograms to get a client and their partner excited. However, for us, we are constructing a real hand made product intelligently. The idea of a blank canvas excites us. 

Photo de Jamie Ferguson alias Jkf_man

Photo de Jamie Ferguson alias Jkf_man

Your suits are fully canvassed while the Australian climate might suggest that you would opt for something lighter. What do you think?

As all our suits are made by hand from scratch, we are versatile with every commission and tend to use the thinnest layer of canvas for our spring summer commissions. For a normal business suit, we recommend full canvas or light canvas (still full but thinner). For a tweed or casual suit, we tend to go without any canvas. The reason is that most tweed are bouncy and heavy with their own characteristics, you simply don't need to add anything more to shape the garment. For something like linen, wool silk linen mix etc, we find that the garment should mold with the wearer and gets better with every crease. 


Your brand is very influenced by the Italian style. It's been a few years since this style is very popular on the Internet. Are you not you afraid that this trend will run out of steam?

I'd say our style is simply born out of necessity. It may be somewhat Italian, but i'd like to think in Australia it is more universal and we simply adapt to our every day life. For instance, I think the days of layers of canvas and sculpturing a man's body is over. Whether it is Italian or not, I think it is simply because it is 2018, we are much more aware of our own skin, and half the guys in Australia bench press way more than they need to in the gym. Therefore, there is no need to accentuate their physique like older days as the English would. Soft shoulders, lighter construction are here to stay, but that doesn't mean wearing a suit should be sloppy. 

There is a trend to dress as if you just put it on without thought, you shouldn't. I think one should still stay well groomed, learn to press your suit, iron your shirt, shine your shoes and dress proud. 

Photo de Jamie Ferguson alias Jkf_man

Photo de Jamie Ferguson alias Jkf_man


Have you planned to do trunkshows abroad?

We currently travel 3-4 times a year to other major cities in Australia and China. There is no 'ambition' to do beyond that in the short term. We are a very small team and our workshop simply cannot facilitate a much larger increase in volume. It is one of our great luxuries to be able to work with a small workshop and be able to hone in on every single garment design and to facilitate the design process with each individual client, something a factory cannot do. If we were to increase our volumes, our fundamental customer experience will deteriorate and we simply won't be as focused on our customers. 

 

OFFRE


La prise de commande est légèrement différente d'une offre MTM (Made to Measure) classique. Toutes le mesures sont prises par Jacket et Homie puis envoyées à leur tailleur. Celui-ci réalise le patron en partant de zéro. Ils insistent là-dessus. Car dans une offre de MTMT standard, il n'est pas possible de faire beaucoup d'ajustements sans déséquilibrer le patron. En reprenant tout à zéro, la marge de manœuvre est beaucoup plus grande. En pratique il est donc possible de retoucher le placement de ce qu'on appelle en anglais la "gorge" par exemple. Ce ne sont donc pas moins de trois essayages qui sont nécessaires.

trunk tailors

Cylistes amateurs tous le deux, ils comprennent bien l'importance d'une bonne prise de mesure. Dans leurs cas c'est d'avoir un pantalon qui puisse gommer visuellement leurs cuisses un peu trop volumineuses.

It’s all handmade ; You may not realise it now, but after wearing it for a while you’ll start to feel the difference
— Jack Liang / Thehounds.com.au Août 2016
Photo Trunk Tailors - Ici à Paris chez Lafayette Saltiel Drapiers

Photo Trunk Tailors - Ici à Paris chez Lafayette Saltiel Drapiers

 

DISTRIBUTION

Ils ont un showroom situé à Melbourne. Petit comme peuvent l'être certaines boutiques italiennes. Jack se rappelle par exemple que la boutique du fabricant de cravate Marinella à Naples est toute petite. Il ne s'y attendait pas.

La marque distribue également des cravates de chez Drake's, des lunettes de Nackymade, des parapluies Francesco Maglia et bientôt leurs propres polos de chez Luca Avitabile.

 

LOOKBOOK

trunk tailors
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Photo Trunk Tailors

Photo Trunk Tailors

Photo Trunk Tailors - Tenue casuale

Photo Trunk Tailors - Tenue casuale

 

Antonio Liverano - Une journée avec lui

 
 
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Ceux qui ont vu le film Colori di Antonio en ont déjà eu un aperçu. La vie d’un artisan, tailleur dans ce cas précis, nécessite un travail régulier et de longue haleine. Car on oubli souvent les heures et les heures nécessaires pour arriver à produire ces créations. On nous demande souvent combien de temps il est nécessaire pour concevoir tel ou tel costume bespoke. En général moins de 70h. Mais on oublie souvent les milliers d’heures d’expériences nécessaires en amont. Un peu comme la création de parfum. Cela peut prendre quelques heures, mais c’est sans compter les milliers d'heures à sentir des odeurs différentes pendant les 10 années précédentes.

Photo from I colori di Antonio

Photo from I colori di Antonio

 

Pour vous faire une idée de la vie d'un artisant, on a demandé à Mark Cho s'il était possible de traduire son interview menée avec Antonio Liverano. Il a bien entendu gentiment accepté.
Parce que oui, Antonio fait indéniablement parti des gens qui travaillent beaucoup et qui se lèvent tôt. Ça nous rappelle une conférence récente de Maurizio Marinella au Bon Marché (dont on publiera bientôt les passagesmarquants) qui expliquait qu’il ouvre son magasin Napolitain tous les matins à 6h30 pour pouvoir accueillir et échanger avec les clients les plus matinaux.

 

  • 5 heures du matin. Antonio se réveille, s'habille et profite d'un simple petit-déjeuner de pâtes et d'un café macchiato.
  • 6h45. Antonio part de sa maison à la campagne vers son magasin Florentin, parfois en voiture et parfois en train. Une fois qu'il est sur la route, il commence à penser au travail. Il commence par réfléchir à son entreprise dans son semble, puis en rappelant les clients individuels et leurs commandes.
  • 7h45. Antonio arrive au magasin. Il est habituellement le premier à arriver. Après avoir vérifié le magasin, il prépare les fers à repasser en les démarrant afin qu'ils soient prêts à être utiliser lorsque les autres tailleurs arriveront. C’était le premier travail d'Antonio à l'âge de 8 ans lorsqu'il a commencé l’art tailleur. À l'époque, les fers devaient avoir des morceaux de charbon chaud placés à l’intérieur. Une opération faite à la main.
  • 8h30. Antonio vérifie le travail de la veille des tailleurs. Il est toujours intimement impliqué dans tous les vêtements, en faisant constamment des contrôles de la qualité sur tout ce qui se passe dans le magasin.
  • 9h30 - 13h. Antonio passe la majeure partie de son matin à couper pour les commandes de leurs clients.
  • 13h - 14h. Déjeuner. Antonio a maintenant 78 ans. Donc parfois lorsqu’il se sent fatigué, il rentre plus tôt chez lui.
  • 14h- 19h. Antonio continue de couper, mais fait aussi de la formation avec les tailleurs les plus jeunes de l'atelier. L'atelier a maintenant 8 tailleurs, dont 5 ont moins de 40 ans et sont encore en formation. Antonio est passionné par l'art sartorial et la formation de ses apprentis. Il cherche des jeunes qui partagent cette passion et il essaie de les aider à grandir. Dans tout ce qu'il fait, il essaie de transmettre cette passion et attend la même chose de ses juniors.
  • 19h. Antonio rentre chez lui pour dîner avec la famille de sa fille qui habite à côté de lui. Son travail commence tôt, mais à 19 heures, il ne s'attarde pas sur son travail plus longtemps et préfère passer du temps avec sa famille et récupérer. Il est au lit avant 22h, prêt pour une prochaine journée bien remplie.


