Où trouver des pulls couleur Kelly Green ?

 
 

Le Kelly Green est un vert intense, presque fluo. Le mot Kelly renvoie à un nom de famille très commun en Irlande. Le “Dupont” irlandais en somme. Cette couleur évoque à la fois les paysages irlandais luxuriant et est également généralement associé à la Saint-Patrick.
La première trace du nom de cette couleur daterait de 1917 et proviendrait des Etats-Unis, en lien avec l'afflux d'immigrants irlandais venus en Amérique et qui célèbre le défilé de la Saint-Patrick.

Le Kelly Green se marie très bien avec un jean blanc. Ou brut. Illustration ci-dessous avec les 2 jeans de chez SuperStitch.

Marcos porte ici un pull Jamiesons

Marcos porte ici un pull Jamiesons

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4 exemples de pulls couleur Kelly Green

Image Le Tricoteur

Image Le Tricoteur

Pull : Le Tricoteur - traditional guernsey jumper
Composition : 100% laine
Prix : 110£
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Image oconnellsclothing.com

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Pull : O'Connell's 
Composition : 100% laine
Prix : 195$
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Image jpressonline.com

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Pull : J.Press
Composition : 100% Hand Brushed Shetland Wool
Prix : 224€ (attention aux frais de douane !)
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Le pull semble moins “kelly green” que les trois exemples du dessus  Image fransboonestore.com

Le pull semble moins “kelly green” que les trois exemples du dessus
Image fransboonestore.com

Pull : The Elder Statesman
Composition : 100% cachemire
Prix : 659€
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Gabucci - Lookbook SS21

 
 

Gabucci, la célèbre boutique multimarque suédoise, vient de mettre en ligne son nouveau lookbook.
Devant l’objectif, on retrouve Lalle Johnson, mannequin suédois et consultant en styling depuis les années 80.

Parmi les pièces mises en avant, des pantalons de chez Rota, des chemises de chez Finamore, des vestes de chez Gabriele Pasini (du groupe Lardini), Man 1924, Manto (saharienne en cuir) ou encore un costume de chez Cesare Attolini. Gabucci connaît très bien le marché du Prêt-Porter Homme italien, et ce n’est donc pas une surprise si les pièces de la marque en propre de la boutique sont également faites en Italie. C’est le cas par exemple pour le t-shirt ci-dessous en maille 75% coton 20% soie 5% cachemire.

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Pour en voir plus, c’est par ici.

 

Costume en Popeline

 
 

Quel type de costume porter pour la saison printemps - été ? Pourquoi ne pas essayer un costume en popeline ? Si cette matière est de prime abord destinée aux chemises, le port du costume dans cette matière m’attire davantage.

Je n’ai jamais vraiment été convaincu par les chemises en popeline. Et pour cause, qui n’a jamais transpiré dans une chemise en popeline ? A mon goût la matière n’est pas assez respirante, pas assez “ouverte” pour être au contact de la peau. Et elle absorbe très vite la moindre transpiration sans toutefois sécher rapidement. Je préfère privilégier d’autres matières pour cette première couche visible.

Pour le costume en revanche, j’apprécie que la popeline soit légère et un peu “croustillante”. Et le rendu visuel est très particulier, légèrement brillant selon l’intensité lumineuse.

Illustrations ci-dessous en images.
Convaincu ?
Si non, destination Milan lors de la belle saison, où il n’est pas rare de croiser ce type de costumes très bien porté.

Images MrPorter.com
Costume Lardini coloris tan en 98% coton, 2% élasthanne
Costume bleu ciel Dries Van Noten en popeline 100% coton

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Igea Manifattura - Filateur italien

 
 

Manifattura Igea est une filature italienne fondée en 1964 par Mario Borsini et Roberto Fioravanti, tous deux passionnés d’art, de mode mais aussi de fils.
Cinquante ans plus tard, la famille Borsini - 3ème génération - est toujours impliquée dans l’entreprise Igea. Cette famille d’industriels s’est initialement développée dans la savonnerie, la Fabbrica Borsini, à l’époque l’une des plus importantes d'Italie dans la production de bougies, savons...La villa Borsini située via Ferrucci à Prato, dans le style Art Nouveau, est l’une des traces de ce glorieux passé.

La villa Borsini à Prato  Image igeayarn.it

La villa Borsini à Prato
Image igeayarn.it

Igea a accompagné la grande métamorphose du quartier textile de Prato. Grâce à une croissance régulière et continue, elle est aujourd'hui l'un des principaux producteurs italiens de fils fantaisie pour tricots. Igea précise que la production totale est d'environ 1 500 tonnes pour un volume de vente d'environ 30 millions de dollar. Environ 50% de sa production est exportée à l’étranger, vers les États-Unis, Hong Kong, l’Allemagne, l’Espagne, la Corée, la Turquie ou encore le Japon.

Publicité IGEA datant des années 80 parut dans le Vogue Italia - Photo prise par la femme du célèbre photographe Helmut Newton, Alice Springs Citation de Ettore Sottsass qui décrit les deux photos : “e qui c'è Helmut Newton che dascia e rifascia una…

Publicité IGEA datant des années 80 parut dans le Vogue Italia - Photo prise par la femme du célèbre photographe Helmut Newton, Alice Springs
Citation de Ettore Sottsass qui décrit les deux photos : “e qui c'è Helmut Newton che dascia e rifascia una bella ragazza e poi la fotografa e poi c'è la moglie di Helmut Newton che fotografa Helmut Newton che fascia e rifascia une bella ragazza: tutto avviene in un garage di cemento. Non si sa dove.”

Image courtesy of Igea

Publicité IGEA parut dans Vogue Italia - Photo prise par le célèbre photographe Helmut Newton Image courtesy of Igea

Publicité IGEA parut dans Vogue Italia - Photo prise par le célèbre photographe Helmut Newton
Image courtesy of Igea

Le siège social ainsi que la filature sont toujours situés près de Prato, sur un terrain de 12 000 m² et qui comprend environ 100 employés.

