Tomorrowland - Un groupe Japonais fondé par le designer Hiroyuki Sasaki

 
 
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TOMORROWLAND

Un groupe de mode japonais aux multiples activités

 

Tomorrowland est un groupe japonais de mode fondé en 1978 par le designer Hiroyuki Sasaki. Il génère un chiffre d’affaire de plus de 300 millions d’euros (~42 milliards de yens sur l’année 2019), comprends 1400 employés et 167 magasins exclusivement situés au Japon sauf l’un des derniers qui est basé dans le quartier de Soho à New York (depuis 2015).
Vous l’aurez compris, Tomorrowland est un acteur important de la scène nippone.
On parle de groupe, car c’est à la fois :

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Anatomica fait partie des marques distribuées sur le site en ligne de Tomorrowland

  • Un revendeur : le groupe distribue via son réseau à la fois des marques de luxe tel que MM6 Maison Margiela, Jil Sander, Moncler…que des marques héritages Saint James, S.N.S Herning, Barbour, John Smedley…ou plus contemporaines comme les bijoux Le Gramme. La sélection est toujours bien choisie, garante de l’image de marque du groupe.

  • Une marque : plusieurs marques pour être précis : Ballsey, Macphee, Des Prés, Knott, Bacca, Caban, TOMORROWLAND WOMEN, Tomorrowland Boys & Girls, TOMORROWLAND MEN, GALERIE VIE, Edition ect.

  • Un gestionnaire de distribution au Japon pour les marques Acne Studios, James Perse, Dries Van Noten, Souleiado (une marque provençale) et Isabel Marant : c’est eux qui ont supervisé l’ouverture des boutiques de ces marques au Japon : en 2009 à Aoyama pour Dries Van Noten, en 2011 pour James Perse également dans le quartier d’Aoyama, en 2012 pour Isabel Marant et Acne Studio.
    A côté de ces activités mode, ils gèrent également le développement de la marque de burgers américains Bear Burger. C’est à l’occasion d’un voyage à New-York en 2013 que le PDG Sasaki a mangé dans l’un de ses restaurants et a eu l’idée d’importer le concept au Japon.


L’histoire de Tomorrowland commence à Yokohama. C’est dans cette ville portuaire japonaise que Hiroyuki Sasaki a grandi. Il est très tôt fasciné par le style occidental. Après avoir obtenu son diplôme universitaire, il est embauché par une entreprise d'exportation de textiles. Mais à 30 ans il sent que c’est le moment de créer sa propre entreprise, Tomorrowland. Les premières pièces qu’il dessine seront de la maille. L’entreprise est d’ailleurs toujours reconnue pour ce savoir-faire et notamment celles créées pour l’homme. Six années plus tard, le groupe ouvre même une boutique à Milan et à Paris. Elles fermeront 3 ans plus tard. Tomorrowland préfère alors se reconcentrer sur le marché national. La première boutique dédiée à l’homme, Tomorrowland Men, sera ouverte en 1987. Ce n’est que 25 ans après que Tomorrowland ouvre à nouveau sa première boutique à l’étranger : le choix se porte cette fois sur New-York. Elle est encore en activité aujourd’hui. Entre temps 30% de la collection de Tomorrowland Men sera également distribué en ligne via Barney’s ou Mr Porter. Une collaboration qui n’aura duré que quelques saisons. La marque reste cependant disponible en ligne chez Lane Crawford, un grand magasin de luxe implanté à Hong Kong.

Le groupe est actuellement dirigé par le fils du fondateur Hiroyuki Sasaki, Yuhei Sasaki.

Pour moi, le statut, les louanges et l’admiration sont tout simplement embarrassants. Ils me mettent mal à l’aise. Ma satisfaction personelle se trouve ailleurs.
Je crois que quiconque regarde objectivement l’état actuel de TOMORROWLAND nous verrait comme une «entreprise en plein essor». Cependant, peut-on vraiment dire qu’une entreprise dont les ventes augmentent est toujours une bonne entreprise ? Les gens qui gagnent beaucoup d’argent sont-ils vraiment heureux ? Ma réponse aux deux questions est un «non» retentissant. Au lieu de cela, j’aimerais que mes collègues de TOMORROWLAND et du monde en général voient les choses de mon point de vue et voient la joie de planifier, créer, vendre, acheter et s’enrichir spirituellement. Cette philosophie a été à l’origine de nos idées pour lancer “TOMORROWLAND Records” et ainsi vendre des CDs pour soutenir les courses de voitures classiques en Italie, et pour collaborer avec des artistes étrangers dans le but de produire des choses qui sont attrayantes, belles et qui enrichissent notre esprit.
— Hiroyuki Sasaki à propos de la philosophie du groupe | Tomorrowland.jp
Il y a quelques jours, ma fille, qui vit maintenant dans mon ancienne maison, parcourait mon ancien placard et a trouvé un pull d’une de nos collections d’il y a 37 ans — et cela ressemble à ce que nous avons en magasin aujourd’hui. Quand je l’ai vu, j’ai pensé: “Oh non, nous n’avons pas grandi !” Mais j’ai réalisé que nous sommes cohérents et c’est tout ce que je veux. »
— Hiroyuki Sasaki, 2015 | Wmagazine.com


Les principes que TOMORROWLAND a toujours défendus sont le «design», la «qualité», «l’individualité», les «rêves» et la «culture». Ceux-ci ne peuvent être mesurés à l’aide de données. Si notre entreprise devenait plus grande, beaucoup de choses ne seraient plus possibles. Ils sont possibles maintenant parce que nous sommes une petite entreprise.
— Hiroyuki Sasaki, 2011 | Tomorrowland.jp
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Beaucoup de mes blazers bleu marine sont fabriqués sur-mesure par Tomorrowland

Tyler Brûlé, 2012, Telegraph.co.uk
Crédit photo : Keanewzealand.com

TOMORROWLAND MEN

Ci-dessous quelques exemples de pièces produites par Tomorrowland Men. Simples et élégantes. Elles sont disponibles sur le site en propre de la marque - qui n’expédie pas (encore) en France.

Blazer en maille, tissu de chez Reda Active | Laine mérinos provenant de Nouvelle-Zélande  Made in China

Blazer en maille, tissu de chez Reda Active | Laine mérinos provenant de Nouvelle-Zélande
Made in China

Technologie Reda Active

Technologie Reda Active

Blouson en maille, point Milano

Blouson en maille, point Milano

4 poches 100% coton Made in Japan

4 poches
100% coton
Made in Japan

Blouson 100% soie en maille point Milano Made in Japan

Blouson 100% soie en maille point Milano
Made in Japan

Acrylique 85% Chanvre 15% Made in Japan

Acrylique 85% Chanvre 15%
Made in Japan

La laine tropicale 220g, référence “Blue Feel" de la prestigieuse maison italienne DRAGO Tissu extérieur: Laine 88% Mohair 12% Doublure: Cupra Made in China


La laine tropicale 220g, référence “Blue Feel" de la prestigieuse maison italienne DRAGO
Tissu extérieur: Laine 88% Mohair 12% Doublure: Cupra
Made in China

Seersucker blazer 100% soie - Tissu de chez Tessitura di Novara qui appartient à Zegna

Seersucker blazer 100% soie - Tissu de chez Tessitura di Novara qui appartient à Zegna

Made in Japan

Made in Japan

Made in Japan

Made in Japan

100% Laine

100% Laine

Tissu principal : 70% laine 30% cachemire  Doublure : cupra Made in China

Tissu principal : 70% laine 30% cachemire
Doublure : cupra
Made in China

Laine tropicale Super120 Made in Japan

Laine tropicale Super120
Made in Japan

50% LAINE / 40% POILS RENARD / 10% NYLON

50% LAINE / 40% POILS RENARD / 10% NYLON

Coupe tapered Tissu indien : Vardhman entreprise fondé en 1965 98% coton 2% polyuréthane Made in China

Coupe tapered
Tissu indien : Vardhman entreprise fondé en 1965
98% coton 2% polyuréthane
Made in China

MADE IN CHINA

MADE IN CHINA

 

Baskets en toile printemps été - Notre top 20

 

Cliquez sur les photos pour accéder aux e-shops.

  1. SUPERGA

Modèle : 2750 Cotu Classic
Prix : 60€
Fabrication : Vietnam


2. DOEK

Modèle : OXFORD indigo dye
Prix : 170€
Fabrication : Kurume, Japon


3. ASAHI

Modèle : Deck m014
Prix : 120€
Fabrication : Japon


4.CONVERSE JACK PURCELL

Modèle : Jack Purcell
Prix : 100€
Fabrication : Non précisé


5.SPRING COURT

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Modèle : CLASSIQUE G2 BLEUE MARINE
Prix : 79€
Fabrication : Non précisé (Chine ?)


6.STONE ISLAND

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Modèle : Diemme Low Trainer
Prix : 290€
Fabrication : Italie par la marque Diemme


7.NOVESTA

Modèle : STAR MASTER
Prix : 59€
Fabrication : Slovaquie


8. TRETORN X NIGEL CABOURN

Modèle : Sarek sneaker
Prix : 150€
Fabrication : Non précisé


9.CONVERSE 70’s

Modèle : Chuck Taylor 70s Ox Sunflower
Prix : 85€
Fabrication : Non précisé


10. Catchball X East Harbour Surplus 1950's Canvas

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Modèle : Collaboration entre la marque coréenne Catchball et East Harbour Surplus. Elles rendent hommages à des paires militaires des années 50. Fabriqué à partir de canvas Okayama Kurashiki Hampu.
Prix : 160€
Fabrication : Corée


11. NEW OLD STOCK - VINTAGE

Modèle : Baskets de la Marine italienne
Prix : 24€
Fabrication : Italienne


12. NORTH SEA CLOTHING

Modèle : MARINE TYPE 2 DECK SHOE
Prix : 90£
Fabrication : Non précisé


13. MOONSTAR

Modèle :  Moonstar Gym Court Navy
Prix : 165€
Fabrication : Japon


14. REPRODUCTION OF FOUND

Modèle : US NAVY MILITARY TRAINER
Prix : 100€
Fabrication : Roumanie


15. THE REAL MCCOY’S

Modèle : MILITARY CANVAS TRAINING SHOE
Prix : 309€
Fabrication : Japon


16. NONNATIVE

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Modèle : DWELLER TRAINER doublée GORE-TEX® en collaboration avec le chausseur japonais SPINGLE COMPANY
Prix : 310€
Fabrication : Japon


17. ZESPA

Modèle : ZSP4 model in navy canvas
Prix : 205€
Fabrication : Non précisé


18. STEPNEY WORKERS CLUB

Modèle : W DELLOW CANVAS
Prix : 75€
Fabrication : Non précisé


19.Shoes Like Pottery

Modèle : /
Prix : 188$
Fabrication : Japon


20. JUNYA WATANABE

Modèle : Low-top plimsole
Prix : 328€
Fabrication : Non précisé


21. PHIGVEL

Modèle : High Top Sneakers 
Prix : 190€
Fabrication : Japon


22. LEMAIRE

Modèle : High Top Sneakers 
Prix : 400€
Fabrication : Toile de coton tissée en Espagne


23. COMMON PROJECTS

Modèle : TOURNAMENT LOW CANVAS
Prix : 369€
Fabrication : Italie


Bonus : RIVIERAS

Modèle : Classic Canvas Marine
Prix : 60€
Fabrication : Espagne

 

ZDA Marathon Sneakers

 
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Elle nous accompagne lors de nos sorties, nous conforte dans notre démarche et habille nos pieds. Elle se forge à notre image et nous à la sienne, elle est un fort marqueur d’identité sociale mais n’en connaît pas les barrières. Une marque de chocolat porte son nom et offre des options de personnalisation infinies à des prix parfois exorbitants…je suis, je suis ? La « sneakers ». La sempiternelle sneakers. Certains l’appellent par métonymie par le sport qu’ils pratiquent, « tennis », « basket » : tous synonymes d’une paire de chaussures de sport. La sneakers est à nos pieds ce que le jeans est à nos jambes, un essentiel.

Si elle naît sur les terrains de sport, elle foule aujourd’hui le pas dans nos villes : j’ai testé la marque Slovaque ZDA qui renaît de ses cendres grâce au Japon.

Décryptage.


Histoire de la marque ZDA

La marque de chaussures ZDA est fondée en 1948 à Partizanske, en Slovaquie et se nommait à l’origine « Závody 29. Augusta Partizánske ». L’entreprise était réputée pour la confection de ses chaussures de sport jusque dans les années 1980, époque à laquelle elle ferme ses portes. La marque slovaque sera par la suite rachetée par la firme japonaise Reproduction of Found, elle-même fondée en 2016, qui puise son inspiration dans les pays avec une forte histoire de production de chaussures à usage militaire, tels que l’Allemagne ou la Russie.

Ce n’est qu’en 2016, après un voyage en Slovaquie dans les usines de ZDA, que le fondateur du groupe EYE FOUND.co, Ltd, spécialiste japonais de la chaussure de sport classique, décide de relancer la production de la maison. Pour ce faire, il utilise les machines, formes et matériaux d’origine encore à disposition dans l’atelier de Slovaquie en y insufflant ses inspirations et références stylistiques.

Reproduction of Found – label de la marque japonaise EYE FOUND – a repris la production avec grande attention. Chaque paire de sneakers est produite comme à l’époque. Le nom du modèle, le pays de confection ainsi que l’âge originel de la paire sont inscrits à l’intérieur de la semelle. Tel est le cas du modèle mythique « Marathon » produit par ZDA à l’origine, qui fait son grand retour.

« Tradition meets the future »

A l’origine, l’usine ZDA tournait à plein régime et produisait plus de 7 millions de paires annuellement. La marque ZDA existe toujours aujourd’hui et produit parallèlement sa propre ligne de chaussures, mais elle n’a plus beaucoup de points communs avec ce que font les Japonais de Reproduction of Found.

 
Des « rétro Marathons » sont proposées au prix de 109 euros sur le site officiel de la marque.

Des « rétro Marathons » sont proposées au prix de 109 euros sur le site officiel de la marque.

 

Si ZDA ne fabrique plus que quelques milliers de paires par an, elle produit tous ses modèles à la main avec un processus de tannage du cuir dépourvu de chrome – un métal très toxique à forte dose –, ce qui assure souplesse et qualité à la pièce. Le sourcing des matières provient exclusivement de pays de l’Union Européenne et permet une haute traçabilité. ZDA se veut une marque responsable et engagée, une marque qui renaît après avoir souffert de la forte concurrence asiatique et de la course aux matières à bas coûts.

Si la sneakers est l’ADN de ZDA, l’histoire de la chaussure de sport débute bien avant 1948. Embarquons ensemble dans notre DeLorean et retraçons l’histoire de la sneakers.

Histoire de la sneakers

Notre DeLorean nous dépose en Angleterre, à Liverpool en 1832, date à laquelle Wait Webster brevette un processus révolutionnaire selon lequel des semelles en caoutchouc sont directement attachées sur la chaussure. Cette invention conduit à la création de Plimsolls, des chaussures en canevas portées initialement majoritairement par des enfants. - ici le big boy Paul Newman portant un exemple de Plimsolls.

