Liberty London

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Liberty est un des magasins les plus ancien de Londres. Il a été fondé en 1875 par Arthur Lasenby Liberty qui a emprunté 2000 £ à son futur beau-père et a pris un immeuble sur Regent Street, avec seulement trois employés dévoués et beaucoup d'ambition. Le magasin compte six étages et une façade des années 1930.

Depuis quelques années l’enseigne dispose également de son e-commerce. On y retrouve les plus belles marques du monde.
Sélection ci-dessous de quelques pièces - en solde.

Liens vers les articles en cliquant sur les images.

 

Barena
Lightweight Jacket
100£

OFFICINE GENERALE
Suede Jacket
280£

BARENA
Overshirt
128£

Barena
Torceo Knitted Blazer
160£

YMC
Veste Coton
80£

 

P.Johnson - Showroom Londonien

 
les indispensables paris patrick johnson tailor london londres

P.Johnson

Visite de leur showroom londonien, 51-52 Rathbone Place

 
 

PREMIERE IMPRESSION

Le rendez-vous était fixé à 15h. On arrive un peu en avance. John Glass, le responsable de ce showroom, nous accueille et nous propose à boire. Ce qui nous attire au premier abord, c'est le design des lieux. La plus belle boutique londonienne à ce jour. Enfin à notre - humble - avis.
Peintures Antoni Tapies, armoire Piero Portaluppi, tapisserie ancienne, cabinet Cees Braakman, chaises Le Corbusier...Le tout s'accorde à merveille. Le sol en toile de jute fait aussi son petit effet. Très agréable. Bref, on est conquis. Les beaux volumes n'y sont sûrement pas étranger non plus. John nous précise d'ailleurs que le sous-sol est encore plus grand (en surface), permettant à quelques apprentis de travailler (parmi les 4 membres de cette équipe londienne) mais aussi d'avoir un bon stock.

Chaises Le Corbusier LC7

Chaises Le Corbusier LC7

Comme précisé dans l'un de nos précédents articles,  c’est la femme de Patrick Johnson - designeuse reconnue sur le continent Australien - qui a réalisé l’intérieur de cette boutique. Aucune ne se ressemble vraiment, elles ont toute un style particulier, même si des points communs se dessinent. Les boutiques de leur autre marque (SuitShop) affichent un design beaucoup plus froid et artificiel, que personnellement on apprécie moins.

 

PRÊT A PORTER

On commence par là. Les pulls en laine mérinos en premier lieu. Patrick ayant passé son enfance dans une ferme d'élevage de moutons (l’Australie est le premier producteur mondial), il était donc assez naturel qu'il s'intéresse à cette matière. Une laine superfine est utilisée, du Super160. John m’a confirmé, son polo en témoin, que celle-ci était certes très fine, mais restait relativement résistante et ne boulochait quasiment pas. Plus les fibres sont longues et moins elle se cassent. Plus de 2 années qu’il porte le sien avec satisfaction. Et souvent sous des costumes. Une association qu’ils aiment beaucoup et qui match parfaitement avec leurs costumes dépareillés. 
Ce travail sur la laine les a aussi amenés à être récompensés par le Woolmark Prize, un prix qui récompense les nouveaux créateurs, notamment pour leur utilisation de la laine.

Ces pulls et polos sont fabriqués en chine, comme quelques autres pièces de leur collection de Prêt-à-porter (tous les détails sont précisés ici). Celle-ci est majoritairement composée de pièces casuales. Mais si vous avez besoin d'une chemise formelle, ils en ont en stock. Tout n'est pas exposé.
Et si vous voulez savoir à quoi elles ressemblent, aller faire un tour sur MrPorter et Barneys.  En sachant que les mêmes pièces en boutique sont globalement moins chères.

On a par ailleurs noté quelques détails sympas  : boutons en nacre pour les chemises ou encore présence d'un élastique permet de resserrer la taille. La partie en accordéon n’est visible qu'à l'arrière. La face avant du pantalon reste très net. Illustration en image ici.

 

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SUR MESURE - A LA FRONTIERE ENTRE TAILORING ET DESIGN

P.Johnson est avant tout une marque qui propose une certaine esthétique. Épuré, légère et confortable, le tout fabriqué dans des couleurs assez neutres. Un peu dans la même veine qu'un Stoffa. Sans doute une des raisons ayant poussé la marque à changer de logo, passant de P.Johnson Tailors à P.Johnson, coupant ainsi court aux polémiques sur la qualification nécessaire (et supposée) pour conseiller le client et prendre les mesures. Vendeurs vs tailleurs si l'on caricature.

90% de leur offre reste centrée sur les pièces sur-mesures (on peut inclure leur prêt-à-porter retouché dans ce cas).
Depuis le rachat d'une usine Italienne à proximité de Carrare, leurs lignes Classiques, Roma, Napoli (par Orazio Lucinao) ont disparus. Tout est fabriqué au sein de leur usine à présent. Un contrôle totale de l'ensemble de la chaîne de production qui devraient leur permettre de pousser encore plus loin l'expérience client. On a pu lire dans une interview que Patrick Johnson souhaitait raccourcir les délais de production à 3 semaines, ce qui est très ambitieux !

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On a pu essayer leurs costumes. Des modèles sont présentés afin de vous faire une meilleure idée du résultat final.  On a été très emballé par le costume le plus léger de leur gamme. Car oui, vous pouvez choisir entre plusieurs type d'entoilages en sachant que le plus lourd reste très léger. L'équivalent de ce que font les tailleurs napolitain. Autant vous dire que c'est les costumes les plus légers qu'on a vu jusqu'à présent.
Vous nous direz quel intérêt de payer un costume à un certain prix s’il est entièrement déstructuré…car c’est bien ce travail d’entoilage qui demande savoir-faire, patience et qui coûte cher. La question mérite d’être posée et on n’a pas forcément la réponse.

Pour ce qui est de la coupe, on ne saurait trop s'avancer n'ayant pas pu essayer de costume à notre vraie taille ce jour là. De ce qu'on a vu, elle est résolument moderne. Porche du corps et relativement courte. Mais sans jamais en faire trop. Alors oui il s'agit de sur-mesure, donc vous pouvez avoir la coupe que vous souhaitez. En théorie. Car en pratique, les retouches peuvent s'avérer compliquées si elles s'éloignent trop du patron initial. 

Hormis quelques tissus exclusifs à P.Johnson, les possibilités sont classiques, de Solbiati à VBC en passant par Loro Piana. Y compris les célèbres tissus brevetés Loro Piana Storm System qui sont respirants et imperméables. Histoire d'avoir un costume vraiment fonctionnel. Le coût ? 1500£. Des pardessus sur-mesure seront également disponibles cet autonome.

