Colhays est une marque contemporaine de maille haut de gamme. Tous leurs vêtements sont tricotés en Écosse dans de très belles matières.
Scott & Charters fait partie des plus belles entreprises de knitwear installées à Hawick avec Barrie, Johnstons of Elgin et William Lockie.
Drake’s propose depuis plusieurs années des cardigans à col châle en Lambswool (laine d’agneau) et en Cachemire.
La Botte Gardiane
/Créée en 1958, La Botte Gardiane est spécialisée dans la fabrication de bottes, chaussures et sandales, le tout 100% made in France. L’atelier est situé en Camargue, dans le sud-est de la France, entre Nîmes et Montpellier, dans le pays des «gardians», les cowboys français qui s'occupent des taureaux et des vaches. C’est pour eux que les bottes de la marque ont été conçues à l'origine. Une utilisation qui nécessite robustesse et de confort.
En 2007, grâce à son excellence made in France, La Botte Gardiane a été labellisée «Entreprise du Patrimoine Vivant». Un label récompense les entreprises d'exception pour leur patrimoine spécifique et leur savoir-faire traditionnel.
Toutes les chaussures sont fabriquées avec les meilleurs cuirs, principalement de France, comme la tannerie Degermann, réputée dans le monde du Luxe. Les cuirs utilisés pour la tige sont pour la plupart souples et résistants à l'eau.
Lorsque c’est possible (pour la semelle par exemple), la marque s’engage également à utiliser des cuir tannés avec des tanins végétaux à base de chêne, de romarin ou de châtaigne.
Distribution
La Botte Gardiane possède 4 boutiques. Deux à Paris, une à Lyon et une à Aigues-Vives où est situé son atelier.
Les collections sont également disponibles en ligne sur le site en propre de la marque.
- Extérieur et semelle intérieure en cuir gras pleine fleur la tannerie Degermann
- Doublure en veau
- Semelle extérieure en caoutchouc fabriquée en France
Image :Labottegardiane.com
Version bottine du modèle Gardian
Image :Labottegardiane.com
Bottes LEO - Doublure en mouton
Image :Labottegardiane.com
Jodhpur
Image :Labottegardiane.com
Bottes LEO
Image :Labottegardiane.com
Image :Labottegardiane.com
Bottes LEO
Image :Labottegardiane.com
Bottes LEO - Doublure en mouton
Image :Labottegardiane.com
Boots BILL
Image :Labottegardiane.com
Plus de modèles ici.
Robert Mackie of Scotland
/Fondé en 1845, Robert Mackie of Scotland est un fabricant écossais d'accessoires haut de gamme situé à Stewarton dans le comté de Ayrshire en Écosse.
L'histoire de la fabrication de bonnets (Bonnet au sens du bonnet “Balmoral” écossais) à Stewarton remonte à la fin du 16ème siècle. Tricotés entièrement à la main, vous pouvez retrouver des exemples de ces premiers bonnets au Musée de Stewarton.
La révolution industrielle bouleversera la donne et bientôt tous les bonnets seront fabriqués à l’aide de machines. Robert Mackie & sons fait partie de l’un de ses fabricants d'origine. C’est également aujourd’hui le seul fabricant écossais dans le monde des deux bonnets traditionnels écossais, le Glengarry et le Balmoral, soit les premiers couvre-chefs des régiments de l’armée écossaise. Aujourd’hui encore la marque fournit la plupart des joueurs de cornemuses écossais.
Glengarry
Photo : Robert Mackie
Balmoral
Photo : Robert Mackie
Les bonnets Balmoral, Glengarry et Beret Tams durent toute une vie s’ils sont bien entretenus. Nettoyage à sec uniquement.
PRODUCTION
Hormis le fil, Robert Mackie réalise toutes les étapes de production dans son usine de Stewarton. Au cours de ses 175 ans d’existence, Robert Mackie a acquis une solide expérience dans le tricotage. Elle travaille uniquement des fibres naturelles, très souvent de la laine de type Donegal, Geelong, Mérinos ou Shetland.
MATIERES
Robert Mackie source sa matière première principalement chez des filateurs européens. Leur fil le plus courant est un 2/17s (numéro métrique exprimant sa finesse) en 100% laine d'agneau de chez Z Hinchliffe, un filateur britannique avec lequel travaille de nombreux ateliers écossais dont William Lockie. Robert Mackie précise également qu’ils travaillent avec d’autres filateurs tel que Knoll (spécialiste de laine shetland, la référence étant leur gamme Supersoft Shetland), Lanecardte, Papi Fabio, Schoeller, Sesia, Shepley ou encore le filateur italien Zegna Baruffa.
PARC MACHINE
S’ils sont principalement connus pour leurs bonnets, Robert Mackie fabrique également des chapeaux, des écharpes et des gants. L’atelier d’une soixantaine de personnes est donc équipé à la fois pour produire des bonnets mais aussi d’autres accessoires.
On retrouve :
GANTS : Machines électroniques Shima Seiki
BONNETS et ECHARPES : Machines rectilignes à double fontures de chez STOLL, jauge 3.5 à 12
ECHARPES : machines circulaires jauge 6
ECHARPES : machine chaîne jauge 7
BERETS : Romatex béret machines
Sans oublier les remailleuses, les formes en bois pour les chapeaux, les tables de repassage pour fixer la matière, les machines à laver…ou encore une “pom-pom” machine pour créer les pompons des bonnets.
Remaillage manuel
Photo Reuben Paris pour Robert Mackie
On aperçoit les machines circulaires
Photo Reuben Paris pour Robert Mackie
Machine de formage des gants
Photo Reuben Paris pour Robert Mackie
Réalisation d’un chapeau
Photo Reuben Paris pour Robert Mackie
Bobines de fil
Photo Reuben Paris pour Robert Mackie
Dans l’atelier de Robert Mackie - Les machines électroniques STOLL
Capture d’écran, novembre 2020 - Robert Mackie of Scotland par Zero Waste Scotland
Bobines de fil
Photo Reuben Paris pour Robert Mackie
Exemple de machine à créer les pompons de bonnets
Capture écran novembre 2020 - Pom pom making machine
COLLECTIONS
Les bonnets sont très bien distribués en France. Le liste des stockists est disponible ici.
En ligne on retrouve une très bonne sélection sur le site de Royal Cheese.
