Interview de Romain Biette, fondateur d'Ardentes Clipei

 

Cette semaine on est allé à la rencontre de Romain Biette,
un jeune tailleur français qui a fondé sa propre entreprise à Paris.

Romain biette ardentes clipei

Bonjour Romain, peux-tu te présenter en une phrase ?

Romain Biette, 26 ans, tailleur et fondateur d’Ardentes Clipei.

Quel est ton parcours ? Ta formation ?

Je suis né à et j’ai grandi à Paris. Un pur produit de l’ouest parisien. Tous les parisiens te le diront : chaque rive, chaque quartier a un peu ses particularités. Ce qui fait que j’ai grandi dans un environnement où il n’était pas anormal que les gens soient en costume. Par exemple mon père, qui est avocat, l'est très souvent. Il n’est pas spécialement passionné par le vêtement mais il a une élégance assez brute, assez naturelle. C’est quelque chose que j’ai su apprécier assez tôt et qui m’a donné envie de porter de le porter. J’étais également dans un lycée disons un peu sévère où l’on m’avait imposé de le porter. C’était ma vraie première expérience, j'avais 14 ans.

A partir de 15 ans, j'ai commencé à bosser l’été. Je dépensais tout dans les fringues. Je me souviens que j’avais fait la bêtise d’acheter des chaussures chez Gucci. C’était en 2006, après Tom Ford. Leur collection était très stylée…Je possède d’ailleurs encore un manteau. Mais les chaussures je les ai jetées. Je me suis dit c’est bizarre, on m’avait vendu la qualité mais ce n’est pas ça la qualité. Qu’est ce qu’il y a au-dessus ? Si ce n’est pas l’industrie du luxe, qu’est ce que c’est ? J'ai d'ailleurs compris à ce moment là que c'était plus devenu une industrie que du luxe. Ce n'est que plus tard que je découvrirais l'artisanat, via des blogs comme Parisian Gentleman (PG). Je ne me suis jamais réellement plongé dans Bonne Gueule ou dans les forums, je suis clairement un produit de PG, qui m'a ouvert les yeux concernant la grande mesure. Avant pour moi le plus beau costume du monde, c'était un Ralph Lauren Purple Label ! 

romain biette chaussure ardentes clipei paris

Et c’est aussi à cette époque que j’ai vu le trailer de O’mast. Je me suis dit mais « qu’est ce que c’est que ce truc de malade. » J'ai du le voir 500 fois. Ça m’a donné envie d’aller à Naples et à Hong Kong (d'où viennent les producteurs du documentaire, les fameux Mark Cho et Alan See de The Armoury). Et j’y suis allé ! A Hong Kong, j’ai vraiment senti quelque chose que l’on ne retrouve pas en France…Il n'y pas autant de barrières, tout va beaucoup plus vite, c'est le paradis des entrepreneurs ! A mon retour, je me suis donc dit « c’est bon j’arrête mes études de droit ». Et c’est comme ça que j’ai suivi la formation de l’AFT pour devenir tailleur. Elle a durée 2 ans. C’est la dernière formation de tailleur en France, créée en 2005 par le maitre tailleur et président de la fédération des maitres tailleurs de France André Guilson. Un peu tout seul il faut dire, car l'Etat s'est totalement désintéressé de la transmission du métier aux générations futures. 

 

 
Je me souviens que j’avais fait la bêtise d’acheter des chaussures chez Gucci. C’était en 2006, après Tom Ford. Leur collection était très stylée…Je possède d’ailleurs encore un manteau. Mais les chaussures, je les ai jetées.
— Romain Biette
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Au début ça a été dur car tu vois qu'en réalité les choses sont loin de ce qui est écrit dans les blogs… La grande mesure a beaucoup souffert en cette seconde moitié du XXème siècle. 40 000 tailleurs il y a 50 ans et moins de 1000 établis aujourd’hui. Ils se sont pris l'industrialisation dans la figure, l'abandon progressif du costume et de toute forme de formalité, la hausse du coût du travail, les délocalisations, les changements d'habitude de consommation... Et puis après 68 et l'idée du bac pour tous, les métiers manuel c'était mal vu ! La génération de nos parents manque donc à l'appel, aujourd'hui en tailleur tu ne trouveras que des gens de 70 ans ou de 25. 

 
[...] j’ai vu le trailer de O’mast. Je me suis dit mais qu’est ce que c’est que ce truc de malade. J’ai du le voir 500 fois.
— Romain Biette
romain biette tailleur costume ardentes clipei paris
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Travailles-tu tout seul ?

Oui. Je suis associé pour la grande mesure avec le maitre tailleur Didier Groult installé à Rouen sous le nom André Marcel Tailleur. Nous travaillons à quatre mains sur mes clients, même si lui est plus là pour apporter l'expérience nécessaire pour avoir un tombé parfait que pour faire le vêtement en lui même. L'objectif est que ce soit mon travail, avec ma patte personnelle ! J'aimerais reprendre à terme son atelier et garder la production de la grande mesure en Normandie. Je pense que la vie est beaucoup plus agréable avec une petite maison et un coin de verdure où se vider la tête le soir plutôt que de vivre dans une barre en banlieue parisienne ! L'artisanat est avant tout un projet humain, et je pense que tout le monde doit être gagnant : le client, le tailleur, le personnel. Sinon tout ça n'a pas de sens. 

Qu’est ce qui fait ta marque de fabrique ?

Je suis un concentré des trois grandes écoles sartoriales: 

  • Italienne pour l'importance de la ligne, des couleurs chaudes, des motifs, une structure légère qui permet à la personne d'être aussi à l'aise en costume qu'en t-shirt et jean !

  • Anglaise, principalement pour les tissus, que je trouve plus solides de manière générale. Je suis un très grand fan de tweed et de Donegal

  • Française parce que j'ai appris à me soucier de tout dans les moindres détails... Un costume français réussi, c'est avant tout une couture droite, un point fin et régulier, un repassage impeccable.

Un rappel sur la provenance du nom de ta marque ?

Je me sens français avant tout, mais ce qui vient après est le fait que je me sente européen. De plus je fabrique tout en Europe: tissus anglais et italien, demi mesure fabriquée en Italie ou en Pologne, ou encore la grande mesure qui est fabriquée en France. J'ai donc voulu utiliser la langue européenne: le Latin. Ardentes Clipei signifie "boucliers étincelants" et renvoi à l'idée que le costume est une protection, pensé de telle manière qu'il vous rend plus beau et plus fort !

De quoi est composée ton offre ?

Je propose aujourd'hui trois niveaux de fabrication: une demi-mesure polonaise, une demi-mesure italienne, et de la grande mesure française. 

Plein de détails se retrouveront quelque soit l'offre, comme la milanaise par exemple (boutonnière réalisée à la main sur le revers). 

Quelles sont tes sources d’inspiration ?

Ma principale source d'inspiration est la beauté. Après pour parler de sources plus directes, j'aime particulièrement  le Cinéma, la Photographie et l'Architecture. 

romain biette tailleur costume ardentes clipei paris gants pecari
 

Tes modèles en matière d'élégance ?

Dans ceux qui ne sont plus de ce monde, Jean Gabin, Lino Ventura, Yves Montand. Sinon Alain Delon qui combine la beauté, le style et l'élégance ou Ralph Lauren parce qu'il est un modèle de réussite. Sinon dans le métier et plus jeunes, j'aime beaucoup les tailleurs Andrea Luparelli et Mariej Zaremba ! 

 

Je vais te poser la même question que j’ai posée à Maxime Toren : le sur-mesure (grande mesure j’entends) est-il vraiment le Saint Graal ?

La difficulté c’était : qu’est ce qui fait l’intérêt de la grande mesure ? Hugo Jacomet à répondu : patronage unique.  Ça c’est le postulat de Parisian Gentleman, que je respecte. Mais je ne suis pas totalement d'accord, car beaucoup de tailleurs utilisent des gabarits pour aller plus vite, et tu en as même qui vont jusqu'à altérer un patronage standard, comme en demi mesure! Pour moi la différence se fait plus sur le fait que la demi mesure, il y a la prise de mesures, avec la fabrication d'un costume qui arrivera fini selon les mesures prises. Quand le client est simple à habiller et que le preneur de mesures est bon, ça tombera parfaitement, sinon il y aura quelques petites retouches à faire. La grande mesure, c'est une prise de mesure, un premier essayage qui permet de prendre en compte plein de détails physiques directement sur le col (on pourra ainsi enlever facilement un pli nuque, ouvrir une emmanchure parce que le client a les épaules un peu en avant etc...), un second essayage avec le col et les manches bâties, ce qui permet de pouvoir régler au millimètre ces deux parties du costume qui sont les plus complexes à altérer le costume fini. Tout ça pour arriver à la fin à un vêtement qui tombera comme une seconde peau... Et puis il y a l'expérience, qui est unique ! 