Pour le reste, pas de nouveauté avec ce qui existe sur le marché : choix des boutons possible, plusieurs types de revers (voir ici) ect...

Au niveau des pantalons, on a beaucoup aimé un modèle en coton japonais de 320g. Une pure merveille, très épais il tombe bien droit. Il est également assez duveteux, presque comme de la moleskine.  Disponible en vert forêt, beige, belu marine...
Son prix ? 265£ retouches comprises. Soit le prix de départ de ce qu'ils proposent pour les pantalons. Si vous prenez un autre tissu, ça devrait vous revenir beaucoup plus cher. 

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En somme, si vous êtes à Londres, on vous conseille d'y faire un tour. Ne serait-ce que pour le design du showroom.

 
 

Patrick Johnson Tailor - Le sommet de la légèreté

 

Comme vous le savez, ça fait plus de 10 années maintenant que l'on s'intéresse aux vêtements masculins. Et forcément, plus le temps passe, plus il est difficile de s'émerveiller. Pourtant il existe quelques marques qui nous enthousiasme encore. Patrick Johnson Tailors en fait partie. 
On a commencé à parler de cette marque dans cet article sur Londres. 10 années qu'on les suit. Et pour cause, ils réunissent tout ce qu'on aime : des vêtements légers, confortables, bien coupés, dans des matières peu courantes et vendus dans un cadre agréable.

P.JOHNSON TAILORS

Revue détaillée

 

Historique

Patrick Johnson, le fondateur éponyme Australien a d'abord fait des études d'œnologie à l'université d'Adélaïde dont il est sorti diplômé. S'en  survivra une carrière autour du monde. Pour la petite anecdote, c'est sur les bancs de cette école qu'il rencontrera son bras droit actuel, Tom Riley. 
Pourquoi l’œnologie ? Parce qu'en Australie méridionale, quand vous vous ne savez pas quoi faire, vous finissez souvent médecin, avocat ou vigneron.
Mais c'était avant de devenir allergique aux dioxyde de souffre, fréquemment utilisé dans la fabrication du vin (les fameux sulfites utilisés pour la conservation du vin). Patrick a même fait un séjour en France, la dernière chance qu'il s'est laissé, pour finalement se rendre compte que ce n'était pas fait pour lui. Une demi-déception, car ce n'était en fin de compte pas une vraie passion.

Quand on y pense, son métier d'oenologue n'est pas si éloigné de son travail actuel :

  • contrôler le travail artisanal effectué dans leur usine de Carrare | contrôler la production de vins
  • exercer quotidiennement son goût, trouver de beaux accords |  déguster des vins
  • vendre des costumes |  commercialiser des vins

Il décide donc de se reconvertir dans un domaine qui le passionne depuis sa jeunesse : les vêtements. Son beau père n'y ait sûrement pas étranger. Il possédait un vestiaire bien fourni, notamment des costumes bespoke issu de Savile Row où il se rendait 3 fois par an.
Patrick décide de prendre la direction Londres (où son frère fait ses études à Cambridge)  pour suivre les cours de la célèbre école de mode Central Saint Martins. Le tout en travaillant à côté pour pouvoir la financer. Et notamment pour Robert Emmett, un émigré australien qui a fondé une boutique de chemise sur-mesures. Il y a travaillé 7 ans en tant qu'apprenti et a notamment passé beaucoup de temps avec lui dans les ateliers de Naples ou de Parme.

 
J’avais un grand respect pour le tailoring (le façonnage) anglais, mais j’étais beaucoup plus porté sur l’Italie. J’ai passé beaucoup de temps avec Robert Emmett dans des ateliers à Naples et à Parme et il y a beaucoup de techniques différentes que j’adore dans la confection italienne. C’est une manière réellement différente de penser le rapport aux vêtements : là où les Britanniques sont un peu rigides dans leur façon de penser, les Italiens vivent dans leurs vêtements et ont un style de tailoring plus léger. Les Italiens s’habillent d’une manière décontractée qui est vraiment pertinente et moderne.
— PATRICK JOHNSON IN theweekendedition.com.au
Quand je suis venu chez Robert Emmett, j’étais un étudiant en mode qui pensait que Helmut Lang était la meilleure chose au monde. (rires) Mais il n’a jamais critiqué tout ce que j’ai fait, même s’il ne l’aimait pas. Il m’a laissé trouver mon propre chemin. Une autre chose que j’ai appris de Robert était de ne pas être pressé : patientez, prenez votre temps et faites de votre mieux à chaque fois.
— Patrick Johnson in theweekendedition.com.au

 

L'ADN DE LA MARQUE

Tout a commencé en 2008. Après ses études en Angleterre, Patrick décide de retourner en Australie et adapte la confection de ses costumes au climat australien, à savoir relativement chaud ! Le bouche à oreille fonctionne. Des trunkshows se créent. Puis des showrooms ouvrent leurs portes : 2 à Sidney et 2 à Melbourne. L'entreprise grandit de manière organique. Et toujours sur leurs fonds propres. Aucun d'emprunt ni de levés de fonds. 
En 2015, un showroom est ouvert à New York. S'en suivra un à Londres.

Le Design des showrooms est imaginé par la femme de Patrick : Tamsin Johnson. Une des architectes d'intérieurs les plus talentueuse d'Australie. Et pour avoir visité leur showroom londonien, je confirme. Ils sont aussi beaux en vrai qu'en photo.

Je voulais un espace différent des tailleurs classiques, un espace où les gens ne seraient pas trop intimidés. Nous sommes australiens, donc ça serait un peu forcé pour un tailleur australien de 30 ans de prétendre qu’il est anglais avec un intérieur tout en bois foncé traditionnel. Mon épouse, Tamsin, est designer d’intérieur et c’est elle qui imagine nos showrooms - je suis son pire client parce que je suis exigeant et que je ne paie pas.
— Patrick johnson in theaustralian.com.au

Sa femme et lui aiment beaucoup l'art moderne. Cela se ressent donc dans leurs showroom mais aussi dans l'esthétique de leurs vêtements. Toujours très nets, sans fioritures.
Des inspirations que l'on peut également retrouver sur le compte instagram de leurs 2 marques (PJT & Suitshop).
Orienté peinture pour PJT avec des artistes célèbres -Henri Matisse, Cy Twombly, Pablo Picasso- à d'autres plus confidentiels - Etel Adnan, John Zabawa...-.
L'univers de Suitshop est plus ancré vers les designers et architectes modernesLudwig Mies van der Roh, Dieter Rams...