L’usine et le siège social d’Igea à proximité de Prato Image filati.pittimmagine.com

L’usine et le siège social d’Igea à proximité de Prato
Image filati.pittimmagine.com

Cela ne se distingue peut-être pas très bien sur cette photo, mais depuis 2010 les toits de l’usine d’Igea sont équipés de panneaux photovoltaïque - 2000 panneaux - pour une production annuelle de 550 MW, soit 50% des besoins de l'entreprise.

La filature Igea de Prato Image igeayarn.it

La filature Igea de Prato
Image igeayarn.it

La filature Igea de Prato Image igeayarn.it

La filature Igea de Prato
Image igeayarn.it

Igea a également ouvert une filature en Pologne, en l’an 2000, qui se concentre sur la production de fils 100% laine mérinos. 
Enfin avec sa filiale Filigea, fondée à Carpi près de Modène en 2005, l'entreprise dispose d’un très important stock de fils répartis sur une surface de 2000 m² afin de pouvoir répondre rapidement aux demandes des fabricants de prêt-à-porter (tricoteurs) qui sont très nombreux dans ce secteur.

Igea est également connue pour l’utilisation et le développement d’un système de filage appelé “Air Flow”. Il apporte beaucoup de “moelleux” et de légèreté aux fils. Très pratique pour tricoter des pulls à la fois épais mais qui restent très légers et chauds, agréables à porter.
Stefano Borsini, PDG de Igea Manifattura, déclarait ainsi en 2019 dans un article de wirtschaftsforum.de :
«Cette année, nous avons installé les dernières machines pour ce système. Aujourd'hui, nous fabriquons 30% de nos fils avec le système AirFlow, y compris l'alpaga et le mohair. Nous sommes spécialistes de ces fils particulièrement poilus, très à la mode en ce moment. "

 

Mais d’ailleurs, pourquoi parle-t-on de Igea ?
Principalement pour faire écho à notre article sur les pulls en laine Mohair, Igea étant justement l’un des filateurs spécialistes de ces fils “poilus”. Ils utilisent principalement des fibres naturelles comme le super kid mohair (certifié RMS), l’alpaga, la laine mérinos extra-fine (certifiée RWS) ou encore le lin. Si les fils fantaisies sont plutôt destinés aux développements des collections femme, Igea propose également des gammes pouvant convenir à l’homme.

Quelques exemples ci-dessous issus de la ligne "STUDIO", des fils haute fantaisie et créatifs composés de matières luxueuses.
A côté de cela, Igea propose également une gamme appelée «LAB». Elle est composée de fils fantaisie avec un excellent rapport qualité/prix. La ligne classique "AZIMUT", est quant à elle composée principalement de fils 100% laine mérinos extra-fine. Enfin, comme expliqué précédemment, FILIGEA est la filiale "stock-service" située à Carpi, le coeur de la maille en Italie.

Comme la majorité des filateurs italiens, Manifattura Igea présente ses nouvelles collections deux fois par an au Pitti Filati à Florence. Mais aussi via Feel the Yarn.

Mélange Super Kid Mohair et Alpaga Image igeayarn.startit.it

Mélange Super Kid Mohair et Alpaga
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Une partie de la carte couleur des fils “Mirage” en mélange Super Kid Mohair et Alpaga Image igeayarn.startit.it

Une partie de la carte couleur des fils “Mirage” en mélange Super Kid Mohair et Alpaga
Image igeayarn.startit.it

Mélange Baby Alpaga et laine Image igeayarn.startit.it

Mélange Baby Alpaga et laine
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Mélange Super Kid Mohair et Alpaga Image igeayarn.startit.it

Mélange Super Kid Mohair et Alpaga
Image igeayarn.startit.it

 

OshKosh B'gosh - La salopette américaine

 
 

OshKosh B'gosh (une référence à l’expression “Oh mon dieu” - “Oh my gosh”) est une entreprise américaine de vêtements fondée à Oshkosh, dans le Wisconsin, en 1895. La marque est surtout connue pour la production de salopettes. Leur produit phare est historiquement le modèle à rayures “hickory” destiné initialement aux cheminots et aux travailleurs agricoles.

La marque est à présent surtout connue pour ses vêtements pour enfants qui représentent plus de 95% de son activité. Introduits au début du XXème siècle, ils permettaient aux parents d'habiller leurs enfants avec les mêmes tenues. La vente de vêtements pour enfants s’est par la suite bien développée et OshKosh a commencé à vendre ses produits dans les grands magasins tel que Saks et Bloomingdale.

Vers la fin des années 1989, OshKosh B'gosh a même lancé une joint-venture avec Poron SA, une société textile basée à Troyes qui a fermé depuis, afin de former un pôle européen.

Aujourd'hui, OshKosh B'gosh vend à la fois des salopettes mais aussi des jeans, des pantalons, des chemises, des pulls, des t-shirts mais uniquement pour enfants. Les vêtements en taille adulte ont été arrêtés.

Elle appartient depuis 2015 à Carter's, un autre fabricant et distributeur de vêtements spécialisé dans la mode enfant.

La production de vêtements Oshkosh B'Gosh n’a pas été maintenue sur le territoire américain. En 1997, l’usine principale de la marque dans le Wisconsin a été fermée pour être délocalisée vers des filiales mexicaines et honduriennes. La part de fabrication nationale est passée sous les 10% en l'an 2000.


Pourquoi parle-t-on de OshKosh B'gosh ? Tout simplement parce qu’elle fait partie, au même titre que la Ray Ban, le polo Ralph Lauren et le Brown Bag, des produits américains mythiques - et parfois oubliés.

La marque figure d’ailleurs dans le livre American Quality de Françoise Labro.

American Quality - Les états de l’objet de Françoise Labro Image amazon.fr

American Quality - Les états de l’objet de Françoise Labro
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Tartans et représentations claniques : une invention ?

 
 

Il y a quelques mois nous écrivions un article intitulé “10 tartans à connaître”. Dans cet article, nous nous sommes bien gardé d’évoquer l’histoire du tartan. Et pour cause, elle souvent controversée et en particulier le fait que depuis des temps immémoriaux, les plus grandes familles écossaises possèdent des tartans exclusifs.

