ROTOTO - Les chaussettes japonaises par excellence
/ROTOTO
Pourquoi les chaussettes Japonaises sont-elles si spéciales ?
Histoire de la chaussette au Japon
L’histoire de la chaussette au Japon est intimement liée à la préfecture de Nara dans la région du Kensai. Avant les chaussettes, cette région a d’abord été connue pour sa production de coton : le coton Yamato. La rivière Yamato qui parcours la région en fait l’endroit idéal pour la culture du coton.
Coton japonais à gauche qui est moins moelleux que le coton “standard” à gauche
Avec le développement économique du japon, le matériau de prédilection des objets de la vie courante passe du chanvre au coton, de sorte que les industries de la culture du coton et de la filature dans la région de Yamato se sont enrichies et que le coton Yamato est devenu célèbre dans tout le pays.
À la fin de la période d’Edo et de l'ouverture du pays, de grandes quantités de coton indien ont commencé à être importées au Japon. La production de coton au Japon a logiquement déclinée et la superficie plantée en coton également. Par contre les nouvelles technologies de filature sont arrivées de l’étranger et se sont implantées dans des villes de la préfecture de Nara. C’est à cette période qu’un homme nommé Taijiro Yoshii du village de Mami (dans la partie ouest de Koryo-cho) a acheté une machine à tricoter des chaussettes aux États-Unis en 1910. Il a par la suite embauché les filles d'agriculteurs voisins et commencé la production de chaussettes.
Car on ne l’a pas précisé mais la préfecture de Nara est avant tout une région agricole. Les personnes qui travaillent dans cette industrie le font donc la plupart du temps le soir, après leurs travaux agricoles. Quand la culture du coton a diminuée, la production de chaussettes s'est logiquement répandue comme une industrie alternative. Avec les innovations technologiques (machines à tricoter mécanisée…) la production de chaussettes s’est agrandie et la préfecture de Nara est devenue le 4ème producteur de chaussettes à l'échelle nationale après Osaka, Tokyo et Aichi.
Pendant la période de forte croissance économique, de nombreuses chaussettes ont été fabriquées par de jeunes employées
Le nombre de producteurs de chaussettes a temporairement diminué pendant la guerre, mais a augmenté à nouveau après la guerre et il est devenu même une activité principale plutôt qu'un travail secondaire pour les agriculteurs.
En 1951, la production nationale de nylon (via l’entreprise Toray) a encore entraîné une augmentation spectaculaire de la production. Les chaussettes en nylon (une matière qui supportent bien l'expansion et la contraction) ont fortement contribué à l'économie de la région, et Koryo-cho est devenu le premier producteur de chaussettes du Japon.
Au sommet de sa gloire, on comptait presque 200 usines de fabrication dans cette région. Aujourd’hui on en dénombre une quarantaine du fait de la concurrence étrangère accrue. La préfecture de Nara produit aujourd’hui environ 40% des chaussettes Japonaises.
La ville de Koryo-cho reste célèbre pour ses chaussettes. Un festival est même organisé depuis 2005 pour promouvoir ce savoir-faire.
Koryo-Cho au Japon, la ville de la chaussette
Concours de production de chaussettes dans la catégorie Humour
Le Festival de la Chaussette de Koryo
ROTOTO HISTOIRE
ROTOTO est une marque Japonaise de chaussettes fondée en 2014 par le designer Daisuke Ishii, 38 ans. Daisuke Ishii est né et a grandi dans la ville de Yamatotakada, à côté de la ville de Koryo et où des chaussettes sont aussi fabriquées. Un univers avec lequel il est famillier car il y a baigné toute son enfance. Mais l’histoire de Rototo commence surtout lorsque le designer Ishii se rend à plusieurs reprises au marché de chaussettes de Koryo pour parler avec des artisans. Il recherche des fabricants de chaussettes douces et épaisses, ce qui qui est devenu avec le temps la marque de fabrique de ROTOTO.
Daisuke Ishii
Designer ROTOTO
SOUKI et Ueda : 2 des fabricants de ROTOTO
Un article du site japonais Wedge Infinity nous apprend qu’une partie des chaussettes de ROTOTO sont fabriquées au sein de l’usine SOUKI que vous pouvez suivre sur Instagram ici. SOUKI a été fondée en 1927 à Koryo-cho. Il s’agit d’une petite entreprise de fabrication de chaussettes. L’entreprise utilise principalement des machines low gauge, c’est à dire capable de produire des chaussettes épaisses.
Sa spécificité ? Elle utilise toujours des machines vieilles de plus de 50 ans alors que de nombreux fabricants de chaussettes renouvellent leur parc avec des machines à commandes numériques. Quant à eux ils préfèrent continuer d'utiliser les machines héritées des générations précédentes tout en les entretenant avec soin. Il s’agit probablement de machines japonaises de la marque Nagata qui a fermé depuis quelques années ce qui n’est d’ailleurs pas sans poser des problèmes de maintenance de ces machines (difficulté à trouver des pièces de rechange par exemple).
Même si on ne pense pas que c’était nécessairement mieux avant, il est fort probable que c’est ces machines qui rendent les chaussettes SOUKI complètement différentes des machines modernes programmables. Des machines qui peuvent rebuter car elles sont plus difficiles à maîtriser et il faut des employés compétents pour les utiliser. Un niveau de connaissances d’autant plus pointu que les propriétés des fils changent en fonction de la température et de l'humidité.
Une entreprise qui date de 1927 et qui est spécialisée dans les chaussettes épaisse (grosse jauge)
Machine double cylindre
Machines à tricoter des chaussettes manuelle utilisée vers 1910
Les références mondiales actuelles dans la production de chaussettes sont italiennes. On pense à Lonati, Busi Giovanni ou Santoni. En France, c’est d’ailleurs la marque Lonati qui équipe la plupart des fabricants français de chaussettes : Broussaud, Labonal, Bleu Forêt, Missègle ou encore Perrin. Certains d’entre eux possèdent évidemment d’autres marques. Perrin et Broussaud ont d’ailleurs des machines Nagata.
Kim Jong-Un qui visite une usine Nord Coréenne équipée de machines italiennes Lonati
Est-ce à dire que c’est ces machines anciennes qui font toute la spécificité de beaucoup de marques de chaussettes japonaises ? A notre avis ce n’est pas aussi binaire et cela ne se résume pas uniquement à une histoire de machines. Car même avec les mêmes fils et les mêmes machines le résultat serait probablement différent en Europe. La vision artistique joue également sa part. Et nul doute qu’entre l’Orient et l’Occident cette vision n’est pas la même.
Pour terminer sur l’entreprise SOUKI, notons qu’elle possède également ses propres marques tel que Re loop. Elle promeut également la fabrication de ses chaussettes via le projet Charix : un vélo qui entraîne une machine à tricoter manuelle et qui permet de produire ses propres chaussettes.
Chaussette SOUKI teinte à l’indigo et fil à base de papier japonais (washi paper)
Le deuxième fabricant, Ueda est plus orienté chaussettes de sport. Il s’est néanmoins adapté au cahier des charges de ROTOTO.
Pour finir on a trouvé la signification (en japonais) du nom de marque ROTOTO : 「漢字の〝足〟を分解して、カタカナにしてロとトとトです(笑)」. Si vous avez la traduction en français on est preneur.
PRODUITS
Outre le fait que les chaussettes ROTOTO soient faites avec des fils assez épais, elles sont souvent également composées de mélanges de matières intéressants, voires inédits.
Quelques exemples :
On vu un mélange de coton bio, de soie bio et de laine de YAK (!)
Beaucoup de mélanges en laine mérinos et coton
Des mélanges soie / coton
L’utilisation de Silk Noil, qui est une matière réalisée à partir de déchets lors du tissage de la soie
Des chaussettes en mélange coton / dralon® pour plus de résistance
Nos chaussettes préférés sont certainement celles en matière double face : il y a de la bouclette sur les deux côtés de la chaussette. Très confortable et encore jamais vu sur des marques européennes.
Chaussettes doubles faces - mélange laine mérinos / coton
En coton bio
On remarque la bouclette sur le plante de la chaussette
Vous avez également peut être remarqué cet anneau textile qui livré avec chaque paire de chaussettes. D’où provient-t-il ?
Cet anneau est en fait une chute liée à la couture au niveau des orteils. On s’explique. Les chaussettes en low gauge (fils épais) ne peuvent pas être tricotées automatiquement de bout en bout. Au bout des orteils subsiste un “trou”. Pour le fermer il existe différentes possibilités.
Le remaillage manuel
Cette opération n’est en fait pas entièrement manuelle. C’est un abus de langage mais elle nécessite effectivement des compétences pointues et une opération assez longue. Elle est faite avec une machine qui va relier les deux parties des chaussettes avec un fil. Cette “couture” est suffisamment plate pour que les gens ne la sentent pas lorsqu'ils portent les chaussettes.
Le remaillage manuel au niveau des orteils ça ressemble à ça - Capture écran d’une vidéo de la marque Glen Clyde
2. Technique “Rosso”
Cette opération peut aussi être réalisée à l’aide d’une autre machine pour aller plus vite. Elle a été développé initialement par le fabricant italien Rosso et porte donc souvent le nom de technique Rosso. La technique est plus grossière et ne permet pas d’avoir des résultats aussi “seamless” que le remaillage manuel.
Technique Rosso
C’est dans tous les cas à l’issue de cette opération que cet anneau est produit. Il s’agit de la partie supérieur de la couture qui est coupée. Les entreprises ne savent bien souvent pas comment utiliser ce déchet intelligemment.
SOUKI a semble-t-il trouve des solutions autrement plus astucieuses :
Une sorte de coussin
Distribution
St Germain Annecy - Meilleure boutique menswear des Alpes
/Chausettes Rototo
Chemise velours A.P.C.
St Germain Annecy est une boutique fondée en 2013 par Germain Reinier. Elle est idéalement située à Annecy, à proximité du Lac et du pont des amours. La sélection est très soignée, un vestiaire casual chic mais avec quelques touches workwear. Une offre qui est dans la même veine que celle de tous nos e-shop préférés : Goodscph, Trunkclothiers, Norse Store, Nitty Gritty…ce n’est d’ailleurs pas un hasard s’ils figurent dans le dernier magazine Monocle consacré aux Entrepreneurs. L’image de St Germain correspond à celle de ce magazine de Luxe international.