Instagram P.Johnson Tailors

Instagram SUITSHOP

Nous aimons soutenir les jeunes talents locaux. Nous n’achetons pas sur le marché secondaire; Nous n’achetons que des artistes ou des galeries qui les supportent. Notre génération est très heureuse de tout dépenser dans une maison, une voiture, une montre, mais quand il s’agit d’une œuvre d’art ... Un de mes amis est membre de la galerie d’art de Nouvelle-Galles du Sud, il est très jeune et nous aide dans cette voie. C’est un champ de mines. Si vous pensez que venir et réaliser un costume sur-mesure est intimidant, aller dans une galerie est beaucoup plus intimidant. Il est agréable d’avoir quelqu’un qui vous prend la main - un peu.
— patrick johnson in theaustralian.com.au

Vous l'avez sans doute compris en lisant les paragraphes précédents, la philosophie de la marque est de proposer le meilleur du savoir faire traditionnel italien réactualisé au contexte moderne. L'idée est de concevoir des costumes aussi légers (les plus légers du monde !) et confortables que des pyjamas. Chose très difficile à trouver sur le marché actuel. Ils comblent un vide qui manquait cruellement. 
Très franchement, cela fait d'eux l'une des plus belles marques du monde. Ils arrivent à innover tout en s'appuyant sur le savoir-faire existant.

Leur approche client également est très moderne et responsable. Aider les hommes à se créer un vestiaire cohérent, avec peu de pièces mais des vêtements durables et qui match tous ensemble. Consommer moins mais mieux. Et sur le long terme. Ne pas avoir 36 tailleurs, afin de pourvoir construire une relation et une réflexion sur le vestiaire de chaque client.

Venir chez un un tailleur est une expérience très inconfortable pour beaucoup d’hommes. On ne pense pas forcément aux hommes ayant des problèmes corporels, alors qu’ils en ont souvent. Ils ont été dans des magasins avant où ils ont été arnaqués et ils voient un petit gars comme moi avec les cheveux lisses, en arrière et un pantalon serré...Nous leur faisons savoir que nous les écoutons, que nous concevons des vêtements pour eux, en lien avec leur personnalité, leur style de vie, leurs besoins. Nous sommes là pour obtenir le meilleur résultat possible pour eux.
— PATRICK JOHNSON IN THEAUSTRALIAN.COM.AU

 

FABRICATION

Au commencement, en 2008,  3 types de confections étaient disponibles selon le niveau de finitions : Classique, Roma et Napoli. Les deux premiers étaient confectionnées en chine et la dernière option en Italie, à partir de 3500$ à l'époque. 

A présent, c'est uniquement leur marque Suitshop qui fabrique en chine. Des costumes dans le même esprit à moins de 1000$ selon le tissu choisi. Avec la possibilité de recommander en ligne une fois votre patron défini.
Les produits de P.Johnson Tailors sont quant à eux uniquement fabriquées en Italie à la main depuis le rachat de l'entreprise Sartoria Carrara. Un petit atelier qui continue d'ailleurs de grandir, passant de 12 salariés à 50 il y a peu. Soit une grande partie des 82 employés de P.Johnson Tailors.

Question prix, les costumes P.Johnson démarrent à 1300€ et les pantalons à 300€. Toutes les retouches comprises. Des prix qui pour l'instant sont à peu près les mêmes depuis 10 ans même si aux Etats-Unis on leur a conseillé de les augmenter afin de ne pas être associé à une image trop "cheap". 
Ils ne sont pas situés sur les avenues les plus chères et peuvent donc se permettent de mettre le maximum de valeur dans leur produits. (par exemple en utilisant des nouvelles matières, comme les tissus water repellent de chez Loro Piana). Mais oui la stratégie prix est réflexion complexe.

LIGNE DE PRÊT A PORTER

Au début de ce mois-ci une ligne de prêt-à-porter est sortie sur Mr Porter (et quelques mois auparavant au sein du célèbre grand magasin New-Yorkais Barneys) . Cependant 90% de leur production restera concentrée sur le sur-mesure. 

Une collection qui s'est vendue comme des petites pains. Tout est déjà quasi sold out sur Mr Porter. Le premier designer australien sur ce mastodonte du e-commerce. La preuve également de l'intérêt des hommes pour les pièces légères et confortables.
Côté matières, des mélanges très légers mélanges en lin, coton, soie ou laine mérinos (en super 160' pour leur finesse)
Côté prix, ça commence à devenir assez cher, donc je vous conseille donc plutôt de vous tourner vers leur service sur-mesure, au même prix, ou parfois moins cher !

LOOKBOOK

Comme l'a dit le designer de Loewe, Jonathan Anderson dans cette interview de Business of Fashion, le pouvoir de l'image est tellement important. Et ça, P.Johnson semble l'avoir bien compris. Dès leurs début, la marque a toujours su innover en terme de communication. Surtout grâce à leurs lookbook dans l'air du temps. Par exemple en utilisant des masques de dessins animés, des couleurs primaires ultra pétantes en fond de photos ou des mannequins de sexe féminin.
Ou en rassemblant leurs équipes de tailleurs en studio. 

 

Anglo-Italian : un avenir prometteur

 

Il y quelques temps j'ai écrit un article intitulé London, The place To Be. J'ai donc voulu vérifier par moi-même s'il valait vraiment la peine pour vous d'aller à Londres. 1er élément de réponse avec cette visite chez AngloItalian.

 

Les Fondateurs

Jake Grantham et Alex Pirounis sont à l'origine de cette marque londonienne. Si vous regardez religieusement les photos streetstyle juste après le Pitti Uomo - celles d'un Robert Spangle sur QG par exemple - , vous connaissez sans doute déjà leurs visages.

Jake est Londonien d'origine. Enfant, il passait beaucoup de temps avec sa mère chez Harrods, le célèbre magasin Londonien. Très classique et old school à l'époque selon Jake. Une expérience très démocratique, car tout le monde peut entrer et se balader dans le magasin. Un esprit d'ouverture qui se retrouve chez AngloItalian. 
C'est aussi le même magasin où, enfant, Frédéric Beigbeder faisait ses emplettes de Noël avec ses parents et repartait souvent avec un manteau en Harris Tweed à tartan. Selon ses dires (cf Égoïste Romantique - de mémoire). Pour vous donner une idée, c'est un peu l'équivalent du Bon Marché à Paris

Jake a travaillé sur Savile Row, chez Drake's puis au sein de l’excellente équipe TheArmoury à Hong Kong. (l'entreprise qui a racheté Drake's) Elle a fait un formidable travail au début des années 2010 (et continue d'ailleurs) : des tailleurs tel que Orazio Luciano ou Antonio Liverano ont dépassé la sphère des seuls initiés et acquis une certaine notoriété.