Deux livres furent considérés pendant longtemps comme des références sur cette question et contribuèrent à la diffusion de ce mythe : Vestiarium Scoticum et The Costume of the Clans. Une supercherie des frères John Carter Allen et Charles Manning Allen.
Ils prétendaient posséder un manuscrit du XVIe siècle qui contenait tous les “tartans claniques originaux”. Et si personne n'a jamais vu l'original, ils en publièrent une copie en 1842 sous le titre Vestiarium Scoticum. Ce livre contenait des illustrations en couleurs de quelque 75 tartans, dont beaucoup apparaissaient pour la première fois.
Par la suite ils publièrent The Costume of the Clans. Finalement, tout cela s'est avéré n’être qu’une vaste fumisterie même si certains des tartans inventés existent toujours. Ainsi, pour la petite histoire, le tartan de la famille Armstrong (dont l’histoire du clan remonte avant les années 1300) a été inventé par les auteurs de ce livre en 1842. Pour autant la famille Armstrong l’a adopté et ce tartan existe maintenant depuis plus d'un siècle et demi. C'est le seul tartan jamais utilisé par la famille Armstrong.

Aujourd’hui la plupart des historiens s’accordent à dire qu’avant la bataille de Culloden, les tartans n'avaient aucun liens avec des clans ou des familles des Highlands ou des Lowlands
Les différents tartans étaient portés indifféremment selon les goûts des personnes. Ils étaient d’ailleurs souvent utilisés pour la confection de kilts destinés au peuple, au sens de classe. Pour se distinguer, les aristocrates de la région des Highlands portaient plutôt les dernières tenues à la mode dans les grandes villes européennes, telles que Londres ou Paris.

Ce n'est qu’après cette bataille et la fin de l’interdiction du port du tartan en 1782 (Act of Proscription) que les “tartans de clan” ont vraiment commencé à se répandre et ce notamment lors de la visite du roi George IV à Edimbourg en 1822.

Si vous voulez approfondir cette question éminemment épineuse, ses liens avec les tisserands tel que William Wilson & Sons, voici quelques livres dont le célèbre (et controversé) The Invention of Scotland de Hugh Trevor-Roper.
Et si vous êtes vraiment très passionné par le sujet, on recommanderait également le livre très sérieux Scotland's Forged Tartans: An Analytical Study of the “Vestiarium Scoticum” de Donald Calder Stewart et Joseph Charles Thompson.

The Invention of Scotland par  Hugh Trevor-Roper Image Amazon.fr

The Invention of Scotland par Hugh Trevor-Roper
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Scottish National Dress And Tartan de Stuart Reid Image Amazon.fr

Scottish National Dress And Tartan de Stuart Reid
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L’invention de la tradition : un chapitre du livre est écrit par Trevor-Roper à propos du tartan et du kilt Image Amazon.fr

L’invention de la tradition : un chapitre du livre est écrit par Trevor-Roper à propos du tartan et du kilt
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From Tartan to Tartanry de Ian Brown Image Amazon.fr

From Tartan to Tartanry de Ian Brown
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Champion - Sweat-shirt Reverse Weave

 
 

En début de mois, j’ai écrit un article sur un détail intrigant du sweat-shirt Camber de Marcos : pourquoi le panneau de jersey avant (et arrière) est-il placé à l’horizontal et non à la verticale, comme ce que l’on peut voir couramment sur le marché ?
La réponse à cette question, c’est Pierre-Antoine Lévy de For The Discerning Few - que nous avons par ailleurs interviewé ici - qui nous l’a apportée en commentaire : “C'est pour éviter le retrait au moment du lavage à l'instar du Reverse Weave de Champion”.

Forcément, j’ai fait quelques recherches sur le sujet. En voici une courte synthèse.

Champion est une marque de sport, créée en 1919, sous le nom de Knickerbocker Knitting Mills à Rochester, dans l‘État de New York. Elle a été fondée par les deux frères de la famille Feinbloom, Abraham et William.
Champion était vendue directement aux écoles et aux universités. Elle ne passait pas par le traditionnel circuit de vente au détail. En 1923, la marque change de nom pour devenir Champion Knitwear. Dans les années qui ont suivi, la société a lancé un certain nombre de produits innovants dont le sweat à capuche (hoodie) que tout le monde connaît. Ou plus précisément, Champion en revendique l’héritage. Ainsi, Harold Lipson, ancien PDG de Champion a déclaré qu'ils avaient développé ces sweatshirts "pour les équipes d’athlétisme, pour les équipes de football, pour les entraîneurs qui devaient rester à l'écart par temps froid". Par la suite le sweatshirt à capuche fût également adopté par les ouvriers. Notamment lorsque l'entreprise Asplundh, une société de travaux forestiers, a décidé que le sweat-shirt à capuche serait parfait pour ses hommes.

“Buy direct from the manufacturer”  Image championstore.com

“Buy direct from the manufacturer”
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Champion a également gagné en notoriété lorsqu’ils ont développé un brevet pour palier aux problèmes récurrents de rétrécissement des vêtements de sport du fait des lavages très réguliers. Le 9 août 1938, un brevet répondant à cette problématique fut déposé par un certain Samuel N.Friedland de Champion.

On peut lire sur en bas de l’image : “Oversized cut to accommodate shrinkage”  Image championstore.com

On peut lire sur en bas de l’image : “Oversized cut to accommodate shrinkage”
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Le brevet, intitulé « Athletic Shirt And Method of Making The Same », détaille cette nouvelle façon de fabriquer des sweat-shirts. Le principe est simple : au lieu de couper le devant, le dos et les deux manches du vêtement dans le sens machine standard du tricot tubulaire (vertical), le sweatshirt est placé perpendiculairement (sens horizontal).
Ainsi, lorsque le tissu rétréci, le sweat-shirt devient juste plus ajusté et non trop court*, que ce soit au niveau du torse ou des bras. C’est d’ailleurs pour cette raison que les premiers sweat-shirts sont légèrement oversize, afin de prévenir le shrinkage (rétrécissement) qui va avoir lieu après les premiers lavages.

*Cela s’explique par le fait que tous les jersey bougent dans le sens “vertical” mais beaucoup moins dans le sens “horizontal”. Que ce soit en terme d’élasticité ou de retrait.

Les sweat-shirts réalisés à partir de ce premier brevet sont réalisés en une seule pièce tubulaire. Le dessous des manches et les côtés sont ensuite cousus ensemble. Il n’y a donc pas de couture au niveau des épaules, ce qui évite au passage d’avoir des coutures effilochées à cause des frottements des sacs à dos de sport. Pour terminer, Champion rajoute des bords-côte au niveau des poignets et du col.