Les écharpes sont plus difficiles à trouver mais encore une fois Royal Cheese en distribue une sélection.
75% Laine 25% Angora
Photo Royalcheese.com
100% Laine
Photo Royalcheese.com
Donegal Hat - 100% Laine
Photo Royalcheese.com
75% Laine 25% Angora
Photo Royalcheese.com
100% Laine
Photo Royalcheese.com
Donegal Hat - 100% Laine
Photo Royalcheese.com
Outre sa marque en propre, Robert Mackie travaille également avec bon nombre de marques internationales. On pourrait citer Norse Project, Canada Gosse, Margaret Howell, Drake’s London ou Agnès B.
Bonnet Marta Brushed réalisé par Robert Mackie
Capture d’écran 2020 - www.norseprojects.com
Norse Project - Birnir Fairisle
/Pour faire suite à l’article Un pull Fair Isle c’est quoi ?, ci-dessous quelques exemples de pulls Fair Isle que Norse Project reconduit chaque saison.
Ils sont tous fabriqués en Écosse, en tricots tubulaires et composés de 100% laine d'agneau écossaise.
Note : tous les pulls Birnir Fairisle sont déjà sold out sur les principaux sites de vente en ligne.
Autre produit intéressant, leurs bonnets en pure laine du Royaume-Uni tricotés chez Robert Mackie, l’un des meilleurs spécialiste en la matière. Ils sont légèrement brossés pour gagner en douceur et en confort.
Bonnet Marta Brushed
Mr Porter propose un bonnet similaire tricoté au Royaume-Uni également.
Machines Bentley Cotton
/Quel est le point commun entre Johnstons of Elgin, Barrie, Scott & Charters, William Lockie ou encore John Smedley ? Ils ont tous au moins une machine Straight Bar Frame, aussi appelée Cotton Machine du nom de son inventeur anglais William Cotton.
Histoire
La Cotton Machine est une machine à tricoter née à la suite de plusieurs brevets déposés par William Cotton entre 1846 et 1864 à Loughborough dans le comté de Leicestershire. Elle est à l’époque un véritable tournant puisque son fonctionnement automatique permet l’essor d’une industrie de masse au dépend d’une industrie “artisanale” à forte concentration de main d’œuvre. Une production à grande échelle de tricots désormais possible grâce à la puissance de la vapeur exploitée par la Cotton Machine.
Plusieurs sociétés ont fabriqué des Cotton Machines, dont la célèbre William Cotton Ltd du groupe Bentley. Elles ont massivement été utilisées pour produire des bas jusqu’à ce qu’une entreprise italienne introduisit la fabrication de bas via des machines à tricoter circulaires. Des bas réalisés en nylon beaucoup moins cher que leurs concurrents fully-fashion. Au même moment la mode passe des bas aux collants qui couvrent les jambes jusqu'à la taille. Cela signe la fin de l’utilisation des Cotton Machines pour produire des bas. En parallèle la mode des sous-vêtements décline. A partir de 1920 les Cotton Machines sont alors majoritairement utilisées pour produire des pulls et des cardigans afin de répondre à une nouvelle demande.
Bien que modernisée jusque dans les années 60 avec l’intégration de la programmation par ordinateur, son utilisation a peu à peu décliné au profit de machines circulaires ou de machines rectilignes électroniques à double fonture type Shima Seiki.
Elles ont néanmoins été conservées dans un certain nombre d’ateliers haut-de-gamme du fait de leur tricotage tout en douceur et de leur bonne productivité.
Caractéristiques
Ces métiers à tricoter rectilignes permettent la fabrication de bas, de pull-overs, de pantalons jersey…en Fully-fashioned. Cela signifie que les pièces de tricots (le devant d’un pull, les manches, le dos) sont tricotés dans la forme et la dimension souhaitée via des diminutions/augmentations. Un procédé qui évite de gaspiller du fil et réduit le nombre d’opérations. Etant composées d’un seul lit d’aiguilles, elles ne permettent cependant pas de réaliser des points de tricots complexes.
Ces machines possèdent par ailleurs plusieurs têtes, chacune produisant un article identique. A titre d’exemple, les machines utilisées (certaines datant de 1890) par John Smedley peuvent tricoter jusqu’à 12 pièces en même temps. Elles sont donc extrêmement lourdes, de l’ordre d’une dizaines de tonnes, et très longues. 23 mètres pour celles de John Smedley.
Une Cotton Machine dans un atelier écossais
Alex Martin via jenniferkent.com
En France, une seule entreprise possède encore ce type de machine : B.Solfin. Vous pouvez suivre leurs actualités via Intagram. Basée en Vendée et en Normandie, B.Solfin produit des tricots depuis plus de 85 ans. Nous avons pu leur poser quelques questions concernant leur parc machines.
Quand avez-vous acquis vos machines Bentley Cotton ?
Les différentes machines Cotton datent des années 60-70.
Quel type de pièces peut-y-on tricoter dessus ?
Nous pouvons tricoter sur ces machines uniquement de la maille jersey en "fully fashion", c'est à dire entièrement en forme il y a très peu de déchets de matière.
Sur ces métiers sont tricotés nos essentiels pour la femme (références 6615, 6815 et 690) et tous nos pulls homme en jersey (références 600, 615, 628 et 765).
En quelle jauge ?
Nous possédons quatre métiers jauge 21 anglaise (équivalent à la jauge 12) et deux métiers jauges 15 (équivalent à la jauge 8).
Avec quels points de tricot ?
Uniquement du point jersey.
Pourquoi continuer à utiliser ce type de machines ? Quels sont les avantages ?
Ces machines permettent de tricoter une maille jersey plus régulière que sur d'autres machines et de grosses quantités.
Effectivement nous travaillons sur 16 têtes simultanément ce qui nous permet de tricoter 16 pulls en même temps.
Les machines Bentley Cotton de B.Solfin
Les machines Bentley Cotton de B.Solfin
Pour en savoir plus sur les machines Bentley Cotton, nous conseillons la lecture de Cotton's of Loughborough: "Looking Back in Time" par Dennis Powdrill disponible ici.
6 E-Shops français par BestShopsInTown
/Texte : Mathieu @BestShopsInTown
Sélection de mes e-shop français favoris.