Alex est d'origine italo-grecque. Italien de part sa mère  et Grec du côté de son père. Il a travaillé 5 années pour Kiton, ce qui est un atout important quand on veut commencer une entreprise dans ce secteur. Il comprend très bien la manière dont les Napolitains produisent et quelles sont leur limites. Un savoir qui leur fut indispensable pour développer des costumes de qualité à un prix raisonnable. Alex a par ailleurs également travaillé à Londres et en Asie. Notamment pour TheArmoury.

anglo italian london jake grantham alex pirounis

 

Naissance

Vous vous en doutez, cette idée ne date pas d'hier. C'est le projet d'une vie. Un projet qui a abouti en 1 an et 2 mois (depuis leur démission) avec l'ouverture de leur boutique londonienne.
Pourquoi AngloItalian ?

  • Anglo (Jake) / Italian (Alex)

  • Anglo parce qu'ils sont situés à Londres, et qu'une bonne partie de leurs tissus et de leur goûts sont anglais.

  • Italian, parce que 90% de leurs vêtements sont produits en Italie et qu'ils aiment le style Italien. Jake aime en particulier celui des années 50.

Un style qui ne retrouvait pas à Londres. C'était important pour eux de faire quelque chose de différent et de le faire A à Z.
 

 

BOUTIQUE

Elle s'intègre très bien dans le quartier de Marylebone. Le même quartier où se trouve Trunk Clothiers, Monocle, Sunspel, Paul Smith...Comme déjà dit ailleurs sur ce site, c'est l'équivalent du Marais à Paris. Des boutiques à l'esprit bohème chic. Pas de bling bling. Le quartier pullule de café/bar avec des devantures en bois vert kaki, bleu indigo ou noir. Et pour les intérieur, on retrouve beaucoup de céramique au sol. 

Mais revenons à AngloItalian. Autant le dire tout de suite : j'aime beaucoup. Pas de néons qui piquent les yeux et pas de matières trop froides. On se sent très vite à l'aise : mur blanc, grandes plantes, sofa très confortables aux inspirations scandinaves, table en marbre, sol en parquet et en pierre à l'aspect granite....Ce décor intérieur est signé de l'agence Reddeer (et Morgancarr me semble-t-il). Et pour ceux que ça intéresse, le travail de l'image de marque (emballages, affiches...) a été réalisé par l’agence de communication Thinkbirch.

A cela s'ajoute de la bonne musique. Entre parenthèse, Jake m'a confié écouter du Jazz, pas mal de musiques des années 50. (Doo-wop style). Plus Pavaroti pour Alex. Mais non, ce n'est pas la bande son du magasin.
 

Et pour finir, un petit détail, la boutique sent vraiment bon. Un parfum de chez Jo Malone, mais je saurai dire lequel précisément.

Ah j'oubliais, Jake m'a dit qu'il n'y avait pas de Whisky, que ça ne correspondait pas totalement à l'esprit de la maison. Bon j'en ai tout de même trouvé un caché à proximité des liasses de tissu. Un classique : Nikka Whisky from the Barrel.

anglo italian london jake grantham alex pirounis
anglo italian london jake grantham alex pirounis

PRODUITS

Costumes

Ma première impression ? Les produits sont beaux, bien réalisés et confortables. Pour ne rien gâcher les fondateurs sont ultra sympathiques, chaleureux, joviales, passionnés et aussi compétents ! Ils maîtrisent leur sujet et ça se sent.

Les costumes et les vestes de sport sont produits à la main en Italie, à Naples dans un petit atelier.

Au niveau du prix, ils tenaient à avoir quelque chose d'abordable. En somme le prix qu'ils seraient prêt à mettre pour un costume de cette qualité. Parce que oui, quand vous avez goûté au bespoke avec des tailleurs de renom comme Antonio Liverano, il est difficile de revenir en arrière. On les comprend. Ils ont donc essayé de coller au maximum à la qualité que l'on peut trouver lorsqu'on achète un costume bespoke digne de ce nom : plastron flottant, revers montés et entoilés à la main, idem pour le col et l’emmanchure...

[...] 1 year to find the right balance between the lapels, the shoulders, the lapels curves, the breast pocket...we did it from scratch.

It is definitely a Napolitean jacket...but like no one else
— Jake Grantham

Une autre particularité que j'aime beaucoup : ils ont des tissus vintages exclusifs. 40 différents et en quantité limitée (entre 3-5 costumes maximum par tissu).
Cette sélection correspond à tout ce qu'ils aiment et recommandent. Été comme hiver. Une très bonne idée, surtout quand on sait que le client est souvent perdu avec l’immensité des choix de tissu possible. Là ça devient beaucoup plus facile. Bon je vous rassure, ils ont aussi les classiques de chez Holland sherry, Dugdale ou Loro Piana.

Pour la ligne de prêt à porter, ils ont choisi des tissus irlandais (en lin), italien (les cotons par exemple) ou anglais.

les indispensables paris anglo italian

J'ai essayé leur veste de costume et une sport jacket. En 44 et 46 (oui je suis mince).
L'avantage justement de cette offre, c'est de pouvoir essayer les vestes ! Vous vous rendrez vite compte si cela est fait pour vous ou non. Un sacré avantage  très largement sous-estimé ! Deuxième avantage, vous savez que la coupe ne bougera pas si vous recommandez le même costume. Exit les mauvais jour du tailleur (qui manque de précision sur la coupe). Les patrons sont coupés via une machine assisté par ordinateur. Vous êtes donc sûr d'avoir toujours le même vêtement. 

Un détail qui m'a tout de suite plu en l'essayant : l’emmanchure assez haute. Elle donne un look plus propre et une bonne aisance de mouvement.
Côté épaule, ils ont créé une épaule de leur propre style. A savoir un peu plus structurée qu'une épaule napolitaine. Elle présente un enroulé avec une cigarette. Ce n'est pas non plus une épaule anglaise hein. Plutôt une inspiration anglaise.
Si celle-ci ne vous plaît pas, il reste la possibilité d'opter pour une épaule napolitaine traditionnelle dite Spalla Camicia; 

Délais de confection ? Entre 4 et 5 semaines.

Prix : en prêt à porter, les vestes de sport sont au alentour de 900£. Les costumes à partir de 1350£. Pour du sur-mesure (MTM) il faut compter environ 30% plus cher.

Si vous avez des questions, n'hésitez pas à les contacter. Ils ont bien insisté sur le fait qu'ils étaient totalement transparent. Et pour cause, grâce Internet, le consommateur monte en compétence. Il connait la plupart des détails d'une bonne confection. Rien ne sert de vouloir cacher ou mentir.

Jeans

Les jeans sont fabriqués avec un tissu Japonais fabriqué chez Kuroki Mills (voir photos ici). L'une des plus connue (et reconnue). Le développement de ces jeans à pris aussi lontemps que celui des costumes. Le délavage développé est d'ailleurs exclusif. 
Au niveau des caractéristiques, il s'agit de jeans mid-rise (mi-hauteur) et tapered leg (coupe carotte). Il ne voulaient pas quelque chose de trop cow-boy (RRL) ou trop tailleur. Un juste milieu.
Je n'ai pas pris de photos, mais les boutons et les rivets ont des détails plutôt sympas. Des détails yuppie style selon Jake.

