Pull norvégien Norlender

Il y a 2 ans nous avions écrit un article sur les pulls Norvégiens. Le pull norvégien le plus célèbre étant celui de LLBean.

Cet article a connu un boum de visites la semaine dernière. Pour une raison très simple, un reportage de TF1 sur les Fjords de Norvège qui comprenait une visite de la marque Norlender, fabricant historique de pulls Norvégiens.

Le reportage est visible, en fin d’article.

On y distingue une machine à tricoter à carte d’une autre époque mais qui fonctionne encore. Elle tricote des panneaux de tricots qui sont ensuite coupés et cousus.

À partir de la 5ème minute.

montage surjet classique

Le Laboureur Pull Camioneur Burel - 100% Français

Note : Le Laboureur ont gentiment accepté de nous envoyer le pull que vous allez découvrir dans cet article

Le Laboureur produit depuis 1956 des vêtements de travail, à Digoin, au cœur de la Bourgogne.

Spécialiste des vestes et pantalons de travail, la marque française fabrique également depuis le début des années 90 des pulls camionneurs en Tunisie. Pour le lancement de cette nouvelle pièce, les deux jeunes dirigeants de Le Laboureur ont décidé de produire à nouveau ce pull dans l'hexagone.

Afin de les aider, ils ont fait appel à Nathan Tordjman, styliste maille chez Martin Margiela et Thomas Mustel, architecte.

Le pull a été pensé pour faire écho à un classique de la marque : la veste Burel 100% pure laine cardée provenant des moutons noirs de l'île d'Ouessant. Un produit naturel sans colorants ni procédés chimiques. La couleur de la laine est le reflet des moutons de l’île.

 
 

Ce travail se ressent immédiatement en voyant le pull Burel. Sa main est main très rustique et feutrée.

Il est composé de 20% de laine provenant des chutes de leurs vestes Burel, 30% des circuits de recyclage français et 50% de laine vierge de mouton français.

Soit au total 50% de laines recyclées et 50% de laine vierge naturellement brune.

 
 

La couleur brune naturelle de la laine renforce le côté rustique et campagnard du pull. Sans compter sur son large col ouvrant qui permet de se protéger le cou d’éventuelles bourrasques. L’on troque volontiers une écharpe contre cette armure.

Il est équipé d’un zip, autrement dit il s’agit d’un pull camionneur. Une invention qui ne date pas d’hier puisque c'est au milieu des années 1930 que la fermeture à glissière telle que nous la connaissons a commencé à apparaître sur des vêtements.

 
 

Le pull tricoté en intégral : il n’y a pas de coutures au niveau des côtés et des emmanchures. Cela permet un gain de temps (et donc de coût) non négligeable. Les opérations manuelles sont réduites au minimum. L’alliance de la dernière technologie pour produire une ligne de pull très ancrée dans la tradition.

Petite digression, on lit parfois que l’absence de coutures permet d’accroître le confort. On doit vivre sur une autre planète mais les coutures côtés d’un pull ou d’un t-shirt ne nous ont jamais gênées outre mesure. Ces dernières permettent d’ailleurs souvent une coupe plus précise que leurs homologues tricotés d’un seul bloc.

 
 

Interviewé par Le Laboureur, on apprend de Thomas Mustel qu’en sortie de machine de à tricoté le pull fait 1,5 fois la taille souhaitée. À ce moment là il ressemble plus à une côte de maille médiévale qu’à un pull. Il subi par la suite un lavage à 60°C sans produit chimique pour le feutrer et lui donner ses dimensions finales.

 
 

De l'origine de la fibre jusqu’au tricotage Le Laboureur a donc réussi à créer une ligne de pulls en matière naturelle et fabriquée en France. 

Cette édition limitée est proposée à 139€.
Le Laboureur ne dispose pas de e-shop. Mais vous pourrez trouver la liste de leurs distributeurs ici.
On conseillerait par exemple La Blouse de Lyon pour les lyonnais.


James Charlotte - Des tricots britanniques reconnus au Japon

Il y a plus d’un an nous avions écrit un article intitulé 6 marques qui utilisent des machines à tricoter manuelles. Parmi elles figuraient Stoffà, Corgi, Batoner, Laurence J.Smith…on aurait pu rajouter la marque que l’on va vous présenter aujourd’hui : James Charlotte.

LES FINITIONS

TRICOTAGE MANUEL

UNE REMAILLEUSE

MACHINE DUBIED

Tricots britanniques réalisés sur des handframe machines, autrement dit des machines à tricoter manuelles

James Charlotte est l’une des marques bien établie de Top Floor Knitwear, un fabricant britannique de maille basé à Grimsby, en Angleterre.

Comme expliqué sur le site de James Charlotte, l’usine est logée dans un bâtiment initialement construit il y a 150 ans pour la réparation et la fabrication de filets de pêche. Un autre métier nécessitant des doigts très agiles.

James Charlotte a été fondé en 1976. Leurs tricots sont tous fabriqués sur des machines à tricoter manuelles. Des machines Dubied d’après ce que l’on peut voir sur leurs photos.

La marque est essentiellement distribuée au Japon. Quelques points de vente l’a distribuent également en Corée.

Ci-dessous quelques images du e-shop Ships, un multimarque référence souvent cité au même titre que United Arrows ou Beams.

James Charlotte est notamment connu pour ses pulls cricket. Ils sont tricotés dans une laine 100% britannique qui respecte les normes strictes fixées par le British Wool Board.

La marque propose également des pulls Shaggy Dog. Ils sont également tricotés sur des machines manuelles, le tout dans une laine britannique de chez Jamieson’s.

Quid de l’Europe ? Si la marque James Charlotte n’y est pas distribuée à notre connaissance, vous pouvez néanmoins jeter un oeil au site Wool Britania. Leur pulls sont a priori fabriqués par Top Floor Knitwear.

Ils sont tous en laine bio de la ferme Bolitho. Composition 75 % de laine biologique et à 25 % d'alpaga. Le fil est fabriqué par New Lanark et teint en utilisant uniquement des teintures approuvées GOTS.

Pour en savoir plus, leur site est consultable ici.

Encore un pull vert ?

 

Oui. Le vert s’est imposé dans notre garde-robe voilà quelques années sans la quitter. Mais pas n’importe quel vert. Nous affectionnons particulièrement le vert dit « Kelly Green », à la couleur profonde qui oscille entre l’émeraude et le trèfle irlandais.

 
 

Cette couleur nous apaise et nous obsède à la fois. Couleur préférée de Napoléon et de notre Historien d’art préféré – Michel Pastoureau – voilà ce qu’en pense ce dernier :

« Le vert avait jadis la particularité d'être une couleur chimiquement instable. Il n'est pas très compliqué à obtenir: de nombreux produits végétaux, feuilles, racines, fleurs, écorces, peuvent servir de colorants verts. Mais le stabiliser, c'est une autre paire de manches! En teinture, ces colorants tiennent mal aux fibres, les tissus prennent rapidement un aspect délavé. Même chose en peinture: les matières végétales (que ce soit l'aulne, le bouleau, le poireau ou même l'épinard) s'usent à la lumière; et les matières artificielles (par exemple le vert-de-gris, qui s'obtient en oxydant du cuivre avec du vinaigre, de l'urine ou du tartre), bien que donnant de beaux tons intenses et lumineux, sont corrosives: le vert fabriqué de cette manière est un véritable poison (en allemand, on parle de Giftgrün, vert poison)! Jusqu'à une période relativement récente, les photographies en couleur étaient, elles aussi, concernées par ce caractère très volatil du vert. Regardez les instantanés des années 1960: quand les couleurs sont passées, c'est toujours le vert qui s'est effacé en premier. Conclusion: quelle que soit la technique, le vert est instable, parfois dangereux. »

 
 

Mais le vert est aussi la couleur de l’apaisement et de l’espérance formalisé au Moyen-âge : 

« Le cardinal Lothaire, futur Innocent III, le plus grand pape de l'histoire, qui la formalise dans son traité sur la messe. Il confirme les usages liturgiques concernant le rouge, le noir et le blanc, mais innove en introduisant le vert dans les églises. Il écrit que c'est la couleur de l'espérance, mais aussi une couleur moyenne, qui convient aux jours ordinaires. C'est pourquoi, encore aujourd'hui, l'étole des prêtres est verte en dehors des grandes fêtes liturgiques. Remarquons que le bleu est absent de la liturgie. Il faut dire que le latin n'avait pas de terme de base dédié au bleu. Ce n'est qu'au XIe que le latin emprunte le mot germanique blaupour faireblavus, qui donnera «bleu» en français. »

Le vert est la couleur de la contradiction par excellence. Il symbolise la fortune et l’infortune, la chance et la malchance mais aussi la virilité – « vir » en latin signifie « homme ». Finalement, le vert représente l’Homme dans toute son humanité. Ses désirs, ses réticences, ses faiblesses mais aussi ses forces.