Capture écran site web St Germain - Novembre 2020
St Germain : St Germain est un multimarque basé à Annecy. Germain, son propriétaire, vous propose une sélection de marques qualitatives mixant tradition et modernité. Vous y trouverez des labels comme Drake’s, Harley of Scotland, Begg & Co, De Bonne Facture, Barena, Aspesi, Nanamica ou encore Gitman Vintage.
Pour commander, jetez un œil à leur site ou Instagram et n’hésitez pas à les contacter directement si une pièce vous intéresse. Vous pourrez ainsi passer la commande aisément même si le magasin ne dispose pas encore de e-commerce.
Capture écran site web Flâneur Rennes - Novembre 2020
Flâneurs Rennes : Dans ce multimarque Rennais, vous trouverez de nombreuses marques qui ont retenu notre attention. En particulier une belle proposition de laine avec des labels comme Harley of Scotland, Heimat Knitwear, Inverallan, Robert Mackie, SNS Herning, … La sélection est orientée “workwear / heritage”.
Pour passer commande, il suffit de vous rendre sur le site : https://www.flaneurs.net/
Capture écran site web BECFIN - Novembre 2020
BECFIN : Direction Toulouse maintenant avec la boutique de Mr Cédric Bonnamy, j’ai nommé BECFIN. Son offre se décline en trois boutiques : Homme, Chaussures et Femme. Chez BECFIN, on cultive une certaine idée de l’élégance masculine mais avec un twist de décontraction. Comme le dit Cédric “s’habiller pour développer son être, et non pour paraître”. En somme, un beau mélange des genres entre marques italiennes, japonaises, américaines et anglaises. Vous y trouverez du Drake’s, Harris Wharf London, Bolzonella, Salvatore Piccolo, Doppiaa, Resolute, Rocky Mountain Featherbed, Lardini, Buttero ou encore Alden.
Une aperçu de leurs produits est disponible sur leur site : https://cedric.bec-fin.com/. Mais pour commander, n’hésitez pas à les contacter via Instagram ou par mail.
Capture écran site web Beige Habilleur - Novembre 2020
Beige Habilleur : De retour à Paris, pour évoquer la boutique Beige Habilleur. Cette enseigne du 16ème arrondissement, s’est d’abord fait connaître par l’intermédiaire de son site internet. Ouverte depuis 2015 par Basile Khadiry et Jean-Baptiste Ménétrier, l’objectif est de réunir le meilleur de l’élégance masculine et du savoir-faire. On y retrouve des maisons iconiques comme Arpenteur, Bresciani, Camber USA, Cohérence, Camoshita United Arrows, Doek, Edward Green, Husbands, John Smedley, Padmore & Barnes, Valstar ou encore Jamieson’s.
Le site : https://www.beige-habilleur.com/
Capture écran site web The Coolest Man You Know - Novembre 2020
The Coolest Man You Know : Comme vous avez pu le constater dans notre article qui leur est consacré, TCMYK fait partie de nos boutiques favorites à Paris. Et bonne nouvelle, leur site Internet est en ligne depuis quelques semaines. Vous y trouverez les marques suivantes : Kardo, Nimude, Shangri-La, Cruna, De Bonne Facture, Knickerbocker, Sanders, Paraboot pour n’en citer que quelques-unes. Mais également la marque en propre du magasin : TCMYK dont on aime particulièrement les chaussures et la maille.
Le lien du site : https://www.thecoolestmanyouknow.com/
Capture écran site web Le Labo Store - Novembre 2020
Le Labo Store : Pour conclure nous prenons la direction de l’Auvergne pour nous arrêter dans la ville de Valence. Si vous êtes en recherche de pièces techniques pour affronter la rudesse de l’hiver ou randonner en ville ou à la campagne, Le Labo Store saura répondre à vos attentes. Vous trouverez une sélection ayant une orientation sporstwear avec des pièces et des marques techniques. En voici quelques-unes : Arc’teryx, Salomon Advanced, Stone Island, The North Face, Arte Antwerp ou encore Marni.
Le site : https://lelabostore.com/
A day in the life of Massimo Osti
/Massimo Osti est un créateur de mode italien à l’origine des marques Stone Island et CP Company. Ses vêtements étaient un mélange entre innovation et héritage de vêtements militaires, de travail et de sport.
Ci-dessous l’un des rares reportage au cœur du studio de création de Massimo Osti.
Brun de Vian-Tiran
/Brun de Vian-Tiran fait partie des plus belles entreprises française de textile. Créée en 1808 sur les bords de la Sorgue (une rivière, à proximité d’Avignon) par Charles Tiran et Laurent Vian, tout a démarré avec la construction d’un moulin afin de pouvoir fouler des draps de laine et des couvertures. Par la suite, en 1886, le mariage de la petite fille Vian avec Emile Brun viennent compléter le nom pour devenir Brun de Vian-Tiran.
Aujourd’hui encore la manufacture est dirigée la 8ème génération de la famille en la personne de Jean-Louis Brun. Elle compte 45 salariés et est toujours localisée à l'Isle-sur-la-Sorgue.
UNE ENTREPRISE VERTICALEMENT INTEGRÉE
Avec Arpin, la manufacture Brun de Vian-Tiran est l’une des rares entreprises de textile française qui fabrique ses produits - écharpes, plaids, couvertures - intégralement dans ses ateliers. Elle assure donc toute la chaîne de valeur depuis la recherche des matières premières à la vente des produits finis. Une quinzaine d’étapes est nécessaire pour fabriquer un plaid en laine.
On peut par exemple citer :
Sourcing des matières premières : un long travail de recherche des plus belles matières est effectué jusqu’à plusieurs années avant la production du produit final
Assemblage : mélange de différentes laine afin d’en tirer le meilleur
Ensimage : lubrification de la laine pour pouvoir la travailler; ce surplus de graisse est enlevé en fin de processus
Cardage : fabrication du fil, les fibres sont mises “en parallèle” - à noter qu’il n’existe plus de filateurs de laine peignée en France
Filature : deuxième de la fabrication du fil
Bobinage : transfert du fil sur de nouvelles bobines
Tissage : création des écharpes et des plaids
Teinture : elle peut être réalisée « en bourre » (lorsque la laine est à l’état de fibre), sur les bobines, encore en pièce.