En conclusion, la grande mesure est comme un grand restaurant ou une voiture de collection, il est malheureusement réservé à peu de personnes mais c'est un moment d'existence privilégié qui vaut largement l'argent qu'il coûte ! Chez moi à partir de 4000€ pour 70 heures de travail. 

 

Un détail que tu apprécies ?

Une belle manche, c'est la chose la plus complexe à réaliser et c'est réellement comme ça que je détermine si un costume est réussi ou non ! 

Plus jeune, je ne jurais que par l'épaule napolitaine, car j'étais totalement hypnotisé par le style italien qui se reconnait à 100 m. J'ai mis beaucoup plus longtemps à comprendre ce qui faisait la richesse du style français: une belle épaule, avec juste ce qu'il faut de cigarette, pas un pli, et une manche qui tombe parfaitement, c'est magnifique !! Et c'est deux fois plus complexe à réaliser qu'une épaule napolitaine, où la fronce (qui laisse apparaître quelques plis) est considérée comme un style alors qu'en France, elle est considérée comme une imperfection. 

J’ai vu que tu as rencontré Nicolas Radano et Maximilian Mogg. Pourrais-tu nous dire quelques mots à ce sujet ? Est-ce que des collaborations sont à prévoir ?

J’ai fait deux trunkshows chez Maximilian Mogg à Berlin. L’objectif est recevoir également des trunkshows et des events dans mon atelier parisien afin de promouvoir des gens dont j’apprécie le travail. Comme par exemple Guillaume Lancelot qui fait de la maroquinerie haut de gamme.

Pour finir, un livre ou un restaurant à nous conseiller ?

Bel Ami de Maupassant. Ce que j’aime c’est la détermination du personnage, cette capacité à dépasser son milieu social et à se faire une place de choix au sein de la société. Et puis Maupassant décrit à merveille la fin du XIXème siècle qui est une période qui me passionne !

romain biette tailleur costume ardentes clipei paris
romain biette tailleur costume ardentes clipei paris

Merci à Romain d'avoir pris le temps de répondre à nos questions.

 

Costume sur-mesure : Maxime Tormen nous aide à y voir plus clair !

 

Maxime, étant donné que tu as travaillé chez les plus grands tailleurs européens (Sartoria Ripense ou encore Kathryn Sargent), peux-tu nous expliquer globalement (chaque tailleur ayant ses propres méthodes) le processus de création d'un costume dit bespoke* ?
*Définition de ParisianGentleman : Réalisé à partir d'une feuille blanche, il ne s'agit pas d'un réajustement d'un patron existant aux mesures du client

Note de la rédaction : excepté les 4 photos en fin d'article, toutes les photos on été prise par Maxime lorsqu'il travaillait chez Sartoria Ripense et Ilario Piscioneri à Rome ou encore chez Kathryn Sargent à Londres.

Sur Savile Row, chez Kathryn Sargent :Choix du tissus, patronnage et découpe par Alistair le "cutter" de la maison 

Sur Savile Row, chez Kathryn Sargent :
Choix du tissus, patronnage et découpe par Alistair le "cutter" de la maison

 

Prima prova

Lorsque le client arrive au magasin, on détermine dans un premier temps avec lui ses besoins spécifiques : pour quel type d’événements le costume est destiné, les détails qu'il souhaite ou encore le choix du tissus.
Ensuite on prend ses mesures. La largeur des épaules par exemple. On prend en moyenne 7 à 8 points de mesures différents.

Avec les mesures, on dessine un patron exclusif et personnalisé pour le client. Par la suite on place le patron sur le tissu préalablement choisi par le client pour procéder à la découpe. Il s'agit du tissu définitif.

Une fois ces étapes réalisées, on peut passer à la fabrication du costume en assemblant chaque partie de manière grossière (coutures rapides à la main : c'est les fils du "bâti") pour avoir une idée plus précise sur les retouches à faire. C'est ce qu’on appelle en italien "la prima prova" : soit le premier essayage en français. 

 

Seconda prova

Après ces quelques retouches faites sur le client, nous passons à la seconde étape qu’on appelle la "seconda prova". Le costume est à présent assemblé avec les coutures finales. La plupart des fils blancs du bâti - qui ne servent plus - sont donc retirés. D'ailleurs les anciens m’engueulaient souvent là dessus car il m’arrivait d’oublier de retirer ces fils.
On y ajoute certains détails plus compliqués à réaliser comme les poches intérieures et extérieures. Nous fixons aussi la doublure. Enfin arrive les finitions comme par exemple les points de fixations de la doublure.

Un troisième essayage est souvent effectué afin d’apporter quelques modifications notamment sur le montage de l'épaule (parfois la manche part un peu trop en avant ou inversement, un pli non désiré peut parfois apparaître..). 

 

De ces détails qui font la différence...

En haut à gauche : Là je fixe l'épaulette ou le padding, t'appelles ça comme tu veux...on est bien en Angleterre, l'épaule est épaisse !  Si tu veux faire l'Italien, il te suffit de retirer un peu de tissus, et si tu veux faire le Napolitain, tu ne mets rien...

En haut à droite : Une partie de la mise en place du second essayage par moi-même.

En bas à gauche : Il s'agit des mains de mon pote Oleg, ancien conducteur de Char d'assaut en Ukraine.
On fixe la doublure avec le fils blanc en essayant de faire un belle arrondi !

En bas à droite : Détails sur une doublure réalisés par moi-même lors d'un second essayage. C'est ce genre de détails où l'on peut voir des petites différences entre les tailleurs.
Les extrémités des coutures de la poche téléphone portable, doivent être identiques, ni trop élargies et inversement. Pareillement, les distances entre les points doivent être quasi identiques. Je le précise car il m'arrivait de me faire engueuler car c'était justement parfois trop parfait...similaire à une machine ce qui n'est pas bon, le client aime bien qu'on voit que c'est fait à la main !

 

Ces deux photos,  c'est quand je m’entraînais a faire des buttonholes et des milanaises. Elles ne sont pas parfaites mais c'est un bon début. Là encore tu peux voir les différences entre les tailleurs. Normalement il ne faut pas qu'on puisse voir les les points de couture aux extrémités des petits cercles.

Et les cercles doivent avoir la même distance. C'est pareil, au touché il ne faut pas qu'elle soit trop dur ou trop molle...

A gauche : Là je réalise la...pocket square. J'en oublie même les noms ! Entre l'italien, l'anglais et le français, c'est un vrai casse tête ! On doit parvenir à faire un belle arrondi aux extrémités. Ni trop gros, ni trop petit. Là aussi on fait vite la différence entre les tailleurs...A noter que j'ai rajouté un peu de thermocollé pour que ça soit plus résistant.
Au milieu : Faire attention à bien superposer les motifs entre les différentes parties. C'est encore sur ces détails qu'on peut voir la différence entre les tailleurs...notamment au niveau des poches, du dos ou du col.
A droite : Grosse différence entre les Anglais et Italiens, mes points de couture sur le col sont à l'horizontale chez les Anglais, en Italie souvent à la verticale.

En haut à gauche : Mr Pino avec mon gilet Browns Beach d'Anatomica. Je ne comprenais jamais rien quand il me parlait avec son ton de voix Sicilien mais je répondais :
"Si ,Si"..
 

En haut à droite : Alfonso au boulot avec ma souvenir jacket !
 

En bas à gauche : Alfonso au boulot avec ma Campus jacket Mister Freedom, je venais de la recevoir, elle était encore relativement blanche !
 

En haut à droite : Le métier qui rentre !

 

 

Merci Maxime pour tes réponses !

Si l'on résume:

  • 1er rendez-vous : discussion sur le type de costume voulu et première prises de mesures
  • 2ème rendez-vous : essayage du costume réalisé à partir des mesures
  • 3ème rendez-vous : essayage du costume quasi-définitif
  • 4ème rendez-vous : le costume final est remis au client

En images accélérées, on obtient :

Crédit photo : thebespokedudes

 

 

Neoretrostreetstyle - Interview

 

 

Maxime est l’auteur de l’excellent blog photo NeoRetroStreetStyle. Il nous a gentiment accordé une interview.