Quelles sont les marques distribuées ?
Lors de notre passage nous avons vu :
A.P.C
La marque de chaussettes Japonaise ROTOTO
ORSLOW
ASPESI
SUNSPEL : les pulls en laine d’agneau proposés étaient vraiment doux, un bonheur
BARENA : des vestes faciles à porter
GITMAN VINTAGE : chemises made in U.S.A
Des Common Project ou Spalwart pour les sneakers
ASTORFLEX pour les desert boots
…
St Germain ne dispose pour le moment pas de e-commerce, mais vous pouvez tout de même suivre son actualité grâce à Instagram. Vous y découvrirez également leurs lookbook qu’ils produisent chaque saison et qu’on apprécie particulièrement.
LOOKBOOK
Automne Hiver 2017
Automne Hiver 2017
Printemps Eté 19
Manteau de pluie et polo Aspesi, Pantalon A.P.C.
Parka Aspesi, pull MHL, jean Orslow, écharpe Begg & Co, bonnet MHL
Automne Hiver 18
Manteau Harris Wharf London, Chemise, Jean et Casqette A.P.C., Baskets Golden Goose, Echarpe Our Legacy
Automne Hiver 17
AUTRES PHOTOS RÉALISÉES LORS DE NOTRE PASSAGE
Pantalon décontracté Barena en laine vierge
Jungle shirt Orslow
Germain - il porte une veste Barena 100% laine, un jean brut A.P.C et une chemise en seersucker Gitman Vintage
Astorflex
Surchemise orslow et t-shirt A.P.C
Abhras Style - Dans notre top 5 des blogs Mode Homme
/Utilisation d’une police type Courrier New dessinée par Howard Kettler en 1955 pour IBM
Abhras (anciennement Abhras Style) est un blog consacré au vêtement masculin fondé et alimenté par deux amis : Julien Nicaise-Besanger et Démian. En parallèle du blog Julien est épistémologue et enseigne la linguistique à Bruxelles. C’est ce qui explique sans doute que les articles sont toujours très fouillés et bien écrits. Un régal. C’est clairement un de nos blogs francophone préféré.
Le mot Abhras désigne à la fois le filé de laine et le travail artisanal de la laine en gaélique irlandais. La ligne éditoriale est axée sur le workwear, les pièces militaires, vintages, les marques japonaises ou encore les marques héritage. Leur moteur principal est l’esthétique et l’usage des pièces. Ils veillent aussi à parler de marques qui présentent un gender quality gap assez faible entre la ligne pour les hommes et celle à destination des femmes. Des marques à l’allure relativement unisex.
Outre le fond, on apprécie également la forme du blog. Un style minimaliste et une démarche résolument slow.
Privacité
Le site est garanti sans cookie, sans traqueur indiscret et sans velléité statistique ni mercantile. Nous n’entrons dans la course à la data et nous ne faisons pas office de régie publicitaire pour le compte des GAFA et autres autoproclamés géants du web. Nous souhaitons proposer un environnement digital éthique, garant de la privacité et aussi autarcique que possible.
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Ouvert
Le site est hébergé sur une plateforme de projets open source qui œuvre pour la mutualisation des savoirs et le partage de connaissance en développement d’interfaces.
C’est au moins aussi bien que les 10 grands principes du design par Dieter Rams.
Quelques articles qui nous ont beaucoup plu :
Fransboone store : ils ont visité la boutique à Sluis, aux Pays-Bas et nous en donne un compte-rendu très complet sur l’histoire de ce multimarque de légende.
Resolute denim : récit d’une rencontre avec le fondateur de Resolute et Denime : Monsieur Hayashi
Le dernier article sur l'étoffe Brown's Beach
Il y’a quelques autres pépites sur le site, bonne lecture !
Quelle est la différence entre la maille et le jersey ?
/Capture d’écran du compte instagram du compte de Virgil Abloh - 27 mars 2020
Quelle est la différence entre le tricot* (knitwear en anglais) et le jersey (…jersey en anglais) ?
Premiers indices
C’est une question que vous vous êtes peut être déjà posée en surfant sur le web.
Quelques exemples.
Sur le site de la marque britannique Joseph on remarque que les t-shirts sont rangés dans deux catégories distinctes : “Maille” et “Haut”. Les t-shirts en jersey dans la catégorie “Haut” et les t-shirts en laine mérinos dans la catégorie “Maille”.
Quelle est l’origine de cette distinction ?
T-shirts de la catégorie Jersey
T-shirts de la catégorie Maille
Autre exemple avec ce polo de la marque française Editions M.R
Dans la description produit il est indiqué : “Il s'agit d'un polo tricoté (à ne pas confondre avec, entre autre, les polos en jersey ou en coton piqué)”
Idem chez De Bonne Facture la saison précédente. Dans un cas le t-shirt est dans la catégorie des jersey et l’autre dans celui des tricots.
T-shirt en jersey Japonais De Bonne Facture
100% coton
T-shirt tricoté De Bonne Facture
60% coton, 40% lin
Dernier exemple avec cette annonce d’emploi. Une distinction est faite entre la maille et le jersey.
Annonce emploi - Distinguo Maille / Jersey
Définitions
Si l’on regarde dans le dictionnaire Le Petit Robert (ou Wikipédia), on apprend que le tricot est une technique pour fabriquer une étoffe à partir d'un fil. Le tricot est constitué de boucles, appelées mailles, passées l'une dans l'autre. Le jersey quant à lui est une forme de tricotage. Son nom est liée à l’île de Jersey à proximité de Granville où historiquement cet type de tricot était produit en laine et exporté en Europe. Le jersey est initialement un point de tricot, c’est à dire la manière dont les mailles sont créées lors de l’opération de tricotage. Le tricotage peut être réalisé à la main où via une machine. (qui peut être motorisée, voire même automatisée).
Mais pourquoi séparer la maille et le jersey ? Car finalement le jersey est une forme de tricot, pas une armure de tissu.
Il existe d’autres points de tricot (côtes anglaises, côtes perlées, point Milano, point de Rome…) et ils ne font pas l’objet d’une catégorie particulière.
Forcément on a regardé ce que les autres ont déjà dit sur le sujet. En tapant par exemple dans google “différence maille jersey”.
Le premier site sur lequel on tombe, mars-elle.com donne quelques éclairages intéressants. Un, le jersey n’a pas tellement eu bonne presse au début de son histoire. Il est associé aux sous-vêtements que l’on cache, et n’est pas aussi noble que les tissus. (tissu d’un costume, tissu d’une veste, tissu d’un pantalon…).
Le tournant aura lieu en 1913. Coco Chanel rachète les usines de Jacques Rodier (un célèbre bonnetier de l’époque) afin de pouvoir produire du tricot en grande quantité. Ainsi jusqu’à ce que Coco Chanel ne le mette en lumière et lui donne une nouvelle aura, le jersey n’intéresse que peu de monde et est donc souvent assimilé - par défaut - à du tissu. C’est doute pour cette raison que l’on parle encore aujourd’hui de tissu pour désigner des rouleaux de jersey, alors que techniquement il s’agit de tricot.
Mais ce qui nous intéresse surtout concerne les quelques lignes d’explication sur la différence entre la maille et le jersey. D’après cet article, elle serait liée à la grosseur des fils. Il est vrai que les tricots en jersey utilisent des fils relativement fins et que pour faire une maille d’hiver on utilise souvent des fils plus gros. Mais cette explication, qui contient une part de vérité, ne nous semble pas entièrement convaincante.
Il est, en effet, tout à fait possible de produire des pulls en maille fine. John Smedley vend par exemple des pulls fabriqués en Angleterre en Jauge 30 sur les machines Bentley Cotton, des machines assez anciennes et plutôt rares. En France, seul l’entreprise Bernard-Solfin utilise ces machines - enfin à notre connaissance.
Pour information, la jauge désigne le nombre d’aiguilles au cm, c’est à dire si l’on grossit le trait, la finesse ou non d’un tricot.
Plus le numéro de la jauge est élevé, plus les mailles seront fines.
Jauge 3 : les pulls avec mailles les plus grosses -ils sont épais et ressemblent à ce qui est tricoté à la main
Jauge 7
Jauge 16 : Jauge moyenne
Jauge 30
Jauge 40 : maille ultra fine, l’aspect visuel est proche d’un tissu
MACHINES à tricoter CIRCULAIRES
Métier Karl Mayer - en sortie le tricot en jersey est enroulé autour d’une ensouple
Intéressons-nous à la manière dont est fabriqué le jersey. Peut-être qu’on y trouvera plus de réponses.
La majorité des jerseys sont fabriqués sur des machines circulaires (d’autres possibilités existent : les métiers Rachel par exemple). Ce type de tricotage est idéal pour produire de grandes quantités de jersey. Et donc par là même de diminuer aussi son coût. Certaines entreprises sont spécialisée dans cette production (comme Toki, Dondi, A Girl’s…) et il est possible d’en acheter au mètre comme du tissu. On parle aussi de maille au mètre.
Les machines circulaires produisent en général des tissus tricotés de jauge 7 à 60, c’est à dire de moyen à très fin.
Ces machines circulaires peuvent également produire du molleton, un tricot qui sera surtout utilisé pour les sweatshirts. Ce n’est donc pas un hasard si l’on regroupe souvent les catégories jersey et sweatshirt : non seulement elles ont une apparence assez similaire, assez sport mais elles sont également souvent produites de la même manière.
Pour nuancer le propos, ajoutons qu’il est aussi possible de tricoter que qu’on appellerait de la maille sur des machines circulaires.
Une fois le jersey tricoté, la suite des étapes est proche de celle suivi par un tissu. Le jersey est découpé suivant la forme d’un patronage papier. Les différentes pièces découpées sont ensuite montées par des mécaniciennes. (des couturières si vous préférez). C’est ce que l’on appelle le coupé/cousu.