Mots de Mark Cho et traduits par nous même. L’article original en anglais est disponible ici. (http://www.markcho.com/for-rake-japan/2016/10/4/antonio-liverano-liverano-liverano)
 

 

P.Johnson - Showroom Londonien

 
les indispensables paris patrick johnson tailor london londres

P.Johnson

Visite de leur showroom londonien, 51-52 Rathbone Place

 
 

PREMIERE IMPRESSION

Le rendez-vous était fixé à 15h. On arrive un peu en avance. John Glass, le responsable de ce showroom, nous accueille et nous propose à boire. Ce qui nous attire au premier abord, c'est le design des lieux. La plus belle boutique londonienne à ce jour. Enfin à notre - humble - avis.
Peintures Antoni Tapies, armoire Piero Portaluppi, tapisserie ancienne, cabinet Cees Braakman, chaises Le Corbusier...Le tout s'accorde à merveille. Le sol en toile de jute fait aussi son petit effet. Très agréable. Bref, on est conquis. Les beaux volumes n'y sont sûrement pas étranger non plus. John nous précise d'ailleurs que le sous-sol est encore plus grand (en surface), permettant à quelques apprentis de travailler (parmi les 4 membres de cette équipe londienne) mais aussi d'avoir un bon stock.

Chaises Le Corbusier LC7

Chaises Le Corbusier LC7

Comme précisé dans l'un de nos précédents articles,  c’est la femme de Patrick Johnson - designeuse reconnue sur le continent Australien - qui a réalisé l’intérieur de cette boutique. Aucune ne se ressemble vraiment, elles ont toute un style particulier, même si des points communs se dessinent. Les boutiques de leur autre marque (SuitShop) affichent un design beaucoup plus froid et artificiel, que personnellement on apprécie moins.

 

PRÊT A PORTER

On commence par là. Les pulls en laine mérinos en premier lieu. Patrick ayant passé son enfance dans une ferme d'élevage de moutons (l’Australie est le premier producteur mondial), il était donc assez naturel qu'il s'intéresse à cette matière. Une laine superfine est utilisée, du Super160. John m’a confirmé, son polo en témoin, que celle-ci était certes très fine, mais restait relativement résistante et ne boulochait quasiment pas. Plus les fibres sont longues et moins elle se cassent. Plus de 2 années qu’il porte le sien avec satisfaction. Et souvent sous des costumes. Une association qu’ils aiment beaucoup et qui match parfaitement avec leurs costumes dépareillés. 
Ce travail sur la laine les a aussi amenés à être récompensés par le Woolmark Prize, un prix qui récompense les nouveaux créateurs, notamment pour leur utilisation de la laine.

Ces pulls et polos sont fabriqués en chine, comme quelques autres pièces de leur collection de Prêt-à-porter (tous les détails sont précisés ici). Celle-ci est majoritairement composée de pièces casuales. Mais si vous avez besoin d'une chemise formelle, ils en ont en stock. Tout n'est pas exposé.
Et si vous voulez savoir à quoi elles ressemblent, aller faire un tour sur MrPorter et Barneys.  En sachant que les mêmes pièces en boutique sont globalement moins chères.

On a par ailleurs noté quelques détails sympas  : boutons en nacre pour les chemises ou encore présence d'un élastique permet de resserrer la taille. La partie en accordéon n’est visible qu'à l'arrière. La face avant du pantalon reste très net. Illustration en image ici.

 

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SUR MESURE - A LA FRONTIERE ENTRE TAILORING ET DESIGN

P.Johnson est avant tout une marque qui propose une certaine esthétique. Épuré, légère et confortable, le tout fabriqué dans des couleurs assez neutres. Un peu dans la même veine qu'un Stoffa. Sans doute une des raisons ayant poussé la marque à changer de logo, passant de P.Johnson Tailors à P.Johnson, coupant ainsi court aux polémiques sur la qualification nécessaire (et supposée) pour conseiller le client et prendre les mesures. Vendeurs vs tailleurs si l'on caricature.

90% de leur offre reste centrée sur les pièces sur-mesures (on peut inclure leur prêt-à-porter retouché dans ce cas).
Depuis le rachat d'une usine Italienne à proximité de Carrare, leurs lignes Classiques, Roma, Napoli (par Orazio Lucinao) ont disparus. Tout est fabriqué au sein de leur usine à présent. Un contrôle totale de l'ensemble de la chaîne de production qui devraient leur permettre de pousser encore plus loin l'expérience client. On a pu lire dans une interview que Patrick Johnson souhaitait raccourcir les délais de production à 3 semaines, ce qui est très ambitieux !

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On a pu essayer leurs costumes. Des modèles sont présentés afin de vous faire une meilleure idée du résultat final.  On a été très emballé par le costume le plus léger de leur gamme. Car oui, vous pouvez choisir entre plusieurs type d'entoilages en sachant que le plus lourd reste très léger. L'équivalent de ce que font les tailleurs napolitain. Autant vous dire que c'est les costumes les plus légers qu'on a vu jusqu'à présent.
Vous nous direz quel intérêt de payer un costume à un certain prix s’il est entièrement déstructuré…car c’est bien ce travail d’entoilage qui demande savoir-faire, patience et qui coûte cher. La question mérite d’être posée et on n’a pas forcément la réponse.

Pour ce qui est de la coupe, on ne saurait trop s'avancer n'ayant pas pu essayer de costume à notre vraie taille ce jour là. De ce qu'on a vu, elle est résolument moderne. Porche du corps et relativement courte. Mais sans jamais en faire trop. Alors oui il s'agit de sur-mesure, donc vous pouvez avoir la coupe que vous souhaitez. En théorie. Car en pratique, les retouches peuvent s'avérer compliquées si elles s'éloignent trop du patron initial. 

Hormis quelques tissus exclusifs à P.Johnson, les possibilités sont classiques, de Solbiati à VBC en passant par Loro Piana. Y compris les célèbres tissus brevetés Loro Piana Storm System qui sont respirants et imperméables. Histoire d'avoir un costume vraiment fonctionnel. Le coût ? 1500£. Des pardessus sur-mesure seront également disponibles cet autonome.

Pour le reste, pas de nouveauté avec ce qui existe sur le marché : choix des boutons possible, plusieurs types de revers (voir ici) ect...

Au niveau des pantalons, on a beaucoup aimé un modèle en coton japonais de 320g. Une pure merveille, très épais il tombe bien droit. Il est également assez duveteux, presque comme de la moleskine.  Disponible en vert forêt, beige, belu marine...
Son prix ? 265£ retouches comprises. Soit le prix de départ de ce qu'ils proposent pour les pantalons. Si vous prenez un autre tissu, ça devrait vous revenir beaucoup plus cher. 

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En somme, si vous êtes à Londres, on vous conseille d'y faire un tour. Ne serait-ce que pour le design du showroom.