Maxime photographié par Scott Schuman lors de son passage chez Sartoria Ripense pour la réalisation d’un costume bespoke.Ce blouson A1 est vendu dans cette boutique si ça vous intéresse. Vous en trouverez également un peu partout ailleurs dans Rome,…

Maxime photographié par Scott Schuman lors de son passage chez Sartoria Ripense pour la réalisation d’un costume bespoke.
Ce blouson A1 est vendu dans cette boutique si ça vous intéresse
. Vous en trouverez également un peu partout ailleurs dans Rome, la Mecque de la Suède Jacket d'après Maxime.

PS : habituellement Maxime ne porte pas de lunettes. Cette photo a été prise spécialement pour le site de Scott Schuman, facebythesartorialist !

Pour moi un homme qui a du style est capable d’avoir de l’allure de la tête au pied avec un budget de 20 euros...! Mais bon c’est beaucoup plus facile en étant habillé en Liverano, Ambrosi, Dalcuore ou Himel Brothers. Même le jardinier du coin serait élégant.
— Maxime Tormen

Bonjour Maxime, peux-tu te présenter rapidement ?

Bonjour Thomas, j’ai 28 ans, j’habite actuellement à Londres mais je viens de Nancy en Lorraine. Mon parcours ? J’ai quitté la maison de mes parents dès l’âge de 14 ans pour me consacrer au foot en tant que gardien de but. D'abord au centre de formation du FC Metz, puis au Stade de Reims et de l'As Cannes jusqu’à l’âge de 22 ans. N'ayant pu accéder au niveau professionnel, j'ai arrêté le foot du jour au lendemain. J'ai alors repris les études et j’ai trouvé une formation pour avoir l’équivalence Bac en un an. Avec ce diplôme, mes connaissances en "Mode" et mon premier blog, j’ai réussi à intégrer l’école Mod’art international directement en 3ème année de Licence. Ensuite j’ai passé un master que j’ai obtenu.
Le diplôme en poche, je suis parti à Rome sans aligner 3 mots d’italien et j’ai réussi à intégrer l’Accademia Dei Sartori dans laquelle j’ai passé avec succès mon diplôme 6 mois après. Ensuite j'ai fait mes premières armes chez Ilario Piscioneri, un tailleur Romain, chez qui j'ai appris à coudre. Après je suis parti chez Andrea Luparelli, la fameuse boutique Sartoria Ripense. Au final j'ai dû rester 3 ou 4 ans en Italie. C’était une bonne expérience.
Mais je voulais apprendre l’anglais car je n'alignais pas un seul mot. Et c’est important dans le business. Du coup j’ai réussi à me faire financer une formation d’anglais à Londres. Pendant mon temps libre je voulais trouver un stage sur Savile Row. Mark Cho m’a mis en contact avec Kathryn Sargent et j’ai pu intégrer son entreprise. Ma formation terminée, je pouvais rester travailler chez Kathryn mais mon salaire ne me permettait pas de vivre à Londres.
Je travaille actuellement chez Ralph Lauren à Londres. Je m’occupe d’un tout nouveau service de customisation et j’alterne avec le service tailleur. Parallèlement , je tiens 2 blogs dont NeoRetroStreetStyle. Je pense être un autodidacte.

De quand date ta passion pour les vêtements ?

Cela doit remonter à l’âge de 11 ans. A l’époque j’étais un fan de rap Us (East Cost). Il n'était pas rare que je prenne le train pour aller chercher mes vinyles chez urban music à Châtelet car je trouvais pas ce type de musique en CD. C'était lépoque où je portais du Avirex, Timberland, Clarks, Air force One bullrot, Enyce et toutes ces conneries là.
Je me suis toujours intéressé à la contre-culture en général depuis mon plus jeune âge. Le vêtement en faisait partie intégrante. Depuis j’ai évolué...

A quelle occasion t’es-tu dit que tu allais faire un blog de photos ? En ayant vu le travail d’un Scott Schuman ? A l’occasion d’une participation au Pitti Uomo ? D’ailleurs quel est ton ressenti sur le salon ?

J’ai commencé mon blog à l’époque où The Sartorialist commençait à partir en cacahuète. J’aimais bien Mister Mort mais c’était parfois un peu trop "clochmoutte" à mon goût et je ne me retrouvais pas vraiment dans les street blog menswear de l’époque. C’était trop fashion et too much.
Alors je me suis dit : pourquoi ne pas créer un blog en essayant de trouver le juste milieu entre élégance et style naturel, intemporel. Je pense d'ailleurs investir dans un nouvel appareil photo prochainement...
J’ai du faire 4 ou 5 Pitti Uomo ! Malgré ce qu’on pourrait penser à première vue, l’ambiance est plutôt bonne, les gens sont sympas et tu peux voir un peu comment le business fonctionne. Tu as tout le gratin menswear mondial, tu y découvres de nouvelles marques et tendances. Il y a également des soirées un peu partout dans la ville, ça vie, c’est vraiment sympa, j’ai de bons souvenirs.  C’est un peu un concours du type le mieux habillé du salon et comme tu as pu le constater, 85 % des participants en font un peu trop. Mon boulot est de shooter les 15% restants.

 

Ta photo préférée ?

Pour ma photo préféré je dirais une des photos de Kamoshita. J'ai souvent de la chance avec lui, j'ai le temps et il est toujours très souriant quand il me voit le shooter...C'est peut être à force de le croiser un peu partout depuis quelques années.

 
militaire fille corduroy bruxelles M65
komshita neotrostreetstyle les indispensables.jpg

Peux-tu nous raconter l’histoire de la photo ci-contre ? Parce que c’est très très rare de croiser des filles habillés comme ça.

Oui c’est une photo prise à Bruxelles durant un séminaire avec mon école de Mode à l’époque. On avait parfois un peu de temps libre et au lieu d’aller au Starbucks café, j’en profitais pour vadrouiller un peu dans la ville, je suis tombé sur cette fille et j’ai shooté.

 

Ton classement des personnes connues les mieux habillées du salon Pitti Uomo ? 

En parlant de classement, ils devraient effectivement inventer un classement du type le mieux habillé du salon, autant pousser le délire jusqu’au bout...!
Difficile de répondre à ta question, je dirais Karl Edwin Guerre, il fait un peu ce qu’il veut, ça déconne jamais, et puis il a cette nonchalance qu’on naturellement les "black". Sur ce que j’ai vu au dernier Pitti 90, je dirais Chad Park de Bn tailor. Ou les types de The armoury, Brycelands & co, Kamoshita, les frères Castillo de MAN1924, Simone Righi..et 2,3 italiens inconnus. Quand tu regardes mon blog, tu peux t’apercevoir qu’à chaque Pitti c’est souvent les mêmes que je shoote. Ces mec maîtrisent parfaitement les codes et ont une culture sartoriale poussée c’est sur, mais bon c’est direct beaucoup plus facile en étant habillé en Liverano, Ambrosi, Dalcuore ou Himel Brothers. Même le jardinier du coin serait élégant. Pour moi un homme qui a du style est capable d’avoir de l’allure de la tête au pied avec un budget de 20 euros...! Noburo Kakuta avec son physique de vieux sage est favorisé. Il est vrai qu'il maîtrise parfaitement les proportions et les nuances de bleu, mais on ne peut pas dire qu’il prenne beaucoup de risques...Voilà après ça reste que du visuel...

Karl Edwin Guerre tout en couleur

Karl Edwin Guerre tout en couleur

Simone Righi

Simone Righi

 

Ton Linkedin précise que tu as fait l’Accademia dei Sartori à Rome et Mod'art International Paris. Y as-tu appris des choses concrètes ? Rejoins-tu l’avis d’un Antonio Liverano ou d’un Patrick Johnson qui pense qu’on n’apprend rien dans les écoles de modes ? 

Je les rejoins oui et non, ça dépend ce que tu entends dans école de mode. Il faut faire la part des choses et être objectif. Certains profs, c'est vrai, ont une conception du luxe qui n’est pas vraiment la mienne, c'est sûr, mais j'ai appris pas mal de choses (dans la première école Mod’art) notamment au niveau du business, du management, de la communication et du marketing en général. Je suis parti à Bangkok, Milan et Hong Kong en séminaire grâce à cette école. J’ai pu y rencontrer des créateurs d’entreprise. C'est d'ailleurs à ce moment que j’ai pu rencontrer l’équipe de The Armoury. Cette école avait aussi organisé une visite chez Degand à Bruxelles, le célèbre magasin consacré à l’élégance masculine. Je pourrais te citer d'autres points positifs. Après ça dépend peut être des écoles mais je ne vais pas cracher sur une école qui ma donné ma chance...!