Nous explorons les différentes marques proposant des pull Kelly green, après Howlin’, voici celui de Bosie tricoté par Harley of Scoltand dans un coloris assez émeraude.

 
 
 

Et pourquoi pas un pull rouge ?

 

Note : nous avons demandé à Bosie de nous envoyer le pull Rouge que vous allez découvrir dans cet article


Après le Jaune Citron, le Kelly Green et le Bleu Roi, une autre couleur vive nous captive particulièrement cette saison : le rouge !

Si le bleu est actuellement la couleur préférée des européens, le rouge a longtemps été majoritaire dans les productions culturelles et vestimentaires et ce jusqu’à la fin du Moyen Âge.

Le rouge est en Occident la première couleur que l’homme a maîtrisée, aussi bien en peinture qu’en teinture. C’est probablement pourquoi elle est longtemps restée la couleur «par excellence», la plus riche du point de vue matériel, social, artistique, onirique et symbolique.

Admiré des Grecs et des Romains, le rouge est dans l’Antiquité symbole de puissance, de richesse et de majesté. Au Moyen Âge, il prend une forte dimension religieuse, évoquant aussi bien le sang du Christ que les flammes de l’enfer. Mais il est aussi, dans le monde profane, la couleur de l’amour, de la gloire et de la beauté, comme celle de l’orgueil, de la violence et de la luxure.[…] Toutefois, à partir de la Révolution française, le rouge prend une dimension idéologique et politique. C’est la couleur des forces progressistes ou subversives, puis des partis de gauche, rôle qu’il a conservé jusqu’à aujourd’hui.

4ème de couverture du livre sur le Rouge de Michel Pastoureau

Dès la fin du Moyen Age, de nombreux décrets vestimentaires sont pris et certaines couleurs sont interdites à des classes sociales. Le rouge est imposé à des activités en marge comme les prostituées, les bouchers, les bourreaux, les lépreux. Mais c’est la Réforme protestante qui va contribuer à interdire et faire reculer le rouge. Les Réformateurs considèrent en effet que le rouge est une couleur trop voyante, trop couteuse, indécente, immorale et dépravée. Le rouge est associé à quatre des sept pêchés capitaux comme l’orgueil, la colère, la luxure et la goinfrerie. Il est lié à la violence, la débauche, la trahison et au crime. Au XVIe siècle, une véritable haine du rouge se développe et la Réforme déclare la guerre aux couleurs trop vives et trop voyantes.

Céline Baccari |clio-cr.clionautes.org

 
 

Le rouge c’est aussi la couleur des moniteurs de ski. Les fameux pulls rouges. À tel point que son port est même inscrit dans la charte de l’École du ski français. Soit une armée de pulls rouges avec près de 17 000 moniteurs dans l’Hexagone.

Mais pas besoin d’être moniteur de ski pour porter un pull rouge. Comme toute les couleurs vives, le rouge s’associera particulièrement bien avec un pantalon blanc. Cela fonctionne également très bien avec un pantalon beige et c’est ce que choisit de faire Marcos ici.

Comme à notre habitude, nous avons opté pour un pull est brossé 4 fois de chez Bosie. La marque l’a d’ailleurs appelé French Red en notre hommage ! Car oui, on aime tellement ce rouge que nous avons poussé pour qu’ils le proposent cette saison dans leurs collections. Une vraie réussite.

Disponible ici.

 
 

Où trouver un vrai Cowichan Sweater ?

 
 

Où trouver un vrai Cowichan Sweater ? Ici.


Histoire

Depuis la fin des années 1800, le peuple salish de la côte vivant en Colombie-Britannique au Canada tricote les célèbres pulls en laine Cowichan. Le design unique de ces vêtements est souvent facilement identifiable grâce à leurs motifs d’animaux typiques du Canada : l’aigle, le renne, l’ours. Mais aussi via des formes géométriques répétées à la taille et aux épaules.

Un vrai pull Cowichan commence avec de la laine de mouton de l'île de Vancouver. Les familles des tribus Cowichan maintiennent la tradition du pull Cowichan depuis plus de 150 ans. Elle se transmet généralement de mère en fille, mais pas nécessairement.

Les pulls et cardigans Cowichan sont tricotés à la main, parfois d’une seule pièce. Traditionnellement la laine était achetée brute aux agriculteurs locaux. Les tricoteurs devaient alors la nettoyer, la sécher et la carder afin d’en faire un fil. Cette laine peu transformée sentait fortement la lanoline, cette graisse qui protège la laine des éléments extérieurs.

Les pulls Cowichan traditionnels ne sont pas teints et ne sont donc disponibles que dans les couleurs naturelles des moutons : noir, gris, blanc, marron...Les couleurs synthétiques ont l’avantage d’offrir un colorama plus important mais aussi d’être plus profondes. Le noir est vraiment noir.


Canada Sweater Compagny

Si de nos jours les pulls Cowichan sont plus susceptibles d’être tricotés avec de la laine néo-zélandaise ou en matière synthétique, certains fabricants continuent de proposer d’authentiques cardigans et pulls Cowichan. C’est le cas de Canada Sweater Compagny, fabricant de pull Cowichan fondé en 1977.

La majorité de leurs pulls sont toujours tricotés à la main par des artisans canadiens à l'aide de laines provenant de filatures de laine canadiennes.

Leurs tricots de leur gamme Heritage sont même fabriqués à partir de laines naturelles non teintes, filées à la main en donnant au fil une légère torsion pour plus de solidité tout en conservant la douceur. Les fils étant exempts de produits chimiques ou de colorants, ils conservent davantage cette pellicule naturelle qui recouvre la laine (la lanoline) et aident ainsi à repousser l'eau en cas de pluie.


Vous pouvez les trouver sur Mr Porter - liens en cliquant sur les images.

Carhartt WIP a également collaboré avec Canada Sweater Compagny cette saison pour proposer son propre modèle.

Lien en cliquant sur les images.

 

Pull Shetland Maalbi

 
 

Note : Maalbi nous a envoyé le pull que vous allez découvrir dans cet article

« Shaggy », « Shetland » sont des mots que vous lisez souvent dans nos articles chez Les Indispensables.
On vous a déjà présenté les écharpes Maalbi, une belle pépite encore peu connue. Nous vous présentons cette fois-ci leurs pulls Shetland dans une couleur peu répandue : violet ou lilas.

Marcos porte ici une taille « M » qui lui convient - même si le pull est un peu long. Le laine Shetland n’est pas réputée pour être la plus douce et ce pull n’y échappe pas. La main est sec et peu moelleuse. On préfère les pulls de chez Bosie, bien qu’ils ne soient pas vraiment comparables. Les fils utilisés ne sont pas les mêmes. L’un est brossé, l’autre non. L’un est tricoté en intégral, l’autre non.

Ceci dit, Maalbi propose ce pull au prix très correct de 69€.
Et point positif : il ne gratte presque pas.

Le vert est une couleur que nous utilisons fréquemment pour les pulls de nos shooting photos. Mais ce coloris lilas fonctionne à merveille.
N’hésitez pas à les contacter directement via Instagram pour d’autres coloris.

En résumé, on ira davantage chez Maalbi pour leur offre d’écharpes et de plaids dont c’est le coeur de métier, mais c’est aussi parce que les pulls Shetland non brossés ne sont de prime abord pas notre préférence.

 

N.E. BLAKE & Co. – Cricket jumper

NE-Blake

Pull Cricket

 
 

Note : nous avons demandé à N.E. Blake de nous envoyer le pull que vous allez découvrir dans cet article.

En 465 av J.-C., deux tyrans Siciliens - Gelon et Hiéron – exproprient et déportent les habitants de Syracuse. Pour se défendre, le peuple fit appel à trois grands orateurs pour soutenir leur cause : Empédocle d’Agrigente, Corax et Tisias. Le peuple triomphe, l’art de la rhétorique est né. Le philosophe romain Cicéron érigea cette technique en véritable art oratoire et déclare « l’éloquence comme la raison est la vertu de l’homme ». 