En 1852, des crampons sont ajoutés à la semelle pour augmenter l’adhérence au sol, innovation que l’on doit à la Boulton Company – aujourd’hui Reebok – fondée par Joseph William Foster. Des entreprises telles que Dunlop et Goodyear produisent également des chaussures à semelles caoutchouc : un nouveau marché est né, destiné à une élite. Avec l’industrialisation, tout change. A partir de 1892, le caoutchouc devient un élément fondamental de la production de chaussures et équipe largement les paires de l’époque. Les chaussures sont plates, flexibles et permettent aux porteurs de marcher sans bruit : le mot sneakers nait du verbe « to sneak » signifiant « se faufiler furtivement ».

La sneakers est avant tout une chaussure de sport. Adolf – dit Adi – Dassler invente des paires de chaussures dans les années 1920 qui conviennent aux coureurs et aux sprinters. En 1925, il brevette une paire contenant des crampons ainsi qu’un amorti.


 
La sneakers de Dassler, très robuste !

La sneakers de Dassler, très robuste !

 

Les chaussures confectionnées par Dassler n’étaient pas faites pour des distances supérieures à 800 m. De nombreux athlètes les adoptent et en deviennent des ambassadeurs, tels que Lina Radke et Jesse Owens. Jesse Owens les portera notamment lors des Jeux Olympiques de Berlin de 1936 et finira quadruple médaillé d’or olympique.

En 1948, les frères Dassler fondent Addas. Peu de temps après, l’entreprise se scinde en deux pour donner Adidas et Ruda – qui deviendra ensuite Puma.

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Dans les années 1960 apparaît la Trackster de New Balance : la première chaussure de course à largeurs multiples. La sneakers s’adapte désormais aux pieds du coureur, et non plus l’inverse. La semelle à plusieurs crampons en gomme assure une meilleure adhérence et absorption des chocs ainsi que la prévention de blessures – très courantes avec les modèles en crampons en métal.

Les années 1970 marquent la démocratisation de la sneakers dans les villes. Nike fait une entrée fracassante dans le sneakers game : en 1974, Bill Bauerman – un des fondateurs de la marque et ancien entraîneur d’éducation physique – imagine une paire de chaussures légère et flexible. Il invente la Waffle Trainer.

Une des 12 « Waffle Shoes » restantes dans le monde. Cette paire a été acquise par Miles Nadal pour 437,500$ lors d’une vente aux enchères publiques de la maison Sotheby’s en 2019.

Une des 12 « Waffle Shoes » restantes dans le monde. Cette paire a été acquise par Miles Nadal pour 437,500$ lors d’une vente aux enchères publiques de la maison Sotheby’s en 2019.

En 1976, l’ingénieur de la NASA Frank Rudy conçoit la première sneakers « à bulle d’air » en collaboration avec Nike, la Tailwind. L’idée est de remplir des récipients en plastique d’air pressurisé qui se contractent sous l’impact du poids du pied.

Les années 1980 marquent un nouveau tournant avec la domination de Nike, Reebok et Adidas. En 1984, Adidas incorpore un podomètre électronique au sein de la chaussure, une première dans l’intégration de l’électronique dans le monde des chaussures de sport. En 1986, ASICS lance sa première paire à amortissement GEL en silicone, 28% plus performante que la technologie « Air » de Nike. La marque à la virgule riposte rapidement en proposant, dès 1987, la Nike Air Max : la première sneakers à bulle visible agissant comme amortisseur.

La sneakers est un objet de société, un must-have, popularisé par des icônes du sport tels que John McEnroe ou Michael Jordan. En 1984, la « Air Jordan » explose les records de ventes pour la première année de sa commercialisation – 128 millions $ – et propulse la sneakers au rang de mythe, synonyme de réussite sociale.

« His Airness » et ses Jordan : un mythe est né. Pour l’anecdote, Jordan portait du 47 au pied droit et du 47,5 au pied gauche.

« His Airness » et ses Jordan : un mythe est né. Pour l’anecdote, Jordan portait du 47 au pied droit et du 47,5 au pied gauche.

Une culture du « cool » voit le jour sur les playground américains où le mimétisme pousse les enfants à imiter leurs idoles. La culture Hip-Hop s’empare de la sneakers qui s’installe dans la rue : dans un premier temps, auprès des adeptes de breakdance, surnommés « B-boys ». La pratique de cette danse à mi-chemin entre l’art et le sport requiert des chaussures capables de garantir une forte stabilité : les breakdancers jetteront leur dévolu sur la PUMA Suede.

Dans un second temps, les groupes de rap tels que Run D.M.C., propulsent la sneakers au sommet des charts : grâce à leur titre « My Adidas » de 1986, le modèle Superstar s’arrache. La firme aux trois bandes proposera même un contrat de sponsoring au groupe. Si vous regardez les photos de l'époque, c'est la mode du délaçage délibéré et la languette au vent : that was cool.

Les années 1990 démocratisent complètement la sneakers, la faisant passer pour une chaussure citadine polyvalente.

Les années 2000 consolident la course à l’innovation technologique. En 2005, Vibram commercialise son « Five Fingers shoe » pour la pratique du kayak, récupéré par les coureurs du monde entier comme symbole de « course pieds nus ».

Les Five Fingers Shoe ne sont peut-être pas les plus esthétiques du marché, mais ont l’air drôlement confortables.

Les Five Fingers Shoe ne sont peut-être pas les plus esthétiques du marché, mais ont l’air drôlement confortables.

En 2006, Nike lance « Nike+ Air Zoom », qui permet de synchroniser ses chaussures avec son iPod pour mesurer le temps, la distance parcouru et les calories brûlées.

En 2013, New Balance commercialise la première sneakers produite en utilisant la technologie 3D : un laser scanne et détermine les caractéristiques de chaque pied et propose une semelle adaptée à chacun d’entre eux.

De nos jours, cette course technologique est toujours d’actualité, mais côtoie amplement la course à la hype cristallisée par certaines maisons de luxe. La chaussure n’est plus simplement sportive mais s’exhibe au quotidien et devient véritablement un objet précieux, collectionné par certains « sneakers heads ».

Les sneakers que j’ai choisies sont un hommage à une discipline olympique mythique : le marathon. Destinée initialement aux coureurs, la paire se fond toutefois parfaitement en milieu urbain.


TEST & AVIS - SNEAKERS ZDA

Sobriété dans les lignes et les couleurs

Sobriété dans les lignes et les couleurs

La ZDA Marathon

La ZDA Marathon

Les sneakers ZDA « Marathon » font l’objet d’un regain d’intérêt assez important ces dernières années, grâce à la firme japonaise Reproduction of Found mais également à l’apparition d’une certaine nostalgie, qui se caractérise par la simplicité des formes et du design d’autrefois.

La marque ZDA reste tout de même assez confidentielle et n’est pas largement distribuée dans le commerce. La paire de ce test vient de l’excellent eshop suédois Berg&Berg. D’autres eshops en proposent également, tels que Beige Habilleur, Elevation Store ou encore Nitty Gritty.

Je cherchais une paire de sneakers au design simple et à la touche « retro flare », une paire sobre qui ne fasse pas « bling » aux pieds : je voulais pouvoir les porter sans avoir la sensation inverse. Comme souvent, Instagram m’a mis sur la voie de ZDA et je l’ai suivie. En apprenant davantage plus sur la marque, j’ai été séduit. Notamment par la fabrication main sur des machines de l’époque – faits rares de nos jours – en Slovaquie, pays de naissance de ZDA.

La Marathon taille normalement, j’ai donc pris ma taille habituelle, à savoir 40. A sa réception, j’ai été agréablement surpris de voir qu’elles se trouvaient dans une boîte en carton blanche dénuée de toute inscription : pas de logo, pas de couleur criarde, une simplicité rare de nos jours.

La chaussure contient des empiècements en cuir et en nylon qui viennent d’Italie. Je suis encore une fois surpris par le sourcing de ces deux matières premières : cela symbolise tout le travail de détail qui est mis dans l’élaboration de la paire. La paire contient également de la mèche – un tissu aéré – principalement à l’avant et sur les côtés : cela permet d’évacuer efficacement la transpiration. Je vous déconseille de porter ces chaussures par temps de pluie ou de froid : vos pieds ne seront pas bien isolés du froid.

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Les sneakers ne me font pas de grands pieds, et j’aime ça !

Les sneakers ne me font pas de grands pieds, et j’aime ça !

Je les enfile pour la première fois : cling ! Mes pieds ont gagné le gros lot. Je suis très confortable, la sneakers ne serre pas mes pieds, ma cheville est bien maintenue et la paire est ultralégère. Cette sensation de confort s’explique par la semelle « trail ».

 
La semelle « trail », une véritable semelle tout-terrain

La semelle « trail », une véritable semelle tout-terrain

 

La semelle ressemble à une chenille de tank tellement elle absorbe les chocs. Les pieds sont très stables et le talon est maintenu droit lors de la démarche. C’est un très bon point pour ces sneakers. Je me sens vraiment très bien dans ces Marathon ! La semelle englobe bien l’ensemble du plateau et remonte jusqu’à la pointe de la chaussure ce qui permet une protection des orteils contre la rugosité du sol. Ce renforcement est aujourd’hui assez standard dans la plupart des paires de sneakers : celles qui en sont munies témoignent d’une conception intelligente.

Côté esthétique, la paire n’a pas d’allure « mastoc » comme peuvent l’avoir certaines sneakers d’aujourd’hui. Elle est sobre aux lignes épurées. J’apprécie particulièrement le détail de l’estampille « Marathon » sur les côtés, un clin d’œil à la discipline olympique.

L’empiècement en cuir « Marathon » bien visible, sans pour autant prendre toute la place.

L’empiècement en cuir « Marathon » bien visible, sans pour autant prendre toute la place.

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CONCLUSION

La sneakers est une paire de chaussures qui ne devrait pas faire défaut dans une garde-robe. Peu importe son style, elle peut toujours servir au quotidien lors d’une balade ou pour faire du sport. La sneakers est par essence une chaussure robuste, qui ne vous fera pas faux bond. J’ai longtemps cherché une paire qui serait à la fois originale, sobre et surtout très confortable, j’ai fini par la trouver chez ZDA.

Une sneakers qui, je le sais, ne courra pas les rues tellement elle est rare aux pieds des citadins. Une sneakers qui a derrière elle une histoire, une âme. La Marathon ZDA est devenue ma « go-to » paire de sneakers, celle que j’enfile sans hésiter. Que je marche ou que je cours, je suis toujours extrêmement confortable. La Marathon est sobre, légère et fabriquée en Europe. Une petite licorne sur le marché. Je n’arrive vraiment pas à trouver de bémol à cette paire. Peut-être le prix – 190 € – mais qui est largement justifié au vue des caractéristiques que j’ai étayés tout au long de cet article. Ce sont des sneakers qui valent largement cet investissement et que je recommande les yeux fermés.

Je ne suis pas près de courir 42,195 km de sitôt, mais je suis rassuré de savoir que, si je le voulais, je le pourrais grâce à ces Marathon. Plus que de la hype, un morceau d’histoire aux pieds.

Texte et photos : Marcos Eliades

Instagram : lord_byron1



 

L'annuaire - Jan et Patrick Olyslager, Howlin'

 
Jan et Patrick Olyslager | Photo Oipolloi.com

Jan et Patrick Olyslager | Photo Oipolloi.com

Jan & Patrick Olyslager sont les fondateurs de la marque Belge Howlin' (traduction « qui sent mauvais » en argot écossais, c’est également un clin d’oeil musical). Une histoire de famille car dès 1981, l'entreprise familiale produit des tricots en Ecosse et en Irlande sous le nom de marque Morrison. Elle s’arrête en 2007 mais les deux frères décident d’ouvrir en 2008 une boutique Morrison et d’y vendre leur nouveau label Howlin’. Ils commencent par l’appeler dans un premier temps Howlin’ by Morisson puis après quelques saisons abandonnent le nom pour garder Howlin’.
 

Depuis 2015 la majorité des collections sont produites en Belgique. Les pulls en laine shetland sont toujours réalisés en Ecosse et en Irlande car ils possèdent un savoir-faire spécifique. Mais les t-shirts et sweatshirts sont bien fabriqués en Belgique dans l’un des derniers ateliers de Flandre. Le jersey est même tricoté dans la région lorsque c’est possible - et non acheté directement fini sous forme de rouleaux de tissus. Cela leur permet encore plus de créativité, car ils peuvent travailler plus en amont de la chaîne.

La marque est très bien distribuée dans le monde. Une centaine de points de vente dont leur boutique anversoise Morrison qui existe toujours. Elle distribue d’autres marques que l’on aime beaucoup tel que Beams +, A Kind Of Guise, Novesta, Paraboot, Velva Sheen ou encore Astorflex.

Comment le monde de la maille a-t-il évolué depuis les années 80 ? A-t-il changé ?

Cela a beaucoup changé. À cette époque, vous aviez une unité de production dans chaque petite ville d’Écosse, mais dans les années 80, beaucoup de marques ont déplacé leur production vers l’est. Seules quelques petites entreprises ont réussi à rester en vie. C’est la même chose avec les entreprises de production de fil. C’est vraiment dommage car quoi de mieux que d’acheter local?
— Jan et Patrick Olyslager pour Oipolloi
T-shirt éponge manches longues 80% coton / 20% polyester | Made in Belgique

T-shirt éponge manches longues
80% coton / 20% polyester | Made in Belgique

T-shirt éponge 80% coton / 20% polyester | Made in Belgique

T-shirt éponge
80% coton / 20% polyester | Made in Belgique

Hand dyed 80% coton / 20% polyester | Made in Belgique

Hand dyed
80% coton / 20% polyester | Made in Belgique

T-shirt éponge 80% coton / 20% polyester | Made in Belgique

T-shirt éponge
80% coton / 20% polyester | Made in Belgique

Seersucker italien Made in Belgique

Seersucker italien
Made in Belgique

Chemise Howlin’

Chemise Howlin’

Novesta

Novesta

En toile canvas

En toile canvas

 

A.P.C. lance son magasin SURPLUS en ligne

 
Capture écran Google Street View | Mai 2018

Capture écran Google Street View | Mai 2018

Vous connaissez sans doute déjà le magasin Surplus d’A.P.C. situé au  20 Rue André del Sarte dans le 18ème arrondissement à côté de la butte Montmartre. Cette boutique rassemble tous les invendus des saisons précédentes à des prix attractifs allant jusqu’à -50%.

Le concept est à présent entendu au monde en ligne.
Quelques exemples ci-dessous.

140€ | Toile technique italienne et empiècements cuir en agneau

140€ | Toile technique italienne et empiècements cuir en agneau

80€ | Tissu italien en chevron denim

80€ | Tissu italien en chevron denim

126€

126€

126€

126€

70€

70€

133€

133€

73€ | Made in USA

73€ | Made in USA

 

Jungmaven, pour que tout le monde porte un t-shirt en chanvre

 
Jungmaven t shirt chanvre.jpg

Jungmaven

Une marque américaine tournée vers le chanvre

Histoire de Jungmaven

Jungmaven est une marque américaine créée par Robert Jungmann un écologiste passionné. Il est un des chefs de file de l'industrie du chanvre depuis le début des années 90 aux Etats-Unis. En 1993, il fonde la marque de vêtements de plein air Manastash alors qu'il est encore sur les bancs de l’université américaine Central Washington University. Déjà à cette époque la marque Manastash se sent très concernée par les problématiques environnementales. Il l’a revend en 2005 alors qu'il vit au Costa Rica. Il commence alors à travailler en parallèle sur les colorants naturels et le batik, une technique artisanale d'impression des tissus. C’est aussi à cette période qu’il fonde Jungmaven.