 
 

Patrick Johnson Tailor - Le sommet de la légèreté

 

Comme vous le savez, ça fait plus de 10 années maintenant que l'on s'intéresse aux vêtements masculins. Et forcément, plus le temps passe, plus il est difficile de s'émerveiller. Pourtant il existe quelques marques qui nous enthousiasme encore. Patrick Johnson Tailors en fait partie. 
On a commencé à parler de cette marque dans cet article sur Londres. 10 années qu'on les suit. Et pour cause, ils réunissent tout ce qu'on aime : des vêtements légers, confortables, bien coupés, dans des matières peu courantes et vendus dans un cadre agréable.

P.JOHNSON TAILORS

Revue détaillée

 

Historique

Patrick Johnson, le fondateur éponyme Australien a d'abord fait des études d'œnologie à l'université d'Adélaïde dont il est sorti diplômé. S'en  survivra une carrière autour du monde. Pour la petite anecdote, c'est sur les bancs de cette école qu'il rencontrera son bras droit actuel, Tom Riley. 
Pourquoi l’œnologie ? Parce qu'en Australie méridionale, quand vous vous ne savez pas quoi faire, vous finissez souvent médecin, avocat ou vigneron.
Mais c'était avant de devenir allergique aux dioxyde de souffre, fréquemment utilisé dans la fabrication du vin (les fameux sulfites utilisés pour la conservation du vin). Patrick a même fait un séjour en France, la dernière chance qu'il s'est laissé, pour finalement se rendre compte que ce n'était pas fait pour lui. Une demi-déception, car ce n'était en fin de compte pas une vraie passion.

Quand on y pense, son métier d'oenologue n'est pas si éloigné de son travail actuel :

  • contrôler le travail artisanal effectué dans leur usine de Carrare | contrôler la production de vins
  • exercer quotidiennement son goût, trouver de beaux accords |  déguster des vins
  • vendre des costumes |  commercialiser des vins

Il décide donc de se reconvertir dans un domaine qui le passionne depuis sa jeunesse : les vêtements. Son beau père n'y ait sûrement pas étranger. Il possédait un vestiaire bien fourni, notamment des costumes bespoke issu de Savile Row où il se rendait 3 fois par an.
Patrick décide de prendre la direction Londres (où son frère fait ses études à Cambridge)  pour suivre les cours de la célèbre école de mode Central Saint Martins. Le tout en travaillant à côté pour pouvoir la financer. Et notamment pour Robert Emmett, un émigré australien qui a fondé une boutique de chemise sur-mesures. Il y a travaillé 7 ans en tant qu'apprenti et a notamment passé beaucoup de temps avec lui dans les ateliers de Naples ou de Parme.

 
J’avais un grand respect pour le tailoring (le façonnage) anglais, mais j’étais beaucoup plus porté sur l’Italie. J’ai passé beaucoup de temps avec Robert Emmett dans des ateliers à Naples et à Parme et il y a beaucoup de techniques différentes que j’adore dans la confection italienne. C’est une manière réellement différente de penser le rapport aux vêtements : là où les Britanniques sont un peu rigides dans leur façon de penser, les Italiens vivent dans leurs vêtements et ont un style de tailoring plus léger. Les Italiens s’habillent d’une manière décontractée qui est vraiment pertinente et moderne.
— PATRICK JOHNSON IN theweekendedition.com.au
Quand je suis venu chez Robert Emmett, j’étais un étudiant en mode qui pensait que Helmut Lang était la meilleure chose au monde. (rires) Mais il n’a jamais critiqué tout ce que j’ai fait, même s’il ne l’aimait pas. Il m’a laissé trouver mon propre chemin. Une autre chose que j’ai appris de Robert était de ne pas être pressé : patientez, prenez votre temps et faites de votre mieux à chaque fois.
— Patrick Johnson in theweekendedition.com.au

 

L'ADN DE LA MARQUE

Tout a commencé en 2008. Après ses études en Angleterre, Patrick décide de retourner en Australie et adapte la confection de ses costumes au climat australien, à savoir relativement chaud ! Le bouche à oreille fonctionne. Des trunkshows se créent. Puis des showrooms ouvrent leurs portes : 2 à Sidney et 2 à Melbourne. L'entreprise grandit de manière organique. Et toujours sur leurs fonds propres. Aucun d'emprunt ni de levés de fonds. 
En 2015, un showroom est ouvert à New York. S'en suivra un à Londres.

Le Design des showrooms est imaginé par la femme de Patrick : Tamsin Johnson. Une des architectes d'intérieurs les plus talentueuse d'Australie. Et pour avoir visité leur showroom londonien, je confirme. Ils sont aussi beaux en vrai qu'en photo.

Je voulais un espace différent des tailleurs classiques, un espace où les gens ne seraient pas trop intimidés. Nous sommes australiens, donc ça serait un peu forcé pour un tailleur australien de 30 ans de prétendre qu’il est anglais avec un intérieur tout en bois foncé traditionnel. Mon épouse, Tamsin, est designer d’intérieur et c’est elle qui imagine nos showrooms - je suis son pire client parce que je suis exigeant et que je ne paie pas.
— Patrick johnson in theaustralian.com.au

Sa femme et lui aiment beaucoup l'art moderne. Cela se ressent donc dans leurs showroom mais aussi dans l'esthétique de leurs vêtements. Toujours très nets, sans fioritures.
Des inspirations que l'on peut également retrouver sur le compte instagram de leurs 2 marques (PJT & Suitshop).
Orienté peinture pour PJT avec des artistes célèbres -Henri Matisse, Cy Twombly, Pablo Picasso- à d'autres plus confidentiels - Etel Adnan, John Zabawa...-.
L'univers de Suitshop est plus ancré vers les designers et architectes modernesLudwig Mies van der Roh, Dieter Rams...

Instagram P.Johnson Tailors

Instagram SUITSHOP

Nous aimons soutenir les jeunes talents locaux. Nous n’achetons pas sur le marché secondaire; Nous n’achetons que des artistes ou des galeries qui les supportent. Notre génération est très heureuse de tout dépenser dans une maison, une voiture, une montre, mais quand il s’agit d’une œuvre d’art ... Un de mes amis est membre de la galerie d’art de Nouvelle-Galles du Sud, il est très jeune et nous aide dans cette voie. C’est un champ de mines. Si vous pensez que venir et réaliser un costume sur-mesure est intimidant, aller dans une galerie est beaucoup plus intimidant. Il est agréable d’avoir quelqu’un qui vous prend la main - un peu.
— patrick johnson in theaustralian.com.au

Vous l'avez sans doute compris en lisant les paragraphes précédents, la philosophie de la marque est de proposer le meilleur du savoir faire traditionnel italien réactualisé au contexte moderne. L'idée est de concevoir des costumes aussi légers (les plus légers du monde !) et confortables que des pyjamas. Chose très difficile à trouver sur le marché actuel. Ils comblent un vide qui manquait cruellement. 
Très franchement, cela fait d'eux l'une des plus belles marques du monde. Ils arrivent à innover tout en s'appuyant sur le savoir-faire existant.

Leur approche client également est très moderne et responsable. Aider les hommes à se créer un vestiaire cohérent, avec peu de pièces mais des vêtements durables et qui match tous ensemble. Consommer moins mais mieux. Et sur le long terme. Ne pas avoir 36 tailleurs, afin de pourvoir construire une relation et une réflexion sur le vestiaire de chaque client.