Brevet Champion “Reverse Weave” déposé le 9 août 1938 Image championstore.com

Brevet Champion “Reverse Weave” déposé le 9 août 1938
Image championstore.com

Ci-dessous un sweat-shirt Champion réalisé sur la base ce brevet. Il s'agit d'une reproduction de ce premier modèle du “Reverse Weave”. Tous les détails ont été reproduit à l’identique, même l’étiquette. Les sweat-shirts Reverse Weave étaient si recherchés au Japon que la marque a officiellement relancé une collection, même en Europe.

Molleton épais - 100% coton Image the-mb.net

Molleton épais - 100% coton
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On distingue bien le sens horizontal du jersey Image the-mb.net

On distingue bien le sens horizontal du jersey
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L’étiquette identique à l’originale Image the-mb.net

L’étiquette identique à l’originale
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Détail intéressant, le petit triangle qui permettait vraisemblablement de renforcer les coutures du cou et/ou de récolter la transpiration, est présent à la fois sur le devant et le derrière Image the-mb.net

Détail intéressant, le petit triangle qui permettait vraisemblablement de renforcer les coutures du cou et/ou de récolter la transpiration, est présent à la fois sur le devant et le derrière
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En 1952, Friedland et William Feinbloom déposent un nouveau brevet intitulé “Athletic Garment Or The Like”. La description de ce brevet précise "Cette invention concerne, en général, le port de vêtements, et vise plus particulièrement des améliorations dans la fabrication et la construction de vêtements communément appelés sweat-shirts et pantalons de survêtement qui sont portés par les athlètes et autres pratiquants de sport".

Cette fois-ci le sweat-shirt n’est plus réalisé en une seule pièce tubulaire. Les manches sont montées et sur les côtés on remarque la présence des panneaux latéraux de type côte 1x1. La construction du pantalon de survêtement est également détaillée.

Brevet Champion “Athletic Garment Or The Like” déposé en 1952 Image championstore.com

Brevet Champion “Athletic Garment Or The Like” déposé en 1952
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Comme précédemment, ci-dessous une reproduction de ce sweatshirt.

On notera qu’il n’y a plus de “triangle “sur le devant Image the-mb.net

On notera qu’il n’y a plus de “triangle “sur le devant
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On remarque les coutures aux épaules, abcsentes du 1er modèle “reverse Weave” Image the-mb.net

On remarque les coutures aux épaules, absentes du 1er modèle “reverse Weave”
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Pour plus de confort, un montage plus précis et favoriser les mouvements, des panneaux latéraux de type côte 1x1 ont été ajoutés Image the-mb.net

Pour plus de confort, un montage plus précis et favoriser les mouvements, des panneaux latéraux de type côte 1x1 ont été ajoutés
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Nouvelle étiquette. La technique “Reverse Weave” y est mentionnée.  “Expansion Gusset” fait référence aux panneaux latéraux de type côte 1x1. Les pulls Guernsey présentent également des petits goussets au niveau de l’emmanchure. L’étiquette mentionn…

Nouvelle étiquette. La technique “Reverse Weave” y est mentionnée.
“Expansion Gusset” fait référence aux panneaux latéraux de type côte 1x1.
Les pulls Guernsey présentent également des petits goussets au niveau de l’emmanchure.
L’étiquette mentionne aussi le numéro du brevet correspondant au modèle réalisé.

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Pour en revenir à Camber, toutes ces techniques peuvent effectivement se retrouver sur des sweatshirts d’autres fabricants de pièces en molleton. Particulièrement les fabricants Nord-Américains tel que Camber, mais aussi CYC - la société mère derrière Reigning Champ et Wings + Horns - ou encore Roopa Knitting Mills.


Pour terminer, un modèle antérieur à l’invention du “Reverse Weave”.
Il s’agit du modèle Rabart dont le brevet a été déposé en avril 1938. Il est composé de plusieurs parties. Le devant et le derrière sont identiques.

On remarque bien sur le brevet, via la symbolique des traits verticaux représentant les colonnes de mailles, qu’il n’y a pas de “Reverse Weave”.

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Bonnet Angora homme ou femme - Où en trouver ?

 
 

Nous avons écrit il y a quelques semaines un article sur la laine mohair produite par la chèvre Angora.
Cette fois-ci nous allons nous concentrer sur les bonnets en laine Angora, une fibre produite par les lapins Angora.

Histoire

Tout comme les chèvres Angora qui produisent du mohair, le lapin Angora est originaire de la Turquie et plus précisément de la région d'Ankara - province d’Angora - qui donne son nom à ce lapin. Introduits pour la première fois en France en 1723 par un marin britannique à Bordeaux, les lapins Angora sont rapidement devenus très prisés de la noblesse française. La mode Angora s'est rapidement répandue dans toute l'aristocratie européenne et c'est ce qui explique l'existence de différentes variétés de lapins Angora en fonction des pays, du type italien au type anglais, danois, allemand et français. À cette époque, les lapins Angora n'étaient pas encore majoritairement utilisés pour la production de laine. Ils servaient surtout d'animaux de compagnie, souvent pour les enfants, qui étaient ravis par leurs pelages volumineux et doux.
Aujourd'hui, la France est le plus gros producteur Européen mais reste très loin derrière la Chine, première productrice mondiale de laine Angora ((90% de la production mondiale). Les élevages industriels de grande taille restent cependant assez rares en Chine. Les lapins Angora sont plutôt élevés par de petits fermiers en tant qu’activité complémentaire.
La fibre Angora est aujourd’hui utilisée dans la production de sous-vêtements, de tricots et d’accessoires tel que les chapeaux.

Caractéristiques de la laine Angora

Cette matière est jusqu’à trois fois plus chaude que la laine de mouton. L’angora est également très douce car très fine. Les fibres qui proviennent du sous-poil du lapin Angora font, en effet, entre 10 et 15 microns d’épaisseur et de 7 à 13 cm de long. Soit bien mieux que la plupart des laines de moutons et même de cachemire.