Blousons et field jacket

De beaux blousons en cuir suédé en prêt-à-porter ou sur mesure (petites modifications possibles : longueur des manches...) sont disponibles. D'autres couleurs sont également possibles avec cette dernière. Leur Safari jacket est également très belle. Comptez 390£.

Petit bonus : j'ai également vu et essayé (très confortable avec un faux Raglan de ce que j'ai pu voir) le prototype d'une future veste de chasse (voir photo) dans le style de Barbour. Made in Italie et une matière anglaise.

Chaussures

J'ai vu le prototype, ça devrait arriver bientôt !

Knitwear

Pulls col rond en mélange cachemire/coton. Pourquoi pas en laine mérinos me direz-vous ? Jake m'a expliqué que selon eux, ces pulls étaient parfait pour l'été, lorsqu'il fait un peu froid. Ils sont plus épais que ceux en laine mérinos extra fine, et moins que ceux en laine Shetland. (plus pour l'hiver)

Accesoires

Ils ont des cravates. Ils aiment bien les motifs old school, à rayure notamment (regimental stripe). Des cravates qui se vendent d'ailleurs comme des petits pains. Vous trouverez aussi des ceintures (de la marque Anderson), et des pocket square.

 

 
anglo italian london jake grantham alex pirounis
les indispensables paris anglo italian
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anglo italian london jake grantham alex pirounis
We treating ourselves like a huge brand, not like a little shop. We do everything : we developp our own jackets, our own fabrics...
— Jake Grantham
les indispensables paris anglo italian
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We make garnements that have handmande lapel, handmade armhole, handmade collar, floating canvas...we try to be close as we can to a sartorial jacket, close as we can to jackets from tailors we knows, love and respect.
— JAKE GRANTHAM
anglo italian london jake grantham alex pirounis
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anglo italian london jake grantham alex pirounis
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When you have a lot of handmade suit, it’s difficult to come back something without that quality
— Jake Grantham
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Pitti Uomo 92 - Les 2 marques anglaises incontournables du salon

 

DRAKE'S LONDON

Pour cette saison SS18, Drake's reste ancré sur ses fondamentaux. Pas de vraie nouvelle pièce en vue. Mais des réinterprétations toujours réussies. Et quelques nouvelles étoffes également.
Pour les intéréssés, la marque est distribuée au Bon Marché - cravates et écharpes -.
 

drakes les indispensables paris
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drakes les indispensables paris
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drakes les indispensables paris
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PRIVATE WHITE VC

Private White VC continue d'accroître son vestiaire, et ne se cantonne plus seulement à l'outerwear (manteaux, blousons...). J'ai par exemple vu un polo manche courte 100% laine mérinos de toute beauté, ce qui n'existe pas chez un John Smedley par exemple. (les polos manches courtes sont tous en coton).
Bien entendu leur outerwear est toujours aussi bien réalisé. Leurs pièces sont incroyablement légères, bien coupées et avec des matières peu courante sur le marché du prêt-à-porter : je pense notamment à leur coton technique déperlant.
En bref, une marque à suivre.- mais il est vrai peu présente à Paris, avec un seul distributeur au compteur : 
Victoire Barber & Shop, Rue de Fauborg Poissonnière.

PRIVATE WHITE VC les indispensables paris
private white vc les indispensables paris
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Londres : the place to be

 

[Article non sponsorisé]

Londres a toujours été une ville incontourable en matière de vêtements masculin. L'offre y est très fournie, beaucoup plus étoffée que celle de Paris. Une ville qui ne résume pas uniquement au savoir faire de Savile Row, traditionnellement la rue des tailleurs bespoke britanniques. (située dans le quartier de Mayfair).
Et encore plus ces derniers temps. Car avez sans doute remarquez qu'il se passe pas mal de choses à Londres : cette ville redevient l'une des capitales mondiales les plus attractives en matière de vêtement masculin. L'excellent site londonien Permanent Style n'y est sans doute pas pour rien...

La preuve en 4 adresses, 1 par quartier londonien.

 

Fitzrovia, 51-52 Rathbone Place : Patrick Johnson Tailor

On commence par une marque que j'affectionne beaucoup, Patrick Johnson Tailor. Ce tailleur Australien est connu pour ses costumes ultra-dépareillés. Les plus légers du monde d'après leurs dires.
Pourquoi ? Parce que l'Australie présente un climat très méditerranéen au niveau de ses régions côtières. Là se où concentre les plus grandes villes du continent : Sidney, Brisbane, Melbourne, Perth et Adélaïde. Les températures descendent rarement en-dessous des 10° et montent souvent au-dessus des 25°. Vous comprendrez donc tout l'intérêt d'avoir des costumes très légers à porter.
Une exigence que la marque poursuit également dans son offre knitwear : les pulls et polo sont tricotés en laine super 160s...ultra fine donc. Un travail qui l'a amené à gagner le prix International Woolmark Prize qui récompense les designers qui innovent dans la création autour de de la laine Mérinos.

Jusqu'à présent ses costumes (en demi-mesure : à partir de $1325 pour les costumes, $900 les sports jackets, $375 les pantalons et $225 les chemises) n'étaient disponibles que via ses boutiques australiennes ou américaines, mais depuis peu ils ont installé un shop à Londres. Le premier sur le continent Européen.

Ci-dessous un extrait de 4 photos de leur look-book. Plutôt pas mal non ?
Je rédige actuellement un article détaillé de la marque, donc patience, vous en saurez plus...

 

 

Marylebone, 57 Weymouth Street: ANGLO ITALIAN

Juste à proximité du quartier Fitzrovia, vous avez le celui de Marylebone. Très connu, il est peu l'équivalent du Marais à Paris. Vous y trouverez Trunkclothiers, Monocle, Sunspel...Et maintenant Anglo Italian.

Cette marque a été fondée récemment par Jake Grantham et Alex Pirounis, soit deux anciens membres de l'équipe TheArmoury. Le célèbre magasin hongkongais qui a largement contribué à faire connaître Liverano Liverano, Orazio Luciano, Ambrosini Napoli...

Gauche : Jake/ Droite : AlexImage : Karl Edwin-Guerre

Gauche : Jake/ Droite : Alex
Image : Karl Edwin-Guerre

Ils proposent des costumes en-demi mesure façonnés à Naples dans la même veine que le parisien Husband. En moins structuré.
D'autres pièces du vestiaires masculin sont également disponibles en demi-mesure ou en prêt à porter. Comme les blousons en cuir suédé par exemple. Ou les Jeans.