Venir chez un un tailleur est une expérience très inconfortable pour beaucoup d’hommes. On ne pense pas forcément aux hommes ayant des problèmes corporels, alors qu’ils en ont souvent. Ils ont été dans des magasins avant où ils ont été arnaqués et ils voient un petit gars comme moi avec les cheveux lisses, en arrière et un pantalon serré...Nous leur faisons savoir que nous les écoutons, que nous concevons des vêtements pour eux, en lien avec leur personnalité, leur style de vie, leurs besoins. Nous sommes là pour obtenir le meilleur résultat possible pour eux.
— PATRICK JOHNSON IN THEAUSTRALIAN.COM.AU

 

FABRICATION

Au commencement, en 2008,  3 types de confections étaient disponibles selon le niveau de finitions : Classique, Roma et Napoli. Les deux premiers étaient confectionnées en chine et la dernière option en Italie, à partir de 3500$ à l'époque. 

A présent, c'est uniquement leur marque Suitshop qui fabrique en chine. Des costumes dans le même esprit à moins de 1000$ selon le tissu choisi. Avec la possibilité de recommander en ligne une fois votre patron défini.
Les produits de P.Johnson Tailors sont quant à eux uniquement fabriquées en Italie à la main depuis le rachat de l'entreprise Sartoria Carrara. Un petit atelier qui continue d'ailleurs de grandir, passant de 12 salariés à 50 il y a peu. Soit une grande partie des 82 employés de P.Johnson Tailors.

Question prix, les costumes P.Johnson démarrent à 1300€ et les pantalons à 300€. Toutes les retouches comprises. Des prix qui pour l'instant sont à peu près les mêmes depuis 10 ans même si aux Etats-Unis on leur a conseillé de les augmenter afin de ne pas être associé à une image trop "cheap". 
Ils ne sont pas situés sur les avenues les plus chères et peuvent donc se permettent de mettre le maximum de valeur dans leur produits. (par exemple en utilisant des nouvelles matières, comme les tissus water repellent de chez Loro Piana). Mais oui la stratégie prix est réflexion complexe.

LIGNE DE PRÊT A PORTER

Au début de ce mois-ci une ligne de prêt-à-porter est sortie sur Mr Porter (et quelques mois auparavant au sein du célèbre grand magasin New-Yorkais Barneys) . Cependant 90% de leur production restera concentrée sur le sur-mesure. 

Une collection qui s'est vendue comme des petites pains. Tout est déjà quasi sold out sur Mr Porter. Le premier designer australien sur ce mastodonte du e-commerce. La preuve également de l'intérêt des hommes pour les pièces légères et confortables.
Côté matières, des mélanges très légers mélanges en lin, coton, soie ou laine mérinos (en super 160' pour leur finesse)
Côté prix, ça commence à devenir assez cher, donc je vous conseille donc plutôt de vous tourner vers leur service sur-mesure, au même prix, ou parfois moins cher !

LOOKBOOK

Comme l'a dit le designer de Loewe, Jonathan Anderson dans cette interview de Business of Fashion, le pouvoir de l'image est tellement important. Et ça, P.Johnson semble l'avoir bien compris. Dès leurs début, la marque a toujours su innover en terme de communication. Surtout grâce à leurs lookbook dans l'air du temps. Par exemple en utilisant des masques de dessins animés, des couleurs primaires ultra pétantes en fond de photos ou des mannequins de sexe féminin.
Ou en rassemblant leurs équipes de tailleurs en studio. 

 

Anglo-Italian : un avenir prometteur

 

Il y quelques temps j'ai écrit un article intitulé London, The place To Be. J'ai donc voulu vérifier par moi-même s'il valait vraiment la peine pour vous d'aller à Londres. 1er élément de réponse avec cette visite chez AngloItalian.

 

Les Fondateurs

Jake Grantham et Alex Pirounis sont à l'origine de cette marque londonienne. Si vous regardez religieusement les photos streetstyle juste après le Pitti Uomo - celles d'un Robert Spangle sur QG par exemple - , vous connaissez sans doute déjà leurs visages.

Jake est Londonien d'origine. Enfant, il passait beaucoup de temps avec sa mère chez Harrods, le célèbre magasin Londonien. Très classique et old school à l'époque selon Jake. Une expérience très démocratique, car tout le monde peut entrer et se balader dans le magasin. Un esprit d'ouverture qui se retrouve chez AngloItalian. 
C'est aussi le même magasin où, enfant, Frédéric Beigbeder faisait ses emplettes de Noël avec ses parents et repartait souvent avec un manteau en Harris Tweed à tartan. Selon ses dires (cf Égoïste Romantique - de mémoire). Pour vous donner une idée, c'est un peu l'équivalent du Bon Marché à Paris

Jake a travaillé sur Savile Row, chez Drake's puis au sein de l’excellente équipe TheArmoury à Hong Kong. (l'entreprise qui a racheté Drake's) Elle a fait un formidable travail au début des années 2010 (et continue d'ailleurs) : des tailleurs tel que Orazio Luciano ou Antonio Liverano ont dépassé la sphère des seuls initiés et acquis une certaine notoriété.

Alex est d'origine italo-grecque. Italien de part sa mère  et Grec du côté de son père. Il a travaillé 5 années pour Kiton, ce qui est un atout important quand on veut commencer une entreprise dans ce secteur. Il comprend très bien la manière dont les Napolitains produisent et quelles sont leur limites. Un savoir qui leur fut indispensable pour développer des costumes de qualité à un prix raisonnable. Alex a par ailleurs également travaillé à Londres et en Asie. Notamment pour TheArmoury.

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Naissance

Vous vous en doutez, cette idée ne date pas d'hier. C'est le projet d'une vie. Un projet qui a abouti en 1 an et 2 mois (depuis leur démission) avec l'ouverture de leur boutique londonienne.
Pourquoi AngloItalian ?

  • Anglo (Jake) / Italian (Alex)

  • Anglo parce qu'ils sont situés à Londres, et qu'une bonne partie de leurs tissus et de leur goûts sont anglais.

  • Italian, parce que 90% de leurs vêtements sont produits en Italie et qu'ils aiment le style Italien. Jake aime en particulier celui des années 50.

Un style qui ne retrouvait pas à Londres. C'était important pour eux de faire quelque chose de différent et de le faire A à Z.
 

 

BOUTIQUE

Elle s'intègre très bien dans le quartier de Marylebone. Le même quartier où se trouve Trunk Clothiers, Monocle, Sunspel, Paul Smith...Comme déjà dit ailleurs sur ce site, c'est l'équivalent du Marais à Paris. Des boutiques à l'esprit bohème chic. Pas de bling bling. Le quartier pullule de café/bar avec des devantures en bois vert kaki, bleu indigo ou noir. Et pour les intérieur, on retrouve beaucoup de céramique au sol. 

Mais revenons à AngloItalian. Autant le dire tout de suite : j'aime beaucoup. Pas de néons qui piquent les yeux et pas de matières trop froides. On se sent très vite à l'aise : mur blanc, grandes plantes, sofa très confortables aux inspirations scandinaves, table en marbre, sol en parquet et en pierre à l'aspect granite....Ce décor intérieur est signé de l'agence Reddeer (et Morgancarr me semble-t-il). Et pour ceux que ça intéresse, le travail de l'image de marque (emballages, affiches...) a été réalisé par l’agence de communication Thinkbirch.