Dans son art oratoire, De Oratore, il accorde une importance particulière à la gestuelle, à l’éloquence et l’élégance du corps. La personnification de la rhétorique dans l’Histoire de l’art est celle d’une jeune femme, couronnée de fleurs, de perles ou de pierreries et toujours habillée en blanc. L’habit justement. Une pièce essentielle de ce puzzle : une personne mieux habillée qu’une autre a-t-elle un pouvoir de persuasion plus fort ? L‘art rhétorique semble répondre par la négative à cette interrogation. 

Mais d’autres questions peuvent être soulevées aujourd’hui. Dans le même ordre, peut-on porter des vêtements de travail lorsque nous n’y sommes pas ? Il nous semble tout à fait normal de porter une veste de travail le weekend. Peut-on porter des vêtements de sport lorsque nous n’en pratiquons pas ? La réponse ne peut qu’être positive. La preuve avec ce pull cricket que nous avons découvert chez la marque anglaise N.E.Blake & Co.

Décryptage. 


Une marque de cricket pour les joueurs de cricket

C’est en 1926 que Nicholas « Paddy » Padwick établie sa nouvelle marque « N.E.Blake&Co » à Minster Street à Reading, en Angleterre. Son but était d’offrir des vêtements de sport de la plus haute qualité. Paddy était un sacré sportif lui-même : golf, hockey, boxe ou encore cricket.

"Paddy" Padwick, neblake.com

Le business est florissant, même durant les bombardements de la Blitz Krieg, Paddy réussi à revenir à la boutique après son service militaire.À son décès, la marque est reprise par sa femme Anne. Lorsqu’elle décède à son tour en 2017, c’est son petit-fils Henry Lloyd-Hughes qui prend la suite et redynamise l’image de marque. Étant lui-même un jeune acteur à succès, son but était de rendre cette marque presque centenaire plus contemporaine. Le pari est réussi.

Lorsque Henry reprend la marque en 2019, il redécouvre l’abondance des archives de la marque et se dit qu’il en fallait ressusciter l’âme vintage. Il en sait quelque chose. A la fois amateur d’art sartorial et grand collectionneur de vêtements vintage des années 1940 et 1950, il a amassé une collection impressionnante, des « chambres remplies de vêtements vintage » dit-il ! Ce qui lui plaît le plus, est de voir par exemple un adolescent japonais porter sa marque mais aussi des joueurs de cricket eux-mêmes. Rendant ses vêtements portable sur et en dehors du terrain.


Tous les vêtements de la marque portent des noms de sportifs ayant pratiqué le cricket, à l’instar de la chemise « Peter May », le pantalon « Len Hutton » ou encore le « Jack Russell – bucket hat ». Chaque pièce proposée sur le site est l’incarnation des meilleurs détails de pièces vintage ayant existé.À l’image de la chemise de cricket en jersey « Peter May » au long col années 1950.


Un pull de cricket pour la ville, la campagne ou la pratique du sport

La versatilité du vêtement est un élément qui nous tient très à cœur chez Les Indispensables. Pouvoir porter des vêtements qui sont initialement destinées à un autre but est souvent captivant. Ce pull en est un parfait exemple. Il est tricoté en Angleterre, avec de la laine anglaise et adopte un motif à torsades avec un grand col « V » échancré caractéristique, à liseré bleu ciel.

Le pull est chaud, la laine est douce, l’allure est là.

Nous avons opté pour une taille « S », le pull est déjà assez confortable. Nous vous conseillons de prendre votre taille habituelle, mais pour toute question, la marque a un guide de taille sur leur site et surtout est très réactive sur Instagram.

Là où réside la spécificité de la marque en fait également sa force : elle est collabore avec les clubs de cricket – une personnalisation est possible pour ceux-ci – et propose des vêtements fonctionnels pouvant être portés par tous, tous les jours.

Si vous n’avez pas encore de pull cricket, vous savez où vous pouvez vous en procurer un, ou deux même.

Texte : Marcos E.
Photos : Thomas M.

 

Polo shirt Mohair - Aimé Leon Dore

 
 

Les pulls en mohair gagnent en popularité. En témoigne ces pulls en mohair de la marque new-yorkaise Aimé Leon Dore. Ce sont même des polos de rugby pour être plus précis, ce qui est assez rare sur le marché. Pour couronner le tout, ils sont brossés pour accentuer un côté duveteux déjà naturellement présent avec le Mohair.

Composition : 30% Mohair, 30% Wool, 40% Nylon
Nettoyage à sec uniquement
Fabriqué en Chine
Prix : 510€


 

Comment sont brossés les pulls Shaggy Dog ?

 
 

Tout comme les plus belles écharpes (provenants de chez Johnstons of Elgin, Joshua Ellis, Brun de Vian Tiran…), les plus beaux pulls Shaggy Dogs sont brossés avec des chardons naturels, appelés cardères dipsacus fullonum. À ne pas confondre avec les cardères dipsacus sylvestris qui possèdent des aiguilles, non des crochets, et qui donc ne permettraient pas d’obtenir le même résultat.
Ce type de plante provient majoritairement du Portugal. Sa culture a quasiment disparu en Angleterre.

C’est cette dernière étape qui permet d’obtenir le fameux effet Shaggy si moelleux, doux et chaud. Exit donc les brosses métalliques qui abiment sensiblement plus les fils.

Ci-dessous quelques images issues d’une visite du magasin Coréen barbershop.co.kr. chez Harley Of Scotland.

Pour la petite histoire, la machine que Harley utilise pour brosser ses pulls Shaggy Dog date des années 1940. Elle est toujours équipée de chardons naturels, comme ce qui se faisait à l’époque. Bosie (qui travaille avec Harley of Scotland) nous a confié que l’atelier a déjà essayé de les remplacer par des brosses métalliques mais le résultat ne fût pas satisfaisant.

Vous noterez que chaque pull est brossé individuellement.

Images barbershop.co.kr.

 

Faut-il porter un pull par dessus une chemise ?

 
 

Marcos : Tu ne portes jamais de chemises sous un pull ?

Thomas : Maintenant que tu me poses la question, c’est vrai que j’ai toujours eu un blocage sur l’association chemise avec un pull col rond.

Principalement pour deux raisons.
La première pour le petit côté « premier de la classe », « monsieur je sais tout ». Alors oui, un pull Shetland par-dessus une OCBD est sans doute un look Ivy incontournable. Mais le style n’est pas une démonstration mathématique. Je me sens beaucoup plus proche d’un Giorgio Armani. A mon sens, un pull se porte plutôt à même la peau ou par dessus un t-shirt. Notamment dans le cas d’un pull en Shetland qui gratterait atrocement.

La deuxième raison est liée à l’inconfort que génère cette superposition. Trop chaud. Trop collant. J’exagère à peine en disant que des actions comme lever les bras ou plier les coudes deviennent assez désagréables. Ce que j’aime dans les pulls, c’est justement cette élasticité sans pareil. Mais porter une sous couche en tissu chaîne et trame, c’est casser cet avantage. Le point positif de tout ça, c’est que ce n’est pas handicapant socialement.
A vrai dire, jusqu’à présent je n’en avais même jamais parlé à quelqu’un.

Et puis, qui a envie de ressembler à Woody Allen ?

Le premier de la classe, monsieur je sais tout

Woody Allen

 

Pull Guernesey - Le Tricoteur

 
 

Note : nous avons demandé à Le Tricoteur de nous envoyer le pull que vous allez découvrir dans cet article

Il y a quelques mois nous avons écrit un article consacré au pull Guernesey, un pull marin originaire de l'île de Guernesey, où il a été développé il y a plus de 400 ans.

Traditionnellement tricoté manuellement, le pull Guernsey original est composé de laine peignée (worsted wool) britannique (filée depuis le Moyen Âge par des familles des îles anglo-normandes) non traitée, la lanoline naturelle du mouton permettant au pull de mieux résister aux intempéries et à l’usure. L’inconvénient majeur de ce type de laine : une odeur plus ou moins bestiale. Très utilisé dans la Royal Navy, il était idéal pour pouvoir affronter des coups de vent de force 10 sur l’Atlantique.

Il existe plusieurs modèles de pulls Guernesey : Whitby, Filey, Staithes, Channel Islands, Scarborough…Mais le plus simple et le plus connu est sans doute le Channel Island Guernsey. On le reconnaît grâce à ses deux colonnes en point mousse sur la poitrine, son col côtelé en forme de bateau, le point 2x2 qui ressemble à une corde au niveau des emmanchures, la présence de goussets, les bords côtes des poignets très longs et serrés pour éviter que l’eau ne pénètre et les manches légèrement plus courtes pour la même raison.