Chaque lapin ne produit en revanche qu’au maximum 400 grammes de laine Angora par an. A cela s’ajoute le fait que les fibres Angora sont très légères, fragiles, et présentent une faible élasticité. La production d'Angora est donc à la fois longue et coûteuse. Pour toutes ces raisons, l'Angora est souvent mélangé à d’autres matières telles que la laine.

En résumé, quelles sont les caractéristiques de la laine angora ?

  • Légère : Les fibres angora sont creuses, ce qui les rend très légères tout en emmagasinant bien la chaleur.

  • Chaude : L’Angora est plus chaude que la laine de mouton en raison de ses fibres creuses.

  • Feutre facilement : L'Angora peut très facilement feutrée pour en faire des chapeaux.

  • Manque d’élasticité : L'Angora est généralement mélangée avec des fibres plus élastiques.



ETHIQUE

Les méthodes de production peuvent cependant soulever bon nombre de questions éthiques. Les pratiques des élevages chinois ont souvent été montrés du doigt pour leurs méthodes barbares de production de laine Angora au coût le plus bas possible. Les lapins Angora y sont généralement gardés dans de petites cages sales, mal nourris et tondus brutalement très près de la peau ne manquant pas de provoquer des infections.
Ce n’est heureusement pas le cas de tous les ateliers. C’est pour cette raison qu’en 2014, Naturfasern, une société allemande spécialisée dans l'approvisionnement en fibres naturelles pour l'industrie textile, et spécialiste de premier plan de l'Angora, a créé le label “Caregora™”. La première fibre Angora certifiée précise Naturfasern.
Pour cela, elle s'appuie à la fois sur des normes européennes (Directive 98/58 / CE de la Communauté européenne sur les soins et le bien-être des animaux) mais aussi briatniques (Le code du bien-être animal promu par le DEFRA - British Department for Environment, Food and Rural Affairs).

Où trouver des bonnets en laine Angora ?

Un seul nom à retenir : Robert Mackie

Fondé en 1845, Robert Mackie of Scotland est un fabricant écossais d'accessoires haut de gamme situé à Stewarton dans le comté de Ayrshire en Écosse. Robert Mackie est très connu pour ses bonnets en mélange 75% laine d'agneau - parfois, “Geelong*”, plus fine et luxueuse - et 25% laine Angora labelisé Caregora™.

Où sont-ils distribués ?

Robert Mackie produit à la fois en marque blanche pour d’autres marques ainsi que pour sa marque en propre.
Concernant la marque de Robert Mackie, vous pouvez regarder chez Royal Cheese, l’un des premiers distributeurs parisien de ce fabricant écossais. De nombreux coloris sont disponibles : orange, rouge, bleu, vert, rose, écru…

Autre possibilité sur Citadium, certains modèles sont actuellement soldés à 17,40€. C’est par ici.

Bonnet gris anthracite Robert Mackie 75% laine 25% Angora Image citadium.com

Bonnet gris anthracite Robert Mackie 75% laine 25% Angora
Image citadium.com

Bonnet bleu marine Robert Mackie 75% laine 25% Angora Image citadium.com

Bonnet bleu marine Robert Mackie 75% laine 25% Angora
Image citadium.com

Enfin, on vous conseille également de jeter un oeil sur le site de Chrome-Store.
Vous pourrez trouver des bonnets Robert Mackie aux tricotages différents du classique Rib 1x1 - côte 1x1 en français.

Bonnet gris Robert Mackie 75% laine 25% Angora Image chrome-store.com

Bonnet gris Robert Mackie 75% laine 25% Angora
Image chrome-store.com

Bonnet bleu nuit Robert Mackie 75% laine 25% Angora Image chrome-store.com

Bonnet bleu nuit Robert Mackie 75% laine 25% Angora
Image chrome-store.com

Autre exemple, ci-dessous un bonnet Drake’s London d’il y a quelques saisons.
Composition 75% Super Geelong 25% Angora. Fabriqué en Ecosse.

Bonnet bleu électrique 75% Super Geelong 25% Angora Image drakes.com

Bonnet bleu électrique 75% Super Geelong 25% Angora
Image drakes.com

Bonnet vert 75% Super Geelong 25% Angora Image drakes.com

Bonnet vert 75% Super Geelong 25% Angora
Image drakes.com

Détail - bonnet bleu électrique 75% Super Geelong 25% Angora Image drakes.com

Détail - bonnet bleu électrique 75% Super Geelong 25% Angora
Image drakes.com

Bonnet vert 75% Super Geelong 25% Angora Image drakes.com

Bonnet vert 75% Super Geelong 25% Angora
Image drakes.com

*Le terme «Geelong» désigne une ville australienne où ce fil était traditionnellement produit à partir de la première tonte des moutons. De nos jours, si l’origine géographique a perdu de son sens, la finesse et la douceur de cette laine demeurent.

 

Asahi M014 Sneakers - Semelle Grise

 
 

Asahi est une marque japonaise de sneakers fondée en 1892. Les paires sont fabriquées à Kurume au Japon dans l’une des dernières usines qui maitrise la création de semelles vulcanisées du pays.

Asahi est distribuée en France chez Rendez-Vous Store, Jinji et Officine Générale.
Le modèle que l’on préfère, la M014 grise, n’y est cependant pas (ou plus) disponible.

Par contre, Nitty Gritty, un e-shop suédois que l’on apprécie beaucoup, vient de les ajouter à son offre.

C’est par ici.

Images Officine Générale

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Asahi Shoes M014 Sneaker.jpg
Asahi Shoes M014 Sneaker 2.jpg
 

Roy Denim

 

L'histoire de Roy

«Avez-vous entendu parler de ce type qui fabrique des jeans dans son appartement à Oakland?»
Voilà ce qu’on pouvait lire sur le forum Superfuture il y a quelques années.

Roy Slaper produit seul des jeans depuis 2010 dans son atelier d’Oakland en Californie. Au fil des années il a acquis une belle renommée pour son travail méticuleux réalisé sur une très belle collection de machines vintage. La fabrication de jean est une obsession pour Roy. Avant son déménagement dans un atelier, la plupart des meubles de son studio avaient été remplacées par des machines.