A cela s'ajoute de la bonne musique. Entre parenthèse, Jake m'a confié écouter du Jazz, pas mal de musiques des années 50. (Doo-wop style). Plus Pavaroti pour Alex. Mais non, ce n'est pas la bande son du magasin.
 

Et pour finir, un petit détail, la boutique sent vraiment bon. Un parfum de chez Jo Malone, mais je saurai dire lequel précisément.

Ah j'oubliais, Jake m'a dit qu'il n'y avait pas de Whisky, que ça ne correspondait pas totalement à l'esprit de la maison. Bon j'en ai tout de même trouvé un caché à proximité des liasses de tissu. Un classique : Nikka Whisky from the Barrel.

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PRODUITS

Costumes

Ma première impression ? Les produits sont beaux, bien réalisés et confortables. Pour ne rien gâcher les fondateurs sont ultra sympathiques, chaleureux, joviales, passionnés et aussi compétents ! Ils maîtrisent leur sujet et ça se sent.

Les costumes et les vestes de sport sont produits à la main en Italie, à Naples dans un petit atelier.

Au niveau du prix, ils tenaient à avoir quelque chose d'abordable. En somme le prix qu'ils seraient prêt à mettre pour un costume de cette qualité. Parce que oui, quand vous avez goûté au bespoke avec des tailleurs de renom comme Antonio Liverano, il est difficile de revenir en arrière. On les comprend. Ils ont donc essayé de coller au maximum à la qualité que l'on peut trouver lorsqu'on achète un costume bespoke digne de ce nom : plastron flottant, revers montés et entoilés à la main, idem pour le col et l’emmanchure...

[...] 1 year to find the right balance between the lapels, the shoulders, the lapels curves, the breast pocket...we did it from scratch.

It is definitely a Napolitean jacket...but like no one else
— Jake Grantham

Une autre particularité que j'aime beaucoup : ils ont des tissus vintages exclusifs. 40 différents et en quantité limitée (entre 3-5 costumes maximum par tissu).
Cette sélection correspond à tout ce qu'ils aiment et recommandent. Été comme hiver. Une très bonne idée, surtout quand on sait que le client est souvent perdu avec l’immensité des choix de tissu possible. Là ça devient beaucoup plus facile. Bon je vous rassure, ils ont aussi les classiques de chez Holland sherry, Dugdale ou Loro Piana.

Pour la ligne de prêt à porter, ils ont choisi des tissus irlandais (en lin), italien (les cotons par exemple) ou anglais.

les indispensables paris anglo italian

J'ai essayé leur veste de costume et une sport jacket. En 44 et 46 (oui je suis mince).
L'avantage justement de cette offre, c'est de pouvoir essayer les vestes ! Vous vous rendrez vite compte si cela est fait pour vous ou non. Un sacré avantage  très largement sous-estimé ! Deuxième avantage, vous savez que la coupe ne bougera pas si vous recommandez le même costume. Exit les mauvais jour du tailleur (qui manque de précision sur la coupe). Les patrons sont coupés via une machine assisté par ordinateur. Vous êtes donc sûr d'avoir toujours le même vêtement. 

Un détail qui m'a tout de suite plu en l'essayant : l’emmanchure assez haute. Elle donne un look plus propre et une bonne aisance de mouvement.
Côté épaule, ils ont créé une épaule de leur propre style. A savoir un peu plus structurée qu'une épaule napolitaine. Elle présente un enroulé avec une cigarette. Ce n'est pas non plus une épaule anglaise hein. Plutôt une inspiration anglaise.
Si celle-ci ne vous plaît pas, il reste la possibilité d'opter pour une épaule napolitaine traditionnelle dite Spalla Camicia; 

Délais de confection ? Entre 4 et 5 semaines.

Prix : en prêt à porter, les vestes de sport sont au alentour de 900£. Les costumes à partir de 1350£. Pour du sur-mesure (MTM) il faut compter environ 30% plus cher.

Si vous avez des questions, n'hésitez pas à les contacter. Ils ont bien insisté sur le fait qu'ils étaient totalement transparent. Et pour cause, grâce Internet, le consommateur monte en compétence. Il connait la plupart des détails d'une bonne confection. Rien ne sert de vouloir cacher ou mentir.

Jeans

Les jeans sont fabriqués avec un tissu Japonais fabriqué chez Kuroki Mills (voir photos ici). L'une des plus connue (et reconnue). Le développement de ces jeans à pris aussi lontemps que celui des costumes. Le délavage développé est d'ailleurs exclusif. 
Au niveau des caractéristiques, il s'agit de jeans mid-rise (mi-hauteur) et tapered leg (coupe carotte). Il ne voulaient pas quelque chose de trop cow-boy (RRL) ou trop tailleur. Un juste milieu.
Je n'ai pas pris de photos, mais les boutons et les rivets ont des détails plutôt sympas. Des détails yuppie style selon Jake.

Blousons et field jacket

De beaux blousons en cuir suédé en prêt-à-porter ou sur mesure (petites modifications possibles : longueur des manches...) sont disponibles. D'autres couleurs sont également possibles avec cette dernière. Leur Safari jacket est également très belle. Comptez 390£.

Petit bonus : j'ai également vu et essayé (très confortable avec un faux Raglan de ce que j'ai pu voir) le prototype d'une future veste de chasse (voir photo) dans le style de Barbour. Made in Italie et une matière anglaise.

Chaussures

J'ai vu le prototype, ça devrait arriver bientôt !

Knitwear

Pulls col rond en mélange cachemire/coton. Pourquoi pas en laine mérinos me direz-vous ? Jake m'a expliqué que selon eux, ces pulls étaient parfait pour l'été, lorsqu'il fait un peu froid. Ils sont plus épais que ceux en laine mérinos extra fine, et moins que ceux en laine Shetland. (plus pour l'hiver)

Accesoires

Ils ont des cravates. Ils aiment bien les motifs old school, à rayure notamment (regimental stripe). Des cravates qui se vendent d'ailleurs comme des petits pains. Vous trouverez aussi des ceintures (de la marque Anderson), et des pocket square.

 

 
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We treating ourselves like a huge brand, not like a little shop. We do everything : we developp our own jackets, our own fabrics...
— Jake Grantham
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We make garnements that have handmande lapel, handmade armhole, handmade collar, floating canvas...we try to be close as we can to a sartorial jacket, close as we can to jackets from tailors we knows, love and respect.
— JAKE GRANTHAM
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When you have a lot of handmade suit, it’s difficult to come back something without that quality
— Jake Grantham
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Pitti Uomo 92 - Détails - Partie 1

Pitti Uomo les indispensables paris 92 Florence basso fortezza

A la manière de la chaîne télévision Euronews et leur émission No comment, j'ai rassemblé une série de photos de détails de tenues vues au salon. Le tout sans commentaires. A vous de vous faire votre avis. Y'a du bon et du moins bon.

Une série un peu spéciale également par le fait que j'ai essayé de zoomer sur les détails des tenues : sacs, chaussures, ceintures, matière costume...