Et concernant le métier de tailleur, je suis d’accord avec eux sur le fait qu’on apprend mieux sur le terrain, c’est une réalité. J’ai appris avec des tailleurs qui ont réalisé des costumes pour Cary Grant, qui ont travaillé plus de 30 ans chez Brioni à la belle époque ou encore chez Valentino avec plus de 40 ans dans la confection. J’ai rencontré des gens vraiment compétents.

 
Cela dépend aussi des tailleurs, il ne faut pas écouter les choses qu’on entend par-ci par-là comme quoi tel ou tel serait le meilleur. Je ne vais pas citer de noms, mais il y a des tailleurs (ou stylistes plutôt), qui ne méritent vraiment pas leurs renommées quand tu t’approches un peu plus près de leurs vestes.
Devant la boutique Liverano Liverano à FlorenceCredit Photo : Gentleman Chemistry

Devant la boutique Liverano Liverano à Florence

Credit Photo : Gentleman Chemistry

 

Comment s’est passé ton apprentissage chez Sartoria Ripense ? Qu’as-tu appris ?

Je me souviens, je suis arrivé chez Ripense avec mon air ahuri. Andrea sortait de son bouiboui d’en bas et m’a accueilli avec le sourire italien...Je lui ai demandé s'il pouvait m’accueillir pour parfaire mon apprentissage, et le lendemain j’étais opérationnel. Au début c'était vraiment difficile. Puis après quelques mois et beaucoup de travail je devenais plus productif. A la fin j’arrivais presque à réaliser ce qu’on appelle « la secondo prova » ( le deuxième essayage). Je le remercie encore car c'est vraiment là que j’ai tout appris, avec lui et le personnel ultra qualifié.

Le sur-mesure est-il vraiment le saint graal ? Un avis ?

Le sur-mesure est bien pour les personnes avec un physique particulier. Après c'est bien aussi pour les connaisseurs passionnés, les gens qui recherchent des tissus, une coupe, des détails en particulier. Cela dépend aussi des tailleurs, il ne faut pas écouter ou lire les choses qu’on entend par-ci par-là comme quoi tel ou tel est le meilleur. Je ne vais pas citer de noms mais il y a des tailleurs (ou stylistes plutôt), qui ne méritent vraiment pas leurs renommées quand tu t’approches un peu plus près de leurs vestes. Parfois les clients ramènent leurs vestes bespoke réalisées par d’autres tailleurs pour qu’on les retouche et il m’est arrivé pas mal de fois d être surpris en découvrant un travail de sagouin. Souvent des blogueurs bespoke postent des détails zoomés de vestes tailleurs en croyant que ça été bien réalisé alors que je vois tout de suite que c'était bâclé. Il y a certains détails que même les "connaisseurs" (et parfois même le tailleur) ne voient pas car ils ne fabriquent pas la veste. Et puis le travail à la main n’est pas toujours un gage de qualité, la machine est parfois plus efficace sur certaine parties de la veste. Donc voilà, il faut faire attention, surtout à Naples…

Si tu as un physique basique, de la personnalité et que tu connais un bon retoucheur, tu peux avoir de l’allure pour pas grand chose.

Maxime en plein travail dans l'atelier Sartoria RipenseCredit photo : VeryGoodLord

Maxime en plein travail dans l'atelier Sartoria Ripense
Credit photo : VeryGoodLord

Un avis également sur les tailleurs italiens qui fleurissent sur Internet ?

Ils ne fleurissent pas, ils existent depuis bien longtemps, c’est juste que c’est une tendance. Ils font un costume aux acteurs bloggers connus dans le milieu et ça part. J’ai une liste concernant le nombre de tailleurs en Italie dans mon premier livre de l’Accademia Dei Sartori, il doit y en avoir plus de 500. Rien qu’a Rome, il y en a partout, c’est juste qu’ils ne font pas communication.

Tu as également travaillé à Londres pour Kathryn Sargent,  la première tailleur bespoke londonienne. Pour ceux qui ne la connaîtraient pas, peux-tu la présenter rapidement? Pourquoi avoir rejoint son équipe ? Quel était ton rôle ?

Oui pour le coup c'est une vraie "Master Tailor" (elle peut se permettre de poser avec les ciseaux). Au départ je ne la connaissais pas vraiment, c’est Mark Cho de l'équipe The armoury qui m’a mit en contact avec elle. Elle a travaillé plus de 15 ans il me semble chez Gieves and Hawkes, elle était cutter. Elle a créée son entreprise il y a 5 ans maintenant. D’après internet elle aurait même réalisé des costumes pour David Beckam et le prince Charles. Je garde le secret, mais il m’est arrivé de croiser des vedettes ! Au niveau des finitions, je dois admettre qu’elle fait partie du top sur Savile Row, et d’après ce que j’ai vu les femmes sont plus pointilleuses..

J’ai appris pas mal de choses pendant ces quelques mois, notamment à monter les manches, ou encore à réaliser le first fitting. Elle a une boutique sur Savile Row et un magnifique atelier situé à Brookstreet situé juste à côté.

Fort de ces 2 expériences, préfères-tu l’école anglaise ou italienne ?

Les anglais ont une manière de travailler complètement différente de celle des italiens. Quand je suis arrivé a Savile Row, ils m’ont pris pour un fou avec mes techniques de vieux Calabrais. De mon expérience, j’ai naturellement une préférence pour les italiens mais les anglais sont plus structurés dans leur manière de travailler et ça se ressent sur le résultat final.

Tes bons plans (boutiques, friperies…) à Rome et Londres ?

A Rome, il faut aller au Porta Portese le dimanche matin, c'est le meilleur marché que j'ai pu faire. Tu peux trouver du bespoke pour 3 euros.. du vintage américain pour 1 euro...du Ralph pour 2 euros...faut fouiner. Sinon tu peux trouver pas mal d'objets design.
Tu peux aussi aller jeter un coup d’œil chez Federico Polidori, c'est un artisan qui travaille le cuir. Ce qu'il fait est fantastique.
Bien évidemment, tu peux faire un tour à la boutique Sartoria Ripense, il y a une sélection bien choisie.
Deux autres boutiques sympas qui me viennent à l'esprit, s’appellent VillaBorgheseRoma (située via Po 158, ils ont un site internet) et Blue Marlin Roma : bonne sélection militaire et vintage.
Et si tu cherches des gants de qualité, il y en a à tous les coins de rue.

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Boutique Federico Polidori rue del Piè di Marmo

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Boutique Blue Marin, située rue Regina Margherita

A Londres, les tips sont assez connus des gens qui s'intéressent au sujet. Pour le vintage il y a le Portobello Market le vendredi, Bricklane A Shoreditch le jeudi matin me semble-t-il. Pas très loin, il y a une boutique qui s’appelle House of vintage situé à Cheshire Street.

Chez Camden aussi il y a des trucs sympas. Il y a aussi le fameux The Vintage Showroom à Covent Garden. Et beaucoup de friperies dans les alentours de ce que je t’ai cité. Sinon tu peux jeter un œil rues Jeremy Street et Savile Row. il y a Lock & Co par exemple.

The Vintage Showroom à Londres

The Vintage Showroom à Londres

Récemment j’ai découvert une autre boutique de vintage américain avec une très bonne sélection.J'ai oublié son nom...elle se situe à Crystal Palace.

Pour finir, j’ai vu sur ton Instagram que tu faisais de la moto. Que penses-tu de la circulation à Rome ou dans l’Italie en général ? C’est un vrai plat de spaghetti ?
D’ailleurs tu portes quoi ? Des vêtements que tu affectionnes ? 