Machines circulaires qui tricotent du molleton - dans ce cas précis à chaque machine correspond une taille de pull. Les pulls ou sweat-shirt tricotés de cette manière se reconnaissent notamment grâce à l’absence de coutures sur les côtés
MACHINES à tricoter RECTILIGNES
Machine à tricoter rectiligne STOLL qui est programmée par ordinateur
Avec les machines rectilignes il est également possible de produire des tricots jerseys. Le travail s’effectue avec un mouvement de va-et-vient à l’horizontal. Il permet notamment d’éviter un gaspillage de matière en tricotant les formes voulues. On parle de Fully Fashioned lorsque les finitions des pièces (diminution, augmentation) sont intégrées et qu’il ne reste plus qu’à les assembler par couture ou remaillage. Et on parle de Wholegarment ou tricotage en 3D pour un vêtement entièrement tricoté. Les machines rectilignes permettent souvent à ce titre plus de créativité que les machines circulaires.
Les machines rectilignes produisent en général des tissus tricotés de jauge 3 à 21 : de très gros à assez fin. (là où avec des machines circulaires on peut produire des tricots très très fins).
Vous aurez compris qu’avec ce type de machine on n’achète pas de maille au mètre. La méthode de production est différente. Le donneur d’ordre (les marques) sélectionne les fils qu’il souhaite utiliser. Par exemple des fils du filateur CARIAGGI pour produire des pulls en cachemire. En procédant ainsi, tout l’intérêt se situe dans le choix des fils, des mélanges possibles, des points de maille qui peuvent être utilisés - tel que le jersey -, ou encore dans le choix des formes que l’on veut donner aux tricots. La machine rectiligne permet donc plus de créativité mais aussi moins de rendement.
L’explication de la différence de catégorie entre le jersey et la maille se tient donc surtout à notre avis dans le processus de création et/ou de production.
La catégorie Jersey = achat de maille au mètre puis coupé cousu
VS
La catégorie Maille = achat de fils et tricotage en forme/3D.
Généralement ce ne sont d’ailleurs pas les mêmes entreprises qui s’occupent des produits finis Jersey et des produits finis Maille. Cela implique des compétences et des stratégies de production différentes. Les structures de coûts ne sont pas les mêmes, et très souvent les t-shirts en jersey sont 2 ou 3 fois moins chers que les t-shirts en maille.
Pour illustrer notre conclusion, reprenons l’exemple des t-shirts De Bonne Facture. Dans le cas du t-shirt en jersey Japonais, le jersey a vraisemblablement été achetée au mètre puis importée en France. Une fois celui-ci réceptionné, le t-shirt a été monté via un atelier de confection local. Le t-shirt en maille a probablement suivi un autre procédé : choix de fils sur le salon Pitti Filati, puis après réception des fils sélectionnés, l’étape de tricotage. Dernières étapes : probablement remaillage du col et des manches et une couture sur les côtés pour joindre le panneau avant et arrière.
*on utilise souvent de manière indifférenciée les termes maille ou tricot
Polo : que porter cet été ? Polo en coton éponge, polo en jersey piqué, polo en maille fine...
/[Article Non Sponsorisé]
L'été approche, la saison des polos à manche courte. Plus sophistiqués qu'un t-shirt mais plus décontractés qu'une chemise, ils seront parfait pour vos vacances en Italie. On a donc rassemblé une sélection des polos les plus en vue du moment, classés en fonction de leur tissu (ou tricot pour être plus précis). Histoire de vous mâcher le travail.
Polos en coton éponge (french terry)
On en voit de plus en plus. Cette matière, assez vintage et vraisemblablement inventée par des français au début du XXème siècle, n'a pas toujours eu bonne presse...probablement parce qu'elle est surtout utilisée pour les accessoires de bain comme les gants de toilette. (un accessoires de débarbouillage très français, on en retrouve peu ailleurs)
Et comme son nom l'indique, ce tissu possède une grande capacité d'absorption. En somme, il est parfait pour l'été.
Orlebar Brown
Orlebar est une marque londonienne lancée en mars 2007. L’approche de la marque se veut plus plus adaptée à une utilisation tout terrain du short de bain : il doit être assez élégant pour être porté en dehors de l’eau mais suffisamment technique pour être utilisé lors de bains de mer. Un pari qu’à réussi à tenir Orlebar Brown et qui a suffi à faire de la marque une référence dans l’univers du bain Homme. La gamme des produits s’est par la suite étoffée, le polo étant dans la continuité logique.
Prix : ~130€
Matière : 100 % coton éponge d'épaisseur moyenne de 205 g
Fabrication : européenne
De Bonne Facture
Ce polo en coton éponge japonais est issue de la saison Printemps - Été 2017. Il avait été produit par l’entreprise Le Minor en Bretagne.
“Ce coton éponge dans les tons de beige chiné a été sélectionné chez un de nos tricoteurs japonais favoris. spécialiste du jersey, il possède des machines à tricoter anciennes permettant de reproduire des aspects et des touchers vintage avec une qualité issue de tricotages lents.
La machine traditionnelle qui a servi à tricoter ce coton a été configurée pour former des bouclettes aléatoires, donnant au tissu un toucher particulièrement léger et aérien. un procédé de teinture exigeant a été appliqué au niveau de la fibre même pour obtenir le chiné, ainsi la couleur résiste a l'épreuve du temps. “
De Bonne Facture
Cette saison la marque propose un très beau polo en Jersey de coton japonais fabriquée en France par l'atelier Emo.
SUNSPEL
Sunspel est une très belle marque de bonneterie fondée en 1860 en Angleterre. Elle possède d’ailleurs toujours un atelier de confection à proximité de Nottingham. Quand ce n’est pas en Angleterre, la collection est principalement confectionné au Portugal comme c’est le cas du polo ci-dessous.
Prix : 120€
Matière : 100% Coton Éponge Biologique
Fabrication : Portugal
DOPPIA
DOPPIAA est une marque italienne fondée par deux amis : Alain et Albert.
La fabrication est 100% italienne, et les matières sont sélectionnées avec soin. La marque est distribuée par l’excellent e-shop NoManWalksAlone.
Ce polo en coton terry fait clairement parti de nos favoris pour cet été.
Prix : $195
Matière : 85% cotton, 15% polyamide terrycloth fabric; poids moyen
Fabrication : italienne
Col Capri
2.POLO EN MAILLE FINE
Un polo en maille fine a la même apparence et la même main qu’un pull fin. Très légers, ces polos sont très agréables à porter et un plus formels qu'un simple polo en jersey. (voir plus loin)
Ils peuvent donc être portés avec un costume. Ce que réussie très bien la marque Berg & Berg dans ses looks.
COS
Les polos ci-dessous sont issu de la collection 2017. Ceux de cette saison sont en mélange soie/coton (55% Mulberry silk, 45% Cotton) et présentent des boutons de col.
Prix : 59€
Matière : 100% coton
Fabrication : non précisé
John Smedley
Une des références mondiales en matière de maille.
Pour en posséder quelques-uns ont doit confesser qu’on est peu déçu des modèles en coton. Ils offrent une très bonne coupe mais notre préférence va plutôt vers ceux en laine mérinos.
Prix : 145£
Matière : 100% Sea Island Cotton
Fabrication : Made in England
Editions M.R
Polo de la collection 2017. 100% coton.
3.POLO EN MAILLE PIQUÉE
Le grand classique des polos, le plus connu sans doute. Cette maille a été popularisée par Lacoste. Le jersey piqué existait déjà au début des années 1930. Mais René Lacoste et André Gillier vont réussir à le rendre plus souple et plus confortable grâce notamment à l'emploi de fils plus fin que d'ordinaire.
Cette maille est très aérée et légère. Elle est plus adaptée aux temps chauds que la maille fine. Voire même à la pratique sportive.
Sunspel
Sunspel propose de très beaux polo en maille piquée.
4.POLO EN JERSEY COTON
Fluide, extensible, doux : tel sont les caractéristiques du polo en jersey. Souvent le moins cher, le polo en jersey est parfait pour les tenues les plus décontractées.
Sunspel
Sunspel à nouveau, définitivement une très bonne marque de polos.
DRUHMOR
Marque écossaise fondée en 1770.
Prix : 128€
Matière : 100% coton
Fabrication : italienne
5.POLO EN JERSEY MÉLANGÉE
Les matières présentées précédemment sont souvent fabriquées en 100% coton mais affichent des textures différentes grâce à des techniques de tissage ou de tricotage particulières. Mais il existe d'autres compositions possible, bien pratiques quand le thermomètre commence à grimper. Des mélanges en lin ou en ramie par exemple.
Gant Rugger, ici un mélange de 85% coton et 15% lin
De Bonne Facture saison 2017, ici aussi un mélange de 85% coton et 15% lin
6.Polos en velours
Editions M.R
Editions M.R propose depuis saisons maintenant des polos en velours. D’apparence similaire au coton éponge, la matière est plus subtile et plus chic.
Prix : 130€
Matière : 80% Coton, 20% Polyester
Confection : Portugal
L'annuaire - David Shuck et Nick Coe, fondateurs de Heddels
/David Shuck
Nick Coe
Crédit photo : Nudie Jean
Heddels est devenu au fil des années la référence des blogs pour toutes les questions relatives au denim. Le site a été lancé pour la première fois en 2011 par Nick Coe et David Shuck sous le nom «Rawr Denim» puis de Heddels en 2015. Initialement les deux fondateurs ne sont pas issus de cette industrie. Il s’agit seulement de deux consommateurs passionnés par cet univers et désireux d’en savoir toujours plus. Leur but était de créer une sorte de “Wikipédia du Jean”. Le site Web propose donc des articles bien documentés, des guides pédagogiques…mais aussi un e-commerce depuis quelques années (qui distribue la marque Heddels, Corridor, Grant Stone…)
Si l’on revient au moment de la création du blog en 2011, il faut se rappeler que les plus grandes sources d’informations sur le jean étaient disponibles via SuperFuture et Styleforum. Le problème avec les forums, c’est que l’information est difficile d’accès, il faut parfois lire des centaines de commentaires inutiles pour tomber sur des informations intéressantes.
Quant au changement de nom (de Rawr Denim vers Heddels), il souligne une volonté de diversification et de ne plus seulement se limiter à l’univers des jeans bruts.