C’est également l'une des rares personnes ayant collaboré sur des projets spéciaux avec la célèbre usine de production de toile selvedge américaine, Cone Mills. L’un de ses projets, “black seed denim”, reste l'un des jeans les plus recherchés dans monde du denim. Le nom de ce projet fait référence à la couleur noir de la graine du coton Pima qui compose la toile développée.

 
En février dernier, Roy Slaper a posté sur Instagram une photo de ses machines prêtes à être expédiées. L’aventure Roy Slaper s’arrête donc. Un projet qui aura duré 10 ans. Nul doute que la côte de ses jeans va s’envoler sur Grailed.

Bertucci - Montres militaires

 
 

Bertucci est une marque de montres américaine fondée en 2003. Elle est devenue au fil dans l'une des meilleures marque de montres “field watches” sur le marché.
Les montres Bertucci sont conçues pour être très robustes tout en préservant un certain raffinement et une certaine classe. L’expertise de Bertucci se concentre notamment sur la construction du boîtier. La marque propose des modèles avec un boîtier en titane ou en polycarbonate renforcé.

Question mouvement, les montres Bertucci sont toutes équipées d’un mécanisme à quartz, tantôt suisse ou tantôt japonais et américain. La durée de vie de la batterie oscille entre 3 et 10 ans selon les modèles.

Le modèle le plus connu est le A-2T en boitier titane dont le prix commence à 130$.

Attention, leurs montres sont assez massives - boitiers de plus de 40 mm- , à réserver plutôt aux gros poignets. Pour les petits poignets, on préférera sans doute dans les montres de chez Tender, dans un autre style.

Prix : de 50$ à 500$.

Images coverchord.com

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Qu'est ce qu'une tirelle ?

 
 

Image de couverture : tissu en tweed Fox Brothers and Co

Une tirelle est d’après la définition Larousse, un petit métrage de tissu exécuté à titre d'échantillon.
Autrement dit, il s’agit d’un bout de tissu (généralement de 50 cm x 50 cm) qui est coupé à partir d’un rouleau de tissu ayant un métrage plus important.

A quoi sert une tirelle ?

Dans l’univers du prêt-à-porter, la tirelle est un outil de travail pour les directions créatives - le studio - des marques. On peut, par ailleurs, distinguer les tirelles de collection et la tirelle de production.
La tirelle de collection est essentiellement utilisée lors du développement de la collection afin de cataloguer et référencer “physiquement” l’ensemble des tissus choisis. Cette base de travail est essentielle pour visualiser la collection à venir.
La tirelle de production est un échantillon de tissu qui est prélevé au moment du lancement de la production. Elle peut être différente de la tirelle de collection puisque le tissu peut avoir subi quelques changements (nouveau lavage, nouveau traitement, autre teinture…).

Enfin, comme expliqué dans l’excellent livre de Massimo Osti, Ideas from Massimo Osti, la tirelle sert également souvent de base d’archive. Un plus petit format de la tirelle est conservé et archivé. Bien entendu, chaque tirelle mentionne également les informations importantes du tissu : le nom du fournisseur du tissu, la référence fournisseur, la référence de la marque, sa composition, les traitements ou encore le prix. Ces informations peuvent être réutilisées par la suite pour faire de nouveaux développements.

Photo du livre Ideas from Massimo Osti

Photo du livre Ideas from Massimo Osti

 

DuPont - L'entreprise à l'origine du nylon

 

DuPont est une entreprise de chimie américaine fondée en juillet 1802 à Wilmington, dans le Delaware, par le chimiste Éleuthère Irénée du Pont de Nemours. Elle est notamment connue pour être l’inventrice du nylon, neoprene, du Lycra, du Kevlar…et du Téflon.

Dark Waters retrace l’histoire vraie liée au scandale du Téflon qui a ébranlé le géant de l'industrie chimique DuPont au début du XXIe siècle.

Pour en savoir plus sur l’histoire de cette grande entreprise industrielle américaine, une des plus anciennes et des plus prestigieuses que comptent les États-Unis, on conseille également la lecture du livre de l’historien français Pap Ndiaye, Du nylon et des bombes.

Résumé :

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la modernité made in America a deux symboles, le nylon et la bombe. Le premier est soyeux, brillant, léger, inusable. Il révolutionne les textiles, donne naissance aux plastiques, trame bientôt la mémoire collective du siècle. L'autre incarne la guerre froide et la course aux armements : le plutonium, principal composant des bombes atomiques, est le fruit d'une aventure scientifique et industrielle menée par de célèbres physiciens, des militaires et les ingénieurs de la firme américaine Du Pont de Nemours qui avaient auparavant inventé le nylon.

C'est l'histoire du rôle méconnu de ces ingénieurs dans la mise au point du nylon puis des bombes atomiques que retrace cet ouvrage.
L'auteur montre comment les ingénieurs chimistes associèrent l'invention et l'affirmation de leur profession à l'essor de la société de consommation et du complexe militaro-industriel. Il jette un regard neuf sur le fameux projet Manhattan, qui aboutit aux explosions atomiques d'août 1945 sur Hiroshima et Nagasaki. En reconstituant les carrières, les projets techniques, les organisations, les cultures d'entreprise, il dessine le portrait collectif d'hommes qui ont été, pour le meilleur et pour le pire, les acteurs du siècle américain.
Avec le nylon et la bombe, les ingénieurs ont cru en l'avènement d'une ère nouvelle d'harmonie politique et sociale protégée par le bouclier nucléaire, avant que les mutations politiques et culturelles de notre fin de siècle ne sapent dans ses fondements l'idéologie moderniste dont ils étaient les hérauts.

Du nylon et des bombes de Pap Ndiaye Image Amazon.fr

Du nylon et des bombes de Pap Ndiaye
Image
Amazon.fr

NoManWalksAlone x El Karti

 
 

Écrire pour un blog dédié aux vêtements masculins, c’est être un minimum drogué à la nouveauté. Et ça tombe bien, NoManWalksAlone nous réserve souvent de bonnes surprises.

C’est encore le cas avec ces chaussures réalisées en collaboration avec El Karti, un artisan basé dans la ville côtière d'Essaouira - au Maroc - connue pour ce type d’artisanat particulier. Ces chaussons marocains sont une merveilleuse alternative à un mocassin classique ou à une espadrille. La tige des paires est réalisée en raphia - le raphia est un genre de palmiers - dans le style rétro de la Riviera.