Oui, j’ai passé le permis moto juste avant de partir en Italie. J'ai toujours rêvé de pouvoir sillonner en moto les routes de Toscane, dans le coin des CinqueTerres ou au bord du le lac de Côme. Étonnamment je préfère la circulation Romaine que Londonienne. A Rome, tu fais un peu ce que tu veux, il suffit juste de s’imposer et les gens te laissent passer, ça marche comme ça. A Londres c'est très dangereux, il y a beaucoup trop de bus, taxi, et cyclistes. Sans compter les touristes qui traversent en regardant du mauvais côté. Je dois risquer ma vie au moins 5 fois par jour.
Là je prépare un nouveau Road Trip en Écosse pour Mai. J’essaye de réduire au maximum mes bagages car ma moto (Ducati Monster) n’est pas conçue pour ce type de voyage normalement. Du coup je suis en ce moment même en train de customiser ma bonne vielle Barbour International en rajoutant deux poches arrières. Si on compte mon pantalon cargo vintage de l’armée française, je devrais avoir pas mal de place.

J’ai pas mal de pièces favorites, surtout des blousons. Pour moi un beaux blouson est indispensable. Ma type A1 en cuir naturel réalisé par Mister Freedom est une de mes préférées. A l'achat, elle était blanche. Aujourd’hui elle a une patine orangée incroyable, je suis remonté de Rome à Nancy en moto avec ce blouson,, j'ai de bons souvenirs ! Sinon mon gilet brown’s beach d’Anatomica, ça fait pas mal d’années que je l’utilise couramment, par dessus un pull, en doublure sous une Barbour, au dessus d’un t-shirt et même sous un costume. Il est très pratique également quand je travaille, avec ses 4 poches.

ROME BARBOUR
Labrador.jpg

Ces couleurs ! Mamamiaa...On est bien à Rome.

 

Du vert - Couleur de l'année 2017

Si vous ne le savez pas encore, le vert a été désigné comme la couleur de l'année 2017 par la célèbre entreprise Pantone qui fabrique les nuanciers du même nom. L'occasion pour nous de revenir sur cette couleur.

Le vert absolu est la couleur la plus reposante qui soit : elle ne se meurt vers aucune direction et n’a aucune consonance de joie, de tristesse ou de passion, elle ne réclame rien, n’attire vers rien. Cette absence permanente de mouvement est une propriété bienfaisante pour des âmes et des hommes fatigués, mais peut, après un certain temps de repos, devenir fastidieuse.
— V.Kandinsky
Du_spirituel_dans_l_art_et_dans_la_peinture_en_particulier.jpg
art populaire deleau vert mode
De la couleur et de la lumière. L’harmonie.

Les murs de vos chambres sont tristes et sans couleur, alors que dehors le soleil de printemps reparaît, nous tire et nous réchauffe le sang et l’amour. L’appartement, lui, n’en paraît que plus mort...Si vos murs étaient peints d’un ton clair, vert pâle, gris tainté de vert ou de bleu, ou d’un core clair, vous verriez la différence.
Mais ne les peignez jamais en rouge, surtout foncé, notre oeil a horreur de cette couleur en grande surface. En effet, la couleur la plus familière et la plus répandue est le vert. Regardez la campagne en été, les rouges sont presques noyés : les coquelicots comptent à peine, les toits en tuiles sont de petites taches au milieu de la plaine.
Ce ton d’ensemble qui domine et que les autres ne colorent que faiblement, on l’appelle une “harmonie”, en vert si le vert domine.
— M.Deleau
petit livre des couleurs
Une couleur médiane, non violente, paisible...Cela apparaît très clairement dans les textes romains et médiévaux, et dans un célèbre traité de Goethe de la fin du XVIIIème siècle : celui-ci (qui adore le bleu) recommande le vert pour les papiers peints, l’intérieur des appartements et spécialement, dit-il, la chambre à coucher. Il lui trouve des vertus apaisantes. Les théologiens qui ont codifiés les couleurs lithurgiques avaient la même opinion : le vert a été institué couleur des dimanches ordinaires.
— M.Pastoureau - D.Simonnet

Le vert serait donc la couleur la plus répandue dans la nature...C'est possible mais je ne sais pas vous, mais moi, dans la rue, je ne vois que du noir. Et c'est une constante depuis plus d'un siècle en occident. Très souvent (et trop souvent) associé au "chic" à la française. Le problème c'est que le noir ne supporte pas les matières bas de gamme. Encore moins que les autres couleurs. Et c'est aussi la couleur du deuil. En Occident tout du moins.

Une solution possible : le vert ! Et si l'on en croit nos trois auteurs, le vert serait également une couleur apaisante. En ces temps quelques peu agités, c'est donc un bon choix. Dans cette marée de noir, porter d'autres couleurs devient presque salutaire.

A noter que le vert ne se limite pas aux vêtements militaires. Pleins d'autres possibilités sont à considérer. De la tête au pied. Vous pouvez donc ranger votre manteau noir ou votre jean noir (le gris aussi) au placard. Mettez- vous au vert ! Les nuances vert olive sont de toute beauté.

chemise verte button down onxford
costume vert été
manteau vert
barbour vert
field jacket M65 VERT
alden olive
tee shirt vert militaire
écharpe olive begg and co

 

 

Pantalon (3/6)

Vous allez me dire, Thomas tout ça c’est très bien mais en pratique comment je fais pour différencier un pantalon bas de gamme / haut de gamme ? A force d’exercer votre œil et de comparer, vous allez reconnaitre assez facilement les finitions grossières et les matières bas de gamme. Soyez curieux, le mieux étant de voir ce qui se fait dans le très haut de gamme - quand bien même vous n’achèteriez pas -. Avec le temps vous pourrez dénicher des perles parmi les marques les moins chères. Vous arriverez à repérer celui qui sort du lot au milieu de milliers de bouses qui accrochent la poussière ou qui ressemblent plus à du plastique brillant qu’à du coton.

Point d’attention : je remarque souvent que les personnes qui débutent cette démarche se focalisent beaucoup (trop) sur les détails. Et cela pour une raison assez simple : ils sont très faciles à identifier. On dès lors tendance à s’y accrocher pour se faire un avis sur une pièce. L’allure générale des vêtements est au début beaucoup plus difficile à capter.
Rappelons qu’une fermeture YKK ça ne coûte pas grand chose. J’en vois sur mes pantalons Uniqlo à 20 balles. Les points d’arrêt sur les poches c’est pareil. Je ne dis pas qu’il ne faille pas y prêter attention, mais ne vous focalisez pas uniquement là-dessus. La matière, la couleur et la coupe d’abord ! Le reste suit en général.

Ici par exemple, la matière ne fait vraiment pas bonne impression

Ici par exemple, la matière ne fait vraiment pas bonne impression

Les couleurs

Tenues formelles (les costumes)

Le bleu est LA couleur du XXIème siècle (cf le livre Bleu, Histoire d’une couleur de Michel Pastoureaux). Les pantalons n’échappent pas à cette règle. Je pense aux jeans notamment. Aux  chinos également. Des nuances de bleu quasi-infini. Le bleu est un très bon choix, que ce soit pour des tenues formelles ou casuales. Il ira quasiment avec tout. Prise de risque minimale.

Le gris - anthracite en particulier - fera des merveilles pour vos pantalons en flanelle. Il s’accordera parfaitement avec tous vos souliers. Qu’ils soient noirs ou couleur tanné. (Une sorte de brun roux ou parfois beige). Le gris reste donc un bon choix pour les tenues formelles.

Le marron est à mon sens le dernier choix pour les tenues formelles. Le marron foncé j’entends. Il est par contre plus difficile à associer avec des chaussures qui seraient marrons elles aussi.

Tenues informelles (tout le reste)

Pour toutes vos tenues casuales, vous avez une myriade d’autres possibilités :

  • Beige : sable, ivoire, cannelle…
  • Rouge : bordeaux…
  • Vert : militaire, forêt…

Bien entendu le bleu, marron et gris restent aussi des bonnes options. (Bleu pétrole, Marron noisette, Gris souris …). Sans parler des couleurs plus vives comme l’orange ou le jaune. Elles peuvent également très bien s’intégrer. Pour vous donner un exemple :

Le tailleur australien Patrick JohnsonPantalon jaune en corduroy – Ca parait improbable et c’est pourtant très bien réussiCredit photo : Neoretrostreetstyle

Le tailleur australien Patrick Johnson
Pantalon jaune en corduroy – Ca parait improbable et c’est pourtant très bien réussi

Credit photo : Neoretrostreetstyle

De manière générale, privilégiez les teintes vives pour l’été et les teintes plus foncés pour l’automne hiver. Cette règle n’est bien évidemment pas absolue. Mais mieux vaut d’abord la maîtriser avant d’aller haut de là.
Quid du noir ?  Si vous lisez régulièrement nos colonnes, vous savez que le noir est a priori à proscrire. De un, scientifiquement parlant, le noir n’est pas une couleur. Bon ok, aucun rapport. Et deux, le bleu marine est une couleur plus nuancée et moins utilisée sur les vêtements bas de gamme .Il peut même sous certains aspects paraître noir. Optez plutôt pour ce dernier si vous voulez une teinte foncée.