“Quel est votre background dans le denim?
David Shuck : Aucun, à part d’être un passionné! Nous y
sommes entrés uniquement du point de vue du consommateur sans aucune formation spécifique ou expérience commerciale dans la mode. Ma passion pour le denim est née d’un voyage que j’ai fait au Japon il y a quelques années et j’ai pu voir pour la première fois des marques artisanales reproduisant des jeans américains classiques du milieu du XXe siècle. Je voulais savoir comment et pourquoi, ce qui m’a poussé à commencer mes propres recherches et à tomber dans ce “terrier de lapin” qu’est le monde du denim.”
“Que voulez-vous dire à toutes les “denim heads” (passionnés de denim) autour du monde?
Il peut y avoir beaucoup d’élitisme et de règles stupides dans la culture des “denim heads” - ne pas laver son jean, regarder de haut les jeans non selvedge, plus c’est lourd est mieux c’est - et beaucoup de gens peuvent se sentir gênés [... ] Mais il n’y a pas de mauvaise façon de porter son denim brut, peu importe comment vous le portez ou combien de fois vous décidez de le laver. Cela concerne votre style personnel et votre propre expérience, ne vous sentez pas lié par les «règles du jeans brut » et utilisez-les simplement de la manière qui vous convient le mieux.”
En dehors de ses chroniques sur Heddels, vous pouvez suivre Nick Coe via Twitter.
Hender Scheme - L'artisanat de luxe japonais
/Hender Scheme
Production d’objets industriels de manière artisanale
On avait déjà parlé de Hender Scheme dans cet article sur son fondateur Ryo Kashiwazaki.
Elle a été fondée en 2010 au Japon dans la région de Tokyo. Elle s’est fait connaître grâce à ses interprétations en cuir au tannage végétal de baskets emblématiques telles que la Nike Air Force 1, Air Jordan IV ou encore Adidas Superstar. Depuis 2017, Hender Scheme s'est d’ailleurs associé à Adidas pour proposer des versions au tannage végétal fabriquées au Japon de certains des modèles les plus iconiques de la marque. Elles sont conçus à la main dans le quartier d'Asakusa à Tokyo, connu depuis longtemps pour ses fabricants de chaussures en cuir et leurs usines. La marque revendique donc une production artisanale. C’est ce qui explique l’affirmation qu’elle crée des produits industriels (comme la Nike Air Force 1) de manière artisanale.
A côté de cela, Hender Scheme propose également une large gamme de produits, des sacs, porte-cartes, chapeaux, casquettes…dans différents cuirs. Le résultat est toujours réussi et est très soigné. Sans aucun doute l’une de nos marques préférée dans le domaine.
Où est DISTRIBUÉE hender scheme ?
Hender Scheme possède son propre site en ligne mais la livraison est pour le moment limitée au Japon.
Pour les parisiens, 1LDK distribue une sélection de produits. (ou tout du moins sur la boutique en ligne du concept store)
Autres alternatives sur le web :
End Clothing
Sivasdescalzo
Mr Porter (sélection très réduite)
Coverchord
COVERCHORD
Coverchord est un mulimarques Japonais. Il expédie partout dans le monde et propose à notre sens la plus belle et la plus complète sélection d’accessoires de Hender Scheme. Il y a également quelques paires chaussures emblématiques, comme le modèle 1461 Dr Martens.
Suite en images.
540€
Sandales | semelle EVA - Made in Japan
Intérieur très propre de la casquette en cuir suédé. Rien qu’à l’image on sent que le cuir semble de bonne qualité.
Shoulder bag en cuir de porc au toucher doux
Cuir premium
Collaboration avec Dr Martens - le fameux modèle 1461
Cuir water-resistant - vous devriez rester au sec en cas de petite averse
CREDIT PHOTO : COVERCHORD
Ludwig Reiter - le roi de la chaussure autrichienne
/[Article non sponsorisé]
Ludwig Reiter est une entreprise de fabrication de chaussures fondée en 1885 à Vienne. Dès cette époque l’atelier possède des clients prestigieux tel que la garde impériale autrichienne. Dans les années 1920, Ludwig Reiter devient même l’un des principaux chausseurs à Vienne. Toutes les paires sont alors manufacturées dans l’atelier de la marque.* Dans les années 1970, alors que la plupart des autres fabricants délocalisent leurs production, Ludwig Reiter continue de maintenir l’activité à Vienne. Un pari qui sera récompensé avec les années.
“Quelles sont les particularités d’une sneaker de Ludwig Reiter qui donnent une longueur d’avance sur la concurrence?
Par exemple, nous utilisons du cuir de très haute qualité pour la tige et la doublure, car l’intérieure est particulièrement important pour une chaussure de sport.”
“Quand l’odeur du cuir est l’une des premières choses que vous sous souvenez, il est normal de s’asseoir et de parler chaussures à table. J’ai toujours su que voulais faire partie de cette entreprise. Ce n’est pas un travail que je laisse dernière moi après 17h, c’est ma vie.”
Le cousu Goodyear est une des marques de fabrique de Ludwig Reiter
Jusque dans les années 1990, Ludwig Reiter fabrique essentiellement des chaussures de villes en cousu Goodyear. Afin de diversifier l’activité, Ludwig Reiter rachète C. Kitzmantel, une manufacture ayant d’autres savoir-faires et est notamment capable de produire des sneakers. C’est par exemple cette entreprise qui a produit les baskets d’entraînement de l’armée autrichienne pendant des années. Elle a fermé depuis lors mais les machines ont été conservées.
L’atelier actuel de la marque à Vienne qui produit les chaussures en cousu Goodyear
Aujourd’hui l’entreprise est toujours dirigée par la famille Reiter. Till Reiter (quatrième génération) est épaulé par ses filles (Anna et Magdalena) pour continuer à moderniser et répondre aux enjeux du digital. De nouvelles catégories de produits ont également été ajoutées, principalement de la petite maroquinerie (portefeuilles, ceintures…) et de la maroquinerie (sacs, mallettes, sacs de voyage…).
Quelques questions qui vous viennent sous doute à l’esprit à la lecture des paragraphes précédents.
Est-ce que toutes les produits de Ludwig Reiter sont fabriqués en Autriche ?
La majorité des chaussures homme sont fabriquées dans l’atelier Viennois de la marque. En 2010, il comptait 40 employés et produisait 150 paires par jour.
Les autres produits (sneakers, accessoires…) sont fabriqués soit par des partenaires en Autriche soit dans des pays voisins : Italie, Slovénie, Hongrie ou Slovaquie.
D’où proviennent cuirs utilisés ?
La plupart sont européens assure la marque. Excepté pour le Cordovan qu’elle fait faire venir des Etats-Unis - de chez Horween on imagine.
A noter par ailleurs qu’on a pu lire dans certaines descriptions produits des mentions quant à l’utilisation de cuir français de chez Degermann et Tannerie du Puy.
Est-ce que Ludwig Reiter propose un service sur-mesure ?
La marque ne propose pas de service bespoke, mais propose par contre un service qui se rapproche à ce qui se fait en made-to-measure dans le costume.
Combien de temps dure une chaussure Ludwig Reiter ?
Environ 3000 heures d’après la Ludwig Reiter. (pour information dans une année, à raison de 8 heures par jour, il y a environ 3000 heures)
Mais tout dépend bien sûr de vous, et du degré de soin apporté.
DISTRIBUTION
Ludwig Reiter - Drei-Mäderl-Haus
Ludwig Reiter possède un réseau de boutiques en propre en Autriche, Allemagne et Suisse.
La marque est par ailleurs distribuée au seins de multimarques en Allemagne, Italie, Angleterre…mais pas encore en France. A défaut d’aller à Vienne, vous pouvez donc vous tourner vers leurs distributeurs en ligne tel que The Rake, Bombinate ou TrunkClothiers.
G.A.T
Lookbook TrunkClothiers - Hiver 2019
Crédit photo : The Rake
Le modèle emblématique : Budapester
De veilles paires de Ludwig Reiter - et elles vieillissent plutôt bien de ce que l’on peut voir
Modèle Husarenstiefel
Modèle Maronibrater - “Cuir de russie”
Modèle Norwegers
Le modèle emblématique : Budapester
*dans les années 60 la marque fera appel à des partenaires autrichiens pour répondre à la demande
S.E.H Kelly - Blog
/S.E.H Kelly est une très belle marque anglaise à taille humaine qui s’inscrit dans une production locale : les tissus et la confection sont majoritairement anglais.
On aime par ailleurs beaucoup l’esprit de la marque et leur univers visuel. Une constance depuis plus de 10 ans que vous pouvez découvrir grâce au Tumblr qu’ils ont alimentés pendant toutes ces années. Quelques 800 pages.
Accès au blog : S.E.H Kelly Tumblr
Hatski (ハツキ) - Des Jeans confortables Made in Japan
/Hatski est une marque de jean japonaise fondée en 2016. Le propos est simple : créer des vêtements confortables pour la vie de tous les jours. C’est là tout l’intérêt de la marque : les coupes droites et tapered.
On avait déjà parlé de notre vision de la coupe idéale d’un pantalon dans cet article datant de plusieurs années. Et notre vision n’a pas tellement changé : une coupe qui suit relativement la forme du corps sans jamais être trop large ou trop moulante. La coupe tapered semble être toute désignée pour y parvenir : de taille normale ou haute, elle est laisse du volume au niveau des cuisses, se resserre au niveau de la cheville, et idéalement effleure juste le bout de la chaussure. La silhouette est propre, sans plis disgracieux.
Pour revenir à Hatski, 4 coupes sont proposées :
Loose Tarperd Denim : la plus tendance
Regular Tarperd Denim : la coupe la plus proche du corps
Wide Tarperd Denim : la coupe la plus large
HATSK Straight Denim : la plus standard
Le seul questionnement que l’on a concerne les longueurs. Les japonais étant en moyenne plus petits que les européens, il se pourrait effectivement que les jeans de cette marque soit plus courts que la normale.