Robert Jungmann Crédit photo : Juniperridge.com

Robert Jungmann
Crédit photo : Juniperridge.com

La majorité des produits Jungmaven sont composés d’un mélange 55% chanvre 45% coton biologique. Cela donne une main plus douce et évite que la matière soit trop fluide et tombante. La marque propose également des t-shirts 100% chanvre depuis 2012. Ils sont teints avec des colorants naturels tels que le café, le thé noir, l'indigo, la noix, la grenade, le vin rouge ou encore la créosote.

Robert Jungmann est convaincu des qualités que peuvent apporter le chanvre. Car c’est est une fibre naturelle qui a un impact assez faible sur l'environnement. Elle nécessite moins d'eau que le coton, peu ou pas d'irrigation, aucun pesticide ou d’engrais chimiques, ni de graines OGM. C’est une matière qui a fait ses preuves, et c’est sans doute pourquoi elle est cultivée depuis des milliers d’années un partout dans le monde. La France est d’ailleurs en bonne position car elle est actuellement le deuxième producteur mondial après la Chine.

Pour promouvoir le chanvre, la marque lance en 2010 une campagne de sensibilisation quant à l’impact environnemental positif de la culture de chanvre. La culture du chanvre est à cette époque interdite aux Etats-Unis car elle peut être faite dans une optique plus “récréative”, et moins à des fins industriels. C’est à cette occasion que Jungmaven lance le slognan “Everyone in a hemp Tee by 2020”, “Tout le monde en t-shirt en chanvre d’ici 2020”. Le t-shirt est le moyen le plus simple pour diffuser ce message.

Comment rendre tout ce que nous faisons plus sain ? Je pense que le chanvre est l’un des rouages de la solution​. C’est pour ça que c’est ma passion depuis si longtemps. Et c’est pourquoi je continue dans cette voie.
— Robert Jungmann, Greenlotushemp.com
Les avantages du Chanvre - Jungmaven

Les avantages du Chanvre - Jungmaven

Les vêtements Jungmaven sont principalement confectionnés et teints à Los Angeles. La matière (les jerseys en chanvre) provient de Chine, un des seuls pays ayant une filière assez développée et organisée pour pouvoir fournir la marque.

Qu’en est-il des avantages de tout produire à Los Angeles?

Il existe de nombreuses usines de confection et de teinture à Los Angeles qui sont capables de produire en petites séries. En ce qui concerne la fabrication de t-shirts aux États-Unis, Los Angeles est probablement le meilleur endroit.
— Robert Jungmann, Kindredblack.com

DISTRIBUTION

En dehors de son propre site internet - qui expédie en France -, la marque est distribuée chez quelques revendeurs européen.
On pense à Beau Bien et Oipoilloi.


Sweatshirt en mélange 55% chanvre 45% coton biologique

Sweatshirt en mélange 55% chanvre 45% coton biologique

Denim 55% chanvre 45% coton biologique

Denim 55% chanvre 45% coton biologique

T-shirt 100% chanvre

T-shirt 100% chanvre

T-shirt 55% chanvre 45% coton biologique

T-shirt 55% chanvre 45% coton biologique

T-shirt 100% chanvre. Collaboration avec la marque d’Adriana Moreno : Moonshadow. Teinture végétale utilisant des pétales de fleurs séchées, des peaux d'oignon, de l'eucalyptus, de l'extrait de racine de maddor, des haricots noirs, des grains d'expr…

T-shirt 100% chanvre.
Collaboration avec la marque d’Adriana Moreno : Moonshadow.
Teinture végétale utilisant des pétales de fleurs séchées, des peaux d'oignon, de l'eucalyptus, de l'extrait de racine de maddor, des haricots noirs, des grains d'expresso, des dahlias et d'autres pigments naturels.

T-shirt éponge 55% chanvre 45% coton biologique

T-shirt éponge 55% chanvre 45% coton biologique

T-shirt 100% chanvre

T-shirt 100% chanvre

T-shirt 100% chanvre - on distingue bien la matière

T-shirt 100% chanvre - on distingue bien la matière

 

Senken Shimbun - Le journal de mode le plus diffusé au monde

 
La marque The Gigi dans le journal Senken Shimbun

La marque The Gigi dans le journal Senken Shimbun

C’est en lisant une interview de Eiichiro Homma dans Monocle pour préparer notre article L'annuaire - Eiichiro Homma, Nanamica & The North Face Purple, qu’on a appris l’existence d’un journal Japonais très connu : Senken Shimbun. Eiichiro Homma le lit tous les matins pour bien commencer sa journée et rester informé.

Chaque matin, je lis le journal financier japonais Nikkei et le Senken, qui est un journal spécialisé dans le vêtement et le textile.
Eiichiro Homma

Senken Shimbun est un journal japonais spécialisé dans la mode et le texile. Il a été fondé en 1956 et est considéré au Japon par tous les acteurs de cette industrie comme une publication "incontournable". Il comporte 12 pages précisément et est publié quotidiennement. L’édition anglaise porte le nom de The Senken et est publié tous les trimestres.

De la page 1 à 4 : Les informations générales
Page 4 : Fabrication / industrie
Page 5 : Distribution
Page 6-9 : Projets spéciaux / partenariats
Page 10 : Nouvelles tendances
Page 11 : Décryptage de produits
Page 12 : Page finale sur les dernières nouveautés

D’après un rapport de Senken Shimbun datant de 2008 - voir le lien en-dessous de l’image) le public de ce journal est principalement composé d'entreprises travaillant dans la mode : à la fois des marques, des distributeurs et des fabricants. Ces trois groupes représentant plus de 85% du lectorat. La plupart des lecteurs sont des employés en vente ou en marketing. A noter tout de même qu’un peu plus d'un cinquième sont PDG.
Enfin, dans l’un rapport produit par Senken Shimbun datant de 2016, le journal indique q'u’ils ont plus de 200 000 lecteurs. Leur site Web reçoit également 1,5 million de pages vues et leur newsletter compte 18 000 abonnés. C’est l’un des journal de mode les plus distribué au monde, et particulièrement en Asie où il bénéficie d’une très bonne couverture.

En plus de cette activité journalistique, Senken Shimbun organise également des expositions de mode comme le JFW-International Fashion Fair qui est une exposition faisant la promotion de l'industrie de la mode japonaise.

 

Barbour & And Wander - Une collaboration inédite

 
Go Out - la passion des Japonais pour la nature

Go Out - la passion des Japonais pour la nature

Go Out est un magazine japonais qui recense les dernières nouveauté concernant le marché des activités de plein air. Il y a aussi bien des marques mondialement connues que celles plus émergentes. C’est un magazine qui connaît un certain succès car les japonais souhaitent échapper à leur vie citadine et profiter de la nature. Il y a bien entendu des parcs dans les grandes agglomérations japonaises, mais ce n’est pas tout à fait la même expérience. Un nombre grandissant de Japonais développent donc un certain art de vivre qui permet d’être au plus proche de la nature : camping-cars, tentes… ils passent des week-ends entiers à la campagne. Et forcément cela passe aussi par les vêtements. Une catégorie bien particulière qui répond à leurs besoins : les vêtements de plein air et d’extérieur. Cet attrait pour les vêtements qui protègent particulièrement bien des éléments est une caractéristique commune de beaucoup marques Japonaises que l’on connaît Minotaur, Visvim , White Mountaineering , Nanamica , The North Face Purple Label, Snow Peakoffrent, Meanswhile ou encore And Wander. Elles font appel aux meilleurs matières techniques (tel que GORE-TEX) pour que leurs clients soient à l’aise dans toutes les conditions.

Même avec le confinement cette passion pour les activités d’extérieur ne diminue pas - elle est transposée à domicile

Même avec le confinement cette passion pour les activités d’extérieur ne diminue pas - elle est transposée à domicile

Une collaboration a récemment attiré notre attention : And Wander et Barbour.
On avait déjà évoqué And Wander ici. Il s’agit d’une marque de vêtements plein air fondée à Tokyo en 2011. Les fondateurs, Keita Ikeuchi et Mihoko Mori, deux designers qui travaillaient précédemment chez Sakai Designs, ont puisé leur inspiration des montagnes japonaises pour créer leurs collections. Pour ce qui est de Barbour, on ne vous présentera pas la marque. La veste Bedale est une icône dans leurs collections.

Pour cette collaboration ils ont conservé la coupe et et le style de la Bedale et fonctionnelles et techniques du produit Wander, tout en modifiant légèrement la silhouette. Le tissu est du Cordura 65 deniers (NLDR : le poids du tissu) à 3 couches : une doublure, une membrane (eVENT) pour évacuer la transpiration et la couche extérieur (en Cordura résistante aux frottements) pour protéger du vent et de la pluie. Les coutures sont thermo-soudées.
And Wander donne les caractéristiques précise concernant l’imperméabilité et la respirabilité de ce tissu : 20 000 mm (JIS L1092), perméabilité à l'humidité 9 000 g / ㎡-24H (A-1). Un bon résultat, donc si l’on résume, elle devrait résister assez longtemps à de fortes pluies. Vous aurez donc le style d’une Barbour sans ces inconvénients principaux : le poids, la respirabilité et l’imperméabilité. Sur le papier le modèle de cette collaboration semble bien meilleur, là où une Barbour Bedale originelle est lourde, pas très respirante et pas aussi imperméable.

Une ventilation est placée sous les aisselles pour élargir l'amplitude des mouvements des bras : pratique

Une ventilation est placée sous les aisselles pour élargir l'amplitude des mouvements des bras : pratique

On distingue les coutures thermo-soudées

On distingue les coutures thermo-soudées

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BARBOUR BADALE.jpg
Des parties réfléchissantes ont été ajoutées

Des parties réfléchissantes ont été ajoutées

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Le deuxième de cette collaboration est une veste revisitée de la mythique veste de motard classique BARBOUR INTERNATIONAL. Elle est composée d’un tissu 100%nylon PERTEX QUANTUM. Elle est résistante à l'abrasion, souple et surtout très légère. Elle fait office de coupe-vent mais n’est pas aussi imperméable que le modèle précédent. Le tissu est tout de même fini avec un traitement déperlant. (sur lequel aucune information n’est donné, mais qui est probablement pas très bon pour vous ou pour l’environnement - vous pouvez taper PERTEX QUANTUM DWR pour trouver plus d’informations).

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Elle est tellement légère et souple qu’elle peut tenir dans la poche d’un petit sac-à-dos

Elle est tellement légère et souple qu’elle peut tenir dans la poche d’un petit sac-à-dos

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Tissu Pertex

Tissu Pertex

La lumière peut prêter à confusion mais elle est en Kaki , pas en noir

La lumière peut prêter à confusion mais elle est en Kaki , pas en noir


Pour finir, cette sur-chemise n’est pas issue de la collaboration avec Barbour mais elle nous paît également beaucoup car il n’est pas si courant de voir du seersucker imprimé.

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69% polyester 31% coton

69% polyester 31% coton

 

YAECA ヤエカ - Une ligne de vêtements minimalistes japonais

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YAECA

Marque minimaliste japonaise

Kyoko Ide chez YAECA HOME STORE Crédit photo : Kurashi-no-kihon.com

Kyoko Ide chez YAECA HOME STORE
Crédit photo : Kurashi-no-kihon.com

YAECA est une marque japonaise lancée en 2002 par le designer Tetsuhiro Hattori (qui a travaillé comme styliste pour d’autres marques auparavant) et Kyoko Ide, responsable communication. Initialement concentrée sur l’homme, Kyoko Ide lancera la ligne féminine de YAECA en 2005. La marque possède aujourd’hui 3 boutiques, toutes situées au Japon. La première est installée dans le quartier d’Ebisu à Tokyo. Il s’agit de la boutique historique de YAECA et c’est sans doute par celle-ci qu’il faut commencer lorsque vous ne connaissez pas encore la marque.
En 2014 est ouvert YEACA HOME STORE, dans le quartier de Minato à Tokyo. La boutique est plus orientée lifestyle. C’est une ancienne résidence française qui a été rénovée. L’intérieur est très lumineux, ouvert et meublé avec du mobilier des années 1950 de designers français tel que Pierre Guariche, Marcel Gascoin et René Herbst. Certains de ses meubles sont d’ailleurs en vente. Ainsi que des livres, des confiseries ou d’autres produits d’épicerie fine. La dernière, YAECA APPARTMENT STORE est située dans le quartier de Meguro à Tokyo et a été ouverte en 2012.

Produits français vendue chez YAECA APPARTEMENT Source : Pen Magazine

Produits français vendue chez YAECA APPARTEMENT
Source : Pen Magazine

YEACA propose des vêtements simples et durables. La marque cherche à créer un vestiaire de la vie quotidienne de très bonne facture. Le thème à la base de tous les vêtements de Yaeka est le confort. Ils travaillent une mode relaxante et naturelle depuis le début de la marque. L'une des pièces les plus emblématiques de cette volonté est leur chemise Comfort. Elle a une coupe assez courte en longueur (pour être portée en dehors du pantalon) mais assez ample pour plus de confort, des boutons-pression pour pour voir l’ouvrir rapidement et des poches sur les côtés pour transporter quelques affaires. Toutes ces caractéristiques en font un article polyvalent qui peut être utilisé comme veste. Outre le confort, YAECA prend beaucoup de soin à sélectionner ses tissus. Il sont souvent exempt d'embellissements ou de traitements graphiques. La palette de couleur reste elle aussi très sobre. Si aujourd’hui il est devenu courant de voir des marques qui se veulent relativement “anti-mode” en créant un vestiaire de basiques simples et durables, il faut se rappeler en qu’avant les années 2000 cette tendance n’allait pas de soi. Elle égermait à peine à vrai dire.

Chemise confort

Chemise confort

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En 2011, la marque lance le label YAECA WRITE dédié au Workwear. Les matières sont plus épaisses et plus brutes. Laine Shetland, Corduroy, coton waxé, Tweed…

Pull en mélange lin / laine

Pull en mélange lin / laine

Manteau en mélange coton / ramie waxé

Manteau en mélange coton / ramie waxé


YAECA c’est aussi des collaborations. Collaboration avec des tisserands comme Brisbane Moss pour créer des matières exclusives (ce à quoi aspire souvent YAECA) ou avec d’autres marques comme avec Steve Alan.

