Roopa Knitting Mills - House Of Blanks

 
 

Roopa Mills est une usine de fabrication de jersey (pour sweatshirts, jogpants, t-shirts…) située au Canada. Beaucoup de marques streetwear en vogue utilisent leurs tissus pour leurs vêtements. On peut citer Supreme, Aimé Leon Dore, Noah ou encore Adsum.

Histoire

L’histoire commence en 1972, lorsqu’un un jeune Indien du nom de Nat Thakkar émigre au Canada. Il a 24 ans et trouve son premier emploi dans la fabrication d'échantillons pour une entreprise vendant des tissus du Japon. Il change de travail un an plus tard pour un poste dans une usine de tricotage. C’est à ce moment qu’il apprend à utiliser des machines à tricoter circulaires. En presque 20 ans, il devient directeur de la production d'un tricoteur, supervisant toutes leurs opérations de tricotage, de teinture et de finition.

Après quelques années, il décide de monter sa propre usine dans la banlieue de Toronto. Une décision courageuse à une époque où les fermetures d’usines textiles sont régulières suite à la levée des quotas d’importation. Il reste d’ailleurs aujourd’hui moins de 10 usines similaires au Canada.
Roopa Knitting Mills a réussi à devenir l’un des fournisseurs canadien incontournable en matières de jersey en coton pour t-shirts, pulls molletonnés, chaussettes ou bonnets. L’usine a également lancée sa marque en propre, House Of Blanks.

Machine à tricoter circulaire Monarch de chez Roopa Mills

Machine à tricoter circulaire Monarch de chez Roopa Mills

House Of Blanks

House of Blanks est la marque en propre de Roopa Knitting Mills. Leurs vêtements sont des incontournables de la garde-robe : sweats, sweats à capuche, t-shirts, pantalons en molleton ainsi que des bonnets.

Leurs sweatshirts sont fabriqués à partir d'un tissu molletonné 100% coton 12 oz, soit environ 400 g/m². Ils sont doux mais aussi conçus pour durer. Leurs t-shirts sont tout aussi résistants, utilisant un jersey en coton de 7,5 oz soit environ 250 g/m².
Les coupes sont classiques.
Question construction, toutes leurs pièces en jersey molletonnées épaisses sont montés en flatlock, un mot anglais qui peut se traduire par "couture plate". Cela signifie que les pièces de textile à assembler sont mises l'une à côté de l'autre (ne se recouvrent pas) et sont assemblées via une couture spéciale qui fait office de "pont" entre les 2 pièces : on parle de couture bord à bord. Un des avantages de ce type de couture est qu'il n'y a pas de sur-épaisseur.

Prix : entre 22$ et 125$.

Note : La marque livre à l’international.
Comptez environ 30$ pour une livraison en France. (hors éventuels frais de douane)

Images houseofblanks.com

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Immersion au sein de l’usine canadienne Roopa Knittign Mills.

 

Six marques qui utilisent des machines à tricoter manuelles

 

Pour continuer la série sur les machines à tricoter manuelles, on va vous présenter 6 marques qui utilisent encore ce type de machines pour tricoter leurs produits.
Les machines à tricoter manuelles ne sont donc pas que des dinosaures de musées. Bien au contraire, elles vivent toujours et sont mêmes utilisées quotidiennement par des techniciens qualifiés. Des machines qui font peu de bruit et qui ne consomment pas de courant, seulement un peu d’huile de coude.

STOFFA

On commence par stoffa, une marque New-Yorkaise dont on apprécie beaucoup l’univers visuel.
Leurs tricots 100% cachemire - le fil provient de chez Piacenza, un filateur reconnu pour son cachemire d’exception - sont tous réalisés sur des machines manuelles dans un atelier italien. L’avantage ? Stoffa met en avant la souplesse de cette méthode : elle évite de trop stresser la matière.

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TENDER

Deuxième exemple : Tender.
Une partie de leur maille est réalisée sur des machines manuelles. En particulier la grosse maille et certains accessoires.
On pense par exemple à ce bonnet dont le motif correspond à la traduction visuelle de la mélodie de l’un des sept titres de l’album The Low End Theory par A Tribe Called Quest. Ce bonnet a été tricoté sur une machine jacquard à cartes perforés. Pour parvenir au résultat escompté ils ont travaillé avec un ingénieur du son afin d’imaginer un programme qui convertit les pistes d'un disque vinyle en dessins de tricot.

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S.E.H Kelly

Tous leurs pulls - de la grosse jauge - sont réalisés sur des machines manuelles par un tricoteur fondé il y a 100 ans. L'un des derniers fabricants de ce type en Grande-Bretagne. C'est lent, mais le résultat est beau.