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Pitti Uomo les indispensables paris 92 Florence sandales
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Londres : the place to be

 

[Article non sponsorisé]

Londres a toujours été une ville incontourable en matière de vêtements masculin. L'offre y est très fournie, beaucoup plus étoffée que celle de Paris. Une ville qui ne résume pas uniquement au savoir faire de Savile Row, traditionnellement la rue des tailleurs bespoke britanniques. (située dans le quartier de Mayfair).
Et encore plus ces derniers temps. Car avez sans doute remarquez qu'il se passe pas mal de choses à Londres : cette ville redevient l'une des capitales mondiales les plus attractives en matière de vêtement masculin. L'excellent site londonien Permanent Style n'y est sans doute pas pour rien...

La preuve en 4 adresses, 1 par quartier londonien.

 

Fitzrovia, 51-52 Rathbone Place : Patrick Johnson Tailor

On commence par une marque que j'affectionne beaucoup, Patrick Johnson Tailor. Ce tailleur Australien est connu pour ses costumes ultra-dépareillés. Les plus légers du monde d'après leurs dires.
Pourquoi ? Parce que l'Australie présente un climat très méditerranéen au niveau de ses régions côtières. Là se où concentre les plus grandes villes du continent : Sidney, Brisbane, Melbourne, Perth et Adélaïde. Les températures descendent rarement en-dessous des 10° et montent souvent au-dessus des 25°. Vous comprendrez donc tout l'intérêt d'avoir des costumes très légers à porter.
Une exigence que la marque poursuit également dans son offre knitwear : les pulls et polo sont tricotés en laine super 160s...ultra fine donc. Un travail qui l'a amené à gagner le prix International Woolmark Prize qui récompense les designers qui innovent dans la création autour de de la laine Mérinos.

Jusqu'à présent ses costumes (en demi-mesure : à partir de $1325 pour les costumes, $900 les sports jackets, $375 les pantalons et $225 les chemises) n'étaient disponibles que via ses boutiques australiennes ou américaines, mais depuis peu ils ont installé un shop à Londres. Le premier sur le continent Européen.

Ci-dessous un extrait de 4 photos de leur look-book. Plutôt pas mal non ?
Je rédige actuellement un article détaillé de la marque, donc patience, vous en saurez plus...

 

 

Marylebone, 57 Weymouth Street: ANGLO ITALIAN

Juste à proximité du quartier Fitzrovia, vous avez le celui de Marylebone. Très connu, il est peu l'équivalent du Marais à Paris. Vous y trouverez Trunkclothiers, Monocle, Sunspel...Et maintenant Anglo Italian.

Cette marque a été fondée récemment par Jake Grantham et Alex Pirounis, soit deux anciens membres de l'équipe TheArmoury. Le célèbre magasin hongkongais qui a largement contribué à faire connaître Liverano Liverano, Orazio Luciano, Ambrosini Napoli...

Gauche : Jake/ Droite : AlexImage : Karl Edwin-Guerre

Gauche : Jake/ Droite : Alex
Image : Karl Edwin-Guerre

Ils proposent des costumes en-demi mesure façonnés à Naples dans la même veine que le parisien Husband. En moins structuré.
D'autres pièces du vestiaires masculin sont également disponibles en demi-mesure ou en prêt à porter. Comme les blousons en cuir suédé par exemple. Ou les Jeans.

Images : oui je les ai honteusement toutes piquées à permanentstyle

 

Belgravia, 151 Sloane Stret : Oliver Peoples

Oliver Peoples c'est l'histoire de deux frères ( Larry et Dennis Leight*) qui débutèrent en rachetant un stock neuf de lunettes anciennes dans les années 80. 20 ans plus tard, la marque a été rachetée (en 2007) par le groupe milliardaire Luxottica. Celui-là même qui est un projet de fusion avec le groupe français Essilor, un autre mastodonte du secteur.

*Le fils de Larry a fondé sa propre marque californienne, Garett Leight. Vous la connaissez sans doute, elle abore un design assez similaire à Oliver Peoples.

Jusqu'à présent cette marque n'était disponible en Europe uniquement via vos opticiens préférés. Ceux du réseau E-like pour nous.
Les seules boutiques en propres étaient situées principalement aux Etats-Unis. Avec l'implantation de cette boutique londonienne, un tournant est en cours. Elle dispose même d'un service sur-mesure !

 

 

TRUNKSHOW Londonien : MARCUS MALMBORG propose EIDOS NAPOLI & STOFFA

Pas d'adresse en dur pour cette dernière preuve que cela bouge à Londres. Sûrement parce qu'il est plus intéressant de tester le marché avant d'investir dans des coûts fixes. Par exemple, Patrick Johson Tailor organisait régulièrement des trunkshow londoniens avant l'ouverture de sa première boutique. Soit parce que le métier s'y prête bien. (typiquement : l'offre de vêtements sur-mesure)

Marcus Malmborg est un agent suédois qui distribue les marques Stoffà et Eidos Napoli. Deux marques qui nous parle beaucoup. Les matières utilisées sont toujours au top, les coupes aussi. Et que dire de leur lookbook ? Ils ont bien compris que de belles images sont incontournables, encore plus à l'heure d'Instagram...

Comptez au moins 1500€ pour un blouson Stoffà en cuir suédé.  Une sélection d'accessoires est également disponible. (écharpes et sacs)

 

 

 

 

 

Interview de Romain Biette, fondateur d'Ardentes Clipei

 

Cette semaine on est allé à la rencontre de Romain Biette,
un jeune tailleur français qui a fondé sa propre entreprise à Paris.

Romain biette ardentes clipei

Bonjour Romain, peux-tu te présenter en une phrase ?

Romain Biette, 26 ans, tailleur et fondateur d’Ardentes Clipei.

Quel est ton parcours ? Ta formation ?

Je suis né à et j’ai grandi à Paris. Un pur produit de l’ouest parisien. Tous les parisiens te le diront : chaque rive, chaque quartier a un peu ses particularités. Ce qui fait que j’ai grandi dans un environnement où il n’était pas anormal que les gens soient en costume. Par exemple mon père, qui est avocat, l'est très souvent. Il n’est pas spécialement passionné par le vêtement mais il a une élégance assez brute, assez naturelle. C’est quelque chose que j’ai su apprécier assez tôt et qui m’a donné envie de porter de le porter. J’étais également dans un lycée disons un peu sévère où l’on m’avait imposé de le porter. C’était ma vraie première expérience, j'avais 14 ans.

A partir de 15 ans, j'ai commencé à bosser l’été. Je dépensais tout dans les fringues. Je me souviens que j’avais fait la bêtise d’acheter des chaussures chez Gucci. C’était en 2006, après Tom Ford. Leur collection était très stylée…Je possède d’ailleurs encore un manteau. Mais les chaussures je les ai jetées. Je me suis dit c’est bizarre, on m’avait vendu la qualité mais ce n’est pas ça la qualité. Qu’est ce qu’il y a au-dessus ? Si ce n’est pas l’industrie du luxe, qu’est ce que c’est ? J'ai d'ailleurs compris à ce moment là que c'était plus devenu une industrie que du luxe. Ce n'est que plus tard que je découvrirais l'artisanat, via des blogs comme Parisian Gentleman (PG). Je ne me suis jamais réellement plongé dans Bonne Gueule ou dans les forums, je suis clairement un produit de PG, qui m'a ouvert les yeux concernant la grande mesure. Avant pour moi le plus beau costume du monde, c'était un Ralph Lauren Purple Label ! 