Foulonnage : étape de finissage pour faire rétrécir le tissu et lui donner sa “main”
Confection : découpage et étiquetage de l’écharpe/couverture
La manufacture Brun de Vian-Tiran est connue et reconnue pour sa sélection de fibres naturelles d'exception. Sélectionnées sur les cinq continents, la manufacture travaille régulièrement l’Alpaca, le Chameau, le Lama, le Mérinos d’Arles, le Cachemire ou encore des variétés plus rares comme le Cashgora (La chèvre Cashgora est née du croisement entre la Chèvre cachemire et la Chèvre Angora) et le Yangir. (Poil* de Bouquetin de l'Himalaya)
*On parle de laine lorsqu’il s’agit de moutons, et de poil pour toutes les autres laines
La matière première peut être stockée sur plusieurs années
Photo : Brun de Vian-Tiran
Préparation d’un métier à tisser
Photo : Brun de Vian-Tiran
Les chardons naturels qui permettent de brosser les plaids et écharpes pour les rendre plus duveteux
Photo : Brun de Vian-Tiran
L’ourdissage
Photo : Brun de Vian-Tiran
L’ourdissage
Photo : Brun de Vian-Tiran
Un très bel ouvrage de Pierre Brun est disponible depuis 2008 pour mieux comprendre l’histoire de la manufacture Brun de Vian-Tiran, le travail mené sur le mérinos d’Arles ou encore des questions plus pratiques sur ce qui fait la qualité d’une belle étoffe.
Pierre Brun, Une manufacture lainière de Provence, 2008, Editions Equinoxe
COLLECTIONS
Les collections sont composées essentiellement de couvertures, de plaids et d’écharpes. Parmis nos préférences, l’écharpe en Baby Lama et Baby Camel ainsi que les plaids en Mohair.
Echarpe 100% Poil de Bébé Lama (Baby Lama)
Echarpe 100% Poil de Bébé Lama (Baby Lama)
Plaid 100% mohair
Plaid 100% mohair
Plaid 100% mohair
Où sont fabriquées les écharpes en cachemire Burberry ?
/Réponse en images ci-dessous.
La collection CRAFT SERIES issue du partenariat avec cette usine familiale écossaise est disponible ici. Une collaboration de longue date puisqu’elle a débuté en 1900.
Capture écran, septembre 2014
Begg x Co
/En matière d’écharpes en cachemire, les marques britanniques de référence sont sans aucun doute Joshua Ellis, Johnstons of Elgin et Begg x Co.
Alex Begg fabrique des foulards depuis plus de 150 ans. Elle est basée à Ayr, une ville balénaire d’Écosse, où elle produit des accessoires en cachemire pour sa marque en propre Begg x Co ainsi que pour les maisons de mode les plus connues au monde.
L’histoire a démarrée en 1866 à Paisley, une ville industrielle écossaise réputée pour son motif emblématique auquel elle a donné son nom. C’est dans cette ville qu’Alex Begg a fondé son entreprise de châles tissés à la main inspirés des paysages écossais.
L’entreprise déménagera en 1902 à Ayr puis sera rachetée en 1945 par Moorbrook Textiles, une société spécialisée dans la laine et les tissus peignés. Elle appartient actuellement au groupe suédois Lindéngruppen.
Alex Begg emploie environ 130 personnes et produit jusqu’à 250 000 articles par an. Comme expliqué par son PDG Ian Laird en 2017*, le processus de fabrication résulte d’un équilibre entre techniques traditionnelles et nouvelles technologies. Si le tissage reste le cœur de métier de Alex Begg, la technologie a évolué et les méthodes de production également. Ian Laird évoque notamment le fait que certains de leurs fils de cachemire sont trop fins pour être tissés “naturellement”. Pour y parvenir, une méthode brevetée leur permet de combiner un fil artificiel à un fil de cachemire. Une fois tissé l’élément artificiel est dissous pour laisser apparaître le cachemire le plus fin.
85% de l’activité de Alex Begg est tournée vers l’exportation. Une production composée majoritairement d’écharpes mais aussi de plaids depuis le lancement de la collection Home dédiée à l’univers de la maison.
Capture d’écran, beggandcompany.com, 2014
Alex Begg fut l’une des premières entreprise fabricant d’écharpes haut-de-gamme à avoir lancé en 2012 sa marque en propre avec succès. Begg x Co va aujourd’hui plus loin en rachetant Scott and Charters, l’une des plus belles entreprises de knitwear installées à Hawick en Ecosse. Ce n’est pas un hasard puisque Begg x Co a ajouté des pulls et des cardigans à son offre en janvier 2020. Une collection déjà développée et produite par Scott et Charters.
A noter que Scott and Charters continuera de fonctionner avec ses clients traditionnels en plus de travailler avec Begg x Co sur le développement de son offre de tricots.
La collection de maille Begg x Co issue de ce rachat est prévue pour l’hiver 2021.
*A life of luxury, Octobre 2017, Manufacturing-today-europe.com
Ci-dessous un aperçu de la fabrication des produits Begg x Co.
Toutes les photos sont issues d’une visite de l’excellent e-commerce Nitty Gritty chez Begg x Co il y a deux ans.
Yoox | Sélection de pièces à -50%
/Note : les prix affichés ne sont valables que ce mardi 24 novembre
DOPPIA
Echarpe
64% Laine mohair, 31% Laine, 5% Nylon
EUR 47,00
Taille unique
ICI
HARRIS WHARF LONDON
Manteau long
100% Laine d'alpaga
EUR 230,00
Taille 48 et 50
ICI
PT TORINO
Pantalon
98% Laine vierge, 2% Élasthanne
Taille 48 à 54 selon la couleur
EUR 64,00
ICI
THE GIGI
Veste en flanelle de laine
EUR 205,00
Taille 50 à 54
80% Laine vierge, 20% Coton
ICI
THE GIGI
Veste en velours
EUR 215,00
100% Coton
Taille 46 à 54
ICI
THE GIGI
Veste en laine
EUR 179,00
100% Laine vierge
Taille 50 à 56
ICI
THE GIGI
Pullover
EUR 64,00
90% Laine mérinos, 10% Cachemire
Taille M à XL
ICI
BARENA
Col roulé
EUR 117,00
100% Laine vierge
Taille M et L
Attention le dos est d’une couleur différente
ICI
PT TORINO
Chino en velours
EUR 64,00
98% Coton, 2% Élasthanne
Taille 46 à 54 selon la couleur
ICI
DRUMOHR
Bonnet
100% Cachemire
EUR 64,00
Taille 46 CM
ICI
ASPESI
Parka doublée
EUR 184,00
S, M, XL
100% Polyamide, Polyester
ICI
ASPESI
Surchemise en laine
EUR 142,00
90% Laine, 10% Polyester
S, M
ICI
CRUCIANI
Bonnet
100% Cachemire
Taille unique
(autres coloris disponibles)
EUR 74,00
ICI
CARUSO
Veste
EUR 210,00
78% Laine, 22% Laine mohair
Taille 48 à 50
ICI
Resolute 710
/Resolute a déjà été évoqué plusieurs fois sur le site. Dans ce nouvel article, Mathieu vous en dit plus sur l’histoire de la marque ainsi que sur leurs produits et notamment le modèle 710.