Steve Alan x YAECA

Steve Alan x YAECA

Malheureusement, excepté peut-être pour les chaussettes, la marque n'est pas encore distribuée en Europe ou aux USA. Il reste toutefois les e-shop Japonais mais qui n'expédient pas toujours en France. On peut citer :

  • Ciacura

  • Strato et strato bee

  • Kinarino-mall,

  • Dice x Dice, le site qui propose l'offre la plus complète ; La plupart des photos ci-dessous proviennent d’ailleurs de ce site site

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coton 70% soie30%

coton 70% soie30%

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Un large choix de jean chez YAECA

Un large choix de jean chez YAECA

Toile bien épaisse - 3 fils retordus

Toile bien épaisse - 3 fils retordus

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yaeka shirt military pants  4.jpg
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Pantalon M51

Pantalon M51

M65

M65

100% coton - Montage flatlock

100% coton - Montage flatlock

Tissu double face

Tissu double face

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Denim selvedge 14 oz

Denim selvedge 14 oz

Sweatshirt en coton gratté

Sweatshirt en coton gratté

Tissu en coton / lin teint indigo - Reproduction d’un chapeau de l’US Navy

Tissu en coton / lin teint indigo - Reproduction d’un chapeau de l’US Navy

Zip YKK

Zip YKK

Chemise confort rembourrée

Chemise confort rembourrée

Chemise confort

Chemise confort

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Fishtail Parka

Fishtail Parka

100% coton - Montage flatlock

100% coton - Montage flatlock

T-shirt bien épais

T-shirt bien épais

Une toile en coton bien épaisse - laminage avec une toile de nylon pour rendre le tissu imperméable

Une toile en coton bien épaisse - laminage avec une toile de nylon pour rendre le tissu imperméable

Coupe droite / tapered

Coupe droite / tapered

Coton gratté duveteux

Coton gratté duveteux

Bob en tissu velours côtelé en laine / coton / lin - Collection YAECA WRITE

Bob en tissu velours côtelé en laine / coton / lin - Collection YAECA WRITE

Laine non teinte

Laine non teinte

Coton twill bien épais

Coton twill bien épais

Coton brossé

Coton brossé

L'annuaire - Eiichiro Homma, Nanamica & The North Face Purple

 


Eiichiro Homma Crédit photo : Shinji Serizawa

Eiichiro Homma
Crédit photo : Shinji Serizawa

Eiichiro Homma est le co-fondateur avec le designer Takashi Imaki de la marque Nanamica qui signifie “Maison des sept mers” en japonais.
Il a d’abord fait ses armes chez Goldwin en 1982, juste après ses études en sociologie. Goldwin est une entreprise qui est devenu l’une des marques leader au Japon dans la catégorie des vêtements outdoor et notamment pour le ski. Il a par la suite travaillé au développement de Helly Hansen au Japon, une marque sous licence Goldwin. Mais après plus de 20 ans à accumuler de l’expérience dans les matières techniques, il décide de lancer sa propre marque. Il est alors âgé de 40 ans. Pour l’anecdote, avant d’opter pour le nom de Nanamica, Eiichiro Homma et Takashi Imaki ont d’abord choisit celui de «Seven Seas of Rhythm». Mais il’est avéré que «Seven Seas» et «Rhythm» étaient difficiles à déposer et que le nom était résolument trop long. Après réflexion ils choisissent «Nanamica» qui se traduit par «Maison des Sept Mers» et qui est facile à déposer.
L’objectif affiché de Nanamica est de mélanger les vêtements de sport très techniques à une vision plus mode. C’est pourquoi ils travaillent régulièrement avec Gore-Tex - pour développer des technologies Windstopper ou utiliser sur des mélanges avec des fibres naturelles comme le coton. On peut également citer Coolmax, Kodenshi ou encore Polartec pour le tissu Alphadry qui est régulièrement utilisé par Nanamica.

En parallèle du lancement de Nanamica, Eiichiro Homma travaille pour le nouveau label de The North Face : The North Face Purple Label. Il retravaille les silhouettes de la marque pour les rendre plus fines et plus citadines. Il continue également d’innover sur l’utilisation de matières techniques comme pour le lancement de la “Moon Parka” en soie d’araignée synthétique.

Roden Gray : Selon vous, qu’est-ce qui distingue Nanamica des autres marques techniques ?

Eiichiro Homma : L’aspect le plus important pour nous est la possibilité d’avoir accès aux informations les plus récentes sur la fabrication et les textiles. Cela est dû à mes relations avec des personnes clés au sein de Goldwin, qui est entre autres titulaire de la licence The North Face et Helly Hansen parmi les entreprises de fabrication d’articles et de vêtemens outdoor. Ces relations garantissent que, même si Nanamica est une petite entreprise, elle a accès au plus haut niveau de production disponible. De plus ces autres marques semblent être orientées vers le design et l’esthétique, car elles changent souvent de style et de pièces d’une saison à l’autre. Nanamica aborde les vêtements d’une manière qui essaie de s’appuyer sur les styles existants tout en apportant des améliorations mineures et en veillant à ce que nos choix graphques et de matières gardent le consommateur affamé, pour ainsi dire (rires).
Grailed : Vous avez déclaré dans des interviews précédentes que vous ne veniez pas vraiment d’un milieu de la mode, mais plutôt que vous avez étudié la sociologie et la psychologie. Quels conseils donneriez-vous à ceux qui cherchent à démarrer leur propre entreprise de mode, mais qui n’ont pas d’expérience en design, en mode ou en marketing?

Eiichiro Homma : De nombreux designers, japonais en particulier, ont tendance à se concentrer sur le produit, le produit et encore le produit. Mon approche a toujours été plus humaine. Je pense et je cherche toujours des solutions qui pourraient rendre les gens heureux, plus confortables et rendre la société plus pacifique et meilleure.
— Eiichiro Homma, Grailed, Novembre 2018
The Hambledon : Parlez-nous un peu de l’équipe avec laquelle vous travaillez.

Eiichiro Homma : Nous sommes encore une petite entreprise. Il n’y a actuellement que 23 personnes travaillant avec moi. Tous travaillent très dur. J’espère qu’à l’avenir l’un ou plusieurs d’entre eux prendront la suite de Nanamica.
— Eiichiro Homma, thehambledon.com
INSTAGRAM de Eiichiro Homma


 

Shirtonomy - Marque suédoise de chemises Made To Measure

 
 
SHIRTONOMY.png

Pour certains, elle est indissociable du vestiaire masculin ; pour d’autres, un symbole imposé par une hiérarchie : la chemise unit autant qu’elle divise. Peu de pièces permettent de véhiculer un trait de notre personnalité comme la chemise ou à l’inverse, la gommer. Ainsi transparaît la richesse de cette pièce : être à la fois sobre voire lisse, ou criarde et intime. Il existe autant de styles de chemises que de tissus, c’est à s’y perdre lorsque l’on cherche une simple chemise bleu ciel ! Aujourd’hui, la démocratisation du made to measure permet de rendre accessible un produit qui ne l’était pas auparavant. Si la demi-mesure permet des merveilles, la demi-mesure à distance reste un pari risqué.

Décryptage de mon expérience chez Shirtonomy.

Histoire de Shirtonomy

Tobias Skogquist, cofondateur et directeur artistique de Shirtonomy - il porte une chemise de la marque

Tobias Skogquist, cofondateur et directeur artistique de Shirtonomy - il porte une chemise de la marque

Shirtonomy est une marque suédoise cofondée en 2015 à Stockholm par Tobias Skogquist et l’un de ses amis proche. L’aventure débute toutefois en 2012 lorsque Tobias et son équipe voyagent à travers l’Europe à la rencontre de nombreuses manufactures et à la recherche de tissus de qualité. Le chemisier suédois naît de la frustration du manque de chemises qualitatives sur un marché certes énorme, mais dispersé et opaque.

La firme lance le pari de proposer une expérience made-to-measure à distance dès le début de son aventure. Cela signifie que les mesures sont fournies directement par le client, processus que j’étayerai ultérieurement. L’ambition de la maison est donc de créer une chemise personnalisée et personnalisable aux souhaits du client.

Les tissus proviennent tous d’Italie ou de Grande-Bretagne. Sur le site, la marque nous renseigne d’ailleurs sur le dilemme auquel elle a dû faire face en lançant sa production : certains tisserands qui fournissent la firme ne souhaiteraient pas voir accoler leurs noms sur les chemises Shirtonomy. La raison avancée : les prix proposés par le chemisier scandinave seraient trop bas pour assurer le prestige de ces maisons. Certains tisserands prestigieux ont tout de même accepté, tels que Thomas Mason, Albini ou encore Albiate. Pour les autres, qu’importe, Shirtonomy décide tout de même de travailler avec eux sans les mentionner en ligne.

Toutes les chemises sont confectionnées au Portugal, dans une usine près de Porto, un des berceaux de l’industrie du textile européen.Shirtonomy se veut comme le résultat de la rencontre entre la tradition et l’innovation technologique.

L’eshop est décliné en Suédois ainsi qu’en Anglais. La monnaie utilisée est la Couronne Suédoise. A l’heure où je vous écris ces lignes, le taux de change est celui-ci : 1€ = 11 SEK.

« Hard working, good looking »

Le slogan de Shirtonomy n’est certes pas le plus révolutionnaire mais il en dit long sur le travail investi dans la confection des pièces.

Le processus de commande chez Shirtonomy

A l’ère du 100 % digital, Shirtonomy choisit la sobriété et la clarté en présentant un choix intéressant de tissus tout en proposant des finitions intéressantes.

Le processus d’achat s’articule en trois étapes : le choix du tissu, le choix du design et de la personnalisation, enfin la prise des mesures de la chemise.

Le processus d’achat s’articule en trois étapes : le choix du tissu, le choix du design et de la personnalisation, enfin la prise des mesures de la chemise.

Les tissus se déclinent par couleurs, saisons, occasions – formels ou casual – ou encore par propriété. Ainsi, les tissus oxford côtoient le seersucker ou la popeline.

Un aperçu de 6 tissus parmi les 82 qu’offrent la maison. Ceux de saison sont toujours proposés en tête de liste. Du seersucker pour 90 euros environ, frais de ports exclus.Les frais de port s’élèvent à 99 SEK – environ 9 € – pour toute commande infé…

Un aperçu de 6 tissus parmi les 82 qu’offrent la maison. Ceux de saison sont toujours proposés en tête de liste. Du seersucker pour 90 euros environ, frais de ports exclus.

Les frais de port s’élèvent à 99 SEK – environ 9 € – pour toute commande inférieur à 1500 SEK, soit 140 €.

Un vaste choix de styles de cols

Un vaste choix de styles de cols

La dernière étape permet de choisir une chemise slim ou non, avec ou sans poche

La dernière étape permet de choisir une chemise slim ou non, avec ou sans poche

Idem, beaucoup de choix de poignets

Idem, beaucoup de choix de poignets

Le choix des boutons en nacre ou plastique, la possibilité de transformer la chemise en popover ou en surchemise : la sélection n’est pas très étoffée mais reste respectable

Le choix des boutons en nacre ou plastique, la possibilité de transformer la chemise en popover ou en surchemise : la sélection n’est pas très étoffée mais reste respectable

« Guaranteed perfect fit »

Shirtonomy garantit un fit parfait pour toutes ses chemises. Un argument marketing ? Une publicité aguicheuse ? La marque scandinave étaye le processus de prise des mesures et permet aux clients non satisfaits de retourner leur première chemise si le résultat ne convient pas.

Voici les différentes étapes à suivre, toutes très claires :

Le choix entre les mesures d’une chemise ou des tailles standard

Le choix entre les mesures d’une chemise ou des tailles standard

Ci-dessus le tableau des tailles « standard » Shirtonomy. Si aucune ne vous correspond, la demi-mesure remplie évidemment ce manque.

Ci-dessus le tableau des tailles « standard » Shirtonomy. Si aucune ne vous correspond, la demi-mesure remplie évidemment ce manque.

Voici le tableau à remplir pour la prise de mesure. Tout en suivant minutieusement les dessins des différentes prises de mesures ci-dessous

Voici le tableau à remplir pour la prise de mesure. Tout en suivant minutieusement les dessins des différentes prises de mesures ci-dessous

Je trouve que les dessins répondent véritablement à toutes les questions que l’on pourrait se poser lors d’une prise de mesure : faut-il prendre la mesure jusqu’à la boutonnière ? A partir de quelle couture ? Jusqu’à quelle couture ? Mention spécial…

Je trouve que les dessins répondent véritablement à toutes les questions que l’on pourrait se poser lors d’une prise de mesure : faut-il prendre la mesure jusqu’à la boutonnière ? A partir de quelle couture ? Jusqu’à quelle couture ? Mention spéciale au dessinateur : ses croquis sont bien exécutés !

étapes 4 shirtonomy.png
étapes 2 shirtonomy.png
étapes shirtonomy.png

Je me pose cependant une question : que faire lorsqu’on n’a pas de chemise convenable sur laquelle se baser pour la prise des mesures ? Deux possibilités s’offrent à nous, la première est le choix d’une taille standard comme mentionné plus haut. La seconde possibilité serait d’écrire directement à la marque afin de connaître la meilleure façon de prendre ses mesures. Mais tout de même, je dirais que c’est un bon baptême de feu pour ceux qui souhaitent sauter le pas de la demi-mesure pour la première fois : Shirtonomy peut retoucher la chemise si elle ne convient pas et les frais de retour restent à leur charge !

Test & Avis d’une chemise Shirtonomy

Avant de rentrer dans le vif du test, je souhaiterais au préalable différencier les termes « sur-mesure » – synonyme de « grande mesure » ou bespoke – ainsi que « demi-mesure », made to measure en Anglais.
Le mot sur-mesure est aujourd'hui galvaudé : de la demi-mesure industrielle et du sur-mesure artisanal peuvent être mis sur le même plan alors qu’ils ne jouent pas dans la même catégorie. La différence entre demi-mesure et sur-mesure n’est pas toujours facile à établir mais il est souvent admis pour simplifier :

• Le bespoke est le procédé selon lequel le tailleur prend directement les mesures sur le corps du client en créant ainsi un patron unique, en ne se basant sur aucune autre référence que celle de son mètre ruban.

• Le procédé de la demi-mesure consiste lui en une prise de mesure sur le corps du client mais en se basant sur un patron préexistant et en l’ajustant ainsi aux mesures adéquates du client.

Fondamentalement, quelle différence entre les deux me diriez-vous ? Outre le prix – comptez entre 300-500 euros pour une chemise bespoke – la demi-mesure n’offre souvent pas la possibilité d’effectuer certains détails de puristes, faits main. Je pense notamment aux boutons cousus en zampa di gallina, à l’emmanchure décalée afin d’assurer plus de mouvement au porteur ou encore à la continuité des motifs entre deux coutures sur l’ensemble de la chemise.

Une épaule typiquement italienne dit « spalla camicia » : les rayures bleu et blanches se répondent parfaitement des deux côtés de l’épaule.

Une épaule typiquement italienne dit « spalla camicia » : les rayures bleu et blanches se répondent parfaitement des deux côtés de l’épaule.

Une emmanchure décalée qui permet une meilleure rotation de l’épaule sans que le tissu ne « tire » excessivement.

Une emmanchure décalée qui permet une meilleure rotation de l’épaule sans que le tissu ne « tire » excessivement.

Mais est-ce à dire que le sur-mesure est forcément mieux que la demi-mesure, ou que le Prêt-à-Porter ? Je ne pense pas pour une raison très évidente : aucun physique ne se ressemble. Une chemise en PAP peut parfaitement convenir à certains s’ils y trouvent leur compte. La demi-mesure ainsi que le bespoke permettent souvent un saut indéniable en qualité, mais il ne faut pas oublier l’élément le plus fondamentale d’une pièce : le fit. Certains articles de PAP taillent parfois mieux que ceux confectionnés en demi-mesure ou bespoke. Certains vous diront : « c’est le charme du bespoke, ces petites imperfections ». Sans doute. Mais pour 400 € la chemise, je préfère en endosser une parfaitement bien coupée et qui convienne à ma morphologie, fusse-t-elle du monde du PAP ou de la demi-mesure.