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Et c’est aussi à cette époque que j’ai vu le trailer de O’mast. Je me suis dit mais « qu’est ce que c’est que ce truc de malade. » J'ai du le voir 500 fois. Ça m’a donné envie d’aller à Naples et à Hong Kong (d'où viennent les producteurs du documentaire, les fameux Mark Cho et Alan See de The Armoury). Et j’y suis allé ! A Hong Kong, j’ai vraiment senti quelque chose que l’on ne retrouve pas en France…Il n'y pas autant de barrières, tout va beaucoup plus vite, c'est le paradis des entrepreneurs ! A mon retour, je me suis donc dit « c’est bon j’arrête mes études de droit ». Et c’est comme ça que j’ai suivi la formation de l’AFT pour devenir tailleur. Elle a durée 2 ans. C’est la dernière formation de tailleur en France, créée en 2005 par le maitre tailleur et président de la fédération des maitres tailleurs de France André Guilson. Un peu tout seul il faut dire, car l'Etat s'est totalement désintéressé de la transmission du métier aux générations futures. 

 

 
Je me souviens que j’avais fait la bêtise d’acheter des chaussures chez Gucci. C’était en 2006, après Tom Ford. Leur collection était très stylée…Je possède d’ailleurs encore un manteau. Mais les chaussures, je les ai jetées.
— Romain Biette
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Au début ça a été dur car tu vois qu'en réalité les choses sont loin de ce qui est écrit dans les blogs… La grande mesure a beaucoup souffert en cette seconde moitié du XXème siècle. 40 000 tailleurs il y a 50 ans et moins de 1000 établis aujourd’hui. Ils se sont pris l'industrialisation dans la figure, l'abandon progressif du costume et de toute forme de formalité, la hausse du coût du travail, les délocalisations, les changements d'habitude de consommation... Et puis après 68 et l'idée du bac pour tous, les métiers manuel c'était mal vu ! La génération de nos parents manque donc à l'appel, aujourd'hui en tailleur tu ne trouveras que des gens de 70 ans ou de 25. 

 
[...] j’ai vu le trailer de O’mast. Je me suis dit mais qu’est ce que c’est que ce truc de malade. J’ai du le voir 500 fois.
— Romain Biette
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Travailles-tu tout seul ?

Oui. Je suis associé pour la grande mesure avec le maitre tailleur Didier Groult installé à Rouen sous le nom André Marcel Tailleur. Nous travaillons à quatre mains sur mes clients, même si lui est plus là pour apporter l'expérience nécessaire pour avoir un tombé parfait que pour faire le vêtement en lui même. L'objectif est que ce soit mon travail, avec ma patte personnelle ! J'aimerais reprendre à terme son atelier et garder la production de la grande mesure en Normandie. Je pense que la vie est beaucoup plus agréable avec une petite maison et un coin de verdure où se vider la tête le soir plutôt que de vivre dans une barre en banlieue parisienne ! L'artisanat est avant tout un projet humain, et je pense que tout le monde doit être gagnant : le client, le tailleur, le personnel. Sinon tout ça n'a pas de sens. 

Qu’est ce qui fait ta marque de fabrique ?

Je suis un concentré des trois grandes écoles sartoriales: 

  • Italienne pour l'importance de la ligne, des couleurs chaudes, des motifs, une structure légère qui permet à la personne d'être aussi à l'aise en costume qu'en t-shirt et jean !

  • Anglaise, principalement pour les tissus, que je trouve plus solides de manière générale. Je suis un très grand fan de tweed et de Donegal

  • Française parce que j'ai appris à me soucier de tout dans les moindres détails... Un costume français réussi, c'est avant tout une couture droite, un point fin et régulier, un repassage impeccable.

Un rappel sur la provenance du nom de ta marque ?

Je me sens français avant tout, mais ce qui vient après est le fait que je me sente européen. De plus je fabrique tout en Europe: tissus anglais et italien, demi mesure fabriquée en Italie ou en Pologne, ou encore la grande mesure qui est fabriquée en France. J'ai donc voulu utiliser la langue européenne: le Latin. Ardentes Clipei signifie "boucliers étincelants" et renvoi à l'idée que le costume est une protection, pensé de telle manière qu'il vous rend plus beau et plus fort !

De quoi est composée ton offre ?

Je propose aujourd'hui trois niveaux de fabrication: une demi-mesure polonaise, une demi-mesure italienne, et de la grande mesure française. 

Plein de détails se retrouveront quelque soit l'offre, comme la milanaise par exemple (boutonnière réalisée à la main sur le revers). 

Quelles sont tes sources d’inspiration ?

Ma principale source d'inspiration est la beauté. Après pour parler de sources plus directes, j'aime particulièrement  le Cinéma, la Photographie et l'Architecture. 

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Tes modèles en matière d'élégance ?

Dans ceux qui ne sont plus de ce monde, Jean Gabin, Lino Ventura, Yves Montand. Sinon Alain Delon qui combine la beauté, le style et l'élégance ou Ralph Lauren parce qu'il est un modèle de réussite. Sinon dans le métier et plus jeunes, j'aime beaucoup les tailleurs Andrea Luparelli et Mariej Zaremba ! 

 

Je vais te poser la même question que j’ai posée à Maxime Toren : le sur-mesure (grande mesure j’entends) est-il vraiment le Saint Graal ?

La difficulté c’était : qu’est ce qui fait l’intérêt de la grande mesure ? Hugo Jacomet à répondu : patronage unique.  Ça c’est le postulat de Parisian Gentleman, que je respecte. Mais je ne suis pas totalement d'accord, car beaucoup de tailleurs utilisent des gabarits pour aller plus vite, et tu en as même qui vont jusqu'à altérer un patronage standard, comme en demi mesure! Pour moi la différence se fait plus sur le fait que la demi mesure, il y a la prise de mesures, avec la fabrication d'un costume qui arrivera fini selon les mesures prises. Quand le client est simple à habiller et que le preneur de mesures est bon, ça tombera parfaitement, sinon il y aura quelques petites retouches à faire. La grande mesure, c'est une prise de mesure, un premier essayage qui permet de prendre en compte plein de détails physiques directement sur le col (on pourra ainsi enlever facilement un pli nuque, ouvrir une emmanchure parce que le client a les épaules un peu en avant etc...), un second essayage avec le col et les manches bâties, ce qui permet de pouvoir régler au millimètre ces deux parties du costume qui sont les plus complexes à altérer le costume fini. Tout ça pour arriver à la fin à un vêtement qui tombera comme une seconde peau... Et puis il y a l'expérience, qui est unique ! 

En conclusion, la grande mesure est comme un grand restaurant ou une voiture de collection, il est malheureusement réservé à peu de personnes mais c'est un moment d'existence privilégié qui vaut largement l'argent qu'il coûte ! Chez moi à partir de 4000€ pour 70 heures de travail. 

 

Un détail que tu apprécies ?

Une belle manche, c'est la chose la plus complexe à réaliser et c'est réellement comme ça que je détermine si un costume est réussi ou non ! 