C’est ce pull que nous avons eu la chance d’essayer grâce à la marque Le Tricoteur.

HISTOIRE

Tout comme l’île de Jersey, l’île de Guernesey est proche des côtes normandes. Ces deux îles sont des territoires autonomes, possessions de la Couronne Britannique mais ne font pas pour autant parties du Royaume-Uni.  Capture écran - Google Maps - Données Cartographiques @2021 Google

Tout comme l’île de Jersey, l’île de Guernesey est proche des côtes normandes. Ces deux îles sont des territoires autonomes, possessions de la Couronne Britannique mais ne font pas pour autant parties du Royaume-Uni.
Capture écran -
Google Maps - Données Cartographiques @2021 Google

Le Tricoteur est une marque fondée en 1964 à St Peter Port, la capitale de l’île de Guernesey. Sur la carte Google ci-dessus, on se rend bien compte de la proximité de l’île Guernesey avec la France. Comptez 2h en ferry depuis Saint-Malo.

Lidée de l’entreprise est venu à Robert Macdougall lors d'un voyage aux États-Unis pendant ses études. Il constate que son pull guernesey tricoté à la main est très admirée par ses hôtes américains. A son retour il achète une machine à tricoter manuelle.
Les débuts sont modestes mais prometteurs. L’entreprise compte alors un employé qui s’occupe de la seule machine à tricoter mécanique et de six tricoteurs manuels qui travaillaient à domicile. Elle se développera avec les années.

À la fin des années 70, il y avait environ 400 tricoteurs manuels et Le Tricoteur produisait plus de 100 000 vêtements par an. Avec le double impact d'une récession mondiale et la concurrence des pulls synthétiques fabriqués en série, Robert Macdougall vendra l'entreprise en 1984.

Illustration d’une machine à tricoter manuelle dans les années 70 chez Le Tricoteur Image letricoteur.co

Illustration d’une machine à tricoter manuelle dans les années 70 chez Le Tricoteur
Image letricoteur.co

36 ans plus tard, Rachel Lainé rachète l’entreprise et souhaite continuer la production du pull Guernesey original.

 

FABRICATION

Le Tricoteur se concentre sur 1 seul type de pull : le Guernsey traditionnel - même si une variante zippée est également proposée.
Question fabrication, la marque utilise les mêmes procédés que les meilleurs ateliers de production de pulls. Aussi, tous leurs pull Guernsey sont fully fashionned (tricotage en forme) et “ramaillés” à la main.

Opération dite de remaillage manuel - un abus de langage parce que cela nécessite une machine. Il s’agit néanmoins d’une opération longue et complexe. Image letricoteur.co

Opération dite de remaillage manuel - un abus de langage parce que cela nécessite une machine. Il s’agit néanmoins d’une opération longue et complexe.
Image letricoteur.co

Remaillage manuel “maille à maille” Image letricoteur.co

Remaillage manuel “maille à maille”
Image letricoteur.co

Le tricotage des pulls est toujours réalisé sur des machines veilles de plusieurs décennies. Certaines machines ont spécialement été achetées pour réaliser les “goussets” que l’on retrouve sous les aisselles et qui améliorent le confort.

Image letricoteur.co

Image letricoteur.co

Image letricoteur.co

Image letricoteur.co

Les déchets (de fils) ne sont bien évidemment pas jetés. Ils sont utilisés pour fabriqués des bonnets, des “dobbos” (bonnets plus court) ou encore des écharpes.

Dobbo rose fluo Le Tricoteur Image letricoteur.co

Dobbo rose fluo Le Tricoteur
Image letricoteur.co

Bonnet rayé  Le Tricoteur Image letricoteur.co

Bonnet rayé Le Tricoteur
Image letricoteur.co

 

NOTRE AVIS SUR LE PULL LE TRICOTEUR

LAINE ANGLAISE NON TRAITÉE

Première impression un fois la carton ouvert : le pull pèse son poids. On sent toute de suite qu’une bonne quantité de laine est nécessaire pour la réalisation d’un pull. Autre constatation immédiate, la laine est visiblement non traitée. Sa main est très sec, plate et rustique. Un toucher similaire que l’on avait déjà senti en utilisant des fils de chez Fonty, l’une des plus anciennes filatures française en activité. Le pull dégage également une légère odeur de lanoline mais celle-ci s'estompe avec le temps.

On conseillerait donc de porter systématiquement ce pull avec un t-shirt ou un sous-vêtement. On ne vous cache pas que c’est donc avec une certaine appréhension que nous avons enfilé pour la première fois ce pull Le Tricoteur. Et pourtant, au quotidien le pull s’avère très confortable, il tient chaud et surtout il ne gratte pas (trop). Si l’on fait un parallèle, c’est un peu comme porter un jean brut 100% coton lorsque l’on est habitué à leurs homologues mélangés à de l'élasthanne. Question pulls, on est habitué à rechercher un toucher cachemire. Même quand il s’agit de laine. Mais ce pull nous démontre qu’il est tout à fait possible de porter au quotidien quelque chose de plus rustique et moins traité.

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COUPE

Comme tout bon pull Guernsey, il n’y a ni devant ni derrière. Non, aucune étiquette située au niveau du cou qui puisse vous influencer. Oui, le pull Le Tricoteur se porte indifférent dans un sens comme dans l’autre même si ils conseillent - dans la mesure du possible - d’alterner les côtés pour éviter une usure anormale.

Marcos (1,70m) porte ici une taille 40. Tout comme le choix de la matière, la coupe est également fidèle aux pulls traditionnels. En conséquence, le pull est relativement long (pour couvrir et protéger la taille) et les coutures aux épaules sont déportées. Mais c’est précisément cette identité visuelle - avec les point de tricots - qui rend ce pull unique.

On distingue une colonne en point mousse ainsi que des côtes 2x2 qui représente les cordes des bateaux

On distingue une colonne en point mousse ainsi que des côtes 2x2 qui représente les cordes des bateaux

Aperçu également d’un gousset au niveau du col - similaire à ceux présents sous les aisselles

Aperçu également d’un gousset au niveau du col - similaire à ceux présents sous les aisselles

Entretien

Le Tricoteur conseille de ne laver leurs pulls qu’à la main ce que nous avons pour le moment suivi à la lettre. Les frottements en machines sont à éviter absolument.
Il n’est de toute façon pas nécessaire de laver vos pulls systématiquement après chaque port. Bien au contraire. Laissez-les simplement s’aérer. Ils ne sont pas en contact direct de la peau et la laine retient peu les odeurs.

Accès au site Le Tricoteur.

 

Pull Aran - Mythes et légendes

 

Tout comme les îles d'Aran, le pull Aran est associé à de nombreux mythes et légendes qui perdurent encore aujourd’hui. Les travaux de Siún Carden (cf son article intitulé Cable Crossings: The Aran Jumper as Myth and Merchandise paru en 2014 dans la revue Costume), Richard Rutt (cf son livre A history of hand knitting), Alice Starmore (cf son livre Aran Knitting) ou encore Vawn Corrigan, ont permis de casser quelques uns de ses mythes qui continuent depuis des années.
C’est le cas par exemple avec Heinz Edgar Kiewe (1906–1986), auteur du livre The Sacred History of Knitting dans lequel il associe les motifs des pulls Aran à des motifs celtiques Irlandais d’origine médiévale. Bien que fallacieuse, cette théorie fût pendant longtemps très répandue.

 
The Sacred History of Knitting de Heinz Edgar Kiewe Image amazon.fr

The Sacred History of Knitting de Heinz Edgar Kiewe
Image amazon.fr

 

Les mythes qui entourent les pulls Aran sont nombreux et continuent à se diffuser, même dans des livres dédiés à la maille qui semblent sérieux.

Fifteen years ago I wrote this book with the intention of demolishing some of the myths surrounding Aran knitwear
— Préface de Alice Starmore dans Aran Knitting 

Les motifs distinctifs

L’une des principale légende affirme que chaque famille d'insulaires d'Aran tricotait un motif distinctif pour ses pulls afin de pouvoir identifier le corps d’un pêcheur qui se noyait en mer.

Il est possible que les racines de ce mythe ait vu le jour en 1904, avec la pièce Riders to the Sea de John Millington Synge, dans laquelle une femme des îles d’Aran identifie un marin mort grâce à se chaussette qu'elle avait tricoté. En découvrant le vêtement, la fille, Nora, s'écrie : « C'est Michael, Dieu épargne son âme [...] C'est la deuxième [chaussette] de la troisième paire que j'ai tricotée, et j'ai mis trois points de suture […] ».