Je ne me fais pas l’avocat du diable. Je souligne simplement certaines nuances qui conduisent à d’éternels nœuds dans le cerveau pour certains d’entre nous. Si j’ai moi-même opté pour la demi-mesure, c’est parce que je ne trouvais pas de chemises correctement coupées dans le commerce qui me conviennent. Soit des manches trop longues, soit des épaules tombantes sur une chemise formelle – un sartorial faux pas –, ou encore des cols riquiquis.

Shirtonomy parle ainsi de « made to measure ». Toutefois, si les mesures renseignées sont celles d’une chemise bespoke, la chemise finie n’est-elle pas elle-même une véritable chemise sur-mesure ? La nomenclature du bespoke est bien plus complexe : elle comprend non seulement les mesures mais également les finitions. Pour cette raison, une chemise en made to measure ne pourra jamais être qualifiée de véritable bespoke. Selon moi, Shirtonomy utilise le bon vocable pour ses services en parlant de « made-to-measure ».

J’ai découvert Shirtonomy au détour d’un compte Instagram, celui d’Andreas Weinas. Ce n’est pas ma première expérience en « remote made to measure », la demi-mesure à distance. J’ai déjà pu tester Luxire, véritable temple des possibles : beaucoup de choses à dire sur cette marque, du bon comme du moins bon. Je voulais simplement changer pour essayer un chemisier de confection européenne (Luxire produisant en Inde). Les délais chez Luxire sont parfois assez longs, là où ceux de Shirtonomy sont de 20 jours ouvrés maximum. L’expédition est d’ailleurs rapide avec un service soignée.

Je cherchais un tissu pour une chemise formelle. Quelque chose de simple, d’efficace et surtout pas de popeline ! Ceux qui ont déjà essayé ce tissu savent qu’au moindre signe de transpiration, la chemise se transforme en ce que j’appelle « région Grands Lacs ». J’ai donc trouvé un twill de coton bleu ciel tissé en Italie. Pour moi, une chemise formelle n’est pas forcément blanche. Je trouve d’ailleurs une chemise bleu ciel plus essentielle qu’une chemise blanche : essentielle car plus polyvalente, là où une chemise blanche pourra faire tâche dans un cadre plus décontracté, mais nécessitant tout de même le port d’une chemise. Ce twill de coton bleu ciel est donc parfait : robuste, ne brille pas – je ne suis pas un S. A. P. E. U. R – avec surtout une jolie teinte de bleu.

 
Un beau twill de coton proposé à 1049 SEK, soit 98 euros.

Un beau twill de coton proposé à 1049 SEK, soit 98 euros.

 

Shirtonomy propose dix cols différents, du plus casual au plus formel. Mes préférés sont le « Turndown » ainsi que le « Formal BD – button down ». Ce dernier est parfait pour une pièce casual, le col forme un magnifique « S » ou « rollino » en Italien, avec une pointe à 9,3 cm !

 
Juste pour le plaisir des yeux, admirez ce « rollino »…

Juste pour le plaisir des yeux, admirez ce « rollino »…

 

Voici les différents détails de ma chemise : boutons en nacre, sans poche, sans gorge et surtout, un col très généreux. Je suis tombé amoureux des cols proposés par Shirtonomy – outre les nombreux button down que je possède – je suis partisan des cols bien proportionnés. A bas les petits cols ! Le mien se nomme « turndown collar » et voici ses caractéristiques : une longueur des pans de 9,3 cm, une hauteur de col de 4,2 cm et une distance entre les deux pointes de 12,5 cm, le tout moyennement rigide. Pour moi, le col parfait.

 
C’est un col qui se prête au port de la cravate : les pointes tombent harmonieusement sur le torse. Rien ne vous empêche de porter ce type de chemise ouverte sans cravate mais je déconseille fortement la pratique du « air-tie » comme sur la photo de…

C’est un col qui se prête au port de la cravate : les pointes tombent harmonieusement sur le torse. Rien ne vous empêche de porter ce type de chemise ouverte sans cravate mais je déconseille fortement la pratique du « air-tie » comme sur la photo de gauche.

 

C’est un col assez généreux peu courant en France mais très apprécié en Italie. C’est précisément ce que je recherchais : un col souple et assez long – qui ne fasse pas Seventies pour autant – afin que les pointes se logent harmonieusement sous la veste. Je ne mets plus de baleine dans mes cols depuis de nombreuses années. Une baleine est un petit bout en métal, plastique ou nacre, que l’on place à l’intérieur des cols afin de les maintenir en place. Shirtonomy propose cette option gratuitement.

Une baleine amovible se loge ici à l’intérieur du col. Il existe aussi des baleines incorporées directement dans le col, fuyez-les s’il vous plaît. Crédit photo ici

Une baleine amovible se loge ici à l’intérieur du col. Il existe aussi des baleines incorporées directement dans le col, fuyez-les s’il vous plaît.
Crédit photo ici

Je trouve les baleines peu esthétiques et peu pratiques : le col est en général déjà bien maintenu et le rajout de cet accessoire ne fait qu’en doubler la rigidité. Pour se débarrasser des baleines, le secret est de porter des cols généreux – je dirai qu’à partir de 8 cm cela devient intéressant – afin que les pointes puissent se loger sous la veste et ne soient plus visibles. C’est un avis personnel, mais le confort ainsi que le rendu visuel sont du plus bel effet.

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Je trouve que l’effet du col est très beau visuellement. J’ai volontairement incurvé les pointes du col pour obtenir cet effet « toboggan ».

Je trouve que l’effet du col est très beau visuellement. J’ai volontairement incurvé les pointes du col pour obtenir cet effet « toboggan ».

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Voici comment j’intègre la chemise en portant tout simplement un blazer bleu.

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Quels points regarder pour savoir si une chemise est qualitative ou non ?

En plus du tissu, je regarde les finitions suivantes. Pour ma chemise :

• Poignets : les coutures sont nettes et le bouton est bien aligné au niveau de la boutonnière. Par ailleurs, les poignets sont « dégarnis » : le superflu de tissu est enlevé à l’intérieur, signe de qualité.

• Col : lui aussi est dégarni, il a une très bonne tenue.

• Quantité de fils qui dépassent : je n’en vois pas ! Signe de soin et de bonne finition.

• L’emmanchure est-elle bien alignée ? Oui tout de même, les coutures sont propres.

• L’épaule : les coutures sont très nettes et robustes, un vrai plus.

• Finesse et régularité de l’ourlet du bas de la chemise : lui aussi est net.

• Montage des boutons : il n’est pas à queue, mais résistant tout de même.

• Boutonnière : elle n’est pas faite main mais elle est très bien exécutée.

• Hirondelle de renfort sur le bas de la chemise : inexistante, Shirtonomy ne la propose pas en option malheureusement. L’hirondelle de renfort est un empiècement de tissu venant joindre le bas des pans avant et arrière de la chemise sur la couture du côté ayant pour objectif de renforcer ce point éventuel de tension.

• Présence de couture anglaise : oui ! Un super point pour cette chemise. La couture anglaise donne un aspect moins brut aux bords et permet de les rendre très nets. La couture anglaise a comme avantage de rendre la couture plus solide : avec une double couture, le tissu sera moins susceptible de s’effilocher avec le temps. Les Anglais appellent d’ailleurs paradoxalement ce type de finition « french seam », soit « couture française ».

• Boutons : en nacre. C’est une option payante chez Shirtonomy, mais quitte à en poser, autant que cela soit sur un beau tissu comme celui-ci.

Un poignet bien exécuté

Un poignet bien exécuté

Une épaule nette

Une épaule nette

Une boutonnière très propre

Une boutonnière très propre

Les finitions de ma chemise Shirtonomy sont dans l’ensemble très satisfaisantes.

Shirtonomy propose également le rajout possible d’un monogramme sur l’extérieur de votre chemise, mais ne le faites pas : à moins de souffrir d’Alzheimer, vous savez que c’est la vôtre ! Cette pratique remonte à la moitié du XIXème siècle lorsqu’on envoyait son linge dans les lavoirs collectifs publics et permettait ainsi de retrouver ses vêtements plus facilement.

Conclusion

Une chemise fabriquée en Europe avec de très belles finitions pour un prix raisonnable ? Oui, tout à fait. J’aime cette chemise. Les prix chez Shirtonomy sont justes, les délais de livraison sont respectés et le service client toujours disponible. Sans doute une efficacité suédoise qui nous échappe.

Je dirais tout de même que le chemisier scandinave doit encore se développer pour proposer encore plus de tissus et plus de personnalisation dans le design de la chemise. Je pense notamment au rajout de poches poitrines à rabats ou de forme « saw-tooth » sur une belle toile denim.

Qu’est-ce qui différencie Shirtonomy des autres marques « made-to-measure » qui fleurissent sur Internet ? Selon moi, les tissus sont tous très beaux et proposés à des prix justes. La fabrication européenne avec le savoir-faire qui l’accompagne est également un réel atout. Enfin, la livraison assez rapide de la pièce est un réel point positif, là où il faut parfois patienter (trop) longtemps pour recevoir sa chemise ailleurs : à vous le lin et le seersucker pour cet été !

Texte et photos : Marcos Eliades

Instagram : lord_byron1

 

Quelle est la marque du pull à col roulé de Steve Jobs ?

 
Steeve Jobs en 2007

Steeve Jobs en 2007

 

D’où provient le pull à col roulé de Steve Jobs?

Steve Jobs porte un col roulé noir dans la plupart de ses mythiques présentations de produits Apple. Le livre "Steve Jobs" de Walter Isaacson nous éclaire sur sa provenance. Cela se passe en 1980 lorsque Seve Jobs revient du Japon où il a rendu visite au président de l'époque, Akio Morita. C’est à cette occasion qu’il a visité l'usine Sony, et qu’il a été surpris de voir tous les employés en uniforme. Un uniforme conçu par la designer japonais Issey Miyake qui est en nylon pour éviter de se déchirer facilement et qui se transforme en gilet lorsque les manches zippées sont retirées.

Impressionné Steve Jobs contacte Issey Miyake et demande des uniformes pour les travailleurs d'Apple. Un uniforme qui ne sera finalement jamais adopté mais qui donnera l’idée à Steeve Jobs de créer son propre uniforme. Il souhaite avoir un col noir. Issey Miyake lui en enverra au total une centaine.

Issey Miyake commercialise ce pull jusqu’en 2011. Après cette date, il restait toujours le marché de l’occasion. Comme ci-dessous sur Grailed.

Pull Issey Miyake - Modèle “Steeve Jobs”

Pull Issey Miyake - Modèle “Steeve Jobs”

Mais avec sa marque Homme Plissé, on a eu la bonne surprise de voir que Issey Miyake a lancé un modèle similaire cette année - même si pour être précis un premier modèle avait déjà été sorti en 2017, en mélange 60% polyester et 40% coton.

Capture écran - Store Issey Miyake - Mai 2020

Capture écran - Store Issey Miyake - Mai 2020

Le pull est en 100% coton tout doux parce qu’il est tricoté avec du fil peigné. Seuls les bords-côtes des poignets contiennent 2% de polyuréthane. On apprend également que plusieurs prototypes ont été nécessaires pour obtenir cette couleur “encre noire” si spéciale.

Première remarque : il ne s’agit pas d’un pull à col roulé puisque le col n’est pas roulé sur lui même. On parle ici plutôt de col cheminée.
Deuxième remarque : ce n’est pas vraiment un “pull” au sens “maille”. Il s’agit plutôt d’un jersey, un jersey Tenjiku. Voir notre article qui explique cette différence ici. On est donc à notre avis plus proche ici d’un t-shirt manches longues à col cheminée que d’un pull à col roulé.

Le col cheminé

Le col cheminé

Couture centrale sur le devant - une caractéristique souhaité par Steeve Jobs

Couture centrale sur le devant - une caractéristique souhaité par Steeve Jobs

100% Made in Japan

100% Made in Japan

Comptez environ 330€ TTC

Comptez environ 330€ TTC

L’article est pour le moment exclusivement vendu au Japon au prix d’environ 330€.

L'annuaire - Karl Oskar Olsen - Pas Normal Studio

 

On continue notre série l’Annuaire. Parce que derrière les marques, c’est avant tout des aventures humaines qui se jouent.

Qui est Karl Oskar Olsen ?
Né au Danemark dans une famille de cyclistes, il est l’un des fondateurs de Pas Normal Studio (2014) et de Wood-Wood (2002). La première est une marque de cyclisme épurée et la seconde une marque streetwear.

Je pense que pour ce qui est du look, le cyclisme est un peu démodé depuis de nombreuses années. Je voulais tenter de refléter davantage le monde dans lequel nous vivons aujourd'hui, notamment en ce qui concerne les couleurs ou le graphisme [...]” Karl Oskar Olsen dans Peleton Magazine

iNSTAGRAM karl oskar olsen
Crédit photo : Whitelies Magazine

Crédit photo : Whitelies Magazine

 

Grailed, marketplace de référence pour les vêtements masculins d'occasion

 
 

Grailed

Un site de revente qui draine plus de 6 millions de visites uniques par an

Grailed est une plateforme de vente de vêtements crée en 2013 par 2 entrepreneurs : Arun Gupta et Jake Metzger. Elle est basée à New York et est entièrement dédié aux vêtements homme, et particulièrement les vêtements streetwear. Le ratio entre marques streetwear et marques plus classiques est aujourd’hui d’environ 50 / 50.

Arun Gupta - Co-fondateur de Grailed Crédit photo : Associated Press

Arun Gupta - Co-fondateur de Grailed
Crédit photo : Associated Press

Avant de créer Grailed, Arun Gupta a d’abord lancé WakeMate, un bracelet qui se porte pendant la nuit et qui suit les cycles de sommeil, sonne le matin au bon moment….Une bonne expérience mais beaucoup moins passionnante pour Arun Gupta que celle qui suivra peu après : Grailed. L’idée de départ est parti du constat simple qu’il est difficile de trouver des vêtements Haut de Gamme à des prix abordables. A cette époque Arun cherchait désespéramment son graal : une paire de Visvim FBT. Mais mettre plus de 500€ dans une paire de chaussure alors qu’il était encore étudiant - boursier - à Yale n’était pas possible. Ebay existait déjà, mais l’expérience client (en tant que vendeur ou acheteur) n’était pas à la hauteur. Il commence alors à coder la plateforme Grailed, un marché en ligne de vêtements d'occasion où des dizaines de marques comme APC et Our Legacy sont revendues par leurs propriétaires. Les vêtements proviennent exclusivement des placards d'individus passionnés de mode. La sélection est bien organisée et il est possible de les acheter à environ 50% de réduction par rapport au prix de vente au détail. Ce qui reste l’un des moyen les plus abordable pour remplir sa garde-robe de pièces de bonne qualité.

Cinq ans plus tard le site compte 3,7 millions de visites et un site dérivé pour femmes du nom de Heroine. Aujourd’hui Grailed atteint même plus de 6 millions de visites uniques d’après Similar Web.