Texte : Mathieu @BestShopsInTown
Photos : Mathieu @BestShopsInTown excepté pour la photo d’illustration de @Resolute_japan
La génèse
Créée en 2010, cette marque de denim japonais est avant tout l’histoire d’un homme, son créateur M. Yoshiyuki Hayashi. Considéré par beaucoup comme une référence, ce sensei du denim fut membre du célèbre Osaka Five. Quel est ce groupe ? Il s’agit des 5 marques qui ont contribué à la renaissance du jean originel au début des années 80 à Osaka au Japon. A cette époque le denim américain commence à délocaliser ses usines de production au profit d’une main d’œuvre bon marché et d’une stratégie marketing différente. Le but affiché était de “devenir une organisation concentrée sur le marketing et la conception de produits plutôt qu’un fabricant”. Philip Marineau (patron de Levi Strauss & Co de 1999 à 2006) déclara quelques années plus tard que “sous-traiter la production nous apporte une structure de coûts plus libre, nous aide à conserver de fortes marges et nous permet d’investir plus de ressources dans les produits, le marketing et les initiatives commerciales”.
Pour rappel, la fermeture de l’usine White Oak (dernière filature de denim aux Etats Unis) à Greensboro en 2017 sonna la fin de plus d’un siècle de savoir-faire dans la confection de jeans américains.
Mais revenons-en à nos 5 passionnés de jeans de la belle époque. La première marque de Hayashi-san a été créée en 1988 sous le nom de Denime ; Elle a depuis été rachetée par le fondateur de The Real McCoy's : Mr Hitoshi Tsujimoto. Les autres marques de l’Osaka Five sont Studio d'Artisan (Shigeharu Tagaki, 1979), Evisu (Hidehiko Yamane, 1991), Fullcount (Mikiharu Tsujita, 1992) et Warehouse (les frères Kenichi et Koji Shiotani, 1995). Chacun de ces “jeans otaku” (passionné monomaniaque de jeans) a contribué à la préservation du savoir-faire historique de l’un des vêtements les plus portés dans le monde. Et cela passe par le rachat des machines originelles, que ce soit pour la confection ou pour le tissage.
Les différents modèles
La gamme se compose de 4 modèles qui s’inspirent des modèles emblématiques de la marque Levi's (modèle 501 / 505 / XX) des années 40 à 70.
Le 710 est le modèle phare de la marque. Sa taille est mi-haute (plus bas que le LR-01 de SuperStitch par exemple), et sa coupe est légèrement slim.
Le 711 a une taille plus haute et sa coupe est plus large. Il est plus typé “workwear”.
Le 712 a une coupe dite “carotte”. C’est-à-dire resserré à partir du genou.
Le 713 est le même que le 710, mais sa taille est plus basse.
Toutes leurs toiles sont selvedge, autrement dit tissés sur un métier à laize étroite (~90cm contre 180cm pour les métiers plus récents) et à navette. Les modèles en Indigo ont un liseré orange et celui-ci est bleu pour les modèles blancs. La toile pèse entre 13,13 et 14 oz selon le modèle et le traitement apporté. Et bien entendu ils sont fabriqués à Okayama, capitale mondiale du denim japonais.
Question lavages, vous vous demandez peut être s’il faut :
Prendre un bain avant le premier port afin que le jeans se sculpte à votre silhouette ?
Ne pas le laver avant 6 mois pour qu’il se patine en fonction de votre usage et de vos mouvements ?
Le mettre au congélateur pour neutraliser les odeurs ?
Mr Hayashi précise “Plus vous le lavez, plus il devient pelucheux. Si vous voulez le porter de la bonne façon, jetez-le dans la machine et lavez-le encore et encore".
Personnellement je les lave à l’envers, boutons fermés, à 30 degrés avec un séchage à plat. Dans tous les cas, la couture de la jambe gauche aura tendance à tourner pour créer ce fameux “leg twist” dû à la construction du jeans.
Enfin, concernant le sizing, je vous recommande de prendre une taille supplémentaire à celle habituelle, car les jeans sont coupés petits, même s’ils auront tendances à se détendre légèrement à l’issue des premiers ports. De plus, ils sont unisexes.
Le 710, 2 variantes
Le premier est le modèle indigo classique. Je n’ai pas “size up” donc son rendu est vraiment près du corps même si la jambe reste droite. Pour le deuxième je souhaitais un rendu plus large, d’autant plus qu’il est blanc. Il s’agit du modèle anniversaire “White series” célébrant les 10 ans de la marque.
J’aime les associer avec un pull shetland (type Harley of Scotland) et une paire de basket (New Balance ou Asahi par exemple) ou mes Paraboot.
Vous les trouverez à la vente chez Becfin, Elevation Store, Beige Habilleur, Fransboone Store, Jinji ou encore All Blues Co.
“Plus vous le lavez, plus il devient pelucheux. Si vous voulez le porter de la bonne façon, jetez-le dans la machine et lavez-le encore et encore”
Clarks Originals x Aimé Leon Dore | Wallabee
/Clarks et Aimé Leon Dore collaborent ensemble cette saison sur l’emblématique Wallabee. Le traditionnel daim a été remplacé par de la laine Casentino sur la tige - d'où son aspect “touffeteux” -. La paire est néanmoins intégralement doublée en cuir.
La laine Casentino provient d’un fournisseur Italien et les chaussures sont fabriquées au Portugal.