Une histoire reprise et consolidée en 1962 par Pádraig O’Síocháin dans son livre Aran: Islands of Legend. Il y rapporte que les tricots Aran ont toujours été un moyen d'identification des insulaires retrouvés en mer.

Et pourtant, si on l’en croit les travaux de Siún Carden ou Alice Starmore, tout ceci n’est qu’un mythe qui a grandement contribué à populariser ce pull.

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Images beige-habilleur.com - Pulls Aran Inis Meain

Qu’est ce qu’un pull Guernesey ?

 
 
Tout comme l’île de Jersey, l’île de Guernesey est proche des côtes normandes. Ces deux îles sont des territoires autonomes, possessions de la Couronne Britannique mais ne font pas pour autant parties du Royaume-Uni. Capture écran - Google Maps - Do…

Tout comme l’île de Jersey, l’île de Guernesey est proche des côtes normandes. Ces deux îles sont des territoires autonomes, possessions de la Couronne Britannique mais ne font pas pour autant parties du Royaume-Uni.
Capture écran -
Google Maps - Données Cartographiques @2021 Google

Un pull Guernesey (ou Gansey, mais aussi “knit-frock” et “Polperro knitfrocks”) est un pull marin vraisemblablement* originaire de l'île de Guernesey, où il a été développé il y a plus de 400 ans.

L'industrie du tricot à Guernesey a commencé au début du 16e siècle, lorsque des licences ont été accordées à l'île de Guernesey par la Couronne Britannique pour importer de la laine d'Angleterre. A cette époque la majorité des tricots produits sont des sous-vêtements et plus particulièrement des collants. La reine Elizabeth I les portait brodées de soie, et l’histoire raconte que la reine Marie Stuart a insisté pour porter une paire de bas de Guernesey avant d’aller à son exécution. Si le pasteur William Lee invente la première machine à tricoter en 1589, celle-ci est uniquement conçue pour la production de bas. Le pull Guernesey étant une maille beaucoup plus grosse, il sera pendant longtemps tricotés à la main.

Le pull Guernesey gagnera en notoriété lorsque le célèbre amiral Nelson le recommanda à la Royal Navy. C’est ainsi qu’en 1857, les soldats de la garnison d'Halifax, en Nouvelle-Écosse, reçurent des Guernseys dans le cadre de leur équipement d'hiver. Certains régiments de la Royal Navy utilisent encore ce type pull aujourd’hui.

Tricoté à la main en une seule pièce, le pull Guernsey est particulièrement adapté au travail des marins qui sont à la merci du vent et de la météo en général. Le pull Guernesey est une pièce très dense et lourde afin d’être non seulement chaude, mais aussi résistante à l'eau et au vent grâce à un tricotage très serré. C’est pour cette raison qu’il fût adopté par de nombreux pêcheurs et leurs familles. Les pulls étaient souvent tricotés par les épouses de ces pêcheurs même s’il n’était pas rare que les hommes tricotent également eux même des pulls. Jusqu’à 80 heures de travail pour tricoter un seul pull. Les modèles de tricot de ces pulls étaient transmis à travers les générations, de manière purement orale et non écrite. Traditionnellement, les Ganseys sont tricotés à partir de laine 5 fils dans une couleur marine profonde, teinte naturellement à partir d'indigo.

 
Photo de portrait d’un marin de Guernsey Image letricoteur.co

Photo de portrait d’un marin de Guernsey
Image letricoteur.co

 

La silhouette des pulls Guernesey est très particulière. Les épaules sont tombantes et le col légèrement montant présente une forme allongée à cause de ses goussets - cf. plus bas. De même, des goussets sont souvent ajoutés sous les bras pour une plus grande facilité de mouvement, très utile pour les marins qui doivent régulièrement lever les bras. Certains modèles de pull Gansey présentent également des fentes sur le bord côte inférieur afin de faciliter mouvements. Le pull se porte près du corps pour éviter que le marin ne s’accroche accidentellement aux différents outils de pêche pendant les longues sorties en mer.

Historiquement, on pourrait distinguer plusieurs catégories de pulls Guernesey selon leur usage : ceux prévu pour l’été, ceux adaptés à la période hivernale et ceux, plus excentriques, qui étaient exclusivement portés le dimanche et les jours fériés. Avant l’avènement des colorants synthétiques à la fin du XIXe siècle, le bleu était obtenu en utilisant l'indigo naturel, un extrait de plante importé d'Inde et que l’on connaît tous aujourd’hui grâce au denim. Les pulls d’été étaient quant à eux parfois gris pâle ou fauve. Le poids des pulls ganseys fabriqués variaient également selon la saison. En hiver les pulls étaient tricotés avec un cinq fil et l’été dans un fil, deux fils, trois fils, ou quatre fils.

Pour trouver plus de photos d'époque, on vous conseille de regarder le travail de Francis Meadow Sutcliffe. C’est un photographe anglais connu pour ses clichés pris à Whitby, en Angleterre, à la fin de l'ère victorienne et au début du 20e siècle.

Fait intéressant, les pulls Guernesey sont unisexes et le devant et le derrières sont identiques. Ils étaient tricotés à l'identique afin de pouvoir être inversés en cas d'usure excessive au niveau des coudes ou ailleurs. Certaines parties des pulls étaient même démaillées et réparées au besoin. Cela signifie aussi que la couleur indigo des pulls pouvait varier énormément à mesure que certaines parties vieillissaient et que d’autres étaient remplacées. 

Chaque pull Guernesey présente un motif qui raconte une histoire. Certains sont basés sur la météo, d’autres font écho aux formes faites par les vagues, la grêle les éclairs...ou encore à la pêche, aux cordes…Dans le Livre de Gladys Thompson,“Patterns for Guernseys, Jerseys & Arans” on apprend même qu’il existe un motif «mariage lines» qui représente les hauts et les bas de la vie de couple.

Chaque motif était souvent propre à une famille de pêcheurs ou à un village de pêcheurs. Les initiales étaient aussi parfois ajoutées afin d'aider à identifier un corps récupéré du mer suite à la la perte d'un bateau, événement qui était assez fréquent.*

Livre de Gladys Thompson,“Patterns for Guernseys, Jerseys & Arans” Image amazon.fr

Livre de Gladys Thompson,Patterns for Guernseys, Jerseys & Arans”
Image amazon.fr

De nos jours les modèles les plus courants de pulls Guernesey sont : Whitby, Filey, Staithes, Channel Islands, Scarborough…Mais le plus simple et le plus connu est sans doute le Channel Island Guernsey. On le reconnaît grâce à ses deux colonnes en point mousse sur la poitrine, son col côtelé en forme de bateau, le point 2x2 qui ressemble à une corde au niveau des emmanchures, la présence de goussets, les bords côtes des poignets très longs et serrés pour éviter que l’eau ne pénètre et les manches légèrement plus courtes pour la même raison.

Pull Guernesey motif Channel Islands

Pull Guernesey motif Channel Islands

La flèche rose indique le sens de tricotage lorsque les pulls étaient tricotés à la main.
Concernant les flèches vertes :

  1. Ce qu’on appelle un gousset, une pièce (ici en maille) située aux aisselles qui facilite les mouvements

  2. Point mousse (garter Stitch)

  3. Fente sur le côté pour faciliter les mouvements

  4. Point mousse (garter Stitch)

  5. Côtes 2x2 qui représente les cordes des bateaux

  6. On ne le voit pas très bien sur cette photo, mais il y a un gousset similaire à celui présent sous les aisselles

 

Où trouver des pulls GUERNSEY ?

La tradition des pulls Guernesey se perpétue bien qu’ils soient à présent principalement tricotés via des machines. On recommande 3 marques :

  • Le Tricoteur Guernsey

  • Guernsey Woollens

  • Channel Jumper

Elles tricotent toutes les 3 leurs pulls sur l’île de Guernsey dans les règles de l’art.

Quelques exemples de pulls Guernsey modèle Channel Islands provenant de la marque Le Tricoteur.
On a volontairement mis un petit intrus dans les photos ci-dessous, saurez-vous le retrouver ?

100% laine peignée.

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Dernière suggestion, la marque Flamborough Marine propose des tricots Guernesey réalisés entièrement à la main. A partir de 400£.