Capture écran Similar Web, Mai 2020

Capture écran Similar Web, Mai 2020

652 000 abonnés sur Instagram au 01/05/2020

652 000 abonnés sur Instagram au 01/05/2020

Étiez-vous également le pseudonyme AJustRun sur Styleforum?
Vous savez, je pense que j’ai été banni de Styleforum pour avoir fait Grailed. Je ne sais pas si vous pouvez trouver mon compte.
— Arun Gupta, Complex.com, 09 janvier 2015

Les marques vendues sur Grailed

Supreme, la marque streetwear des ces dernières années bénéficie d’un beau succès sur Grailed. A tel point qu’immédiatement après les lancements de Supreme, certaines pièces sont déjà en vente sur Grailed.

Soixante-dix pour cent des articles se vendent au cours des deux premières semaines.
— Arun Gupta, Complex.com, 28 avril 2015

Les marques sont organisées en 4 catégories :

  • Hype : pour les dernières nouveautés streetwear de Supreme, Jordan, Yeezy, Palace, Bape, BBC, F.O.G., Artist Merch…

  • Grails : pour les marques de Luxe et les marques Designer comme Rick Owens, Saint Laurent, Raf Simons, A.P.C., Maison Margiela, Acne, Comme des Garcons, Balmain, Undercover, Gucci, Celine…

  • Sartorial : pour la mode masculine classique haut de gamme, allant des vêtements aux chaussures : Brunello Cucinelli, Loro Piana, Tom Ford, Kiton, Boglioli, Alden, Crocket & Jones, Incotex, Isaia, Drakes, etc.

  • Core : pour les marques Mass Market ainsi que les vêtements vintages : J.Crew, Uniqlo, Levi's, Polo, Ralph Lauren, Gap, Tommy Hilfiger, H&M, Zara….

A mesure que le site grandit la communauté se diversifie, et les meilleures ventes ne sont plus les mêmes. On le voit très nettement grâce à deux interviews de Arun Gupta, l’une menée en 2015 et l’autre en 2019. Les marques populaires en 2015 sur Grailed étaient APC et Our Legacy. En 2019 il s’agit de Supreme, Nike et Off White.

Quelles sont les marques les plus populaires que vous voyez sur le site?
C’est assez divers, je dirais. C’est bien représentatif de ce qui est tendance en général. Il y a donc beaucoup de Band of Outsiders, beaucoup de Our Legacy, Norse Projects, beaucoup de jeans A.P.C. - une quantité folle, chaque jour il y a plusieurs nouvelles paires de jeans - [...] Et beaucoup de J.Crew.
— Arun Gupta, Complex.com, 09 janvier 2015
Quelles sont les marques populaires sur Grailed ?
Supreme est énorme. Nike est énorme. Off White est énorme. Et puis il a des marques qui deviennent vraiment populaires en ce moment: Amiri, Gucci, Balenciaga.
— Arun Gupta, Associated Press, 17 février 2019

En 2018 un blouson Raf Simons a été vendu pour 47 000 $, une des pièces les chères jamais vendue sur le site. Un chiffre à mettre en corrélation avec les 6% que prend le site sur chaque vente. A noter d’ailleurs que chaque vendeur est noté afin de favoriser la transparence entre tous les utilisateurs et encourager des transactions justes et amicales pour toute la communauté.
Grailed dispose également de sa propre application à télécharger pour accélérer la mise en vente et les achats.

Toutes les tailles de jeans A.P.C sont vendues - impressionnant

Toutes les tailles de jeans A.P.C sont vendues - impressionnant

Toutes les collaborations de Uniqlo sont classées

Toutes les collaborations de Uniqlo sont classées

Le blog et la ligne éditoriale de Grailed : les articles Master Class

En plus d’être un site de revente, Grailed est également un blog reconnu. Avec en moyenne 30 articles écrits par mois sur la mode masculine, il est devenu une source d’inspiration pour beaucoup d’acheteurs. Des articles pointus sont même devenus des références. Ce sont tous les articles Master Class. C’est d’ailleurs par ce biais que l’on a connu pour la première fois Grailed.
Beaucoup de sujets et de marques ont été traités : Carol Christian Poell, LL Bean, Mackintosh, Gucci, Nigel Cabourn, Vans ou encore Brioni !


 
 

L'annuaire - Victor Lindh et Ulrik Pedersen, NN07

 
 

Connaissez-vous Victor Lindh et Ulrik Pedersen ? 

Co-fondateurs de la marque NN07 en 2007, leur idée est de construire un vestiaire de vêtements basiques, bien coupés et dans de belles matières. Et surtout des vêtements qui durent dans le temps. A la fois en terme de mode/désirabilité et de résistance à l'usure.
Ainsi Victor Lindh déclare dans le magazine Berlingske.dk qu'ils ont atteint leur but lorsque votre copine vous dit:” Tu ne veux pas jeter ce vieux pull, il est tellement usé ? ”

Si vous voulez vous faire votre propre avis sur NN07, direction la boutique French Trotters à Paris. Ils proposent une très bonne selection.

Image : Finans.dk

Image : Finans.dk

 

A GIRL'S Co - Jersey japonais de Luxe

 
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A-Girl’s

Jersey Japonais de Luxe

Si l’on entend souvent parler de Toki Seni et de leurs jerseys tricotés sur des machines Tsuri-Ami, il existe d’autres très belles entreprises nippones créatrices de jersey. L’une d’entre elles est A-GIRL’S.

A-GIRLS est une usine familiale créée en 1972 qui est basée à Wakyama (la ville du tricot) au Japon. Elle est mondialement connue pour ses jerseys et travaille ainsi avec les plus grandes maisons de Luxe. En 2017 elle a même reçu le prix PV FABRICS GRAND JURY au salon Première Vision pour le tissu le plus exceptionnel, le plus symbolique et le plus pertinent de la saison. Le designer de A-Girls est Takao Ozaki. Il travaille dans la mode depuis ses 19 ans. Avant de rejoindre A-Girls, il travaillait pour Yamayo, l’un des partenaires du groupe.

Ma force professionnelle ? Je suis capable d’intervenir dans tous les processus industriels de création : filage du fil, tricotage, coloration et finissage des tissus. Faire partie de ces processus me rend capable, je crois, de créer une collection qui communique au monde les espoirs et les rêves de la communauté du tricot japonais. Il y a longtemps, nous avons produit un jersey super léger, très novateur pour l’époque, un mélange de cachemire avec une trame très serrée, jouant sur les torsions et les stratifications. Cette expérience a repoussé les limites et la place du jersey dans le milieu du textile. Je suis toujours très fier de cette réalisation.
— Takao Ozaki pour Première Vision

A-Girl's met souvent l’accent sur les matières naturelles et les mélanges inédits. En 2016 on par exemple pu voir un jersey brossé aux chardon 100% cachemire. Une incarnation du luxe décontracté. 

T-shirt en LOTUS

T-shirt en LOTUS

Mais c’est surtout pour le LOTUS qu’A-Girl’s est connu. Il s’agit d’un jersey qui est tricoté avec un coton indien à fibres super-longues : le Suvin. Le Suvin a été créé par V Santhanam, un professeur indien à la retraite de l'Université d'agriculture Tamil Nadu. Il a créé le Suvin en croisant la variété de coton égyptien «Sujata» avec la variété «St Vincent Sea Island» des Antilles. Elle en tire d’ailleurs son nom SUjata + VINcent. Les huiles naturelles du coton Suvin ajoutent un riche éclat soyeux aux fibres. Le mélange spécial LOTUS a un toucher extrêmement crémeux et doux avec un éclat extra fin qui exprime une « élégance silencieuse » selon A-Girl’s, un peu comme la fleur de lotus. Il représente environ 30 à 40% des ventes de A-Girl’s et il est souvent utilisé pour les T-shirts.

A-Girl’s a également développé d’autres tissus, comme le CLOUD (une laine lavable avec une douceur et une élasticité proche du cachemire), le FRESCA (un fil de coton à haute torsion spécialement développé pour obtenir une main lisse, soyeuse et croquante avec un superbe drapé), le COCA (un mélange de COton et CAchemire)…

PARTENAIRES

A-Girl’s travaille principalement avec Yamayo Textile, Yamayo Jersey et Komechu. Le groupe Yamayo est un groupe reconnu pour son savoir faire dans la production de fils et de tricots au Japon. Ce sont elles qui produisent les créations de Takao Ozaki : COULD, LOTUS, COCA….

 
L’envers d’un molleton A-Girl’s

L’envers d’un molleton A-Girl’s

T-shirt en coton SUVIN

T-shirt en coton SUVIN

Jersey LOTUS

Jersey LOTUS

Gamme Excella de chez YKK - le top du top (sweatshirt THE SWEAT, projet supervisé par Takao Ozaki )

Gamme Excella de chez YKK - le top du top (sweatshirt THE SWEAT, projet supervisé par Takao Ozaki )

T-shirt en coton SUVIN

T-shirt en coton SUVIN

Issue d’un échantillon de Jersey AGIRL’S que l’on possède

Issue d’un échantillon de Jersey AGIRL’S que l’on possède

 

L'annuaire - Adam Lewenhaupt, sneakers CQP

 
Lookbook CQP, juin 2019

Lookbook CQP, juin 2019

Lookbook CQP, juin 2019

Lookbook CQP, juin 2019

Adam Lewenhaupt est le fondateur de la marque suédoise de sneakers CQP, qui est l’abréviation de Conversations & Quintessential Products . Adam, qui a travaillé pendant dix ans dans le secteur financier, a choisi en 2013 de se reconvertir dans un secteur qui allie à la fois design, créativité et artisanat. Et comme il s’avère qu’il est également passionné de baskets, c’est donc logiquement qu’il décide de créer sa propre marque. Il a démarré from scratch comme ont dit en anglais. Quelques recherches Google et quelques conversations plus tard, il trouve un fabricant au Portugal. Le premier prototype prend 7 mois à être développé mais la machine est lancée.
Presque 7 ans après, la marque est distribuée parmi les meilleurs retailers menswear au monde : Trunk Clothiers, The Armoury, Beams, Thom Sweeney, A.GI.EMME…Elle dispose également de son propre e-shop.

Dans leur ligne éditoriale vous pouvez retrouver leurs Conversations, (d’où le nom Conversations & Quintessential Products) des interviews de personnes qu’ils admirent et qui correspondent à leur valeurs. L'entreprise est quant à elle toujours basée à Stockholm, en Suède.

Dans quelle mesure un article de Monocle (un magazine à la portée internationale) vous impacte-t-il?

- Ils ont un lectorat intéressé qui le lit un peu comme une Bible, donc vous remarquez tout suite un effet. Les ventes à l’internationales ont augmenté directement.
— Adam Lewenhaupt, Rawness.se, 2015
CONVERSATIONS CQP.JPG
La plus grande difficulté en cours de route?
Nous avons assez bien géré les différents obstacles, mais la plus grande difficulté a probablement été lorsque, après moins d’un an d’activité, nous avons été obligés de changer notre nom de Coloquy en CQP en raison d’un litige. Ce fut douloureux mais nous avons finalement décidé de changer notre nom plutôt que d’aller en justice.
— Adam Lewenhaupt, Opumo.com, 2018
Que savez-vous maintenant que vous aurez aimé savoir quand vous aviez 21 ans?
J’aurais aimé avoir pris plus de risques plus tôt, essayé plus de choses. Pour une raison étrange, j’ai commencé à prendre des risques trop tard et j’ai passé 10 ans à travailler dans la finance sans jamais vraiment en profiter…
— Adam Lewenhaupt, Opumo.com, 2018
Slip-on hautes - coloris bleu

Slip-on hautes - coloris bleu

Slip-on coloris tabac

Slip-on coloris tabac

Sneakers basses - Ebony Brown

Sneakers basses - Ebony Brown

 

Qui fabrique les sweatshirts en LOOPWHEEL [TsuriAmi-Ki] ?

 
 

Définition : Loopwheel machine

Qu’est ce qu’une loopwheel machine ? C’est le nom qui est donné pour désigner spécifiquement les machines à tricoter circulaire des années 1920. En japonais on parle de "Tsuriami-ki" : "tsuri" signifie accrocher, "ami" signifie tricoter et "ki" est le mot pour la machine. Car oui ces machines ont la particularité d’être “suspendues”. Elles sont le plus souvent accrochées à des poutres en bois et tricotent des sortes de grandes chaussettes tubulaires. Elles peuvent tricoter du jersey pour les t-shirts ou du jersey molleton pour les sweatshirt. Petite parenthèse d’ailleurs sur le mot sweatshirt : on parle de sweatshirt parce qu’il a initialement été pense pour absorber la transpiration du corps et ainsi le garder grâce au frais grâce aux petites boucles sur l’envers du tissu.

L’histoire de ces machines suit la même destinée que celles utilisée pour réaliser des jeans selvedges telles que les fameuses Draper X3 looms.
Alors que le monde occident se sépare de ses machines vieillissantes dans les années 50 et 60 pour se tourner vers des machines circulaires plus productives, les entreprises Japonaises en rachètent une partie.
Elles offres des caractéristiques intéressantes par rapport à leurs concurrentes plus modernes :

  1. Le fil utilisé pour tricoter n’est pratiquement soumis à aucune tension.

  2. Seul un ou deux fils peuvent être utilisés lors du tricotage. Un processus plus lent, mais un résultat final beaucoup plus moelleux.

  3. Le tricot tombe sur un chariot qui tourne avec la machine. Il tombe naturellement avec la gravité et n'est pas tiré, roulé ou mis sous tension.

Toutes ces avantages rendent manifestement les jerseys loopweel plus résistants, plus moelleux et plus élastiques car ils s'étirent verticalement et horizontalement et s'adaptent ainsi confortablement au corps. Ils seraient même plus résistants aux lavages répétés, là ou un molleton lambda perd vite de son moelleux. On a même pu lire qu’un jersey classique cède en moyenne lorsqu’il est lesté de 4 kg de plomb, là où un jersey loopwheel cède seulement lorsqu’il est lesté de 7kg de plomb.

On distingue très bien que les machines loopwheel sont suspendues

On distingue très bien que les machines loopwheel sont suspendues

Le diamètre des machines varie en fonction des tailles. A chaque machine correspond une taille. Et comme elles tricotent en tubulaire, il n’y a pas de coutures sur les côtés des t-shirts ou sweatshirts réalisés avec ces tricots. Le seul hic concerne le rendement : 1 seul mètre par heure. Il faut donc entre 2 à 3 jours pour tricoter 24 mètres, là où les nouvelles machines circulaires plus récentes sont capables de le faire en 1 heure. Et forcément le prix s’en ressent également : 1 mètre de jersey looppwheel est beaucoup plus cher que du jersey standard.


Les fabricants de jerseys LOOPWHEEL 吊り編み

Ce qui est sûr c’est que personne ne sait précisément le nombre de fabricants qui possèdent encore des machines loopwheel. Parfois on lit qu’il n’y a plus qu’une seule usine, parfois deux, parfois quatre…nous on tablerait plutôt sur 6 dans le monde. Ce qui est sûr c’est qu’on en a identifié au moins 4 : 3 au Japon et 1 en Allemagne.