Elles seront disponibles à la vente d’ici 2 jours au prix de 254€ (chez EndClothing) et en 4 coloris : noir, beige, orange et vert. Comme déjà écrit dans notre article sur Stia, la ville de la laine Casentino , le vert et l’orange sont les deux couleurs historiques de cette matière. Ce n’est donc pas un hasard si on les retrouve pour cette collection.
Gaziano Girling
/Andrea Seoul est un magasin de menswear coréen basé à Seoul. Il distribue de très belles marques telles que :
Ring Jacket
Casa Del Sarto
Cesare Attolini
Orazio Luciano
Kenji Kaga
Coherence
Rota
Iolo
Liverano & Liverano
Zambaldo
C’est aussi l’un des distributeurs de Gaziano & Girling. En juillet dernier ils ont publié un article relatant leur visite chez ce bottier anglais basé à Kettering, dans le Northamptonshire. Fondée en 2006 par Tony Gaziano & Dean Girling, la marque peut se targuer d'être l'une des rares entreprises de fabrication de chaussures à s’être créée dans la région depuis plus de 100 ans. Tony Gaziano et Dean Girling, ont tous deux travaillés auparavant pour le bottier sur mesure George Cleverley, ainsi que chez Edward Green ou encore Cheaney pour Tony Gaziano. La combinaison de leurs compétences a permis à Tony et Dean de créer un atelier qui propose à la fois des paires bench made* et bespoke.
Toutes les photos ci-dessous sont issues du blog Andrea Seoul.
Pour en savoir plus, nous conseillons la vidéo How Goodyear Welted Shoes are Made | Gaziano & Girling Factory Tour de Kirby Allison.
*entre artisanat et industrialisation
Pitti Filati à Florence : le salon incontournable de la maille
/On parle souvent du Pitti Uomo, le rendez-vous international et biannuel (janvier & juin) des acheteurs de mode masculine du monde entier.
Mais quid du Pitti Filati ?
Si vous avez écouté notre podcast avec Mes Chaussettes Rouges, vous savez que ce salon intervient en amont de la filière. Un long travail de sourcing matières, couleurs ou de textures est effectué lors de la création d’une collection.
Le Pitti Filati est un peu l’équivalent de Première Vision pour la maille, l’endroit qui regroupe une partie des meilleurs fabricants de fils.
Quelques exemples de filateurs - à titre indicatif et très loin d’être exhaustif. On précise également que le salon n’est pas organisé par matière, il est rare qu’un filateur ne travaille qu’une seule matière.
Cachemire
Loro Piana
Todd & Ducan
Cariaggi Fine Yarns Collection
Laine Shetland
Knoll Yarn
J.C Rennie
Laine Mérinos
Sato Seni
Zegna Baruffa | Botto Poala
Mohair
Illaria
Sesia
Ce n’est pas un hasard si l’on retrouve également sur ce salon les deux plus gros fabricants - pour le marché européen - de machines rectilignes, Shima Seiki et Stoll.
En effet, les fils sélectionnés lors de ce salon serviront majoritairement à alimenter ce type de machine.
Dans notre radar - novembre 2020
/Nanamica
Composition: 55% Mohair - 30% Nylon - 15% Wool
280.00€
ICI
Gitman Vintage
Composition: 100% Cotton
210.00€
ICI
L'Exception Paris x Maison Lener Cordier par Rémi de Laquintane
Composition : 54% Laine, 17% Alpaga, 17% Mohair, 12% Polyamide
650€
Made in France
ICI
VESTE MURAKAMY WINTER EN SHETLAND
100% laine vierge
€660
STEAMERY
BLACK CIRRUS NO.2 STEAMER
€129.00
ICI
Gabucci - Lookbook Hiver 2020 partie 2
/Suite de la première partie.
Manteau Aspesi
Manteau Herno
Manteau 100% cachemire - Grey Do Coat
Manteau Caruso - 100% laine
Toutes les photos ICI.
Crockett & Jones - Harvard cordovan penny loafers
/Note : A notre demande, Crockett & Jones a accepté de nous offrir une remise à l’achat pour la réalisation de cet article.
Crockett & Jones
Harvard cordovan penny loafers
« Chaussure à tige basse et à semelle rigide qui recouvre le pied ou une autre partie du pied ». Voilà comment le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales définit le mot « soulier ». Un mot aujourd’hui désuet, qui fait son apparition dans la langue française au XIIIème siècle. Pour autant, le terme se glisse sémantiquement dans les expressions de la vie courante et devient même une catachrèse ; ainsi, « être dans ses petits souliers » signifie « être mal à l’aise ou se trouver dans une situation embarrassante » ; « mettre son pied dans les souliers de tout le monde » renvoie au fait de s’immiscer dans les affaires de tout le monde. Aussi, « ne pas avoir de souliers » est le symbole d’un état de complet dénuement ; enfin « mourir dans ses souliers », le résultat d’une mort soudaine. Le mot « soulier » semble intimement lié aux humeurs et habitudes de l’être humain, comme pour le décrire fondamentalement.
Je me souviens de la première fois où j’ai préféré utiliser le mot « soulier » pour une « paire de chaussures ». C’était il y a 5 ans, mon père m’offrait ma première paire de Crockett & Jones. Un derby brogue en cuir grainé marron au bout fleuri et semelle gomme. Le modèle « Pembroke », pour les connoisseurs. Année après année, ma collection grandissait tout comme mon envie ultime : acquérir une paire en cordovan, le fameux « shell cordovan ». Un cuir issu de la croupe du cheval qui fait moins de 0,5 m2 . Puis j’ai découvert le modèle « Harvard » en cordovan de Crockett & Jones, un penny loafer complètement Ivy.
Décryptage.
Crockett & Jones, Northampton et Paris : un trio gagnant
James Crockett et Charles Jones fondent Crockett & Jones en 1879 à Northampton, berceau de l’art bottier anglais. Il faudra cependant attendre 1998 pour que la première boutique française – deuxième au monde après celle de Jermyn Street à Londres – ouvre ses portes à Paris, au 14 Rue Chauveau-Lagarde, à deux pas de la Madeleine. Un établissement couvrant aujourd’hui 160m2 exposant la double collection « Hand Grade » et « Main Line ».