Une belle étiquette en cuir
Côté fabrication, hormis le coton, tout est fait sur place au Japon. Des toiles selvedges à la confection en passant par les délavages (si besoin). Ces opérations sont réalisées chez 猪原織物有限会社 itextile.jp à Ibara dans la préfecture d’Okayama. Ibara est d’ailleurs souvent considérée comme le Saint Graal du denim.
Union Special : indispensable pour un produire des denim dans la plus pure tradition
Machine à laver industrielle
Les chinos Hatski sont également confectionnés au Japon.
Le eshop de Hatski distribue également des marinières Saint James et des maillots de corps de la marque japonaise Ohh ! (オー) en coton péruvien ultra doux (comme du duvet assurent-ils) de la région de Tarapoto.
Saint James
Ohh ! (オー)
DISTRIBUTION
Hatski est une marque encore alternativement confidentielle. Heureusement pour nous, deux très bon multimarques français ont fait le pari de la mettre à leur sélection : ROYALCHEESE PARIS et Rendez-Vous Store.
Quelques autres stockist :
ALPHA SHADOWS (UK)
NAMU SHOP (USA)
SANLIPOP (CHINA)
ROYAL CHEESE (PARIS)
RENDEZ VOUS STORE (TOULOUSE)
L’occasion de passer au jean écru
On distingue très bien la coupe tapered
NAMU-SHOP
Coloris écru
De l'importance des accessoires - Yves Saint Laurent
/Yves Saint Laurent : La folie de l'accessoire
Yves Saint laurent : la folie de l’accessoire est un livre de Patrick Mauriès sorti en 2017.
Une citation à particulièrement attiré notre attention :
“On ne dira jamais assez l’importance des accessoires. Ce sont eux qui transforment une robe. J’aime qu’une robe soit sobre et un accessoire fou.
Les accessoires contribuent à donner une cohérence d’ensemble en même temps qu’ils garantissent l’unicité”
Crédit photo : PHAIDON France, Yves Saint laurent : la folie de l’accessoire
Crédit photo : PHAIDON France, Yves Saint laurent : la folie de l’accessoire
Crédit photo : PHAIDON France, Yves Saint laurent : la folie de l’accessoire
Pen Magazine - Akira Sorimachi
/Quelques looks d’inspiration pour l’été qui arrive. Le mannequin est l’illustrateur japonais Akira Sorimachi qui a déjà collaboré avec Drake’s ou le magazine Monocle.
On apprécie particulièrement le t-shirt militaire Anatomica. Une marque française qui on le rappelle possède une boutique à Paris.
Looks été 2020 - Illustration en images
Sandales Cheaney
Lunettes : Moscot
Chemise : Sans Limite (marque Asiatique introuvable en Europe)
T-shirt Sunspel
Pantalon : tailleur sur-mesure japonais Batak
Baskets en toile Sunspel
T-shirt : Anatomica
Chino : Butcher Products (marque Japonaise)
Pour lire l’article au complet, c’est par ici sur Pen Magazine.
COMOLI - Une marque japonaise qui prend son temps
/“The brand has evolved slowly. I like this steady and don’t want to change it.”
Keijiro Komori
Source : tw mixfitmag
Après avoir travaillé plus de 10 ans en tant que Designer ( il est diplômé du célèbre Bunka Fashion College) pour d’autres marques, le japonais Keijiro Komori (né en 1976) lance sa marque menswear Comoli en 2011/2012. Une marque qui a grandi de manière organique. Elle est distribuée dans plus de 90 shops au Japon, Corée du Sud, Etats-Unis et aussi à Paris via la boutique spécialisée dans les marques japonaises : 1LDK.
La marque fut également disponible sur Trunkclothiers en 2016.
“Komori San is a master at choosing interesting fabrics and creating designs that feel simultaneously relaxed and smart”
Mats Klingberg, fondateur de Trunkclothiers
La marque a également récemment ouvert (septembre 2019) une boutique à Tokyo. Dans une interview pour le magazine monocle (numéro 129), on apprend que la marque utilise ce chaque pays à offrir de mieux en matière de tissus : moleskine de chez Brisbane Moss, cachemire de chez Todd & Duncan, tissus plus doux de chez Lyria (dirigée par Riccardo Bruni).
Quant aux vêtements, ils sont confectionnés au Japon lorsque cela est possible.
A noter que Comoli a réalisé une collaboration avec Lavenham, une marque anglaise spécialisée dans l’outerwear et notamment les pièces matelassées.
LES VÊTEMENTS
Sur l’eshop Store by Maidens :
Border Boat Neck, 100% coton, Made in Japan
Chemise Betashan
Sky Spinning Short Sleeve Crew, couleur écru
Sur Coverchord.com
Mélange Wool/cotton/polyester, Made in Japan
100% coton, Indigo dyed
Coloris café, 100% coton, made in Japan
100% coton, made in Japan
Relax tapered fit, Made in Japan
Gabardine de coton, Made in Japan
LOOKBOOK AW18-SS17-SS16-SS15
Quelques photos d’illustration tirées des lookbook de Comoli.
Lookbook SS15 - notre favori
Lookbook SS15 - notre favori
Lookbook SS15 - notre favori
Lookbook SS15 - notre favori
DROP 93 - De la seconde main haut de gamme
/Drop93 fait parti du groupe The Armoury. Il s’agit d’un nouveau projet des équipes de Mark Cho visant à revendre les invendus ainsi que les vêtements déjà été portés par des clients de la marque.
Vous pourrez donc trouver sur leur site :
Des pièces occasion bespoke : chaque pièce est soigneusement nettoyée puis mesurée pour vous aider dans vos achats
Des pièces NOS - New Old Stock - autrement dit des pièces neuves jamais vendues
Des pièces d’occasion (pre-owned) : de la seconde main ou du vintage (le vintage étant de la seconde main de plus de 20 ans)
Des prototypes : Il est par exemple possible d’acheter les prototypes d’une ancienne collection collection prêt-à-porter de Liverano Liverano (manteaux, vestes…)
Les pièces sont vendues en ligne mais il également possible de venir les essayer (sur RDV) au showroom de la marque à Hong Kong.
Le sourcing de ces pièces s’effectue d’une part via les magasins The Armoury (Hong Kong et New York) mais aussi grâce aux clients fidèles et quelques autres sources sûres pour les pièces déjà portées. Cela garanti l’origine des pièces et leur qualité.
Drop93 est très orienté principalement sur l’univers de l’art tailleurs, ce qui n’est pas une surprise lorsque l’on regarde l’activité de The Armoury. Contrairement au site similaire Marrkt, Drop93 propose une offre très étoffée de constumes. Et pas n’importe quels costumes. On parle ici de Orazio Luciano, Brioni, Kiton, Zegna, Caruso, Drake’s, Ring Jacket….Et a contrario de Marrkt, l’offre casuale (workwear, militare…) de Drop93 est plus pauvre. Pauvre mais pas inexistante : il y a des pièces de chez Orslow par exemple. Cela vaut donc toujours le coup d’y jeter un œil.
Les marques proposées sont assez variées mais toujours reconnues pour un certain niveau de qualité. Cela va de Arpenteur à Kiton, en passant par Dior Homme ou Louis Vuitton.
Autre point intéressant : Drop93 livre à l’international. Les prix peuvent même être affichés en euros lors de la commande.
Les prix peuvent être affichés dans plusieurs devises
Petite revue des pièces qui nous ont retenu notre attention et que vous pouvez trouver sur le site actuellement.
RING JACKET
On a longtemps rêvé de ce blouson A1 de chez Ring Jacket. 100% laine, il est selon les modèles disponible en version tricotée et non tissée. Un gros plus pour le confort.
Blouson A1 en laine - Non doublé
Des bords côtes très propres
Boutons en corne
Made in Osaka, Japan
Laine tricotée, motif Faire Isle
Mélange coton/nylon (10% maximum)
Idéal pour l’arrivée du printemps
Costume en coton - Made in Japan
FRANCESCO SMALTO
Entièrement entoilé - Made in Paris - 4 poches intérieur
100% baby cashmere
TOYS MCCOY
A ne pas confondre avec The Real Mccoy’s (les 2 entités se sont séparées il y a plusieurs années)
Environ 1000€
BRUNELLO CUCINELLI
Veste 100% cachemire
Demi-doublé - Made in Italy
Taille 44, vendu au doux prix de 460.63€
BRIONI
Entièrement entoilé
50% Silk, 35% Wool, 15% Cotton
ORLEBAR BROWN
Made in Portugal ~70€
100% polyester
CHARVET
Une cravate à 20€ - attention par contre elle fait 9 cm, pas sûr qu’elle aille à tout le monde -
La réputation des cravates Charvet n’est plus à faire - même si on est un peu déçu de voir des bartarks relativement fins
ANDERSON’S
Le modèle de ceinture que l’on préfère : la double boucle (qui ici n’est en forme de D-RING - elle est ronde) qui permet un ajustement plus précis que les trous fixes. Et surtout si votre tour de taille évolue cela ne pose, cela ne posera aucun problème avec cette ceinture.
80€ environ
En cuir suédé - Made in Italy
2,5 cm d’épaisseur
ALDEN
Indy boots - Un peu moins de 300€
Fait main dans le Massachusetts, USA - Cuir Horween
Montage Goodyear
ORAZIO LUCIANO
100% coton, totalement entoilé
Le tissu s’est légèrement patiné : on aime beaucoup
Made in Naples
Manteau Bespoke - visiblement le premier acquéreur était relativement grand
ORSLOW
Orslow Army Green Cotton Herringbone Worker Jacket
New Old Stock
VOGUE ITALIA - 3 mois d'accès gratuit aux archives en ligne
/Suite à l’épidémie mondial de Coronavirus, Vogue Italia offre un accès public gratuit à ses vastes archives en ligne. Une mine de documents qui devrait bien vous occuper un bon bout de temps pour peu que vous soyez curieux.
Comment y accéder ? C’est très simple, rendez-vous sur Archivio.vogue.it
Comme expliqué sur Vogue.it, il faut souscrire à l’offre FULL ARCHIVE SUSCRIPTION (initialement à 990€/an) puis rentrer le code VARCHIVE4YOU pour bénéficier de la gratuité pendant 3 mois.
Ces archives vont des années 60 à aujourd’hui. Le champ de recherche est donc assez vaste.