Et le pantalon blanc ? A moins que vous ne viviez en Italie, les pantalons blancs de qualité ne courent pas les rues. Surtout en province. Vous pourriez vite vous retrouvez avec ça :

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Ca sent le pantalon bas gamme. Il ne manque plus que le tee shirt noir avec des inscriptions du type « Road 66 », les tongs et le chapeau noir.

Les pantalons blanc haut de gamme sont en général plus épais : ils gardent une certaine tenue et il n’y pas d’effet de transparence qui est une caractéristique assez féminine.

alessandro squarzi pantalon blanc
alessandro squarzi pantalon blanc

Il peut même se porter en hiver. Dans cette interview, Alexandro Squarzi dit bien qu’il s’agit du pantalon le plus versatile. C’est très certainement vrai.
Et concernant l’entretient, il conseille de ne pas être trop maniaque. Il ne mérite pas plus d’attention qu’un pantalon ordinaire. Il doit vivre avec vous. Les traces et les tâches en font parti, comme un cuir qui se patine. (Pas besoin de le salir exprès non plus hein !)

La taille :

On peut esquisser 3 grandes catégories de taille.

  • Taille haute : au dessus des hanches
  • Taille normale : au niveau des hanches
  • Taille basse : en-dessous des hanches

Les jeans étant les pantalons les plus portés, la majorité des personnes sont habitués à revêtir des tailles basses ou normales.

Pourtant la taille haute offre l’avantage d’allonger la silhouette et de donner une allure plus sportive.

Par contre il est vrai que si vous un avez un embonpoint, la taille haute est plutôt à fuir…Idem si vous avez déjà des jambes immenses par rapport au torse.

Remarque : il y a taille haute et taille haute. Quand je parle de taille haute, le pantalon monte un peu haut dessus des hanches mais pas plus. Encore plus haut c’est bien entendu possible, mais c’est à privilégier pour les costumes (et avec bretelles ou pattes de serrages). Et vaut mieux savoir ce que l’on fait.

Les caractéristiques

pantalon caractéristiques
Pantalon en flanelle de laine de chez Drake’s

Pantalon en flanelle de laine de chez Drake’s

1. Commençons par la caractéristique la plus triviale : le pantalon est fermé par des boutons (en corne si possible) ou une braguette. Je n’ai personnellement pas de préférence. Cela relève d’un choix esthétique et fonctionnel. 

2. La ceinture permet de fermer et de maintenir votre pantalon à la taille. Les ceintures des pantalons napolitains sont assez atypiques. Un exemple ci-dessous :

Pantalon Ambrosi NapoliCredit photo : parisian gentleman

Pantalon Ambrosi Napoli
Credit photo : parisian gentleman

3. Pattes de serrage : comme vous pouvez le remarquer, sur ce pantalon il n’y a pas de passants de ceinture. Les pattes de serrage permettent alors d’avoir un bon maintient.

Petit zoom pour que vous voyez à quoi ça peut ressemblerPantalon de chez DeBonneFacture

Petit zoom pour que vous voyez à quoi ça peut ressembler
Pantalon de chez DeBonneFacture

Sur certains pantalons (type Workwear notamment) une patte de serrage est disposée à l’arrière du pantalon

.

workwear patte de serrage

4. Le pli de pantalon - qui n’a d’ailleurs pas toujours été au centre mais fut aussi sur les côtés - :
Tout d’abord petite distinction entre pli et pince même s’ils peuvent se confondre.

A gauche : un seul pli centralAu milieu : une pinceA droite : deux pinces, dont une pince qui se prolonge en pli centralAu passage merci Julien Scavini ! (tu noteras que j’ai un peu retouché ton image)

A gauche : un seul pli central
Au milieu : une pince
A droite : deux pinces, dont une pince qui se prolonge en pli central
Au passage merci Julien Scavini ! (tu noteras que j’ai un peu retouché ton image)

C’est au début du XXème siècle que le pli s’impose. Le pli donne du caractère au pantalon. Il serait même devenu « l’âme du pantalon » d’après Farid Chenoune, Des Modes et des Hommes.
Les pantalons à pinces sont très souvent associés à une taille haute. En effet, qui dit taille haute, dit volume de matière en plus car la taille est plus fine au-dessus des hanches. Pour contrebalancer ce surplus, les pinces resserrent la taille tout en donnant (un peu) plus d’espace aux cuisses.

Note : sans pli c’est très bien aussi. Les étudiants de l’Ivy League ne juraient que par des pantalons sans plis. Flat front comme ils disent.

Note 2 : vous pouvez également trouver des pinces à l'arrière du pantalon

Quand c’est bien fait, le pli passe au milieu du genouIllustration Fabio Attanasio

Quand c’est bien fait, le pli passe au milieu du genou
Illustration Fabio Attanasio

5. Les revers : apparaissent dans les années 1860 : les joueurs de cricket anglais et les joueurs de tennis retroussent leurs pantalons, ce qui a tendance à ramasser toutes les saletés. Cela complète par contre la belle ligne du pli central.
Une largeur comprise entre 3cm et 5cm semble assez commune. Ça peut monter jusque 8cm.

Vous remarquerez que sur certains pantalons il est possible d’ouvrir les revers afin d’enlever les poussières et de mieux les laver

Vous remarquerez que sur certains pantalons il est possible d’ouvrir les revers afin d’enlever les poussières et de mieux les laver

6. Poches : poches arrière passepoilées se font discrètes

Coutures en demi-lune : ok

Coutures en demi-lune : ok

Sur les poches avant vous pouvez trouver :

  • Poches droites : pour les chinos et pantalons formels. Dans l’idéal celles-ci doivent restées globalement fermées (comme sur la photo) une fois le pantalon enfilé, sinon c’est qu’il y a un problème de taille ou de coupe.
  • Poches de côté  pantalon cargo (en général poches à soufflet) : moins formel et plus baroudeur
  • Poche ticket ou montre gousset : sur les jeans mais aussi présente sur certains pantalons formels

Autres caractéristiques :

pli aisance pantalon
fond de propreté pantalon

Sur certains pantalons vous pouvez trouver un V anatomique à l’arrière (Fente d’aisance)  ou encore un fond de propreté. (Au niveau de l’entrejambe)

Concernant les coutures qui parcourent le long de la jambe, il existe deux possibilités. Sur l’intérieur (invisible) ou sur l’extérieur (visible). Je ne pense pas qu’il y ait une différence de résistance, il s’agit plus d’un choix esthétique.

Couture visible de l’extérieur

Couture visible de l’extérieur

Coutures invisibles : 2 possibilités de coutures

Coutures invisibles : 2 possibilités de coutures

Couture visible de l’extérieur

Couture visible de l’extérieur

Coutures invisibles

Coutures invisibles

Enfin, dernière chose : pouvez également trouver des doublures. Elles sont très utiles pour les pantalons de costume ou encore ceux en laine vierge qui peuvent gratter. Elles augmentent la durabilité et le confort.  
Un défaut que je constate parfois avec les doublures de pantalon de costume, c’est l’effet « double pli ».Car il se peut parfois que le pli de la doublure soit visible une fois assis (légèrement décalé par rapport au pli du pantalon – un mauvais repassage estsouvent en cause).

Dans le prêt-à-porter, celles-cis’arrêtent très souvent aux genoux.

Dans le prêt-à-porter, celles-cis’arrêtent très souvent aux genoux.