C’est dans cet écrin que nous nous rendons avec Thomas, par un beau jour d’automne. Une atmosphère feutrée se dégage dès l’entrée, nous comprenons que nous pénétrons dans un « club ». Les fauteuils et canapés en cuir marron foncé répondent aux boiseries qui font écho à une authentique boutique d’antan « à l’anglaise ». Il y a des souliers partout. Perspicace pour une boutique dont c’est la spécialité, mais l’écrin referme de véritables petits bijoux. Cerise sur le gâteau, il y en a vraiment pour tous les goûts : richelieus, derbies, mocassins à boucle(s), bottines, boots, tassel loafers, penny loafers et même des slippers. Crockett & Jones représente ce « flegme british » européanisé : la maison habille James Bond et même OSS 117 !
Le penny loafer « Harvard » : le cordovan à ses pieds
Je me dirige vers le fond de la boutique où est exposé le modèle tant convoité : le penny loafer « Harvard » en cuir cordovan. Ayant déjà une paire de mocassin chez Crockett & Jones – le modèle « Boston » en cuir marron grainé – je demande à essayer la même taille, soit 6,5 UK. Ces deux mocassins présentent un « last » - soit la forme du bout du soulier – identique : 314. Une forme plus ronde que ses compères 341 ou 375 par exemple. J’apprécie particulièrement cette forme car elle n’est pas trop prononcée, les souliers « pointus » ne me vont pas du tout.
Le cordovan utilisé par Crockett & Jones provient de la tannerie américaine Horween. Une tannerie d’exception fondée en 1905 à Chicago. Très peu de tanneries dans le monde produisent du cordovan – étymologiquement, « cordovan » provient de la ville Andalouse « Cordoue », premier lieu de manufacture de ce cuir chevalin déjà au XVIème siècle – Horween est indubitablement la plus connue pour ses coloris caractéristiques. L’histoire de cette tannerie est assez fascinante et ne se limite pas à la simple confection de cuir cordovan. En effet, elle produit également le cuir employé pour la confection des ballons de basket-ball « Spalding » de la NBA, le fournisseur officiel de la ligue. Je vous déconseille cependant de porter vos mocassins pour la pratique de toute activité sportive.
Le mocassin Harvard jouit d’une confection Goodyear, une semelle cuir – je n’avais pas encore posé fer et patin le jour du shooting – et un intérieur non doublé. La paire est remarquablement confortable dès le premier chaussant, comme des pantoufles d’intérieur ! Je comprends d’emblée que la paire ne fera pas apparaître des ampoules aux pieds. A noter cependant que le cordovan est un cuir qui ne va que peu se détendre, il est donc crucial de se sentir bien dès le premier essayage.
D’ailleurs, pourquoi ne dit-on pas « mocassin » en Anglais ? Car il décrit une paire de chaussures réalisées dans un cuir de cerf ou un cuir souple. Au fil du temps, il a fini par désigner la famille des penny loafers ainsi que des tassel loafers. En Anglais, les « loafers » désignent ainsi des souliers dépourvus de laçage. Pour cette raison fort pratique, je porte assez fréquemment des penny loafers – sans pour autant insérer un penny sous le plastron comme le faisait les étudiants des universités de l’Ivy League afin de pouvoir passer un appel à n’importe quel moment si besoin, d’où l’appellation « penny loafer » – je ne crois pas qu’ils soient exclusivement réservés à des tenues habillées.
Pour cette raison, je sélectionne une tenue avec un pantalon 5 poches blanc – je n’emploie volontairement pas le mot « jeans », strictement réservé à son homologue bleu – des chaussettes crème, un col roulé écru et une veste Teba. Le pantalon et les chaussettes proviennent d’Uniqlo, le pull écru de la marque danoise Andersen Andersen – teaser – et la veste Teba à motifs Prince de Galles de Justo Gimenovia Beige Habilleur. Avec cette tenue, j’ai voulu forcer le côté monochrome/camaïeu blanc/crème. En effet, lorsque vous souhaitez porter du blanc en haut et en bas, il vous suffit d’opter pour deux teintes différentes, pour éviter le « full-white outfit ».
La couleur chocolatée du cuir cordovan – tirant parfois sur le violet – permet d’associer ce type de souliers avec n’importe quelle tenue, ce qu’on nomme expressément « passe-partout ». Le cordovan est un cuir rare donc cher. Une paire comme celle-ci sera donc « une pièce d’investissement ». Acquérir une paire permet, selon moi, de consommer différemment et de faire marcher une économie plus responsable et éthique ; c’est un aspect qui me plaît beaucoup, d’autant plus dans le climat actuel où le slogan « buy less but buy best » prend tout son sens.
Je vous conseille simplement d’essayer directement en boutique avant de franchir le pas de l’achat afin de voir comment vous les sentez aux pieds. Mon expérience personnelle me pousse à dire que les souliers en cordovan n’ont pas d’équivalent. Finalement, je préfère l’emploi du mot « souliers » à celui de « chaussures » lorsqu’ils décrivent des pièces belles, bien faites et qui durent dans le temps. Les penny loafers « Harvard » tombent dans ces catégories.
Après tout, l’habillement des pieds de James Bond et OSS 117, ne mérite-t-il pas l’appellation de « souliers » ?
Entretenir ses souliers en cordovan
Les souliers en cuir cordovan sont sacrés pour certains…Et beaucoup de choses ont été écrites sur ce cuir hippique. Pour l’entretenir au mieux, je vous propose de découvrir mes conseils d’entretien.
Ma routine s’articule autour de 3 étapes :
Je commence par brosser les souliers pour en enlever la saleté et la poussière. Une brosse en crin de cheval – plus douce – est à privilégier. Je m’arrête généralement à la première étape car le cuir cordovan n’a pas besoin de beaucoup d’entretien et un brossage régulier suffit à l’entretenir efficacement. Attention toutefois à toujours utiliser des embauchoirs à l’intérieur de ses souliers pour en garantir la forme et la longévité.
Je n’applique la crème Saphir spécial Cordovan que très rarement et avec une grande parcimonie. Généralement tous les 20 ports. Sinon, pour faire briller la paire, j’ai une petite astuce : j’utilise un vieux collant féminin et je frotte l’ensemble de la paire en suivant un mouvement circulaire.