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BATONER

On a récemment écrit un article sur cette marque Japonaise. Certains de leurs tricots sont réalisés sur ce type de machines manuelles de chez Shima Seiki.

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LAURENCE J.SMITH

Là encore, comme précisé dans notre dernier article sur Laurence J.Smith, leurs pulls sont tricotés sur des machines actionnées à la main par des artisans qualifiés à la maison dans les îles Shetland. De manière similaire à ce qui se fait pour le Harris Tweed.

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CORGI

Pour terminer on citera CORGI, une entreprise anglaise plus que centenaire. Elle est connue et reconnue pour ses chaussettes. Elle propose également des pulls. Et certains de ses tricots sont encore réalisés sur des machines manuelles comme vous pouvez le voir ci-dessous.

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Machine à tricoter manuelle - Coppo

 
 

Side Project sur Les Indispensables Paris : restaurer et utiliser deux machines à tricoter industrielles et manuelles.

Suite de notre premier épisode consacré à la machine Dubied.

COPPO - Torino

Notre deuxième machine est italienne. Il s’agit d’une Coppo Super-Coptal qui date des années 1960. La première fois qu’on a entendu parler de cette marque, c’était dans un atelier d’une célèbre entreprise italienne spécialisée dans le knitwear basée en Lombardie.
Ci-dessous les photos prises à l’époque.

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Jauge d’une machine à tricoter

Notre Coppo est une jauge 3. Elle est parfaite pour les grosses pièces, les fils utilisés ont un titrage assez faible. En d’autres termes, cette machine utilise des fils dont le diamètre est gros. Un gros pull d’hiver réalisé à l’aide de cette machine s’apparente à un pull tricoté à la main.
Ce qu’il faut retenir, c’est qu’à chaque machine correspond une jauge précise. Pour pouvoir réaliser le plus large choix de maille possible (pull fin, épais, medium…) il est donc nécessaire de s’équiper de beaucoup de machines. Aujourd’hui avec l’apparition de machines multi-jauges, la problématique a quelque peu évolué.

Sur la photo ci-dessous on comprend mieux la notion de jauge. Il s’agit simplement du nombre d’aiguilles sur une même distance.
Sur la jauge 3, les espaces entre les aiguilles sont grands. Sur la jauge 5 ils sont plus resserrés. Et ainsi de suite. Sur une jauge 16 par exemple ils seraient vraiment très minces.

Jauge 5 à gauche | Jauge 3 à droite

Jauge 5 à gauche | Jauge 3 à droite

Cette Coppo nécessite également d’être restaurée. Elle n’a pas servie pendant des années et est rouillée sur une partie non négligeable des deux fontures. Avec un peu d’huile de coude et des brosses en laiton, on devrait pouvoir en enlever une bonne partie.

Zoom sur le chariot

Zoom sur le chariot

Quand les aiguilles “travaillent”, elles montent pour pouvoir “accrocher” le fil et former une maille en redescendant

Quand les aiguilles “travaillent”, elles montent pour pouvoir “accrocher” le fil et former une maille en redescendant

Le travail de nettoyage et de restauration passe également par la remise en état du chariot. Cet élément central d’une machine à tricoter met en action les aiguilles pour les faire travailler.
Sur l’envers on distingue ce qu’on appelle les cames. Ces pièces métalliques sont des guides pour les aiguilles. Suivant la position des cames, les aiguilles peuvent être amené à travailler ou non. C’est grâce à cela que l’on peut créer différents points de tricot - en fonction de la positon des cames.

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Pour finir, une vue éclatée du manuel d’époque de la machine.

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Suite au prochain épisode.

 

Machine à tricoter manuelle - Dubied

 
 

Side Project sur Les Indispensables Paris : restaurer et utiliser deux machines à tricoter industrielles et manuelles.

Quand on y réfléchi, tout ou presque a déjà été écrit sur le tailoring. Il est désormais relativement facile de savoir quels sont les meilleurs tisserands, les différents types de montage d'un costume, les meilleures marques...Un univers qui vous est sans doute déjà familier.
Pouvez-vous en dire autant pour la maille - le knitwear chez les anglosaxons ?
Les informations se font plus rares. Ou tout du moins en ce qui concerne la production industrielle, soit tout de même environ 99% de la production mondiale de tricots.
C'est dans cette optique que nous allons multiplier les articles pour approfondir la question. 

Vous pouvez trouver l’ensemble de nos articles dédiés en tapant “maille” dans la barre de recherche haut à droite.

Pourquoi la maille ?