Les 4 looks les plus stylés des 10 dernières années

George Lukacs (pas le cinéaste, le philosophe) s'est intéressé à la question : pourquoi certaines œuvres sont intemporelles ? Question complexe qui pourrait aussi s'appliquer aux vêtements et aux looks. Sur une échelle de temps plus courte, cela va de soi. (de l'ordre d'une vie humaine)

On vous a concocté une petite sélection en image des 4 looks les plus stylés de la dernière décennie. Enfin c’est notre avis.

look stylé indispensables paris the sartorialist
look stylé indispensables paris the sartorialist
Parka : BarbourEcharpe : Drake's

Parka : Barbour
Echarpe :
Drake's

Parka : Belstaff

Parka : Belstaff

 

 

Aspesi

 

Aspesi est une marque italienne relativement confidentielle. Elle a grandement été popularisée par Scott Schuman.
C’est un peu le A.P.C italien. Des collections simples, intemporelles et bien pensées avec très peu ou pas de logo visibles.
Le genre de marque où vous ne savez jamais si un vêtement est de la collection actuelle ou de l’an passé. Un, parce que leurs produits ont un côté intemporel et deux, parce la plupart de leur basiques sont toujours présents saison après saison. Ce constat est encore plus marqué sur leur e-shop. C’est singulier d’ASPESI : ils disposent d’une sorte de collection permanente. Et qui fait également l’objet de soldes – on aurait pu penser le contraire à l’image des jeans bruts APC.

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Scott porte ici un manteau croisé en cachemire (comptez au minimum 1000€). Il discute avec son ami Frabrizio ROLLO qui est décorateur d'intérieur au Brésil

Scott en profite d’ailleurs pour développer l’idée que pour garder un aspect slim (je parle du haut du corps), il est très important de jouer non pas sur le torse mais sur l’étroitesse des manches. Plus celles-ci sont fines, plus cela libère de l’espace visuel entre les manches et le torse. Et donc plus vous donner une impression de minceur. (Et sans être à l’étroit dans un manteau qui vous compresse la poitrine)

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Ici la même photo, avec en rouge l'idée développée plus haut : il y a un espace entre la manche et le torse. Plus les manches sont slim, plus cet espace est grand. Et plus une impression de silhouette fine se dégage.
Crédit photo : TheSartorialist

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Ou ici la fameuse Lambrettone qui est directement inspirée de M51 fishtail jacket

Parfaite pour l’hiver ou le printemps grâce à sa doublure amovible. Des doublures amovibles qui sont d’ailleurs de plus en plus utilisées par l’ensemble des marques du prêt à porter masculin pour rendre leurs vêtements plus versatiles.
Là encore, Scott en fera la promotion à travers son blog. Et c’est à cette époque (~2011) que la marque lance un site e-commerce via TheLevelGroup. Pour information c’est eux également qui ont créé et lancé les sites d’e-commerce de New Balance, Geox, Woolrich ou encore Costume National.

Le e-commerce est un virage important. Dans une interview récente, jenesaisplusqueldirecteurmarketing disait que le site de e-commerce doit pouvoir refléter la même image de marque à sa clientèle que dans une boutique. Ne pas être en-dessous des attentes et proposer la meilleure expérience client.
Une marque de luxe qui n’aurait pas su être au niveau sur le plan digital en prend un coup.
Hermès semble d’ailleurs y parvenir à merveille. (Allez faire un tour sur leur site)

Historique

L’histoire débute en 1969. (ou 1961 ou 1981 ? j’ai un peu trouvé de tout mais 1969 semble être la  date la plus récurrente). Alberto Aspesi en est le fondateur éponyme. La marque commencera par produire des chemises, puis, par la suite, l’ensemble de la garde robe masculine et féminine. Vous pouvez donc opter pour le « total look » Aspesi si vous le désirez. Chaque pièce est soigneusement étudiée. Je vous conseille d’aller voir leurs lookbook : les assemblages de couleurs sont toujours bien sentis.

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Blouson dans le style Harrington avec chino kaki ou marron qui tire vers l’ocre.

Bel assemblage de bleu.Du plus clair au plus foncé. Et des matières qui sentent bon le printemps.

Bel assemblage de bleu.
Du plus clair au plus foncé. Et des matières qui sentent bon le printemps
.

ALBERTO ASPESI

Ses interviews se font rares. Il préfère se consacrer à son travail. Et on peut le comprendre. Mettre l’accent sur le produit plutôt que sur la communication. Quelques exceptions cependant : on peut compter des collaborations dans les années 1980 avec des photographes connus tel que Peter Lindbergh avec la sublime mannequin Linda Evangelista. Ces photographies sont encore à ce jour très souvent mises en avant par la marque via son Facebook.

Linda Evangelista pour Aspesi

Linda Evangelista pour Aspesi

Merci tout de même au magazine Tenue de Nîmes d’avoir persévéré pour nous concocter une petite interview lors d’un de leurs déplacements à Milan. Vous trouverez l’intégralité de leur interview ici.
Première leçon : son travail est centré sur les matières. Tout commence par là. Il choisit donc toujours ce qu’il y a de mieux. Ou tout du moins ce qu’il pense être le mieux. Bien entendu le style de la pièce (à travers la coupe notamment) n’est pas non plus négligé.

A good piece stays Beautiful. It stands the test of time

Un bel article reste beau. Il résiste à l’épreuve du temps.
— Alerbto aspesi

Les tenues hommes sont globalement de bons basiques qui traversent le temps mais qui n’ont de cesse d’être continuellement améliorés et mis au goût du jour. C’est le leitmotiv de la marque. La collection femme comprend elle aussi quelques pièces assez masculines.
Pour créer ses pièces, il n’est pas tout seul à prendre des décisions : Alberto est entouré d’une équipe de designer compétents qui ont chacun une tâche précise. On pourra par exemple citer Lawrence Steel (collections femmes) ou encore Dirk van Dooren via l’agence de design TOMATO. Le succès vient en partie de là.



Illustration de l’Outerwear Aspesi

Illustration de l’Outerwear Aspesi

Alberto pense que le pont entre art et mode n’est pas aussi facile à faire. Il reste toutefois un adepte de l’arte povera (« art pauvre » si l’on traduit littéralement). Je ne suis pas historien de l’art, mais d’après Wikipédia, ce mouvement artistique italien est né dans les années 60

« Les artistes d'Arte Povera adoptent un comportement qui consiste à défier l'industrie culturelle et plus largement la société de consommation »

Cela rejoint l’idée que le beau du XXI ème siècle se retrouve majoritairement dans les objets (aller voir le designer Dieter Rams par exemple) et non dans l’art du siècle lui-même. Pourquoi ? Parce que celui est principalement un art de la contestation : la roue de bicyclette de Marcel Duchamp n’a rien qui relève du beau.
Quelques œuvres d’art sont par ailleurs disposés dans certaines boutiques Aspesi.

Quid du future ?  On en revient à leur leitmotiv : continuer à travailler sur leur basique : produits simples et de très bonne qualité tout en s’adaptant au reste (e-commerce…).

Fields Jacket

Les vêtements Aspesi font une large place aux vêtements d’inspiration militaire. C’est une caractéristique propre de la marque : il y a une pléthore de ce qu’on appelle les field jackets ! De laM65 à la M43 en passant par la M51.

Et comme expliqué précédemment, les associations de couleurs toujours réussies. Vous trouverez donc les couleurs parfaites pour chaque saison.

Du marron noisette au beige sable en passant part le vert militaire. Ça ne vous fait pas envie ça ?

Du marron noisette au beige sable en passant part le vert militaire. Ça ne vous fait pas envie ça ?

M65

Test de la Field Jacket Minifield.
Ce test est non sponsorisé hein. Je n’ai rien perçu de la part d’Aspesi. Même pas un remerciement. Bon en même temps je n’ai rien demandé.

M65 Minifield Winter - Test dans le métro Parisien - sur la ligne 9 pour les curieux

M65 Minifield Winter - Test dans le métro Parisien - sur la ligne 9 pour les curieux

Vous remarquerez d’emblée qu’elle est suffisamment longue pour protéger vos petites fesses par temps venteux et suffisamment courte pour ne pas tomber la catégorie manteau long ;

Je ne vais pas vous refaire l’historique de la M65, la toile regorge d’articles à ce sujet.
Elle est parfaite à porter de manière casual ou sous un costume : bonne alternative pour ceux qui comme moi détestent les trenchs – trop connoté dragueur/séducteur depuis quelques années à mon sens– ou pour ceux qui en ont marre de porter un MAC.
Elle est également multipoches : parfaite pour emmener votre maison avec vous, et surtout parfaite pour transporter vos livres de proches préférés. Ou celui qu’on vous a offert à Noël et que vous jeté dans un coin de votre chambre. Vous n’aurez plus d’excuses.

 

Minifield Winter en kaki et la version été en beige et bleu marine. J’ai tout testé ! Ou presque.

Minifield Winter en kaki et la version été en beige et bleu marine. J’ai tout testé ! Ou presque.