Quelques mots clés que l’on a essayé : ASPESI, HERNO, LORO PIANA, ZEGNA DI BARUFFA, LANIFICIO FRATELLI FILA, BUBERRY, YVES SAINT LAURENT, VALSTAR, RALPH LAUREN, INCOTEX, LINEAPIU, TOLLEGNO, ALBINI…
Cela vous donne accès à la fois aux articles mais aussi aux publicités. L’on peut ainsi voir l’évolution d’une marque (et plus largement de la société) au fils des ans.
Un numéro vaut particulièrement le coup d’oeil : septembre 1987. Cette édition comprend un dossier spécial sur les tisserands italien qui travaillent la laine. On y parmi retrouve les meilleures entreprises du pays : RATTI, CARLO BARBERA, GIUSEPPE BOTTO, PIACENZA, LUIGI BOTTO, COLOMBO, DONDY JERSEY, MARZOTTO, BONOTTO…
Un must have pour ceux qui s’intéressent de près aux tissus. Les activités de chacun de ses tisserands y sont décrites brièvement.
Dans le Vogue Italia 1987 - dossier spécial sur les tisserands italien de laine
BEAMS PLUS - Test et avis d'un manteau Balmacaan en Harris Tweed
/Une marque de vêtements japonaise qui puise son inspiration dans le pays de l’Oncle Sam ou celui du Vieux Continent est un fait relativement fréquent. Une marque de vêtements japonaise disponible en Europe est en revanche un fait rare. C’est précisément le cas de la maison nippone BEAMS qui porte bien son nom : « beams » signifiant « rayonner » en Anglais.
Décryptage.
Histoire de la marque BEAMS
La première boutique BEAMS ouvre ses portes en février 1976 et n’est qu’un minuscule espace de 21,5m2 mais déjà situé dans l’immeuble qui deviendra ultérieurement le flagship de la marque, BEAMS HARAJUKU.
La boutique n’est d’abord qu’une réunion de multimarques qui vend des produits issus des États-Unis. L’atmosphère qui y règne est celle d’une « chambre d’étudiant sur le campus d’UCLA » selon les mots du fondateur, Etsuzo Shitara. Les années 1960 et 1970 sont une époque foisonnante en termes de recherches stylistiques au Japon, ce n’est donc pas une coïncidence si le magazine japonais Popeye fait son apparition au même moment : le Japon puise son inspiration dans le style des universités de l’Ivy League américaine (composée des 8 « meilleures » universités du pays : Brown, Columbia, Cornell, Dartmouth, Harvard, University of Pennsylvania, Harvard, Princeton et Yale). En hommage à cet héritage, la boutique se nomme dans un premier temps « American Life Shop BEAMS ». En l’espace de peu de temps, l’entreprise grandit et propose des vêtements inspirés de l’East Coast, mais également d’Europe, en créant son label BEAMS F (pour « Future ») et International Gallery BEAMS respectivement en 1978 et 1981.
Avec une demande de plus en plus croissante, BEAMS propose, à compter de 1984, sa première marque exclusivement pour femmes : Ray BEAMS. La marque se compose ainsi d’un conglomérat d’autres marques – 30 au total ! – mais la maison mère reste BEAMS. Toutes ces marques ont leurs propres magasins. De nouveaux styles de vêtements sont ajoutés et développés au fur et à mesure : pour chacune de ces marques – ou magasins – la maison mère propose sa propre vision Japonaise de vêtements iconiques inspirés des courants internationaux qui la traversent. On parle alors de création in-house qui étoffe l’offre – déjà bien large – du groupe.
BEAMS a la réputation d’une marque solide et est souvent connue pour ses différentes collaborations. A cette occasion les acheteurs de BEAMS demandaient régulièrement des tailles spécifiques pour les Japonais ou des détails spécifiques. Des acheteurs (Shuhei Nishiguchi, Tatsuya Nakamur, Motofumi Koggi…) qui connaissent d’ailleurs un certain succès sur les réseaux sociaux, comme en témoigne leur compte sur Instagram. Pour les consulter c’est par ici.
En 1997, la marque collabore même avec Motorola afin de produire des téléphones mobiles ainsi que des vêtements gadget-compatibles, une initiative couronnée de succès au Japon.
En 1999, BEAMS Plus voit le jour : une nouvelle aventure commence pour le groupe. C’est une marque de vêtements qui propose des vêtements « classiques Américains » avec une attention particulière donnée aux détails et aux matières propres au Japon. Il ne s’agit pas pour autant de regarder le passé et de glorifier la nostalgie américaine – à ce propos, je vous recommande chaudement la lecture du magnifique livre Ametora de David Marx qui retrace l’amour du style Ivy entretenu par les étudiants Japonais dans les années 1960 –, chaque pièce est unique et revisitée avec une touche d’authenticité.
Aujourd’hui encore, BEAMS est toujours basé à Tokyo. Yo Shitara, le fils du fondateur, est l’actuel président du groupe ce qui renforce le sentiment familial au sein de cet empire. L’armada BEAMS est composé d’environ 150 magasins nippons, mais également de boutiques internationales telles que Taipei, Hong Kong, Pékin ou encore Bangkok.
Chez BEAMS, rien n’est laissé au hasard. Il suffit de se pencher sur la philosophie de la marque pour le comprendre :
« We provide value that transcends material satisfaction by sharing the context behind a product, such as details on the time and background of its origin ».
La marque nippone réussit le tour de force de pouvoir proposer plusieurs styles avec les différentes marques qu’elle pilote.
Elle s’astreint néanmoins à suive trois lignes directrices :
1.“BIG MINOR SPIRIT”
A travers ses collections BEAMS s’adresse toujours au plus grand nombre : ses vêtements sont facilement portables, loin des marques à l’esprit trop conceptuel.
2. “GLOBAL EYE”
BEAMS est un savant mélange entre une marque fidèle à ses origines japonaises et enrichie d’une perspective mondiale : la firme est constamment à la “recherche de valeur” via des sources diverses, que ce soit des objets mythiques d’hier ou d’autres plus contemporains. Le but est créer une identité de marque qui parle à chaque individualité, quelque soit son identité.
3.“LIFE STYLE CREATOR”
Chaque employé est un ambassadeur de la marque BEAMS et de son style de vie. Je pense encore une fois à Shuhei Nishiguchi, Tatsuya Nakamura ou encore Motofumi Koggi – véritables stars chaque année au Pitti Uomo de Florence – dont la réputation mondiale est principalement bâtie sur leur sens du style.
Test & Avis du manteau Balmacaan
BEAMS s’est notamment fait connaître en Europe avec des pièces d’habillement d’héritage anglais intemporel. Le manteau droit à manches raglan – ou « Balmacaan coat » – fait partie intégrante de ce mythe .
L’histoire du manteau à manche raglan ne commence ni Angleterre, ni en Italie, ni en France mais…en Belgique ! L’héritage de cette pièce est à puiser dans l’Histoire militaire – avec un grand « H » – lors de la bataille de Waterloo, le 18 Juin 1815. Un conflit qui fait environ 65 000 victimes ainsi qu’un nombre de disparus et de blessés considérable. L’un d’eux était l’officier FitzRoy Somerset qui perdit son bras droit. Il lui fallut réapprendre à vivre avec ce handicap. Il (ré)appris à utiliser son bras gauche et gravit les échelons dans l’armée anglaise pour être enfin coiffé au rang de Full General. Pour son courage et son engament, la Couronne l’adoube 1st Baron Raglan. (Raglan est une ville du Royaume-Uni). Il devient donc dès lors Lord Raglan.
Comme la plupart des gentlemen de l’époque, le Baron n’était pas étranger au monde du sur-mesure et consulte son tailleur pour essayer de trouver un moyen de faciliter ses rituels vestimentaires, notamment lorsque enfile chemises et manteaux.Les deux hommes trouvent une technique : au lieu de constituer une manche se cousant directement dans l’emmanchure, l’ingéniosité tient dans la manche qui s’étend en une seule pièce jusqu’au col. Cela permet ainsi plus de mouvement, rendant plus facile l’habillement ou l’utilisation de l’épée.
Ainsi naquit la manche raglan.
Patron d’un manteau à manche raglan : celle-ci n’est pas cousue mais montée directement jusqu’à l’épaule
Source
Venons-en à notre manteau.
Le manteau à manche raglan Beams+ est en Harris Tweed. En prélude de ce test, il convient tout de même de rappeler un bref historique de cette laine chargée d’histoire.
Il n’est pas anodin que BEAMS décide d’employer ce type de tissu.
"Hand woven by the islanders at their homes in the Outer Hebrides, finished in the Outer Hebrides, and made from pure virgin wool dyed and spun in the Outer Hebrides."
Une production 100 % locale
La caractéristique principale de cette laine si particulière est d’être un peu rêche mais surtout très résistante et chaude. Durant des siècles, les habitants des îles des Hébrides extérieures (île Lewis, Harris, The Uists, Bendecula et Barra) tissent la laine à la main ; ils appellent cela clò-mòr ou « grand tissu », plus connu sous le nom d’Harris Tweed. Ce tissu était dans un premier temps destiné à un usage domestique mais devient au fur et à mesure une monnaie d’échange entre les insulaires. Jusqu’au XIXème siècle, le Harris Tweed était donc majoritairement utilisé localement. En 1843, après la mort du 6 ème Earl de Dunmore (comte du Dunmore), propriétaire terrien d’Harris, sa veuve – Lady Dunmore – décide de remplacer son traditionnel tissu tartan avec du Harris Tweed. Son investissement pécuniaire dans la production de cette laine écossaise est retentissant : le tissu est désormais échangé et vendu à travers tout le pays. Le Harris Tweed commence même à se frayer un chemin dans le cercle intime de la Reine Victoria. La machine est en route.
Avec le temps, la demande accrue du Harris Tweed entraîna une production de moindre qualité façonnée par des tisseurs moins expérimentés. En 1909, la marque Harris Tweed est déposée ce qui en assure sa traçabilité et sa qualité. En 1993, le “ Harris Tweed Act “ est passé et le logo ci-dessus est adopté afin de certifier son authenticité.