Images : oui je les ai honteusement toutes piquées à permanentstyle

 

Belgravia, 151 Sloane Stret : Oliver Peoples

Oliver Peoples c'est l'histoire de deux frères ( Larry et Dennis Leight*) qui débutèrent en rachetant un stock neuf de lunettes anciennes dans les années 80. 20 ans plus tard, la marque a été rachetée (en 2007) par le groupe milliardaire Luxottica. Celui-là même qui est un projet de fusion avec le groupe français Essilor, un autre mastodonte du secteur.

*Le fils de Larry a fondé sa propre marque californienne, Garett Leight. Vous la connaissez sans doute, elle abore un design assez similaire à Oliver Peoples.

Jusqu'à présent cette marque n'était disponible en Europe uniquement via vos opticiens préférés. Ceux du réseau E-like pour nous.
Les seules boutiques en propres étaient situées principalement aux Etats-Unis. Avec l'implantation de cette boutique londonienne, un tournant est en cours. Elle dispose même d'un service sur-mesure !

 

 

TRUNKSHOW Londonien : MARCUS MALMBORG propose EIDOS NAPOLI & STOFFA

Pas d'adresse en dur pour cette dernière preuve que cela bouge à Londres. Sûrement parce qu'il est plus intéressant de tester le marché avant d'investir dans des coûts fixes. Par exemple, Patrick Johson Tailor organisait régulièrement des trunkshow londoniens avant l'ouverture de sa première boutique. Soit parce que le métier s'y prête bien. (typiquement : l'offre de vêtements sur-mesure)

Marcus Malmborg est un agent suédois qui distribue les marques Stoffà et Eidos Napoli. Deux marques qui nous parle beaucoup. Les matières utilisées sont toujours au top, les coupes aussi. Et que dire de leur lookbook ? Ils ont bien compris que de belles images sont incontournables, encore plus à l'heure d'Instagram...

Comptez au moins 1500€ pour un blouson Stoffà en cuir suédé.  Une sélection d'accessoires est également disponible. (écharpes et sacs)

 

 

 

 

 

Neoretrostreetstyle - Interview

 

 

Maxime est l’auteur de l’excellent blog photo NeoRetroStreetStyle. Il nous a gentiment accordé une interview.

Maxime photographié par Scott Schuman lors de son passage chez Sartoria Ripense pour la réalisation d’un costume bespoke.Ce blouson A1 est vendu dans cette boutique si ça vous intéresse. Vous en trouverez également un peu partout ailleurs dans Rome,…

Maxime photographié par Scott Schuman lors de son passage chez Sartoria Ripense pour la réalisation d’un costume bespoke.
Ce blouson A1 est vendu dans cette boutique si ça vous intéresse
. Vous en trouverez également un peu partout ailleurs dans Rome, la Mecque de la Suède Jacket d'après Maxime.

PS : habituellement Maxime ne porte pas de lunettes. Cette photo a été prise spécialement pour le site de Scott Schuman, facebythesartorialist !

Pour moi un homme qui a du style est capable d’avoir de l’allure de la tête au pied avec un budget de 20 euros...! Mais bon c’est beaucoup plus facile en étant habillé en Liverano, Ambrosi, Dalcuore ou Himel Brothers. Même le jardinier du coin serait élégant.
— Maxime Tormen

Bonjour Maxime, peux-tu te présenter rapidement ?

Bonjour Thomas, j’ai 28 ans, j’habite actuellement à Londres mais je viens de Nancy en Lorraine. Mon parcours ? J’ai quitté la maison de mes parents dès l’âge de 14 ans pour me consacrer au foot en tant que gardien de but. D'abord au centre de formation du FC Metz, puis au Stade de Reims et de l'As Cannes jusqu’à l’âge de 22 ans. N'ayant pu accéder au niveau professionnel, j'ai arrêté le foot du jour au lendemain. J'ai alors repris les études et j’ai trouvé une formation pour avoir l’équivalence Bac en un an. Avec ce diplôme, mes connaissances en "Mode" et mon premier blog, j’ai réussi à intégrer l’école Mod’art international directement en 3ème année de Licence. Ensuite j’ai passé un master que j’ai obtenu.
Le diplôme en poche, je suis parti à Rome sans aligner 3 mots d’italien et j’ai réussi à intégrer l’Accademia Dei Sartori dans laquelle j’ai passé avec succès mon diplôme 6 mois après. Ensuite j'ai fait mes premières armes chez Ilario Piscioneri, un tailleur Romain, chez qui j'ai appris à coudre. Après je suis parti chez Andrea Luparelli, la fameuse boutique Sartoria Ripense. Au final j'ai dû rester 3 ou 4 ans en Italie. C’était une bonne expérience.
Mais je voulais apprendre l’anglais car je n'alignais pas un seul mot. Et c’est important dans le business. Du coup j’ai réussi à me faire financer une formation d’anglais à Londres. Pendant mon temps libre je voulais trouver un stage sur Savile Row. Mark Cho m’a mis en contact avec Kathryn Sargent et j’ai pu intégrer son entreprise. Ma formation terminée, je pouvais rester travailler chez Kathryn mais mon salaire ne me permettait pas de vivre à Londres.
Je travaille actuellement chez Ralph Lauren à Londres. Je m’occupe d’un tout nouveau service de customisation et j’alterne avec le service tailleur. Parallèlement , je tiens 2 blogs dont NeoRetroStreetStyle. Je pense être un autodidacte.

De quand date ta passion pour les vêtements ?

Cela doit remonter à l’âge de 11 ans. A l’époque j’étais un fan de rap Us (East Cost). Il n'était pas rare que je prenne le train pour aller chercher mes vinyles chez urban music à Châtelet car je trouvais pas ce type de musique en CD. C'était lépoque où je portais du Avirex, Timberland, Clarks, Air force One bullrot, Enyce et toutes ces conneries là.
Je me suis toujours intéressé à la contre-culture en général depuis mon plus jeune âge. Le vêtement en faisait partie intégrante. Depuis j’ai évolué...

A quelle occasion t’es-tu dit que tu allais faire un blog de photos ? En ayant vu le travail d’un Scott Schuman ? A l’occasion d’une participation au Pitti Uomo ? D’ailleurs quel est ton ressenti sur le salon ?

J’ai commencé mon blog à l’époque où The Sartorialist commençait à partir en cacahuète. J’aimais bien Mister Mort mais c’était parfois un peu trop "clochmoutte" à mon goût et je ne me retrouvais pas vraiment dans les street blog menswear de l’époque. C’était trop fashion et too much.
Alors je me suis dit : pourquoi ne pas créer un blog en essayant de trouver le juste milieu entre élégance et style naturel, intemporel. Je pense d'ailleurs investir dans un nouvel appareil photo prochainement...
J’ai du faire 4 ou 5 Pitti Uomo ! Malgré ce qu’on pourrait penser à première vue, l’ambiance est plutôt bonne, les gens sont sympas et tu peux voir un peu comment le business fonctionne. Tu as tout le gratin menswear mondial, tu y découvres de nouvelles marques et tendances. Il y a également des soirées un peu partout dans la ville, ça vie, c’est vraiment sympa, j’ai de bons souvenirs.  C’est un peu un concours du type le mieux habillé du salon et comme tu as pu le constater, 85 % des participants en font un peu trop. Mon boulot est de shooter les 15% restants.