*Comme expliqué dans cet article, les preuves ne sont pas établies, les pulls Ganseys pourraient initialement ne pas être originaires de Guernesey. Il en va de même sur l’ajout d’initiales afin d'aider à identifier un corps récupéré en mer suite à la la perte d'un bateau. Cela relève sans doute plus du mythe que de la réalité. Voir notamment les travaux de Siún Carden sur ce sujet.

 

Où trouver les meilleurs pulls en laine Mohair pour homme ?

 
 

LA LAINE MOHAIR

Le mohair est une laine animale issue d'une race particulière de chèvre originaire de la province d’Angora (appelée Ankara aujourd’hui) en Turquie : l'Angora. Cet animal de petite taille pesant à l’âge adulte entre 40 à 50 kg, est pourvu d’un pelage originellement blanc - des initiatives pour promouvoir l'élevage des autres chèvres Angora aux pelages de couleurs différentes (noir, gris…) ont été lancées à la fin des années 90.

La chèvre Angora produit donc de la laine mohair, à ne pas confondre avec le lapin Angora qui produit de la laine angora.

 
La chèvre angora et sa toison bouclée très caractéristique Image aneca-mohair.com

La chèvre Angora et sa toison bouclée très caractéristique
Image aneca-mohair.com

 

"Mohair" est dérivé du mot arabe “makhayer”, qui signifie "choix". Son utilisation dans la confection de vêtements remonte au 4ème siècle av. J.C. Les premières chèvres Angora seront importées en Europe par Charles V, mais sans grand succès. Elles seront à nouveau réintroduites en France dans les années 80 grâce à un petit nombre d’éleveurs français et à l’importation de chèvres Angora du Canada, du Texas, d’Afrique du Sud, d’Australie et de Nouvelle-Zélande.

Si la plupart des chèvres d’élevages ont à la fois un pelage extérieur épais et une sous-couche plus fine pour assurer une bonne protection thermique, la toison de la chèvre Angora se rapproche plus de celle d’un mouton. Elle n’est globalement composée que d’une seule couche avec des fibres longues relativement grossières, entre 8 et 12 cm de longueur et entre 25 et 40 microns de finesse, localisées sur le dos, le vente, la tête et les pattes bien que les poils situées sur le cou et les pattes soient généralement moins frisés et moins doux.
A titre de comparaison les fibres de cachemire sont beaucoup plus fines, moins de 20 microns. C’est ce qui explique en partie pourquoi certains pulls mohair peuvent gratter lorsqu’il sont portés à même la peau. Cela reste malgré tout une fibre assez douce qui possède un brillant naturel et de bonnes capacités isolantes. Sans compter qu’elle est très légère.

Les fibres mohair sont récoltées 2 fois par an en tondant des chèvres en février-mars et en août-septembre.. Un procédé minutieux - et plus complexe que la tonte de moutons qui sont moins osseux et dont les toisons sont principalement situées sur le dos - qui permet de récolter plusieurs kilogrammes de laine mohair. Là encore le mohair se différentie du cachemire puisque pour récolter les fibres de cachemire, les chèvres ne sont pas tondues mais peignées au début du printemps lorsqu’elles muent. Chaque chèvre produit au maximum quelques centaines de grammes de cachemire, d’où son prix beaucoup plus élevé que le mohair.

Chaque année ce sont plus de 25 000 tonnes de mohair qui sont produites dans le monde. Les plus gros pays producteurs de laine mohair au monde sont l’Afrique du Sud (1er pays producteur, plus de 60% de la production mondiale), la Turquie, l’Argentine mais aussi les Etats-Unis, principalement dans l’Etat du Texas. L'élevage et la commercialisation de la laine et du mohair y fut introduit à la fin des années 1890 par la Charles Schreiner Company à Kerville. La chèvre angora est particulièrement bien adaptée aux paysages arides et secs. Elles n’aiment d’ailleurs pas beaucoup l’humidité.
A contrario les principaux pays consommateurs de mohair sont européens : le Royaume-Uni, les Pays-Bas et la Belgique en sont les plus gros importateurs.

La France importe quant à elle chaque année autour de 2 000 tonnes de mohair brut. Si les quantités produites sur le territoire français restent infimes, de l’ordre de 10 tonnes annuelles, la filière s’est professionnalisée depuis les années 80. On compte aujourd’hui une centaine d'éleveurs de chèvre Angora. Ils sont non seulement éleveurs mais également distributeurs et vendeurs. En effet, aucun éleveurs français ne revend le mohair brut, il le transforme en produits finis. Pour y parvenir, les éleveurs sont principalement regroupés autour de 2 labels : Mohair de Nos Chèvres ainsi que Mohair des Fermes de France.
Ces associations garantissent, non seulement des conditions d’élevages respectueuses de l’environnement et de l’animal, mais leurs permettent également de rassembler leurs productions afin de pouvoir bénéficier d’un effet de volume pour les opérations industrielles de transformation : le lavage, le filage…Pour qu’une exploitation soit rentable, elle doit compter au minimum une centaine de chèvres. Elle peut ainsi espérer produire jusqu’à plus de 300kg de mohair par an.


L’utilisation du mohair n’est pas limitée à la maille. Le mohair est historiquement utilisé dans la confection de vêtements chaîne et trame tel que construction des manteaux, des vestes… Ou encore pour les tissus d'ameublement, de costume, pour des couvertures, et même pour les peaux de phoque des skis de randonnées.

LES FILATEURS

Une fois la matière brute récoltée, des premiers tris sont directement effectués par les éleveurs pour classer les fibres selon leurs finesses. Le mohair de chevreaux (superkid mohair) est le mohair le plus fin et le plus doux. Il est issu de jeunes toisons et sera réservé aux produits en contact direct avec la peau : écharpes, gants, pulls et chaussettes. Le mohair issu de chèvres adultes, plus grossier, est quant à lui plutôt destiné à l’ameublement ou aux autres textiles (costumes, couvertures…).

Une fois trié, le mohair est ensuite cardé et peigné afin d’éliminer les matières végétales et les fibres courtes, tout en parellélisant les fibres longues. Cette transformation est majoritairement effectuée en Europe. On y trouve les meilleurs filateurs de laine mohair. On pense à Sesia en Italie, Igea, Illaria…ou encore Fonty en France.

En lisant les compositions des pulls, vous remarquerez très vite que les fils à tricoter sont très rarement en 100% mohair. Il y a très souvent au moins 2% de polyamide ou de soie, pour faciliter le tricotage. Les fils 100% mohair sont davantage destinés aux textiles en chaîne et trame, comme des plaids par exemple.
Ne soyez donc pas surpris de voir des compostions de pulls en mohair avec un fort pourcentage de nylon. Et bien entendu, la qualité du fil influe sur le prix du produit final. Un fil 80% mohair, 20% soie sera beaucoup plus cher et beaucoup plus noble qu’un fil 70% mohair, 30% polyamide. Les prix oscillent généralement entre 35€/kg jusqu’à plus de 200€/kg - pour un fil mohair haut de gamme produit en France par exemple.
La laine mohair est par ailleurs très souvent associée à d’autres laines comme la laine mérinos ou l’alpaga. Elle permet d’alléger le mélange et apporte de la brillance, un toucher doux ainsi qu’une très bonne capacité thermorégulatrice (jusqu’à 2 fois plus chaude qu’une laine de mouton).

En terme de jauge, les fils en mohair sont souvent adaptés pour de la grosse maille (jauge 5 et 7), mais il existe également des mélanges pour des pulls plus fins, tel qu’en jauge 12.


TEST AU QUOTIDIEN

On conseillerait de porter votre pull mohair par dessus un t-shirt. D’une part, parce que son tricot est très souvent assez lâche, transparent et qu’il ne tient pas excessivement chaud. Et d’autre part, comme évoqué précédemment, la laine mohair peut parfois gratter. Avec un t-shirt, le port de ce type de pull sera donc plus confortable.

Ci-dessous notre pull en superkid mohair de chez Roberto Collina. Coloris bleu marine, facile à porter. Il est très très léger, sans doute le plus léger de notre collection. Il peut donc se porter relativement tard dans la saison, de l’automne jusqu’au début du printemps.
Le mélange superskid mohair et alpaga est très doux et il peut être porté à même la peau.

Le pull est très peu brillant - ce qu’on préfère. Il est tricoté en intégral, il n’y a pas de coutures côtés.

Le pull est très peu brillant - ce qu’on préfère.
Il est tricoté en intégral, il n’y a pas de coutures côtés.

Une maille très aérée sans pour autant être (trop) transparente une fois le pull enfilé.

Une maille très aérée sans pour autant être (trop) transparente une fois le pull enfilé.