NoManWalksAlone précise que quelques modifications ont été apportées à la forme de la semelle et des orteils pour mieux correspondre à la vision du e-shop New-Yorkais. Chaque paire nécessite jusqu’à une journée entière pour être fabriquée. 

  • Tiges en raphia tissé; non doublé

  • Style de pantoufle marocain

  • Semelle en cuir de vachette; talon en cuir empilé

  • Zone du talon rembourrée et doublée pour plus de confort

  • Chaque chaussure est tissée et fabriquée à la main au Marcos, donc chacune est unique et présente des différences et des particularités

  • Le Raphia récolté sur des palmiers de Madagascar

Pour en savoir plus.

Images NoManWalksAlone

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Christopher Payne - Photographe de l’industrie textile américaine

 
 

Christopher Payne est un photographe américain spécialisé dans la photographie industrielle. Son travail se porte notamment sur l’industrie textile américaine. Des photos très captivantes aux couleurs très flashies. Une photo prise chez S&D Spinning Mill à Millbury nous a particulièrement marqué. Vous pouvez la visionner ici.

Christopher Payne a démarré ce travail en 2010. Si certaines des usines prises en photos se portent toujours bien, d’autres éprouvent plus de difficultés voire ont totalement fermé à l’image de la mythique usine Woolrich Woolen Mill en 2018, qui était totalement intégrée verticalement et produisait des dizaines de milliers de couvertures made in USA.

Les usines et les ateliers visités par Christopher Payne :

  • Polartec

  • Bloomsburg Carpet Industries

  • Langhorne Carpet

  • Conrad-Jarvis

  • Darn Tough Socks

  • Bartlettyarns

  • Sterlingwear of boston

  • Bollman Hat Company

  • Woolrich Woolen Mill

  • True Textiles, Maine

  • Martin Greenfield Clothiers

  • Joseph Abboud factory

  • Sunbury Textiles

  • Draper Knitting Company

  • Annin Flagmakers

  • Leavers Lace, West Greenwich

  • Klotz Throwing Mill

 

Interview de Thom H. Boehm, technicien sur machines circulaires et influenceur Linkedin

 
 

Thom H. Boehm est un technicien spécialiste des machines circulaires. Suivi par plusieurs milliers d’abonnés, il écrit régulièrement sur Linkedin des articles touchant à la fois à son travail mais aussi à la vie en général. Il prévoit à terme d'écrire un livre sur ses expériences dans la maille.

Nous lui avons posé quelques questions afin de mieux comprendre l’univers des machines à tricoter circulaires.

Thom H. Boehm au milieu des machines à tricoter circulaires Photo @Thom H. Boehm

Thom H. Boehm au milieu des machines à tricoter circulaires
Photo @Thom H. Boehm

Eh bien, pour la qualité, je ne la connais que du point de vue du tricoteur. Je sais que des points de tricot moins denses sont souvent utilisés pour économiser du fil, mais en général je préfère tricoter avec un point beaucoup plus serré. J’ai aussi l’impression que cela aide à réduire le rétrécissement du produit fini.
— Thom H. Boehm

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m'appelle Thom H. Boehm, et je vis actuellement à Truro, en Nouvelle-Écosse au Canada avec ma femme et mon fils qui révise pour son master au sous-sol en raison des restrictions dues au covid.

Comment êtes-vous tombé dans le monde du textile ?

Je me suis marié et j'ai déménagé au Japon à l'âge de 20 ans. Une fois là-bas, j'ai repris le métier que la plupart des étrangers au Japon ont, c'est-à-dire l'enseignement de l'anglais. Je n'avais pas de diplôme universitaire, mais j'avais un visa conjoint, alors mon patron au Japon m’a inventé un diplôme universitaire et l'a transmis aux services de la préfecture. J'ai enseigné dans la même école pendant près de 10 ans. À l'âge de 30 ans, nous sommes revenus au Canada en famille. Comme je n'avais pas de diplôme universitaire, le travail en usine était le travail le plus facile à trouver. Je suis entré à l'usine - où je travaille actuellement - en août 2001 en tant que tricoteur à la pièce* avec l’équipe de nuit. Plus tard, j'ai fait un apprentissage en tant que réparateur, et maintenant je fais un peu de tout, ou tout ce qui doit être fait.

Dans quelle entreprise travaillez-vous actuellement ?

Je travaille pour Stanfield’s Limited à Truro, en Nouvelle-Écosse. Elle a été fondée en 1856 à Tryon, Prince Edward Island, puis a déménagé en Nouvelle-Écosse.

L’usine Stanfield’s au Canada Photo @Thom H. Boehm

L’usine Stanfield’s au Canada
Photo @Thom H. Boehm

Sur quelles machines travaillez-vous ? Quels types de vêtements produisent-ils ?

Selon les jours, je travaille sur des machines qui produisent des tricots jersey, polaire, interlock, double-face, côtelé ou encore sur des machines d’impression. Stanfield fabrique une grande variété de produits, mais beaucoup d’entre eux sont encore des sous-vêtements ou des tricots pour l’hiver. Nous produisons également de nombreux vêtements ignifugés pour les travailleurs dans le domaine pétrolier, les pompiers ou toute autre personne ayant besoin de vêtements ignifugés.

Quelles sont vos tâches quotidiennes ?

Au quotidien, je couvre beaucoup de terrain. Dernièrement, mes statistiques affichent en moyenne plus de 10 km parcourus en une journée. La salle de tricot est grande et souvent les machines dont je m'occupe se trouvent de part et d'autre de la pièce. J'utilise ces machines, je les entretiens, je jette les déchets de production et je tiens mon responsable au courant de ce qui se passe et de l'entretien en général. En somme, je fais tout ce qui doit être fait pour que les machines continuent de fonctionner.

Quelle est votre machine préférée et pourquoi ?

Ma machine préférée ? C'est difficile, car la plupart d'entre elles me plaisent d'une manière ou d'une autre. Ma préférée serait probablement la MC # 62. Une vieille machine Mayer de 30 pouces qui produit du tissu à côtes avec lycra. C'était une machine terrible à faire fonctionner lorsque j'étais tricoteur à la pièce, mais elle fonctionne beaucoup mieux ces jours-ci, et c'est une machine intéressante avec une personnalité attrayante et affable.