Manteau Beams Brown Harris Tweed Houndstooth Wool Overcoat
675€ sur MrPorter en 2019
Le « houndstooth » - ou pied-de-poule en Français – est un style d’ornement que je cherchais depuis longtemps. Un manteau Balmacaan devait forcément – dans ma tête – accompagner ce motif. Il faisait partie de ce que je nomme mes « OVC » – Obsessions Vestimentaires Compulsives –, ce sentiment de quête éternelle pour la garde-robe parfaite. Si vous souffrez aussi de ce syndrome, n’hésitez pas à partager vos « OVC » du moment en commentaire.
Passons aux choses sérieuses avec l’analyse du manteau. Une fois n’est pas coutume, j’ai choisi une taille M pour cette pièce. Non pas parce que je suis adepte du size-up – à savoir l’habitude de prendre une taille en plus de sa taille habituelle afin d’avoir de la place pour pouvoir porter un costume ou un gros pull par exemple – mais tout simplement car c’était la seule taille toujours disponible sur l’eshop. L’OVC prend ici tout son sens.
L’étiquette présente sur le manteau : les sources d’inspirations de la marque sont clairement édictées mais en adoptant une approche de “beauté universelle”
Une fois le manteau reçu, je note qu’il est un peu – trop – ample à mon goût et décide de le faire retoucher légèrement : re-cintrage de la taille et diminution des manches de deux centimètres. Pour ce faire, je me suis rendu chez l’excellent tailleur et retoucheur de la rue Pasquier à Paris, Maison Pen.
Avec ou sans écharpe, le manteau reste classique et élégant. A noter une gorge cachée : les boutons ne sont pas visibles lors de la fermeture du manteau et lui confère une ligne d’ensemble plus épurée.
Lorsque je le récupère des retouches, le manteau taille parfaitement : avec un peu d’ampleur – voulue – ainsi qu’une longueur totale sans excès pour autant. J’aime particulièrement ce motif pied-de-poule : un motif tissé directement dans le textile tissé selon un procédé dit « à armure factice ». C'est aussi ce que l’on nomme un tissé teint car les fils sont déjà teints avant le tissage.
Détail du très joli motif « houndstooth » du manteau. L’étiquette arborant le « Harris Tweed Orb », garantissant l’authenticité du tissu, est bien visible
Le manteau est muni de deux poches extérieures ainsi que de deux poches internes. Celles-ci sont larges et très profondes ce qui permet de mettre plusieurs objets sans craindre de les perdre lors d’une balade en forêt/ville. Ce Balmacaan est composé d’une laine 100% Harris Tweed avec une doublure principale en 100% coton et celle des manches en 100% cupro. Le cupro est ce qu’on appelle une fibre textile artificielle. Il faut un procédé chimique pour transformer la cellulose, constituant principal de divers végétaux (tel que le bois, le coton ou le bambou par exemple) en fibres reconstituées. Le cupro est donc issu de procédés chimiques, mais reste néanmoins produit à partir de végétaux ; le tissu en lui-même, une fois fabriqué, est complètement biodégradable ! Les déchets produits pendant ce processus sont d’ailleurs presque 100% recyclés.
C’est donc un très bon point pour ce manteau. BEAMS ne cède pas à la tentation de la doublure traditionnelle 100% polyester utilisée par un bon nombre de marques. Outre le fait que le polyester soit développé à partir d’un dérivée du pétrole rappelons aussi qu’une matière synthétique respire moins bien qu’une matière naturelle.
Autre avantage, et non des moindres, le manteau tient très chaud et constitue une vraie armure contre le froid. J’ai pu le tester lors de rafales de vent assez conséquentes et le résultat est assez surprenant : l’air froid ne transperce pas le manteau. Cela tient à la particularité du Harris Tweed et de son tissage très serré qui garantit une parfaite isolation au porteur. Le Harris Tweed a aussi la particularité d’être « water-resistant ». Certes il ne remplacera pas le tissu technique d’un trench waterproof, mais le tissage particulier de la laine lui confère une bonne protection contre une pluie modérée. Testé et approuvé.
Les manches elles, sont munies de languettes de serrage afin de pouvoir élargir ou non la manche à sa convenance, pour laisser plus de place au niveau du poignet par exemple.
Autre détail très appréciable au niveau du col : un crochet afin de pouvoir fermer les deux pendants qui le constituent. Un bout de tissu formant un pont est aussi fourni afin de pouvoir fermer le col complètement. Cela permet de boutonner le manteau jusqu’au cou et éventuellement de nouer une écharpe afin de faire barrière contre le froid. C’est un détail issu de l’habillement militaire qui garantit une meilleure étanchéité et protection au porteur
Détail d’une manche et de la languette de serrage
Détail du col et de la petite sangle métallique permettant de pouvoir fermer son manteau jusqu’au bout. A noter une fois de plus la présence de l’étiquette du Harris Tweed.
Détail du col et de la petite sangle métallique permettant de pouvoir fermer totalement son manteau. A noter une fois de plus la présence de l’étiquette du Harris Tweed.
Comme mentionné précédemment, la coupe du manteau est plutôt ample et longue : c’est le principe même d’un manteau Balmacaan. C’est un point important sur lequel je souhaite insister : les manteaux longs – terme est toutefois relatif – ne sont pas réservés uniquement aux personnes de grande taille. Il suffit de regarder la photo de M. Kamoshita plus haut – qui mesure moins d’1m75 – pour s’apercevoir que les proportions de sa silhouette sont harmonieuses. A noter également les manches raglan qui suivent la ligne naturelle de l’épaule et adoucissent la silhouette générale du porteur.
CONCLUSION
Le manteau Balmacaan proposé par BEAMS+ est une pièce intemporelle et une valeur sûre dans une garde-robe masculine. C’est également une pièce d’investissement : les matériaux employés pour la confection sont nobles et je sais que je porterai encore ce manteau pendant de nombreuses années.
J’ai tout de même noté deux bémols. Le premier concerne la largeur du col : j’aurai préféré deux pendants plus généreux – à l’image d’une veste Barbour – afin de pouvoir nouer une écharpe autour du cou et de pouvoir faire ressortir le col plus amplement. Mais je chipote, vous savez, l’« OVC »…Le second concerne le lieu de fabrication du manteau. Il est fabriqué en Chine. Certes, aujourd’hui le « Made in China » n’est pas forcément synonyme de finitions bas de gamme ou de mauvaise qualité, mais il est tout de même dommage que BEAMS n’ait pas choisi de confectionner cette pièce au Japon. Peu importe, les finitions sont tout de même au rendez-vous.
Je suis très content de mon manteau Balmacaan et je reçois souvent des compliments lorsque je le porte. C’est une pièce forte, qui dénote, mais qui s’intègre parfaitement dans une tenue, qu’elle soit habillée ou non.
Pour reprendre les mots employés par l’équipe créative, « Beams+ s’inspire des bons vieux styles Américains des années 1960 » : je suis heureux de pouvoir porter une pièce à l’héritage Ivy intemporel.
Texte et photos Marcos Eliades
Instagram: lord_byron1
REPRODUCTION OF FOUND
/[Article non sponsorisé]
Reproduction of Found est une marque du groupe japonais EYE FOUND co.,ltd créée en 2016. Le groupe est également propriétaire d’une autre marque que l’on aime beaucoup : ZDA.
L’idée est reproduire plus ou moins fidèlement (en utilisant d’autres matières par exemple) des chaussures et baskets des années 50 aux années 90. Et notamment les baskets d’entrainement des différentes armées du monde : l’armée canadienne, française, américaine, allemande, britannique ou encore russe. Les paires sont majoritairement produites dans des ateliers de l’est de l’Europe et ce souvent en utilisant les mêmes machines qu’à l’époque : ces ateliers ont historiquement déjà travaillé pour la production de baskets de ces différentes armées.
Outre la Slovaquie, la Roumanie ou la République Tchèque, quelques modèles sont assemblées en Italie. C’est le cas pour les baskets de l’armée russe et leur semelle en Vibram.
Autre point important : les matériaux utilisés sont bons, et surtout les cuirs sont premium. Entre les GAT à 25€ en friperie et les GAT à ~200€ de Reproduction of Found, vous devriez pour voir (et sentir) la différence.
On a malheureusement pas trouvé plus d’informations sur les fondateurs derrière ces marques et leur philosophie, le groupe reste à l’heure actuelle très discret.
Distribution : la marque est relativement bien distribuée en ligne. La liste est disponible ici.
On peut citer : Merci, RENDEZ VOUS Store, Fleurs de Bagne, Nitty Gritty, Trunk Clothiers, Berg & Berg, École de Pensée…
ARMÉE BRITANNIQUE
Modèle basé sur les paires d’entraînement des années 1990 de l’armée britannique
ARMEE FRANCAISE
Made in Slovaquie
Made in Italy - Membrane eVent pour une meilleure imperméabilité
Made in Slovaquie
Made in Italy - Membrane eVent pour une meilleure imperméabilité
ARMÉE ALLEMANDE
Les fameuses GAT : German Army Tainers
Des GAT/chaussures
Sandales de l’armée allemande
ARMÉE AMÉRICAINE
Made in Roumanie - On notera l’utilisation de Cordura, matière très résistante
ARMÉE RUSSE
Photo Elevation Store
Photo Rendez Vous Store
ARMÉE CANADIENNE
ARMÉE TCHÉCOSLOVAQUE
Photos Berg & Berg - Modèle Monkey boots de toute beauté !
Photos Berg & Berg
AUTRES PHOTOS en vrac
Armée américaine
Photo Rendez Vous Store
Armée tchécoslovaque
CAMBER - Des sweatshirts et t-shirts 100% made in U.S.A
/« Hooded sweatshirt » ou « hoodie » en slang Américain, le sweatshirt à capuche est une pièce emblématique à l’héritage sportswear et workwear qui nous vient tout droit du pays de l’Oncle Sam. Un vêtement d’apparence simple mais qui respire la fonctionnalité. Un vêtement hybride, deux-en-un, qui se compose d’un sweat – prononcé « swètte » et non swïte » – pour le haut du corps et d’une capuche pour protéger la tête : un détail important pour le travail en extérieur.