 

Ta photo préférée ?

Pour ma photo préféré je dirais une des photos de Kamoshita. J'ai souvent de la chance avec lui, j'ai le temps et il est toujours très souriant quand il me voit le shooter...C'est peut être à force de le croiser un peu partout depuis quelques années.

 
militaire fille corduroy bruxelles M65
komshita neotrostreetstyle les indispensables.jpg

Peux-tu nous raconter l’histoire de la photo ci-contre ? Parce que c’est très très rare de croiser des filles habillés comme ça.

Oui c’est une photo prise à Bruxelles durant un séminaire avec mon école de Mode à l’époque. On avait parfois un peu de temps libre et au lieu d’aller au Starbucks café, j’en profitais pour vadrouiller un peu dans la ville, je suis tombé sur cette fille et j’ai shooté.

 

Ton classement des personnes connues les mieux habillées du salon Pitti Uomo ? 

En parlant de classement, ils devraient effectivement inventer un classement du type le mieux habillé du salon, autant pousser le délire jusqu’au bout...!
Difficile de répondre à ta question, je dirais Karl Edwin Guerre, il fait un peu ce qu’il veut, ça déconne jamais, et puis il a cette nonchalance qu’on naturellement les "black". Sur ce que j’ai vu au dernier Pitti 90, je dirais Chad Park de Bn tailor. Ou les types de The armoury, Brycelands & co, Kamoshita, les frères Castillo de MAN1924, Simone Righi..et 2,3 italiens inconnus. Quand tu regardes mon blog, tu peux t’apercevoir qu’à chaque Pitti c’est souvent les mêmes que je shoote. Ces mec maîtrisent parfaitement les codes et ont une culture sartoriale poussée c’est sur, mais bon c’est direct beaucoup plus facile en étant habillé en Liverano, Ambrosi, Dalcuore ou Himel Brothers. Même le jardinier du coin serait élégant. Pour moi un homme qui a du style est capable d’avoir de l’allure de la tête au pied avec un budget de 20 euros...! Noburo Kakuta avec son physique de vieux sage est favorisé. Il est vrai qu'il maîtrise parfaitement les proportions et les nuances de bleu, mais on ne peut pas dire qu’il prenne beaucoup de risques...Voilà après ça reste que du visuel...

Karl Edwin Guerre tout en couleur

Karl Edwin Guerre tout en couleur

Simone Righi

Simone Righi

 

Ton Linkedin précise que tu as fait l’Accademia dei Sartori à Rome et Mod'art International Paris. Y as-tu appris des choses concrètes ? Rejoins-tu l’avis d’un Antonio Liverano ou d’un Patrick Johnson qui pense qu’on n’apprend rien dans les écoles de modes ? 

Je les rejoins oui et non, ça dépend ce que tu entends dans école de mode. Il faut faire la part des choses et être objectif. Certains profs, c'est vrai, ont une conception du luxe qui n’est pas vraiment la mienne, c'est sûr, mais j'ai appris pas mal de choses (dans la première école Mod’art) notamment au niveau du business, du management, de la communication et du marketing en général. Je suis parti à Bangkok, Milan et Hong Kong en séminaire grâce à cette école. J’ai pu y rencontrer des créateurs d’entreprise. C'est d'ailleurs à ce moment que j’ai pu rencontrer l’équipe de The Armoury. Cette école avait aussi organisé une visite chez Degand à Bruxelles, le célèbre magasin consacré à l’élégance masculine. Je pourrais te citer d'autres points positifs. Après ça dépend peut être des écoles mais je ne vais pas cracher sur une école qui ma donné ma chance...!

Et concernant le métier de tailleur, je suis d’accord avec eux sur le fait qu’on apprend mieux sur le terrain, c’est une réalité. J’ai appris avec des tailleurs qui ont réalisé des costumes pour Cary Grant, qui ont travaillé plus de 30 ans chez Brioni à la belle époque ou encore chez Valentino avec plus de 40 ans dans la confection. J’ai rencontré des gens vraiment compétents.

 
Cela dépend aussi des tailleurs, il ne faut pas écouter les choses qu’on entend par-ci par-là comme quoi tel ou tel serait le meilleur. Je ne vais pas citer de noms, mais il y a des tailleurs (ou stylistes plutôt), qui ne méritent vraiment pas leurs renommées quand tu t’approches un peu plus près de leurs vestes.
Devant la boutique Liverano Liverano à FlorenceCredit Photo : Gentleman Chemistry

Devant la boutique Liverano Liverano à Florence

Credit Photo : Gentleman Chemistry

 

Comment s’est passé ton apprentissage chez Sartoria Ripense ? Qu’as-tu appris ?

Je me souviens, je suis arrivé chez Ripense avec mon air ahuri. Andrea sortait de son bouiboui d’en bas et m’a accueilli avec le sourire italien...Je lui ai demandé s'il pouvait m’accueillir pour parfaire mon apprentissage, et le lendemain j’étais opérationnel. Au début c'était vraiment difficile. Puis après quelques mois et beaucoup de travail je devenais plus productif. A la fin j’arrivais presque à réaliser ce qu’on appelle « la secondo prova » ( le deuxième essayage). Je le remercie encore car c'est vraiment là que j’ai tout appris, avec lui et le personnel ultra qualifié.

Le sur-mesure est-il vraiment le saint graal ? Un avis ?

Le sur-mesure est bien pour les personnes avec un physique particulier. Après c'est bien aussi pour les connaisseurs passionnés, les gens qui recherchent des tissus, une coupe, des détails en particulier. Cela dépend aussi des tailleurs, il ne faut pas écouter ou lire les choses qu’on entend par-ci par-là comme quoi tel ou tel est le meilleur. Je ne vais pas citer de noms mais il y a des tailleurs (ou stylistes plutôt), qui ne méritent vraiment pas leurs renommées quand tu t’approches un peu plus près de leurs vestes. Parfois les clients ramènent leurs vestes bespoke réalisées par d’autres tailleurs pour qu’on les retouche et il m’est arrivé pas mal de fois d être surpris en découvrant un travail de sagouin. Souvent des blogueurs bespoke postent des détails zoomés de vestes tailleurs en croyant que ça été bien réalisé alors que je vois tout de suite que c'était bâclé. Il y a certains détails que même les "connaisseurs" (et parfois même le tailleur) ne voient pas car ils ne fabriquent pas la veste. Et puis le travail à la main n’est pas toujours un gage de qualité, la machine est parfois plus efficace sur certaine parties de la veste. Donc voilà, il faut faire attention, surtout à Naples…

Si tu as un physique basique, de la personnalité et que tu connais un bon retoucheur, tu peux avoir de l’allure pour pas grand chose.