En tant que consommateur l’intérêt de la maille se situe principalement dans son confort. Par opposition au tissu, elle est plus élastique. Autre fait intéressant, la maille ne se limite pas seulement aux pulls et aux accessoires type bonnets, chaussettes ou gants. On la retrouve aussi dans les costumes, les blousons, les pantalons, les chemises et même les chaussures. Elle comporte cependant une faiblesse majeur par rapport aux tissus : elle est fragile, se déforme facilement et en cas de trou, cela peut vite tourner à la catastrophe - elle se démaille.

En tant qu’industriel, l’intérêt de la maille, notamment par rapport aux tissus est multiple : on pense par exemple à la mise en œuvre assez rapide, là où il faudrait des heures pour préparer le tissage d’une étoffe - notamment l’étape d’ourdissage -.
Avec une machine à tricoter on peut être prêt en 5 minutes. Autre avantage non négligeable : le temps de tricotage est plus rapide que le temps de tissage. La productivité est meilleure.

L’intérêt de ces machines veillent de plus de 60 ans ?

On a acheté deux machines à tricoter manuelles d’occasion qui étaient autrefois largement répandues chez les meilleurs ateliers de tricotage. Si elles ne sont plus fabriquées, elles n’ont pas encore disparues en Europe. Plusieurs raisons à cela. Avant tout et surtout parce qu’elles permettent de mieux comprendre la production des tricots. D’un point de vue pédagogique ces machines sont donc très intéressantes, et c’est d’ailleurs pour cette raison qu’elles sont encore très souvent utilisées dans les écoles de formation sur l’univers de la maille. Les processus de base sur des machines plus modernes sont sensiblement les mêmes à la différence prêt qu’ils sont automatisés et gérés par ordinateur. L’autre différence se situe également au niveau des cadences de production : les nouvelles tricoteuses travaillent beaucoup, mais beaucoup plus vite.

Elles n’ont également pas totalement disparues des usines de tricotages. Elles sont utiles pour faire des essais et il existe même des ateliers qui ont gardé une spécialité dans le tricotage manuel. On pense par exemple à Corgi en Angleterre qui utilise encore ce type de machines - hand operated knitting machine - à côté de machines plus récentes.

LA MAISON Dubied

Quelques mots sur l’histoire de la maison Dubied. Elle fut fondée en 1867 à Couvet en Suisse, sur la rive droite de l'Areuse, par Henri-Edouard Dubied, descendant d'une famille de distillateurs d'absinthe. L’entreprise concevait principalement des machines à tricoter reconnues globalement comme étant très fiables. Jusqu’à 2000 salariés ont travaillé dans ses usines au meilleur de son activité dans les années 60.
Les ventes de machines ne cesseront de diminuer par la suite, et la maison Dubied cessera finalement toute activité en 1987. Un reportage de la télévision Suisse, RTS, explique très bien la chute de la maison Dubied, le passage tardif des machines rectilignes commandées par cartes à celles commandées par ordinateur, la mauvaise organisation en interne, le retard pris sur ses concurrents Stoll et Shima Seiki (leurs machines permettaient de répondre plus rapidement et facilement aux demandes des marques de mode), les problèmes techniques de leurs dernières machines (la JET-3 notamment)….Un documentaire intéressant qui met en lumière les causes multiples qui ont provoqué la chute du géant Dubied.

Mais revenons sur notre Dubied.
Comme vous le pouvez le constater ci-dessous, elle est quelque peu rouillée. Mais a priori rien d’irréversible et c’est sur quoi on travaille en ce moment. Il s’agit d’une NHF2, une machine double fonture c’est à dire composée de deux plaques métalliques qui forme un V et qui comportent une centaine de rainures dans lesquelles coulissent des aiguilles. Le chariot, qui se met en mouvement manuellement, passe au-dessus de ces deux fontures et actionne les aiguillent pour les faire travailler.

Autre point important, c’est une Jauge 5, c’est à dire qu’elle est prévue pour tricoter des mailles assez épaisses.
Comme expliqué dans notre article sur la différence entre la maille et le jersey, la jauge désigne le nombre d’aiguilles au cm, c’est à dire si l’on grossit le trait, la finesse ou non d’un tricot.

Plus le numéro de la jauge est élevé, plus les mailles seront fines.

  • Jauge 3 : tricots avec de très grosses mailles -ils sont épais et ressemblent à ce qui est tricoté à la main

    …..

  • Jauge 16 : Jauge fine

    …..

  • Jauge 40 : maille ultra fine, l’aspect visuel est proche d’un tissu

On réexpliquera ce point lors de la présentation de notre seconde machine. Vous comprendrez alors facilement et intuitivement la différence entre 2 jauges.

La machine avant restauration

La machine avant restauration

Le chariot DUBIED

Le chariot DUBIED

Fin de notre article d’introduction.
On vous parlera d’ici peu de temps de notre seconde machine, de conception italienne cette fois-ci.