Toki Seni

TOKI SEN-I est une entreprise Japonaise qui produit des tricots depuis 1984. Tout comme Kanekichi Industries (voir plus bas), elle est située dans la préfecture de Wakayama. Elle possède de nombreux métiers à tricoter dont les fameuses machines Tsuri qui ont été fabriquées il y a plus de 100 ans en Europe. Toki possède également des machines circulaires plus standards : tous les jerseys Toki Seni ne sont donc pas tricotés sur des machines Tsuri.
Depuis février 2005 Toki Seni est présente sur Première Vision, le salon pour les professionnels de la mode et du textile. Les marques de Luxes et de mode haut de gamme font parties de leurs clients.

Un travail d’orfèvre

Un travail d’orfèvre

Chaque machine a son propre caractère, et l'état de la machine change en fonction de la température et de l'humidité de la journée. Des ajustements précis et des contrôles réguliers sont essentiels.

Chaque machine a son propre caractère, et l'état de la machine change en fonction de la température et de l'humidité de la journée. Des ajustements précis et des contrôles réguliers sont essentiels.

Molleton rayé

Molleton rayé

Kanekichi Industries

Fondée en 1912 Kanekichi Industries est une entreprise japonaise située à Wakayama (aussi appelée la ville du tricot au Japon*) qui continue de produire des tissus tricotés à l'aide de machines Tsuri-ami. Tout en conservant les méthodes de production traditionnelles, Kanekichi Industries s’efforce de développer de nouveaux tricots. De gros efforts sont également déployés pour continuer à former des artisans tricoteurs, une profession aujourd'hui en déclin. Il s’agit d’un travail méticuleux quand on sait qu’il y a plus de 1000 aiguilles sur chacune de ces machines. Chaque aiguille est placée à la main, et est espacée de sa voisine grâce au coup d’oeil expert du tricoteur. L’atelier de Kanekichi Industries est équipé d’environs 200 machines à tricoter loopwheel, mais seulement la moitié d’entre elles sont actuellement en service. Les autres sont soigneusement stockées en cas de besoin. 

*Au début de l'ère Taisho, Tokyo, Osaka et Nagoya étaient les principaux centres de production de tricot, mais la préfecture de Wakayama s’est rapidement développé jusquà les dépasser. Entrant dans l'ère Showa, la préfecture de Wakayama est devenue la principale zone de production de tricot du Japon. À cette époque, il y avait presque 100 entreprises de tricotage dans cette région, et certaines rues s’appelaient même “tricot”.

Kanekichi Industries japan.jpg
Kanekichi Industries.jpg



Merz B Schwanen

L’aventure commence lorsque Peter Plotnick (à la tête de Merz b.Schwanen aujourd’hui) tombe sur un vieux stock de sous-vêtements Mertz b. Schwannen lors d’un marché aux puces. Il sent tout de suite que la main est différente et que le produit est bon mais découvre que Mertz b. Schwannen a fermé 3 ans plus tôt. Il continue de chercher une entreprise capable de reproduire ses produits et rencontre alors Rudolf Loder, l’un des derniers fabricants de sous-vêtements de la région. Par miracle son entreprise possède une trentaine de machines à tricoter loopwheel, la plus ancienne de 1928 et la plus jeune des années 1960. Elles ne sont pas utilisées et font plutôt office de musée. Peter Plotnick comprends vite le potentiel de ces machines en vue rééditer les anciens modèles Merz b. Schwanen. Les héritiers de la marque Merz b. Schwanen acceptent le projet et c’est ainsi que la marque est revenue sur le marché en 2011 plus de 100 ans après sa création.

C’est une des seules marque au monde avec The Flat Head (qui en aurait 4) à posséder de telles machines.

Made in Germany

Made in Germany

Wada Meriyasu (和田メリヤス)

Wada Meiyasu est une entreprise de tricot fondée en 1957. Elle compte environ 120 machines Tsuri-ami et quelques artisans tricoteurs. 7 employés en 2017 pour être précis.

Son dirigeant actuel

Son dirigeant actuel

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Où trouver des sweatshirts Loopwheel ?

Le premier commentaire que l’on peut faire est qu’à moins de travailler dans l’industrie textile, il est assez difficile de reconnaître un jersey fabriqué à l’aide de machines loopwheel. Il ne suffit pas d’avoir un t’shirt sans coutures sur les côtés pour qu’il s’agisse d’un jersey tricoté avec cette machine. D’autres types de machines circulaires peuvent tricoter en tubulaire.

Le plus simple à notre avis est donc de se fier à une liste de marque sûres.
A commencer par Merz B.Schwannen. C’est la marque la plus facile d’accès puisqu’ils sont situés au cœur de l’Europe et qu’ils disposent d’un bon réseau de distribution. La marque précise made on original loopwheeler sur les jerseys réalisés à partir de cette machine.

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2 fils, 220 gr. (7,8 oz.), made on loop wheeler 100% coton bio

2 fils, 220 gr. (7,8 oz.), made on loop wheeler
100% coton bio

Molleton 340 gr

Molleton 340 gr

1 fil, made on loop wheeler

1 fil, made on loop wheeler

2 fils, 220 gr. (7,8 oz.), made on loop wheeler 100% coton bio

2 fils, 220 gr. (7,8 oz.), made on loop wheeler
100% coton bio

2 fils, 220 gr. (7,8 oz.), made on loop wheeler 100% coton bio

2 fils, 220 gr. (7,8 oz.), made on loop wheeler
100% coton bio

T-shirt bleu indigo en collaboration avec Blue Print Amsterdam (qui ont notamment travaillé avec Fransboone Store sur une Toronto jacket Aspesi)2 fils, 220 gr. (7,8 oz.), made on loop wheeler

T-shirt bleu indigo en collaboration avec Blue Print Amsterdam (qui ont notamment travaillé avec Fransboone Store sur une Toronto jacket Aspesi)

2 fils, 220 gr. (7,8 oz.), made on loop wheeler

LOOPWHEELER

LOOPWHEELER est une marque japonaise crée par SATOSHI SUZUKI en 1999. Elle est souvent considérée comme l’une des meilleurs en matière de sweatshirts. Ils sont fabriqués par Kanekichi Industries puis confectionnés chez Maruwa Textile Industry.

LOOPWHEELER 4.jpg
Confectionné chez Maruwa Textile Industry

Confectionné chez Maruwa Textile Industry

AutreS marques

  • Studio D’artisan

  • The Strike Golden

  • Momotaro

  • Nanamica

  • Iron Heart

  • The Real McCoy’s

  • Ware-House

 

Superdenim est à vendre - Prix en baisse

 

Superdenim est un eshop multimarque anglais fondé en 2009 qui propose une sélection de marques workwear tel que The Real McCoy's, Orslow, Viberg, Engineered Garments, Lady White Co...Le e-shop est actuellement mis en vente sur la plateforme Exchangemarketplace.com au prix de 95000$ par Lewis H. son fondateur.
A noter que quelques mois plus tôt, le prix était de 135000$.

Quelques chiffres intéressants :

  • Une moyenne de plus de 17 000 visites uniques/mois en 2019

  • Un chiffre d’affaire mensuel moyen de plus de 25000$

  • Un revenu net par mois de 5000$

  • Une mailing list de 25000 personnes

Capture écran - 28 Avril 2020

Capture écran - 28 Avril 2020

Traffic de Superdenim - On note d’ailleurs que Superdenim est bâti via la plateforme Shopify

Traffic de Superdenim - On note d’ailleurs que Superdenim est bâti via la plateforme Shopify

Capture écran - 14 février 2020

Capture écran - 14 février 2020

La communauté SUPERDENIM

La communauté SUPERDENIM

Rentabilité de SUPERDENIM

Rentabilité de SUPERDENIM

Si vous êtes observateurs vous remarquerez les bannières MARRKT sur le site de SUPERDENIM.
MARRKT est un site de seconde main que l’on aime beaucoup. Et nul doute qu’il s’agit du nouveau projet des équipes de SUPERDENIM.
Est-ce à dire que le marché du vintage est porteur ? Probablement oui. C’est également un marché sans vraiment de grosse concurrence installée sur le web, contrairement à SUPERDENIM qui doit lutter face à une myriade d’acteurs dont les puissants MrPorter, Endclothing...

SUPERDENIM en vente - MARRKT en plein lancement

SUPERDENIM en vente - MARRKT en plein lancement

En regardant via SimilarWeb on se rend compte que le pari est déjà en partie gagné : MARRKT a autant et même plus de visites que SUPERDENIM sur le mois de Janvier 2020. (même s’il est vrai que le e-shop de SUPERDENIM s’est arrêté en Janvier 2020, ce qui a dû causer un net ralentissement du nombre de visites uniques)

Capture écran de SimilarWeb - Février 2020

Capture écran de SimilarWeb - Février 2020

Capture écran de SimilarWeb - Février 2020

Capture écran de SimilarWeb - Février 2020

 

Berg & Berg - Le style sartorial moderne - Test & Avis du trenchcoat « Nisse »

 

« Sartorial », « tailoring » : deux synonymes qui cristallisent un même et unique style basé sur un code vestimentaire issu du monde « habillé ». Si certaines marques tendent vers un style figé basé sur la « mode » du moment, la firme suédoise Berg & Berg réussit le pari de proposer un savant mélange de pièces résultant des mondes sartorial et casual en conférant à ses tenues un aspect intemporel.

En cela, peu de pièces vestimentaires permettent de maîtriser l’art du « mix and match » comme le « trenchcoat ».
Décryptage.

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Plusieurs marques scandinaves ont rythmé le monde du vêtement masculin ces dernières années – Gabucci, Saman Amel, A Tempo Rubato –, Berg & Berg ne fait pas figure d’exception.

Il y a chez ce conglomérat de firmes un élément qui revient continuellement et inlassablement : la quête d’un style dit « intemporel ». Une sorte de potion magique. Les ingrédients essentiels à cette préparation seraient des influences italiennes et anglaises avec une touche de piment américain. Mais alors, comment faire le tri dans toutes ces nouvelles marques qui pullulent sur le net et qui se proclament les unes après les autres « stylées » ? La réponse se loge dans l’expérience personnelle que l’on entretient avec le vêtement et du désir que l’on a de piocher des éléments d’inspiration d’un style pour l’intégrer dans le sien. C’est ce que je nomme un style « cross-road ». Le « style » n’est plus figé, mais évolue et respire avec celui qui le dirige. Je pense par exemple à une tenue sartoriale – un pantalon taille haute, droit avec plis, chemise – couronnée d’une Jungle Jacket de l’armée américaine ; ou encore à un baseball cap avec un costume dépareillé (à l’instar des modèles de la marque britannique Drake’s). Le vêtement sert précisément à cela : essayer, se tromper, réessayer, se tromper à nouveau et enfin trouver sa bonne recette.

Je dois dire que Berg & Berg m’a aidé dans cette quête. Elle se distingue des autres marques en confectionnant des vêtements – tous dans la botte italienne – qui sont réellement portés et portables par le plus grand nombre. Il suffit de regarder leurs lookbooks. Tout y est très bien présenté, sans donner pour autant une vision fantasmée de leur pièces. C’est parfois un exercice d’équilibriste, mais la marque offre la possibilité de réussir de prodigieux mélanges de styles, de savants « mix-and-match ».

 “The purpose of Berg & Berg is to offer clothes and accessories that are inspired by the rich heritage of classic style, but are adapted to a modern world”.

Cela est d’autant plus surprenant que Berg & Berg est une marque relativement jeune : établie en 2009 à Oslo mais basée à Stockholm depuis 2012, elle s’est donnée pour mission de proposer des vêtements et accessoires « inspirés du riche héritage du style classique, mais adaptés au monde moderne ».

La marque a été fondée par le couple Karin et Mathias Berg et ne compte pas d’investisseurs extérieurs ; cette autonomie financière et créatrice est un point d’orgue dans la philosophie de la marque qui se dit « familiale ». Ce qui compte le plus dans cette famille, c’est le produit avec tout ce qu’il englobe : le design, la matière, la construction et la finition. Le travail du produit se fait dans des ateliers prônant un savoir-faire particulier dans le respect des traditions, jamais dans de grandes usines. La maison privilégie la qualité à la quantité.

Sur son site internet, la marque nous renseigne sur les lieux de fabrication de toutes ses pièces : à tel point que nous avons l’impression d’assister à un cours de géographie !
Les pantalons sont confectionnés à Naples, les chemises à Brescia, les pulls en Vénétie (avec une laine venant souvent d’Hawick en Ecosse, lorsqu’elle n’est pas italienne). Les chaussettes sont issues de la maison Bresciani, réputée pour la qualité de ses mi-bas (une très belle alternative aux chaussettes Pantherella). Les costumes sont faits dans les Pouilles – dans des tissus divers tels que Fox Flannels, Hardy Minnis ou encore Carlo Barbera –, les pochettes de costumes et les cravates à Côme ainsi qu’à Naples. Les écharpes sont tissées à Biella – capitale mondiale de la laine – chez Vitale Barberis Canonico ou Loro Piana.

Montage d’un polo de la marque dans la région de Bergame, au Nord de l’Italie

Montage d’un polo de la marque dans la région de Bergame, au Nord de l’Italie

Les cravates sont faites à la main, à Naples ou Côme

Les cravates sont faites à la main, à Naples ou Côme

Les machines à tricoter en Vénétie

Les machines à tricoter en Vénétie

Une ouvrière à l’œuvre : élaboration d’une chemise.

Une ouvrière à l’œuvre : élaboration d’une chemise.

Fabrication de leurs jeans à Stockholm

Fabrication de leurs jeans à Stockholm

Berg & Berg a récemment ajouté – en octobre 2019 – un nouveau venu dans son offre déjà bien large : le denim. Leur jeans a la particularité d’être fait en Suède, à Gothenburg, à base de tissu japonais de la réputée maison Kuwamora. La marque nous précise que l’atelier produisant ce jeans est si petit – il n’a que quatre employés –, qu’ils ne peuvent produire plus de 15 pairs par jour ; chaque jeans prend en effet quatre heures à monter.

C’est donc une marque presque confidentielle qui s’offre à nous. Une marque qui se soucie des détails apportés dans chaque pièce et surtout du suivi des traditions dans l’élaboration de chacune de ses pièces. La richesse de la marque se trouve dans son offre pléthorique mais maîtrisée et rationnelle : d’une saison à l’autre, Berg & Berg réinvente un classique en lui apportant un twist. A l’image, par exemple, des chemises westerns ou hawaïennes.

Chemise hawaïenne Berg & Berg

Chemise hawaïenne Berg & Berg

Chemise Western Berg & Berg

Chemise Western Berg & Berg

Pour ce test, j’ai choisi une pièce qui a longtemps fait défaut dans ma garde-robe : l’imperméable, la gabardine, le « trenchcoat », ou tout simplement le « trench ». Autant de dénominateurs communs pour caractériser cette pièce qui se veut – à tort – clivante. Cette fausse idée découle sans doute de l’histoire même de la pièce, qui remonte à la moitié du XIXème siècle.

Histoire du Trenchcoat

Si l’histoire de l’imper’ ne débute pas en 1914, il adoptera tout de même la forme iconique qu’on lui doit aujourd’hui durant la Première Guerre Mondiale. Le trench est le résultat des avancées scientifiques, technologiques, et du début de la production de masse : une histoire en résonnance profonde avec notre monde moderne.