Pour enlever les petites griffures qui pourraient apparaître, j’utilise un instrument quelque peu chamanique : le fameux deer bone ou os de cerf. L’utilisation est très simple : on frotte le creux de l’os sur les surfaces à traiter ou bien on le roule sur le plateau du soulier. Je le trouve efficace mais vous pouvez bien sûr vous en passer, nul doute que cela participe au folklore du cordovan. Comptez entre 20 et 30 euros pour ce type d’accessoire. Le mien vient de l’eshop scandinave au nom imprononçable : Skoaktiebolaget.
Si vous remarquez l’apparition d’une substance blanchâtre après quelques ports, il ne faut surtout pas s’inquiéter ! Il s’agit d’une partie de la liqueur qui sort du cuir au cours de la flexion naturelle de la chaussure et de son usure. Cette substance est facilement nettoyable avec un chiffon sec ou humide, puis brossez : rien de plus !
Je vous déconseille cependant de porter vos souliers en « cordo » par temps humide ou de pluie, bien que ce cuir soit très résistant. Le cuir cordovan se patine et vieillit sublimement avec le temps, laissez-le faire.
Scott & Charters
/Scott & Charters fait partie des plus belles entreprises de knitwear installées à Hawick avec Barrie, Johnstons of Elgin et William Lockie.
Cette entreprise familiale de tricots a été créée en 1955. En 2015, Robert Charters, la troisième génération à diriger l'entreprise, approche de la retraite et cherche une solution pour la suite de l'entreprise. C’est finalement l’un des clients qui produit chez Scott & Charters, l’entreprise William & Son, qui décide de racheter l’entreprise détenue alors par le groupe WRA. L’objectif est alors double pour William & Son : sécuriser l’approvisionnement de son entreprise et aider à faire perdurer ce savoir-faire britannique dans la maille haut de gamme.*
*Mise à jour 24 novembre 2020 : L’entreprise vient d’être rachetée par Begg x Co
USINE
Une nouvelle usine a été construite récemment - la première à Hawick depuis 50 ans. Elle produit toute la maille de William & Son tout en continuant à fabriquer pour d'autres marques et sa marque en propre. L’entreprise compte actuellement plus de 39 personnes.
L’usine historique de Scott & Charters à Hawick, Fairhurst Drive
Capture d’écran Novembre 2020 - Google Street View Août 2010
La nouvelle usine juste à côté du bâtiment historique
Photo thehawickpaper.co.uk
En terme de machines, tout comme Johnstons of Elgin ou John Smedley, l’usine est équipée de vieux métiers Bentley Cotton qui permettent la fabrication de pulls et autres articles en diminués, "Fully-fashioned". Les articles sont ensuite remaillés grâce à des remailleuses électriques qui nécessitent un personnel très qualifié.
Dans la nouvelle usine, Scott & Charters dispose, en complément, des installations plus modernes et notamment des machines à tricoter rectiligne japonaise de chez Shima Seiki.
Machines Bentley Cotton - Jauge 21
Photo madeinhawick.com
Collection
Les fils de cachemire et de Geelong de Scott & Charters proviennent principalement du filateur écossais Todd & Duncan, un des plus réputé du monde. Comme le rappelle le directeur de Scott & Charters dans un article du Telegraph.co.uk, si le cachemire écossais n’est peut ne pas être aussi doux au premier contact qu’un cachemire d’Italie ou de Chine, il le devient avec le temps. Une raison à cela : avec le temps les fibres commencent à se relâcher, à se mélanger et aussi à se casser. Ainsi un cachemire excessivement doux à l’achat est également a priori plus fragile.
“Our cashmere improves the longer you have it, like a good Scotch whisky”
“There are 30-plus operations that go into making a cashmere sweater. Years of experience and skills go into making each garment. We don’t set out to just make a cashmere sweater; we set out to make the very best cashmere sweater we can.”
La collection de Scott & Charters est disponible via Fransboonestore ou NoManWalksAlone.
SCOTT AND CHARTERS X FRANS BOONE CREW NECK CASHMERE COTTON
SCOTT AND CHARTERS X FRANS BOONE CREW NECK CASHMERE COTTON
Shawl collar lambswool cardigan jacket
Pure cashmere ribbed watch cap
SCOTT AND CHARTERS X FRANS BOONE CREW NECK CASHMERE COTTON
SCOTT AND CHARTERS X FRANS BOONE CREW NECK CASHMERE COTTON
Pure cashmere cable crewneck sweater
Pure cashmere ribbed watch cap
MANUFACTURE : le tour des meilleurs fabricants britanniques
/Photo d’illustration : TheRake.com via Johnstons of Elgin
Il y a 8 ans le magazine Esquire produisait un documentaire de référence en 8 parties intitulé MANUFACTURE et consacré aux plus grands fabricants Britanniques, principalement dans le textile. Un voyage de plus de 2500 kilomètres commenté par le designer Patrick Grant - il est derrière les marques Norton & Sons, E. Tautz et Community Clothing dont on avait déjà parlé.
Un des rares reportages qui permettait de découvrir de l’intérieur ce que l’on peut estimer comme certains des meilleurs fabricants britanniques de maille du marché : William Lockie, Johnstons of Elgin, John Smedley, Sunspel ou encore Corgi.
Sans oublier les autres fabricants : pour les fils (Todd & Duncan), les tissus (Fox Brothers) ou encore les imperméables (Mackintosh)…On rappellera également qu’à cette époque la plupart d’entre eux n’étaient pas aussi visibles qu’aujourd’hui. A titre d’exemple, Joshua Ellis a lancé sa marque en propre en 2014 et son site e-commerce en 2018.
Joshuaellis.com - Année 2016
Ce type de reportage était donc vraiment salutaire il y a encore 10 ans et est toujours d’actualité aujourd’hui.
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Episode 1 : Reid & Taylor et William Lockie
Episode 2 : Todd & Duncan et Johnstons of Elgin
Episode 3 : Garyhahine Harris Tweed et Luskentyre Harris Tweed
Episode 4 : Mackintosh
Episode 5 : Joshua Ellis, John Smedley, Sunspel et G Ettinger
Episode 6 : Corgi et Fox Brothers
Episode 7 : Jaguar et John Lobb
Episode 8 : Drakes et RBJ Simpson
Le reportage est également disponible en entier ICI sous le titre The makers of E. Tautz.*
*Comme précisé plus haut, E. Tautz est l’une des marques de Patrick Grant