Détail du coton japonais – un léger délavage est présent

Détail du coton japonais – un léger délavage est présent

Elle est équipée d’une doublure non amovible en Thermore qui est une imitation de peau retournée de mouton.

Doublure marron - vert. Vous noterez aussi au passage les pattes de resserrage

Doublure marron - vert. Vous noterez aussi au passage les pattes de resserrage

Celles-ci sont fortement utilisées sur tous la gamme Outerwear de la marque. Elles sont en fibre de polyester. Il s’agit d’une alternative au duvet. 
Inconvénient : tiens moins chaud – à poids égal -
Principal avantage : moins cher (et les canards/oies nous disent merci) 
Mon seul regret est que cette doublure ne soit pas amovible ici (ce qui est le cas sur certains modèles)

 

La version été - Sans doublure : les coutures sont gansées pour avoir un résultat propre

La version été - Sans doublure : les coutures sont gansées pour avoir un résultat propre

On retrouve également les autres caractéristiques historiques de la M65. (À na pas confondre avec la Saharienne, d’origine militaire elle aussi) :

Epaulettes déboutonnables et capuche en nylon qui s'insère derrière la nuque

Epaulettes déboutonnables et capuche en nylon qui s'insère derrière la nuque

L’épaulette est utilisée comme porte grade militaire dans sa forme la plus récente (au cours  du XXème siècle). Elle a également jouée d’autres rôles, je vous laisse voir sur wikipédia ici si ça vous intéresse. 

On l'appelle également "passant".

 

Un exemple ici avec ce pull militaire britannique.&nbsp;Les plus calés d’entre vous ont reconnu le grade de sergent.

Un exemple ici avec ce pull militaire britannique. 
Les plus calés d’entre vous ont reconnu le grade de sergent.

Soufflet d’aisance

Soufflet d’aisance

De grandes poches

De grandes poches

Fermeture YKK

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    Scratch de fermeture au niveau du col. Pratique en cas de tempête.

Comment ça taille ?
Cela dépend des modèles, mais globalement la marque taille plutôt grand pour ses field jackets.
Le modèle Minifield étant à mon sens l’un de leur modèle le plus fité. (avec la Dakar)

En résumé les M65 de chez Aspesi c’est…
…de bonnes matières (techniques mais aussi naturelles – coton/laine/cachemire)

De gauche à droite / Haut en bas : Mélange de Polyamide/ 100% Nylon/Cuir – agneau- /100% Laine&nbsp;Le mieux étant toujours d’aller voir en boutique.

De gauche à droite / Haut en bas : Mélange de Polyamide/ 100% Nylon/Cuir – agneau- /100% Laine
 Le mieux étant toujours d’aller voir en boutique.

…..des doublures bien pensées

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Ici le modèle Darkar : blouson en tissu technique avec doublure polaire en laine. Contrairement aux autres filed jacket de la marque, il est très court. Un vrai blouson. J’en avais un, mais le col est un peu grand à mon goût et la matière ‘’accroche’’ un peu la poussière. (Ce que je déteste)
Mais je me laisserai bien retenter.

Doublure orange en duvet pour les plus frileux–Bon ok : pour les plus observateurs vous aurez noté qu’il ne s’agit pas d’une M65, mais peu importe

Doublure orange en duvet pour les plus frileux–
Bon ok : pour les plus observateurs vous aurez noté qu’il ne s’agit pas d’une M65, mais peu importe

Doublure en peau de lapin pour les plus riches

Doublure en peau de lapin pour les plus riches

….c’est fabriqué en roumanie (en général).
….c’est plutôt cher (et des prix qui ne cessent d’augmenter année après année). Je vous conseille d’acheter en solde (même si souvent les tailles les plus communes – S/M - sont rapidement sold out)
Et la concurrence sur la M65 ça ressemble à quoi ?
Vous pouvez toujours faire un tour dans les friperies : par contre il y aura peu de chance pour que vous trouviez votre taille. A moins que vous ne fassiez 95kg pour 1m85. Vous pourrez toutefois faire des retouches ; Raccourcir les manches par exemple.

Avec un peu de chance et beaucoup de patience on peut faire de belles trouvailles (voir ici&nbsp;)

Avec un peu de chance et beaucoup de patience on peut faire de belles trouvailles (voir ici )

  • Alpha industrie : fabricant historique depuis plus de 50 ans. Point de différence notable : leurs M65 sont beaucoup moins fités.
  • Beams :  très bonne alternative très bien pricée mais pas distribuée en France – trouvable sur des sites européen par contre
  • Zambaldo : très bon
  • Mida : quelques pièces dans la boutique BonneGueule
  • The RealMcoys : voir mon précédent article
  • Buzz Ricksons : je ne sais pas – à essayer
  • Et de temps à autre APC, Herno voire H&M et Zara.

Autres pièces du vestiaire Aspesi

Les surchemises

Le cœur de métier historique d’Aspesi est la fabrication de chemise. Et ça se voit.  Leurs sur-chemises - que vous pouvez porter comme un blouson - sont très bien travaillées.

Là encore plusieurs choix de matières sont disponibles selon la saison :
 

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Illustration parfaite de Chemise/Veste/Blouson :
En haut à gauche100% Laine et doublure Thermore
En haut à droite : 100% cotton – sans doublure
En bas à droite : 100% nylon taffeta et doublure thermore
Enfin en bas à droite : 100% tweed aux accents de cow-boy : Une pure merveille

 

Ils produisent également des pantalons très légers et qui arborent un pli – comme pour les pantalons de costumes .

Pantalon Aspesi couleur sable – M65 jacket – Fiat 500

Pantalon Aspesi couleur sable – M65 jacket – Fiat 500

Là encore vous pouvez voir le soin apporté aux finitions intérieur (les coutures sont gansées). La norme pour cette gamme de prix. (comptez 150€ pour un pantlon)

Là encore vous pouvez voir le soin apporté aux finitions intérieur (les coutures sont gansées). La norme pour cette gamme de prix. (comptez 150€ pour un pantlon)

Fermeture YKK. Du standard.

Fermeture YKK. Du standard.

Attention le modèle le plus slim (super secco) n’est pas si slim que ça. Ouverture à 19cm ; Semi slim donc.

BOUTIQUES
Commençons par la mauvaise nouvelle : il y avait un point de vente à Paris Place marché saint honoré – à quelques pas du concept store hype Colette -  mais il a été fermé (pas assez rentable ?).

Ils sont majoritairement présents en Italie. Rue Montepoleone par exemple.  C’est LA rue fashion à Milan. Elle se situe dans le QUADRILATERO DE LA MODA, littéralement le quadrilatère de la mode. C’est un peu l’addition de l’avenue Montaigne, de la rue du veille temple et la rue saint honoré. Il n’est pas rare d’y croiser des mecs en full Brioni qui pétaradent sur des Harley.
Attention  il y a souvent 2 entrées dans les magasins Aspesi (ce que j’ai pu vérifier à Milan et Florence).  Une entrée peut être verrouillée et pas l’autre. Pensez à faire le tour ;-)

Leurs boutiques sont très soignées. Celle de Milan en particulier. Elle a été élue en 2007 « The best Store In The World » par un jury international de design et le magazine WALLPAPER.

Aspesi Milan

Aspesi Milan

N’avez-vous d’ailleurs jamais remarqué que dans les boutiques où vous trouvez de beaux vêtements l’éclairage a été BIEN pensé (en général). On pourrait écrire un article entier sur le sujet. Pas de grands néons qui vous brûlent directement la face. Ces néons qu’on retrouve d’ailleurs de nos jours dans la plupart des bureaux. Ce qui en dit long sur l’attention qu’on porte aux salariés. Je ne sais pas vous, mais chez moi, les néons, je les mets dans la cave. Pas dans les lieux de vie. Ni sur mon lieu de travail. A moins que vous ne soyez chirurgien ?
L’éclairage est toujours subtilement détourné. Toujours de la lumière indirecte ou tamisée. C’est d’ailleurs bien ça qui fait une partie de la différence entre une brasserie cosy et la pizzeria/kebab du coin. Bon ok je caricature un peu, mais vous avez compris l’idée.

Pour ne rien gâcher les vendeurs sont bien sappés : pas mal de combo pantalon beige + chemise bleue ciel en chambray et ceinture marron patinée.

Enfin si vous ne pouvez vous déplacer vous pouvez toujours faire un tour sur la toile. Ne serait-ce que sur leur propre site web.