Les trenchs sont réputés pour leur versatilité : en ville ou dans les tranchées, l’imperméable est l’allié idéal.

Les trenchs sont réputés pour leur versatilité : en ville ou dans les tranchées, l’imperméable est l’allié idéal.

L’histoire de cette pièce remonte à 1823, avec l’invention d’un coton caoutchouté, utilisé lors de la fabrication de toile imperméable à l’eau pour un usage à la fois civil et militaire. Ces « macks », nommés d’après leur inventeur Charles Macintosh, avaient le défaut de leur qualité : ils étaient idéaux pour rester au sec mais n’évacuaient pas la transpiration, ce qui engendrait une puanteur insoutenable ! Ils fondaient même en plein soleil…cela n’a pas empêché l’armée britannique de s’en équiper tout au long du XIXème siècle.

Inspirés par le marché qui venait de se créer, les drapiers ont donc continué à développer une meilleure toile, plus respirante et imperméable. En 1853, John Emary développe et brevette un tissu cochant ces cases et nomme son entreprise Aquascutum : du latin « aqua » – signifiant eau – et « scutum », pour bouclier. La pièce est un succès immédiat pour les gentlemen de l’époque qui souhaitent pouvoir rester bien habillés en toute occasion et au sec par temps incertain.

Trois ans plus tard, un jeune drapier de 21 ans de Basingstoke, Hampshire, fonde son entreprise concurrente : Thomas Burberry. Inspiré par l’accoutrement imperméable des bergers de sa région, il met au point en 1879 la « gabardine », un tissu imperméable et surtout respirant. La pièce devient rapidement un instant favorite des aviateurs et explorateurs de l’époque, à l’image de Sir Ernest Shackleton lors de son expédition en Antarctique en 1907, habillé en tissu gabardine Burberry.

L’imperméable iconique de Burberry, synonyme d’aventures et d’élégance

L’imperméable iconique de Burberry, synonyme d’aventures et d’élégance

La parfaite adaptabilité de ce tissu séduit l’armée britannique qui équipe ses troupes durant la Première Guerre Mondiale. La couleur choisie est le « khaki » – qui signifie « poussière » en Hindi – sélectionnée à la suite des expéditions successives en Inde, qui commencent déjà en 1840, afin de pouvoir se confondre avec la nature. A noter que le « khaki » ne correspond pas à une nuance précise de couleur mais désigne une teinte brune jaunâtre. Aujourd’hui, il est donc préférable de parler de la couleur « vert armée » ou « vert militaire » lorsque l’on souhaite évoquer le vert foncé terne.

La dénomination « trench », est issue des « tranchées » exiguës de la Grande Guerre : l’accoutrement résistant des soldats permit de palier les conditions très difficiles de cet habitat belliqueux improvisé. Un vêtement utilitaire, d’une longueur conséquente et de forme croisée. Après la guerre, l’imper’ d’Aquascutum connaît lui aussi un succès considérable : le Prince de Galles – futur Roi Édouard VII – en accorda même un royal warrant en 1897.

La guerre des tranchées laisse place à celle dans les armoires : la paternité du trenchcoat est discutée entre les maisons Aquascutum et Burberry. Cette dernière apparaît toutefois avantagée : fournisseur des uniformes « khaki » de l’armée britannique, et en 1912 Burberry décide de breveter la longueur de la pièce « jusqu’au genou » en la baptisant « Tielocken ». Le manteau compte une ceinture de serrage au niveau de la taille ainsi qu’un col aux revers généreux.

Le Tielocken : long et généreux afin de couvrir et protéger son porteur –  Vous noterez aussi le S à BURBERRYS. Non ce n’est pas une contrefaçon

Le Tielocken : long et généreux afin de couvrir et protéger son porteur –
Vous noterez aussi le S à BURBERRYS. Non ce n’est pas une contrefaçon

A l’issue de la guerre, le trench est propulsé sur le devant de la scène internationale et séduit même Hollywood durant son âge d’or. Le trenchcoat devient sociologique : il est porté par des acteurs à l’écran portraiturant des gangsters, détectives ou encore des femmes fatales. C’est ainsi une des rares pièces – avec le jeans – qui se retrouve aussi bien dans le vestiaire masculin que féminin. Le trench est synonyme de panache et de poigne.

La fièvre du trench gagne aujourd’hui les designers qui proposent leur propre déclinaison de cette pièce iconique : courte, longue, droite, croisée, colorée ; autant de déclinaisons possibles que d’appellations du mythique imper’.

Comment ne pas vouloir alors porter un bout d’Histoire sur ses épaules ?

Test & Avis du trenchcoat « Nisse »

Raglan Coat coloris Beige

Raglan Coat coloris Beige

Gabardine de coton japonaise

Gabardine de coton japonaise

Avant de rentrer dans le vif du sujet, il convient de faire une distinction primordiale entre trois termes qui portent souvent à confusion mais qui sont fondamentaux à la compréhension de l’étanchéité d’une pièce : water-resistent, water-repellent et waterproof.

Water-resistent : est la plus faible des trois protections. Le tissus résiste à l’eau, mais non pour une durée conséquente et ne garantit pas une étanchéité exceptionnelle.

Water-repellent : le tissu est hydrophobe, c’est-à-dire qu’il ne laisse pas pénétrer l’eau et la maintient sur la surface pour une durée conséquente. Mais n’est pas une armure efficace lors de pluies torrentielles pendant une longue durée. La propriété water-repellent est souvent obtenue lors de l’étape de finissage du tissu via des traitements chimiques comme le traitement DWR (durable water repellent).

Waterproof : le tissu est non seulement déperlant comme dans le cas du water-repellent, mais aussi pendant plusieurs heures. Il faut cependant garder à l’esprit qu’un tissu n’est jamais totalement imperméable : au bout d’un temps suffisamment long, une goulette d’eau finira toujours par le traverser. C’est pourquoi l’on voit parfois une indication du type 800mm à 5000mm. C’est une mesure qui représente la hauteur d’eau minimale à laquelle les premières gouttes d’eau vont commencer à traverser le tissu. Cette hauteur de colonne d’eau donne la mesure de l’imperméabilité.


« Hey Sherlock Holmes ! », « Inspecteur Gadget ! » : voilà le genre d’apostrophes auxquelles nous pouvons être assujettis en portant l’imperméable. Je souhaite passer outre celles-ci car si l’image du trench véhicule une certaine idée dans l’imaginaire collectif aujourd’hui, c’est aussi une pièce qui permet de s’amuser, tout simplement.

Je suis client chez Berg & Berg depuis 2016 et je remarque que tous mes achat sont des pièces « fortes » qui m’ont permis de franchir un cap : polos en laine mérinos, pantalon avec plis et pinces, gilets sans manches ou encore col roulé en laine/cachemire. L’imperméable Berg & Berg est confectionné en 100% coton japonais, hydrophobe « water repellent ». La pièce est doublée en 100% viscose, contient une ceinture de serrage amovible et des boutons en corne invisibles. Ce trench est fabriqué en Italie.

Berg & Berg utilise FedEx comme moyen d’expédition, ce qui a l’avantage d’être rapide. Comptez toutefois un minimum de 200 euros pour bénéficier d’une livraison gratuite. C’est élevé, certes. Mais c’est aussi le contrepoids d’une entreprise qui ne finit de grandir et souhaite se développer rationnellement. D’autant que la marque n’a pas de boutique physique en Suède, tout passe par leur site internet. Je reçois donc l’article après avoir passé commande sur l’eshop, et je dois dire que le packaging est impeccable : sont fournis un cintre et une housse protectrice pour le trench. Une attention qui en dit long sur l’ADN de la marque, celui de toujours vouloir faire les choses simplement et efficacement.

Pour cet imper’, j’ai choisi la taille 44. Je cherchais une coupe qui n’était pas très près du corps mais pas ample pour autant : Berg & Berg taillant normalement. J’ai tout de suite beaucoup aimé la longueur conséquente de la pièce : 110 cm. Je voulais respecter un minimum les caractéristiques historiques du trench. Aujourd’hui, il est coutume de dire que cela confère un aspect un peu « rétro », mais c’est une fausse idée car ce sont les imperméables proposés par les marques d’aujourd’hui qui souffrent – à mon goût – de rétrécissement. Il faut selon moi réussir à dépasser ce dicton qui veut que les vêtements longs soient faits pour les personnes de grande taille. Cette idée a longtemps été mon mantra, me causant même quelques blocages ; mais l’expérience m’a permis de me rendre compte que cela était avant tout une affaire de goût : il faut pouvoir – et réussir ! – se sentir à son aise dans ses choix vestimentaires. Donc un conseil, si vous souhaitez acquérir un trench, préférez-le avec une longueur généreuse, vous me remercierez.

Je l’ai par ailleurs choisi dans une couleur beige/sable qui renvoie de suite aux origines historiques de la pièce. Quitte à avoir un imperméable digne de ce nom, autant qu’il soit de cette couleur, non ? C’est une nuance très facile à porter, qui sied à tout le monde et s’accorde avec toutes les couleurs d’une garde-robe. Il ne faut pas avoir peur des salissures ! Laissons la pièce vivre dans le temps. A noter que Berg & Berg propose également le même modèle en bleu. Voici le rendu, porté par Andreas Weinas.

Le boutonnage de cet imper’ est droit, mais la ceinture (amovible) à la taille permet de le transformer justement en croisé : il suffit de serrer la ceinture – j’effectue un nœud en le plaçant toujours sur le côté, non sur le devant, pour un rendu visuel plus fort – et de croiser légèrement les deux pendants. C’est, pour moi, un des avantages de ce type de construction : il permet de choisir et d’alterner avec un boutonnage droit ou croisé, two-in-one !  Vous me connaissez un peu désormais, ce sont mes « OVC » - Obsessions Vestimentaires Compulsives – qui parlent…

3 photos de gauche : L’imperméable permet de réaliser de savoureux « mix and match » et de casser ainsi le côté parfois trop imposant de la pièce. Avec des mocassins comme ci-dessus ou avec des sneakers comme ici-bas. Notez la fente à boutons dans le dos, une caractéristique à l’héritage militaire.

2 photos de droite : Le jeans blanc est une excellente alternative au jeans bleu, il permet de construire une tenue avec une forte identité visuelle.

La matière de ce pardessus est vraiment agréable : pour un tissu technique, il est étonnamment doux. Il protège efficacement contre la pluie, dans la limite de son appellation « water repellent ». Il est d’autant plus surprenant – et j’en suis agréablement surpris – de trouver des matières japonaises sur ce type de pièces, au demeurant fabriquées en Italie. C’est donc un très bon point et une belle découverte pour cet imper’.

Le trench compte deux poches poitrines internes et deux poches externes, toutes les quatre assez profondes. Concernant la ceinture de serrage, comme je l’ai mentionné plus haut, j’aime beaucoup. C’est pour moi un des éléments clefs d’un trench. Ce que j’aime ici, c’est le côté hybride de la pièce : généralement, les imperméables à boutonnage droit n’ont pas de ceinture, mais Berg & Berg réussit à l’intégrer, sans que cela n’altère la silhouette ou la rende bizarre. Pendant longtemps, je me suis demandé l’utilité de la ceinture lorsque je ne ferme pas mon trench : est-ce que je l’enlève, est-ce que je la laisse ballante, est-ce que je fais un nœud derrière ? La réponse est qu’il n’y en a pas. C’est le porteur qui décide. Je remarque cependant que j’opte assez souvent pour le nœud à l’arrière, sans raison particulière, sans doute car j’ai vu mon père l’effectuer depuis toujours et le mimétisme permet de construire, étape par étape, son propre style.

La construction dans l’ensemble est très solide, avec des coutures bien nettes. Les manches sont raglans et comme vous le savez je raffole de ce type de construction, il est pour moi inconcevable que les trenchcoats n’en aient pas. La manche raglan prend tout son sens avec un imperméable : c’est typiquement avec ce type de pièce qu’un layering – ou « couches d’oignon », le fait de construire une tenue en plusieurs strates de vêtements afin de rester au chaud – est possible. Il est ainsi envisageable de porter un jeans, une chemise OCBD, un sweat gris chiné, une veste Trucker Lee – ou une Levi’s Type II en chinant – et de poser ensuite le trench sur ses épaules. Porter un gros col roulé donne aussi un très joli rendu visuel, et vous resterez bien au chaud. Je déteste avoir froid et suis parfois obsédé par le choix idéal d’une pièce vestimentaire afin d’affronter mère nature… « OVC », what else ?

Le trench est réellement une pièce intemporelle avec une forte identité visuelle et historique, mais je souhaitais justement changer du traditionnel Burberry et je n’ai pas été déçu. J’ai toutefois relevé deux bémols.

Le premier se trouve au niveau du col. Pour moi, il n’est pas assez conséquent – à l’image d’un Tielocken – mais il permet tout de même à la pièce d’être plus discrète et de ne pas prendre le dessus sur l’ensemble de la tenue, visuellement du moins. Le deuxième est son prix conséquent. J’ai cependant pu l’acquérir en soldes. Les soldes chez Berg & Berg sont justement l’occasion de faire de réelles belles affaires, mais les pièces partent vite ! Je vous conseille ainsi de faire un repérage en amont et de noter les pièces qui vous intéressent, pour limiter le risque de ne pas les manquer.

CONCLUSION

J’ai horreur de l’obsolescence programmée de nos appareils électroniques. J’aime à penser qu’une pièce de vêtement suit la même logique. Si elle est de bonne facture, elle nous suivra pendant longtemps et ne souffrira pas – ou peu – les affres du temps. Je ne parle pas ici de modes passagères qui s’évanouissent d’année en année. J’aime beaucoup cette phrase de Baudelaire, extraite du Peintre de la Vie Moderne : « Il s’agit (…) de dégager de la mode ce qu’elle peut contenir de poétique dans l’historique, de tirer l’éternel du transitoire ». C’est une des raisons pour lesquelles j’aime autant le trench : il permet de savoureux mélanges de styles, des « mix and match » ingénieux et la promesse d’un style intemporel.

Le trenchcoat Berg & Berg cochent toutes les cases de la pièce indispensable et intemporelle. C’est une pièce forte, « totale » : lorsqu’on l’endosse, on ne voit qu’elle. C’est un point qui me plaît beaucoup car je peux jouer avec ce côté (trop) fort : pour le casser, je peux par exemple troquer mes mocassins pour une paire de sneakers. Je vous invite par ailleurs à regarder quelques idées de tenues sur le compte Instagram de notre ami Japonais Shuhei Nishiguchi. (ici , ici ou encore )

Le trench est réellement une pièce d’investissement, mais alors pourquoi ne pas en avoir choisi un de seconde main proposé par les magasins spécialisés ou les salles de ventes aux enchères ? J’aurai pu, il est vrai. Mais je souhaitais créer ma propre histoire avec ce trench, une pièce qui vieillira avec et pour moi. Qui se patinera avec le temps et s’adaptera à ma morphologie. Et lorsque je le transmettrai à ma progéniture, je pourrai lui dire « Here’s looking at you, kid ».

Texte et photos : Marcos Eliades

Instagram : lord_byron1