Souhaitez-vous apprendre à utiliser des machines à tricoter rectilignes? (Comme ceux de Shima Seiki par exemple)

J'adorerais apprendre à utiliser des machines à tricoter rectilignes, mais je ne pense pas que cela se produira un jour. J'aimerai beaucoup voir une machine Shima Seiki en action, afin de pouvoir comprendre comment elles fonctionnent.

Avez-vous des marques de mode préférées ? Ou des marques que vous pensez que leurs t-shirts et sweatshirts sont vraiment bons ?

La majorité de mes vêtements, je les achète en brocante. Allez dans les magasins de seconde main et vous pourrez voir quelles marques produisent des vêtements de qualité. Si des vêtements ont toujours l'air bien après tant d’années, alors généralement ils sont plutôt bien fabriqués. Pour mes t-shirts, je suis souvent attiré par American Eagle, car ils tiennent bien et j'aime leur coupe. Lorsque j'achète quelque chose de nouveau, ces derniers temps, je vais chez Puma et Diesel, mais honnêtement je n'achète pas de nouveaux vêtements très souvent.

La mode masculine est très attachée à la notion de qualité. En tricot circulaire, que signifie «bonne qualité» ? Est-ce nécessairement un tricot plus épais ?

Eh bien, pour la qualité, je ne la connais que du point de vue du tricoteur. Je sais que des points de tricot moins denses sont souvent utilisés pour économiser du fil, mais en général je préfère tricoter avec un point beaucoup plus serré, et j'ai aussi l'impression que cela aide à réduire le rétrécissement du produit fini. Malheureusement mes connaissances se limitent principalement à mon périmètre. Mais j'aime autant que possible produire un tissu de qualité sans défauts avec les ressources limitées dont je dispose.

Les t-shirts tubulaires ont souvent une très bonne presse. Cependant, aucun article n'explique pourquoi un t-shirt tubulaire serait meilleur qu'un t-shirt coupé et cousu.
Avez-vous un avis sur la question ?

C’est en dehors de mon domaine d’expertise, mais je ne pense pas qu’il y ait une différence. Et en tricot circulaire, la plupart des vêtements sont coupés et cousus. Je serais plus préoccupé par la qualité des matières et de la fabrication.

Machines à tricoter circulaires Photo @Thom H. Boehm

Machines à tricoter circulaires
Photo @Thom H. Boehm

Machine à tricoter circulaire Monarch Photo @Thom H. Boehm

Machine à tricoter circulaire Monarch
Photo @Thom H. Boehm

*Le travail à la pièce fait référence à un système où le salaire est calculé sur la quantité produite.

 

Camessi – Chemises en Demi-Mesure

 
 

Note : nous avons demandé à Camessi de nous envoyer les chemises que vous allez découvrir dans cet article.

Texte : Marcos Eliades
Photos : Thomas M.



La chemise est certainement une des pièces les plus portées dans la mode masculine : habillée, décontractée, fantaisie…les choix sont infinis. J’aime particulièrement les chemises, c’est pour cette raison que je suis continuellement en quête de nouveaux chemisiers. C’est là où je tombe sur Camessi, un faiseur…Indien. Soyons honnêtes, lorsque vous entendez parler du « made in India », vous supposez de manière stéréotypée que la qualité n'est pas très bonne et que les conditions de travail ne sont pas forcément meilleures. Pourtant, tout n’est pas si simple et certaines marques tel que Camessi sortent du lot.

Décryptage.

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Une histoire de famille

Camessi est un fabricant de chemises sur mesure basé à Bombay. L’entreprise a été fondée par Shanker Shroff en 2007. Aujourd'hui, son fils Sanjiv Shroff et ses deux petits-fils Rahul et Ameya ont repris l'entreprise.

J’étais très curieux d’en savoir plus sur cette marque. Lors de mon premier appel téléphonique avec Ameya, il m'a expliqué la philosophie de l’entreprise. L'objectif de Camessi est d'offrir « la meilleure qualité que l'on puisse attendre d'un fabricant de chemises sur mesure ». Pour cette raison, l’entreprise forme ses propres couturières (jusqu’à 70), c’est même un prérequis : elles ne doivent pas avoir d'expérience préalable ! Cela permet à la marque de leur inculquer de bases solides.

A ses débuts, le fondateur et sa famille se sont rendus en Italie chez les meilleurs fabricants de chemises du monde et ont analysé chaque style de différents producteurs afin de reprendre les connaissances acquises et de les interpréter à leur manière. Ces informations et connaissances sont encore utilisées aujourd'hui par leurs artisans qualifiés. Chaque étape du processus de fabrication d'une chemise est soigneusement vérifiée par quelqu’un d’expérimenter. La marge d’erreur que Camessi s’autorise est de 1mm !

Par exemple : Imaginez un tailleur travaillant sur un côté de la chemise. Lorsque le fil se casse, un chemisier italien ou européen, prendrait un autre fil et commencerait là où l'autre fil s'est cassé. Ce fil est le plus souvent coupé avec soin, laissant une sorte de nœud invisible pour la plupart des yeux. En comparaison, lorsque cela se produit chez Camessi, le tailleur recommence à zéro afin de livrer la qualité promise. La plupart des tailleurs européens ne le feront pas, car c'est tout simplement trop cher et trop long.

Camessi a plus de 2000 tissus en stock provenant des meilleurs fabricants, notamment un typiquement indien, le mythique Madras. Les options sont infinies.

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Une chemise OCBD et une chemise en jeans un peu spécial

Pour cette expérience, je voulu voir deux tissus : un oxford et du denim. Et je ne suis pas déçu ! Les tissus sont vraiment impeccables au toucher et une fois les chemises portées.

L’OCBD est très souple et d’une belle couleur bleu ciel. Elle est parfaite dans une tenue habillée mais sied tout autant à celles plus casual.

Pour le total casual, la chemise en denim est un must. Ici des poches poitrines plaquées arrondies, boutons en nacre, et un col aux proportions généreuses.

Vous l’aurez compris…Made in India ne rime pas avec basse qualité, Camessi est en l’exemple vivant.

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