On distingue les fibres du mohair qui ressortent.

On distingue les fibres du mohair qui ressortent.

34% laine alpaga 34% superkid mohair 32% nylon  Made in Italy

34% laine alpaga
34% superkid mohair
32% nylon

Made in Italy

ENTRETIEN

Les pulls en mohair étant généralement assez fragiles, il vaut mieux privilégier le lavage à la main et à froid. Pour le faire sécher, surtout pas de passage au sèche linge, on conseille de laisser reposer votre pull à plat sur une serviette.
Et si vous ne pouvez pas vous passez de votre machine, nous conseillons un lavage à froid cycle laine, sans essorage. Pour mieux le protéger des frottements, il peut être utile de le placer dans un filet à linge.


NOS MARQUES PRÉFERÉES


Après quelques recherches, on s’aperçoit rapidement que les pulls en laine mohair sont relativement difficiles à trouver et ce encore plus en ce qui concerne les marques homme. Une tendance qui ne s’est pas améliorée suite aux récentes (2019) diffusions de vidéos de maltraitance des chèvres angora lors de la tonte en Afrique du Sud. Certaines marques de fast fashion telles que Gap, Zara, H&M et Topshop ont, dès lors, annoncé l’arrêt de l’utilisation de la laine mohair.

De manière générale, on peut remarquer que le mohair est très plébiscité par les marques italiennes. C’est donc, a priori, plutôt vers elles que l’on aurait tendance à orienter nos recherches. Mais pas uniquement comme vous allez le voir ci-dessous.

Howlin’

Presque chaque saison Howlin’, une marque belge que l’on aime beaucoup et dont on a déjà parlé ici, lance au moins un pull en mohair.
Sur Yoox vous trouverez un exemplaire disponible en S,M,L dans le coloris marine, le tout pour moins de 120€.
Autre possibilité via Mr Porter, dans une composition similaire - 70% mohair, 15% laine, 15% polyamide -mais en cette fois-ci en noir.

 
Un pull très léger Image Yoox.com

Un pull très léger
Image Yoox.com

70% Laine mohair, 15% Modal, 15% Polyamide Image Yoox.com

70% Laine mohair, 15% Modal, 15% Polyamide
Image Yoox.com

 
 
Made in United Kingdom Image mrporter.com

Made in United Kingdom
Image mrporter.com

La marque préconise de laver ce pull à la main Image mrporter.com

La marque préconise de laver ce pull à la main
Image mrporter.com

 

Roberto Collina

Roberto Collina est une marque italienne spécialisée dans la maille. Installée à Bologne depuis les années 50, elle produit des articles en tricot qui sont à la fois créatifs dans les matières choisies, et classiques dans leur formes.
Leurs pulls sont disponibles directement via leur e-commerce ou via quelques revendeurs tels que Elevation Store à Paris.
Les anciennes collections sont régulièrement soldées sur Yoox.

 
67% Laine mohair, 28% Nylon, 5% Laine Image Yoox.com

67% Laine mohair, 28% Nylon, 5% Laine
Image Yoox.com

34% Laine de Baby alpaca, 34% Laine mohair, 32% Nylon Image Yoox.com

34% Laine de Baby alpaca, 34% Laine mohair, 32% Nylon
Image Yoox.com

 
 

Marni

Marni est une marque Italienne lancée en 1994 et connue pour sa créativité, particulièrement dans le choix des couleurs.
La marque propose régulièrement des pulls en mohair. Ci-dessous un pull de la collection Automne-Hiver 2020 sous la direction de Francesco Risso.

 
Made in Italy Image mrporter.com

Made in Italy
Image mrporter.com

80% mohair, 20% polyamide Image mrporter.com

80% mohair, 20% polyamide
Image mrporter.com

 
 

Acne Studio

Acne Studio fait également partie du cercle de marques créatives qui proposent très régulièrement des pulls en mohair. Mais aussi des accessoires, telles que les écharpes de cette saison Automne Hiver 2020.

 
33% mohair, 28% alpaca, 22% polyester, 11% nylon, 5% wool, 1% elastane Image acnestudios.com

33% mohair, 28% alpaca, 22% polyester, 11% nylon, 5% wool, 1% elastane
Image acnestudios.com

33% alpaga, 25% laine, 20% mohair. Made in Italy Image acnestudios.com

33% alpaga, 25% laine, 20% mohair.
Made in Italy
Image acnestudios.com

Fully fashioned details Image acnestudios.com

Fully fashioned details
Image acnestudios.com

33% alpaga, 25% laine, 22% nylon, 20% mohair Made in Italy Image acnestudios.com

33% alpaga, 25% laine, 22% nylon, 20% mohair
Made in Italy
Image acnestudios.com

 
 

D’autres marques proposent des pulls en mohair de manière plus occasionnelle. C’est par exemple le cas cette saison de Schnayderman's, une marque de chemises casual fondée en 2012 par Joel Urwitz et Victor Press.
C’est également le cas pour la marque japonaise Uniform Experiment qui propose cette saison 2 pulls en mohair motif argyle.

 
Uniform Experiment  55% Mohair, 30% Nylon, 15% Wool Made in Japan

Uniform Experiment
55% Mohair, 30% Nylon, 15% Wool
Made in Japan

Image endclothing.com

Uniform Experiment  55% Mohair, 30% Nylon, 15% Wool Made in Japan

Uniform Experiment
55% Mohair, 30% Nylon, 15% Wool
Made in Japan

Image endclothing.com

 

Enfin, si vous cherchez de l’inspiration, on conseillerait la lecture de notre article consacré aux pulls Seditionaries, ces pulls en mohair aux couleurs vives qui furent portés par les punk dans les années 70. Pour les plus pressés d’entre vous, tapez directement “Johnny Rotten sweater” dans Google Image. Il s’agit du célèbre chanteur des Sex Pistols qui fût habillé par Vivienne Westwood et Malcolm McLaren.


Quid des marques femme ? On aime beaucoup l’offre de Katia Sanchez, une marque spécialisée dans la maille et plus particulièrement dans les pulls en mohair. C’est également la fondatrice de la marque Des Petits Hauts.
Autres possibilités chez Marni, Isabel Marant, Acne Studio…ou Missègle en ce qui concerne les accessoires.

 

Qu'est qu'un twinset ?

 
 

Un twinset est un ensemble composé d’un cardigan et d’un pull (à manches longues ou courtes) de la même couleur.
Le twinset (ou Twin Set - « ensemble jumeau ») a vu le jour dans les années 1930 lorsque le créateur de maille, Otto Weisz, a inventé l’ensemble cardigan et top assorti pour le célèbre marque Pringle of Scotland. Le twinset s'est ensuite adapté, dans les années 50 et 60, pour convenir aux vêtements de travail des femmes, principalement dans les métiers de l'enseignement et du secrétariat. Il deviendra également tendance lorsque des stars hollywoodiennes telles qu'Audrey Hepburn et Grace Kelly le portent régulièrement tel que dans le film à succès d'Alfred Hitchcock, Rebecca.

Bien que le twinset soit historiquement une tenue de travail classique pour femme, il peut très bien être porté et adapté aux hommes de nos jours.

Image pringlescotland.com

Image pringlescotland.com

Twinset en 1968 Image pringlescotland.com

Twinset en 1968
Image pringlescotland.com

 

Manches montées ⎜ Manches raglan

 
 

Si vous êtes comme Marcos, vous ne jurez sans doute que par les manches raglan. Comme expliqué dans son article review d’un manteau Beams Plus en Harris Tweed, ce type de manche offre une plus grand liberté de mouvement que la traditionnelle manche montée (set-in sleeve en anglais), même si c’est sans doute moins vrai dans le cas du tricot qui est par nature élastique et confortable.
A notre sens, la manche raglan adoucie également la silhouette générale du porteur.
La question peut se poser lors de l’achat d’un pull Shagyy Dog. Par définition, le pull étant brossé, il n’est pas toujours facile de savoir quel est le type de manche.

Nous tentons d’y répondre dans cet article.

LAURENCE J.SMITH

Les manches sont en général montées sur les pulls Laurence J.Smith.

Ce pull Shetland Laurence J.Smith n’est certes pas “Shaggy”, mais cela nous permet de distinguer clairement une manche montée. Image Frans Boone Store

Ce pull Shetland Laurence J.Smith n’est certes pas “Shaggy”, mais cela nous permet de distinguer clairement une manche montée.
Image Frans Boone Store

Pulls Shaggy Dog Laurence J.Smith

Pulls Shaggy Dog Laurence J.Smith

 

JAMIESON’S OF SCOTLAND

Les manches de leurs pulls Shaggy Dog sont raglan, légèrement déportées vers l’épaule. C’est une variante de la manche raglan, on parle parfois de manche marteau.