Une marque en particulier cristallise toutes ces caractéristiques, Camber USA. Une marque assez confidentielle mais pleine d’atouts.
Décryptage.
HISTOIRE DE CAMBER USA
Basé à Norristown, Pennsylvanie, Camber opère toujours dans la même usine depuis 1948. La renommée de la maison est largement due à la qualité de ses vêtements, tous rigoureusement fabriqués aux USA. En effet, la marque est en conformité avec l’Amendement Berry. Cet amendement a été adopté par le Congrès en 1941 et dispose que le Ministère des Armées doit en priorité utiliser des produits américains exclusivement réalisés sur ses terres : du tissu à la fabrication, tout doit provenir des États-Unis. Cette mesure garantit ainsi une autonomie du pays en matière de production textile ainsi qu’une certaine traçabilité. Chez Camber, le coton est cultivé au Texas, tissé dans le New Jersey puis le vêtement est assemblé en Pennsylvanie.
T-shirt Camber
Tous les produits de la maison sont « built to last » selon un de leur slogan, c’est à dire destinés à durer dans le temps.
Par contre ils restent difficiles à se procurer, sur le site internet de Camber il est impossible de passer commande : la marque ne vend pas directement aux consommateurs. Pour cela, il faut passer par des revendeurs américains, qui ne livrent souvent qu’aux US…Heureusement il existe à présent d’autres possibilités que l’on verra un peu plus bas.
Camber produit également des vêtements techniques pour les professionnels du secteur de la construction et du bâtiment : ces types de pièce leur assure de rester au bien chaud grâce à leur doublure polaire mais également une grande liberté de mouvement grâce à leur coupe ample. Le vêtement professionnel n’est pas sa seule compétence. Camber produit notamment pour des marques streetwear qu’elles soient confidentielles ou de renommé, telles que : Bape offshoot Very Ape, Futura et probablement Engineered Garments Workaday pour les produits sont Made In USA. C’est sans doute pour ces raisons que Camber est particulièrement apprécié sur le marché japonais qui raffole de pièces Americana authentiques.
Avant d’analyser la pièce, il convient tout de même de faire un point historique sur l’origine de ce vêtement et de sa résonance dans notre société.
L’histoire du hoodie devenu un vêtement - Revue rapide
Si les vêtements comportant des capuches apparaissent dans la Grèce Antique, c’est notamment au XIIème siècle qu’ils prennent leur essor avec les différentes tenues monacales dans toute l’Europe et notamment des moines Capucins. En Anglais, le terme « hood » dérive du mot Anglo-Saxon « höd » qui a la même racine que le mot « hat » soit chapeau.
C’est notamment dans les années 1970 que le hoodie assoit sa notoriété. Tout d’abord, la culture Hip hop se développe à New York. La scène musicale est en ébullition et la jeunesse est en recherche d’un nouveau style référent. La designer Américaine Norma Kamali a été parmi les premiers à le mettre sur le podium des défilés de mode. En parallèle, les étudiants commencent à façonner leur propre hoodie à l’effigie de leur université en cousant leur nom ou leur « frat house » ou dortoirs d’étudiants. C’est en 1976 avec la sortie mondiale du film Rocky, que Sylvester Stallone confère au hoodie un statut d’icône planétaire, symbole de dépassement de soi.
Rocky
Dans les années 1990, des marques illustres tels que Ralph Lauren ou Tommy Hilfiger intègrent le sweat à capuche dans leur collection : il surpasse désormais la notion de toute différenciation sociale. Aujourd’hui, le hoodie est devenue une pièce de vêtement hybride à plusieurs facettes.
Test et Avis - Sweat-shirt à capuche
Une pièce qui respire le confort, ample sans excès
Camber USA propose des produits allant de la taille S au 7XL – Welcome to America – vous trouverez forcément votre bonheur ! Si le slogan est « Quality Work and Active Clothing », les détails qui composent la pièce le confirment.
Je me suis procuré ce sweat à capuche gris chiné sur l’eshop Cultzim ici et il m’a coûté 130 €. Cela peut paraître un peu cher pour un simple sweat à capuche mais il ne faut pas oublier que c’est un produit entièrement fabriqué aux États-Unis.
La coupe du sweat à capuche est assez ample – mais pas baggy pour autant – j’ai tout de même pris la plus petite taille proposée par la marque, soit la taille S. A noter que le vêtement rétrécira de quelques millimètres au lavage. Le sweat est coupé un peu court mais le fit fonctionne : il permet d’avoir de la place en dessous pour mettre une autre pièce chaude si l’on ne souhaite pas le porter à même la peau. L’héritage workwear est clairement ressenti dans les détails techniques de la pièce : c’est un tissu en coton heavyweight de 12 Oz qui est employé. Il est composé à 90% de coton et 10% polyester pour lui conférer plus de robustesse.
On note que le dessous est gratté pour plus de douceur et de chaleur
Le sweat est gratté sur l’envers pour une douceur maximale. Le hoodie tient chaud mais sans excès, ce qui permet de le porter à l’extérieur lorsque les températures chutent mais également à l’intérieur pour un parfait équilibre. Au toucher, le grattage rend l’envers très doux et agréable. En revanche, le hoodie perd un peu de cette douceur une fois passé en machine, notamment lors du premier lavage mais la retrouve au fur et à mesure des ports et lavages successifs. Pour le premier lavage, j’ai procédé ainsi : 30 degrés, 400 tours puis un séchage doux de 20 min. A la sortie du sèche-linge, la pièce est restée ainsi un peu humide, je la porte pendant quelques instants – afin qu’elle prenne la forme naturelle de mon corps – et la pose ensuite sur le tancarville afin qu’elle sèche complètement à l’air libre. Cela est strictement personnel, vous pouvez aussi ne pas la passer au sèche-linge ni la porter un peu humide.
Le tissu (du jersey) semble vraiment résistant au toucher. Cela se sent lorsque l’on essaye de tordre ou d’étendre le sweat, qui reste parfaitement en place. Il est par ailleurs tissé (tricoté pour être exact) en cross-knit (cf. schéma - dessin (a) ci-dessous). Les apports de ce type de tricotage ne sont pas explicités par la marque mais à notre avis cela rend la matière plus douce et moins compacte.
La douceur de la poche marsupiale révélée
Les œillets sont en laiton ce qui prolonge la durée de vie du tissu : pas de déchirures à déplorer donc sur le long terme au niveau des passants. C’est une très belle touche car le laiton est doré ce qui lui confère une harmonie d’ensemble avec la couleur grise. C’est typiquement ce genre de détail qui fait la différence : tout comme lorsque des œillets en métal sont présents dans les passants de nos souliers, cela prolonge la durée de vie du cuir et des lacets car ils absorbent et évitent des frottements à outrance qui dénatureraient le cuir. C’est donc un très bon point pour ce hoodie.
Autre détail de puriste, les larges bords-côtes : ils permettent à ce que la pièce reste bien maintenue en place, notamment au niveau de la taille. Pour plus de confort, je retrousse ceux des manches car ils sont sinon trop longs. Ils peuvent cependant se déplier pour couvrir les mains afin de les maintenir au chaud.
Détail du large bord côte résistant de la manche plié
La capuche, on y vient. C’est pour moi l’élément central de ce type de vêtement : il faut qu’elle soit assez grande pour bien envelopper la tête une fois dépliée et qu’elle puisse se poser convenablement sur le haut du dos une fois la tête nue. C’est précisément le cas de cette capuche, elle couvre bien l’ensemble de la tête une fois portée – sans que cela soit désagréable en offrant une grande liberté de mouvement – et elle est bien maintenue une fois enlevée. La capuche ne souffre pas de l’effet « boule » une fois enlevée, elle se pose à façon sur le haut du dos, sans gêner le porteur.
La capuche enveloppe bien la tête sans l’écraser et garde une belle harmonie d’ensemble
L’avantage des tests de vêtements non sponsorisés est de pouvoir donner son avis librement. Le hoodie Camber a, pour moi, un inconvénient. Il est de l’ordre du détail qui s’apparente à un oubli – volontaire ? – incompréhensible. Il s’agit des embouts de la corde de serrage qui fait le tour de la capuche : ils sont enrobés de plastique et non de métal ! Pourquoi ne pas avoir reproduit le même procédé que pour les œillets des passants, à savoir du laiton ? Cela aurait permis aux embouts de ne pas s’abîmer sur le long terme à l’issu de lavages successifs. Je n’ai – pour le moment – pas de tel souci à déplorer mais je gage que les embouts en plastique ne se défassent dans le futur. Comment expliquer ce parti pris de Camber ? Je n’y vois qu’une explication : faire des économies sur la confection de la pièce afin qu’elle soit moins chère. Cela reste tout de même surprenant pour une marque qui se veut la quintessence de la fonctionnalité.
Je m’interroge sur la longévité de ces embouts en plastique
Si on continue dans la dissection de la pièce, on peut noter que les manches ne sont pas raglan – vous connaissez désormais mon penchant pour ce type de construction (voir mon article sur Jamieson’s) – mais montées. Cela n’est pas un problème grâce à l’emmanchure relativement haute et surtout très large qui confère aux bras et aux épaules une grande liberté de mouvement qui est très agréable. Cependant, les épaules sont légèrement tombantes, mais pour ce type de pièce, c’est presque un prérequis.
Pour finir une idée de tenue sobre et effortless pour porter ce sweat à capuche Camber :
Chino couleur sable ou un jeans bleu, de préférence avec une certaine patine.
Sneakers style G.A.T. (German Army Trainers) ou ZDA Marathon.
Texte et photos Marcos Eliades
Instagram: lord_byron1
J.M Weston - Première boutique au Japon
/Symbole de la chaussure française, JM Weston possède plus de 50 magasins dans le monde dont un magasin phare sur les Champs-Elysées.
Mais c’est au Japon que sera créé le premier concept store d'Olivier Saillard, le Directeur Artistique actuel de la marque. Ouvert initialement en 1993 dans le quartier d’Aoyama à Tokyo il a été rénové et rouvert au cours de l’année 2018. Le bois de couleur claire qui est largement utilisé et la façade en verre rend l’espace très lumineux et ouvert.
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