Plus jeune, je ne jurais que par l'épaule napolitaine, car j'étais totalement hypnotisé par le style italien qui se reconnait à 100 m. J'ai mis beaucoup plus longtemps à comprendre ce qui faisait la richesse du style français: une belle épaule, avec juste ce qu'il faut de cigarette, pas un pli, et une manche qui tombe parfaitement, c'est magnifique !! Et c'est deux fois plus complexe à réaliser qu'une épaule napolitaine, où la fronce (qui laisse apparaître quelques plis) est considérée comme un style alors qu'en France, elle est considérée comme une imperfection. 

J’ai vu que tu as rencontré Nicolas Radano et Maximilian Mogg. Pourrais-tu nous dire quelques mots à ce sujet ? Est-ce que des collaborations sont à prévoir ?

J’ai fait deux trunkshows chez Maximilian Mogg à Berlin. L’objectif est recevoir également des trunkshows et des events dans mon atelier parisien afin de promouvoir des gens dont j’apprécie le travail. Comme par exemple Guillaume Lancelot qui fait de la maroquinerie haut de gamme.

Pour finir, un livre ou un restaurant à nous conseiller ?

Bel Ami de Maupassant. Ce que j’aime c’est la détermination du personnage, cette capacité à dépasser son milieu social et à se faire une place de choix au sein de la société. Et puis Maupassant décrit à merveille la fin du XIXème siècle qui est une période qui me passionne !

romain biette tailleur costume ardentes clipei paris
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Merci à Romain d'avoir pris le temps de répondre à nos questions.

 

Costume sur-mesure : Maxime Tormen nous aide à y voir plus clair !

 

Maxime, étant donné que tu as travaillé chez les plus grands tailleurs européens (Sartoria Ripense ou encore Kathryn Sargent), peux-tu nous expliquer globalement (chaque tailleur ayant ses propres méthodes) le processus de création d'un costume dit bespoke* ?
*Définition de ParisianGentleman : Réalisé à partir d'une feuille blanche, il ne s'agit pas d'un réajustement d'un patron existant aux mesures du client

Note de la rédaction : excepté les 4 photos en fin d'article, toutes les photos on été prise par Maxime lorsqu'il travaillait chez Sartoria Ripense et Ilario Piscioneri à Rome ou encore chez Kathryn Sargent à Londres.

Sur Savile Row, chez Kathryn Sargent :Choix du tissus, patronnage et découpe par Alistair le "cutter" de la maison 

Sur Savile Row, chez Kathryn Sargent :
Choix du tissus, patronnage et découpe par Alistair le "cutter" de la maison

 

Prima prova

Lorsque le client arrive au magasin, on détermine dans un premier temps avec lui ses besoins spécifiques : pour quel type d’événements le costume est destiné, les détails qu'il souhaite ou encore le choix du tissus.
Ensuite on prend ses mesures. La largeur des épaules par exemple. On prend en moyenne 7 à 8 points de mesures différents.

Avec les mesures, on dessine un patron exclusif et personnalisé pour le client. Par la suite on place le patron sur le tissu préalablement choisi par le client pour procéder à la découpe. Il s'agit du tissu définitif.

Une fois ces étapes réalisées, on peut passer à la fabrication du costume en assemblant chaque partie de manière grossière (coutures rapides à la main : c'est les fils du "bâti") pour avoir une idée plus précise sur les retouches à faire. C'est ce qu’on appelle en italien "la prima prova" : soit le premier essayage en français. 

 

Seconda prova

Après ces quelques retouches faites sur le client, nous passons à la seconde étape qu’on appelle la "seconda prova". Le costume est à présent assemblé avec les coutures finales. La plupart des fils blancs du bâti - qui ne servent plus - sont donc retirés. D'ailleurs les anciens m’engueulaient souvent là dessus car il m’arrivait d’oublier de retirer ces fils.
On y ajoute certains détails plus compliqués à réaliser comme les poches intérieures et extérieures. Nous fixons aussi la doublure. Enfin arrive les finitions comme par exemple les points de fixations de la doublure.

Un troisième essayage est souvent effectué afin d’apporter quelques modifications notamment sur le montage de l'épaule (parfois la manche part un peu trop en avant ou inversement, un pli non désiré peut parfois apparaître..). 

 

De ces détails qui font la différence...

En haut à gauche : Là je fixe l'épaulette ou le padding, t'appelles ça comme tu veux...on est bien en Angleterre, l'épaule est épaisse !  Si tu veux faire l'Italien, il te suffit de retirer un peu de tissus, et si tu veux faire le Napolitain, tu ne mets rien...

En haut à droite : Une partie de la mise en place du second essayage par moi-même.

En bas à gauche : Il s'agit des mains de mon pote Oleg, ancien conducteur de Char d'assaut en Ukraine.
On fixe la doublure avec le fils blanc en essayant de faire un belle arrondi !

En bas à droite : Détails sur une doublure réalisés par moi-même lors d'un second essayage. C'est ce genre de détails où l'on peut voir des petites différences entre les tailleurs.
Les extrémités des coutures de la poche téléphone portable, doivent être identiques, ni trop élargies et inversement. Pareillement, les distances entre les points doivent être quasi identiques. Je le précise car il m'arrivait de me faire engueuler car c'était justement parfois trop parfait...similaire à une machine ce qui n'est pas bon, le client aime bien qu'on voit que c'est fait à la main !

 

Ces deux photos,  c'est quand je m’entraînais a faire des buttonholes et des milanaises. Elles ne sont pas parfaites mais c'est un bon début. Là encore tu peux voir les différences entre les tailleurs. Normalement il ne faut pas qu'on puisse voir les les points de couture aux extrémités des petits cercles.

Et les cercles doivent avoir la même distance. C'est pareil, au touché il ne faut pas qu'elle soit trop dur ou trop molle...

A gauche : Là je réalise la...pocket square. J'en oublie même les noms ! Entre l'italien, l'anglais et le français, c'est un vrai casse tête ! On doit parvenir à faire un belle arrondi aux extrémités. Ni trop gros, ni trop petit. Là aussi on fait vite la différence entre les tailleurs...A noter que j'ai rajouté un peu de thermocollé pour que ça soit plus résistant.
Au milieu : Faire attention à bien superposer les motifs entre les différentes parties. C'est encore sur ces détails qu'on peut voir la différence entre les tailleurs...notamment au niveau des poches, du dos ou du col.
A droite : Grosse différence entre les Anglais et Italiens, mes points de couture sur le col sont à l'horizontale chez les Anglais, en Italie souvent à la verticale.

En haut à gauche : Mr Pino avec mon gilet Browns Beach d'Anatomica. Je ne comprenais jamais rien quand il me parlait avec son ton de voix Sicilien mais je répondais :
"Si ,Si"..
 

En haut à droite : Alfonso au boulot avec ma souvenir jacket !
 

En bas à gauche : Alfonso au boulot avec ma Campus jacket Mister Freedom, je venais de la recevoir, elle était encore relativement blanche !
 

En haut à droite : Le métier qui rentre !

 

 

Merci Maxime pour tes réponses !

Si l'on résume:

  • 1er rendez-vous : discussion sur le type de costume voulu et première prises de mesures
  • 2ème rendez-vous : essayage du costume réalisé à partir des mesures
  • 3ème rendez-vous : essayage du costume quasi-définitif
  • 4ème rendez-vous : le costume final est remis au client

En images accélérées, on obtient :

Crédit photo : thebespokedudes