Maxime en plein travail dans l'atelier Sartoria RipenseCredit photo : VeryGoodLord

Maxime en plein travail dans l'atelier Sartoria Ripense
Credit photo : VeryGoodLord

Un avis également sur les tailleurs italiens qui fleurissent sur Internet ?

Ils ne fleurissent pas, ils existent depuis bien longtemps, c’est juste que c’est une tendance. Ils font un costume aux acteurs bloggers connus dans le milieu et ça part. J’ai une liste concernant le nombre de tailleurs en Italie dans mon premier livre de l’Accademia Dei Sartori, il doit y en avoir plus de 500. Rien qu’a Rome, il y en a partout, c’est juste qu’ils ne font pas communication.

Tu as également travaillé à Londres pour Kathryn Sargent,  la première tailleur bespoke londonienne. Pour ceux qui ne la connaîtraient pas, peux-tu la présenter rapidement? Pourquoi avoir rejoint son équipe ? Quel était ton rôle ?

Oui pour le coup c'est une vraie "Master Tailor" (elle peut se permettre de poser avec les ciseaux). Au départ je ne la connaissais pas vraiment, c’est Mark Cho de l'équipe The armoury qui m’a mit en contact avec elle. Elle a travaillé plus de 15 ans il me semble chez Gieves and Hawkes, elle était cutter. Elle a créée son entreprise il y a 5 ans maintenant. D’après internet elle aurait même réalisé des costumes pour David Beckam et le prince Charles. Je garde le secret, mais il m’est arrivé de croiser des vedettes ! Au niveau des finitions, je dois admettre qu’elle fait partie du top sur Savile Row, et d’après ce que j’ai vu les femmes sont plus pointilleuses..

J’ai appris pas mal de choses pendant ces quelques mois, notamment à monter les manches, ou encore à réaliser le first fitting. Elle a une boutique sur Savile Row et un magnifique atelier situé à Brookstreet situé juste à côté.

Fort de ces 2 expériences, préfères-tu l’école anglaise ou italienne ?

Les anglais ont une manière de travailler complètement différente de celle des italiens. Quand je suis arrivé a Savile Row, ils m’ont pris pour un fou avec mes techniques de vieux Calabrais. De mon expérience, j’ai naturellement une préférence pour les italiens mais les anglais sont plus structurés dans leur manière de travailler et ça se ressent sur le résultat final.

Tes bons plans (boutiques, friperies…) à Rome et Londres ?

A Rome, il faut aller au Porta Portese le dimanche matin, c'est le meilleur marché que j'ai pu faire. Tu peux trouver du bespoke pour 3 euros.. du vintage américain pour 1 euro...du Ralph pour 2 euros...faut fouiner. Sinon tu peux trouver pas mal d'objets design.
Tu peux aussi aller jeter un coup d’œil chez Federico Polidori, c'est un artisan qui travaille le cuir. Ce qu'il fait est fantastique.
Bien évidemment, tu peux faire un tour à la boutique Sartoria Ripense, il y a une sélection bien choisie.
Deux autres boutiques sympas qui me viennent à l'esprit, s’appellent VillaBorgheseRoma (située via Po 158, ils ont un site internet) et Blue Marlin Roma : bonne sélection militaire et vintage.
Et si tu cherches des gants de qualité, il y en a à tous les coins de rue.

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Boutique Federico Polidori rue del Piè di Marmo

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Boutique Blue Marin, située rue Regina Margherita

A Londres, les tips sont assez connus des gens qui s'intéressent au sujet. Pour le vintage il y a le Portobello Market le vendredi, Bricklane A Shoreditch le jeudi matin me semble-t-il. Pas très loin, il y a une boutique qui s’appelle House of vintage situé à Cheshire Street.

Chez Camden aussi il y a des trucs sympas. Il y a aussi le fameux The Vintage Showroom à Covent Garden. Et beaucoup de friperies dans les alentours de ce que je t’ai cité. Sinon tu peux jeter un œil rues Jeremy Street et Savile Row. il y a Lock & Co par exemple.

The Vintage Showroom à Londres

The Vintage Showroom à Londres

Récemment j’ai découvert une autre boutique de vintage américain avec une très bonne sélection.J'ai oublié son nom...elle se situe à Crystal Palace.

Pour finir, j’ai vu sur ton Instagram que tu faisais de la moto. Que penses-tu de la circulation à Rome ou dans l’Italie en général ? C’est un vrai plat de spaghetti ?
D’ailleurs tu portes quoi ? Des vêtements que tu affectionnes ? 

Oui, j’ai passé le permis moto juste avant de partir en Italie. J'ai toujours rêvé de pouvoir sillonner en moto les routes de Toscane, dans le coin des CinqueTerres ou au bord du le lac de Côme. Étonnamment je préfère la circulation Romaine que Londonienne. A Rome, tu fais un peu ce que tu veux, il suffit juste de s’imposer et les gens te laissent passer, ça marche comme ça. A Londres c'est très dangereux, il y a beaucoup trop de bus, taxi, et cyclistes. Sans compter les touristes qui traversent en regardant du mauvais côté. Je dois risquer ma vie au moins 5 fois par jour.
Là je prépare un nouveau Road Trip en Écosse pour Mai. J’essaye de réduire au maximum mes bagages car ma moto (Ducati Monster) n’est pas conçue pour ce type de voyage normalement. Du coup je suis en ce moment même en train de customiser ma bonne vielle Barbour International en rajoutant deux poches arrières. Si on compte mon pantalon cargo vintage de l’armée française, je devrais avoir pas mal de place.

J’ai pas mal de pièces favorites, surtout des blousons. Pour moi un beaux blouson est indispensable. Ma type A1 en cuir naturel réalisé par Mister Freedom est une de mes préférées. A l'achat, elle était blanche. Aujourd’hui elle a une patine orangée incroyable, je suis remonté de Rome à Nancy en moto avec ce blouson,, j'ai de bons souvenirs ! Sinon mon gilet brown’s beach d’Anatomica, ça fait pas mal d’années que je l’utilise couramment, par dessus un pull, en doublure sous une Barbour, au dessus d’un t-shirt et même sous un costume. Il est très pratique également quand je travaille, avec ses 4 poches.

ROME BARBOUR
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Ces couleurs ! Mamamiaa...On est bien à Rome.