Image beige-habilleur.com

Image beige-habilleur.com

On distingue très nettement la manche raglan Image endclothing.com

On distingue très nettement la manche raglan
Image endclothing.com

 

J.PRESS

Les pulls Shaggy dog de chez J.Press sont majoritairement pourvus de manches montées. Cette indication est d’ailleurs systématiquement précisée sur le site de la marque.
Quelques exceptions cependant, tel que par exemple cet exemplaire orange vendu cette saison sur l’e-commerce Nitty Gritty. On y distingue des manches raglan.

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Image jpress.jp

Image jpress.jp

Image nittygritty.com

Image nittygritty.com

 

BOSIE

Les pulls Bosie sont montés avec des manches raglan.

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Image Bosie



HARLEY OF SCOTLAND

Les pulls Harley of Scotland sont montés avec des manches raglan.

Image stgermainshop.com

Image stgermainshop.com

Pull en Mohair Harley of Scotland : les autres pulls de la marque sont également pourvus de manches raglan Image harleyofscotland.com

Pull en Mohair Harley of Scotland : les autres pulls de la marque sont également pourvus de manches raglan
Image harleyofscotland.com

Image stgermainshop.com

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SHETLAND WOOLLEN CO

Les manches sont en général montées sur les pulls Shetland Woollen Co.

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Image ameblo.jp

Image ameblo.jp

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HOWLIN`

Les pulls Howlin` sont en général montés avec des manches raglan.

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Pulls Shaggy Dog - J.Press

 
 

HISTOIRE

J. Press est une marque pour homme fondée en 1902 sur le campus de l'Université de Yale par Jacobi Press, jeune immigré juif Letton arrivé aux Etats-Unis en 1896. Après avoir rejoint initialement son oncle tailleur dans le Connecticut, il rachète Goldbaum & Press, un atelier de couture, et fonde J.Press. Des magasins seront rapidement ouverts à New-York et sur les principaux campus des universités américaines de la Ivy League.
Jacobi Press aura deux fils, Irving et Paul. Ils travailleront tous deux chez J.Press, le premier en tant que styliste/directeur créatif et le second comme directeur financier. En 1974, la famille Press vend les droits de licence de J. Press pour le marché japonais à Kashiyama, ce qui en fait la première marque américaine à obtenir une licence au Japon. J.Press sera finalement revendue à Onward Kashiyama en 1986. Au moment de la vente, Irving et Paul ont tous les deux déjà plus de 70 ans.
Pour la petite histoire, J.Press a été parmi les premiers à importer des manteaux Burberry à partir de la fin des années 1920, des chapeaux fabriqués par Locke d'Angleterre, des parkas Barbour et même des vestes Brioni au début des années 60. Il s'agissait de costumes faits en Italie mais coupés selon les directives de J. Press.

J.Press est, avec Brooks Brother, probablement la plus belle représentante du style preppy américain. C’est aussi J.Press, qui, à la fin des années 1950 dépose et popularise* le Shaggy Dog, un pull à col rond en laine Shetland légèrement brossé sur l’extérieur. D’où la mention “REAL SHETLAND SWEATERS” sur les publicités de l’époque. Une référence à l’utilisation exclusive de laine Shetland.
Restituons le contexte de cette création. La guerre est finie, l’économie mondiale repart, les fabricants de tricots cherchent de nouveaux marchés. Dans le même temps, J.Press veut concurrencer le célèbre pull Shetland de Brooks Brothers. C’est à ce moment que, Irving Press a l’idée de brosser les pulls Shetland jusqu’à un certain point ; jusqu’à ce qu’ils ressemblent et procurent la sensation d’un “shaggy dog”, autrement dit un chien muni d’un pelage fourni, de poils hérissés. L’expression sera reprise et déposée. Le pull est toujours fabriqué à la main (via des machines manuelles) en Écosse dans un petit atelier familial.

Ah sure now, brush’em until she feels like a Shaggy Dog
— Le tricoteur de chez Drumohr dans les années 1950
 
Moins de 15$ à l’époque pour acquérir un pull J.Press Shaggy Dog  Image jpressonline.com

Moins de 15$ à l’époque pour acquérir un pull J.Press Shaggy Dog - à comparer au coût de la vie à cette date
Image jpressonline.com

Pulls hand-frame knitted i.e tricotés sur des machines manuelles telle que la Dubied que nous possédons Image jpressonline.com

Pulls hand-frame knitted i.e tricotés sur des machines manuelles telle que la Dubied que nous possédons
Image jpressonline.com

 

*Le pull Shaggy Dog sera porté par bon nombre de Stars comme Gary Grant ou JFK.

SUR LA QUESTION DE SA PRODUCTION

Une question passionne les internautes depuis plus de 10 ans : quel atelier fabrique les pulls Shaggy Dog de J.Press ?
Au-delà de la curiosité, cette question cache sans doute l’idée d’acheter le même pull mais moins cher, sous une autre marque produite par le même atelier. Pas sûr de s’y retrouver en terme de créativité, de coupe, du choix des fils, des couleurs ou des finitions.
Ce qu’on peut dire par contre, c’est qu’historiquement les pulls Shaggy Dog ont été conçus et produits en partenariat avec Drumohr, un atelier de maille écossais établi par la famille Robertson en 1770 qui est devenu au fil des ans l’une des références mondiales dans le tricot. La marque Drumohr existe toujours mais l’atelier de production est à présent situé en Italie.
Les pulls Shaggy Dog de chez J.Press sont quant à eux toujours produits en Écosse avec de la laine Shetland, vraisemblablement tricotés par Laurence Odie Knitwear dont a déjà parlé ici. C’est également l’un des quelques ateliers écossais qui tricote encore sur des machines manuelles.

Richard E.Press, ancien CEO de J.Press et FR Tripler, est aussi le fils de Paul Press. Capture écran Twitter 2013 - Décembre 2020

Richard E.Press, ancien CEO de J.Press et FR Tripler, est aussi le fils de Paul Press.
Capture écran Twitter 2013 - Décembre 2020

Capture écran Forum Borasification - Décembre 2020

Capture écran Forum Borasification - Décembre 2020

Pulls J.Press des années 60 - On notera la mention Made in Scotland by Druhmor Image Pinterest - Source indéterminée

Pulls J.Press des années 60 - On notera la mention Made in Scotland by Druhmor
Image Pinterest - Source indéterminée


Mise à jour Avril 2021 : Un de nos lecteurs nous a indiqué via Instagram que les pulls Shetland Woollen Co. et J.Press portaient la même étiquette “LOKL Made in Shetland SCOTLAND”.
LOKL fait - à n’en pas douter - référence à Laurence Odie Knitwear Ltd.

Les deux pulls présentent la même construction et un brossage similaire.

Pull Shetland Woollen Co à gauche et J.Press à droite  Image @valentin__hbt

Pull Shetland Woollen Co à gauche et J.Press à droite
Image @valentin__hbt

Pull Shetland Woollen Co en haut (beige) et J.Press en bas (gris anthracite) Image @valentin__hbt

Pull Shetland Woollen Co en haut (beige) et J.Press en bas (gris anthracite)
Image @valentin__hbt

Mise à jour janvier 2022
Sur cette photo prise en 2019 lors d’une visite de l’atelier Laurence Odie Knitwear par un photographe, on voit les étiquettes avec lequel Laurence Odie travaille ou a travaillé. Vous reconnaîtrez immédiatement le label J.Press Shaggy Dog sur la droite de l’image. On reconnaît par ailleurs également A.P.C, Bonpoint, Shetland Woollen Co., Boggi, Burberry’s, United Arrows, Holland & Holland, Aspesi, Bergdorf Goodman, Marcel Lassance ou encore Inverallan.

 

COLLECTION 2020

J.Press est sans doute la marque qui propose le plus de couleurs différentes pour ses Shaggy Dog. En 1959, au début de son lancement, le pull Shaggy Dog était disponible en 8 couleurs. Soixante ans après, c’est plus de 30 couleurs - on a compté - qui sont en ligne sur le site jpressonline.com. Des noms de coloris qui donneraient presque envie de les manger.

  • Bubble Gum Pink

  • Kelly Green

  • Chocolate Brown

  • Purple

A ses débuts le coloris Ivory faisait parti des meilleurs ventes - appelé Light Natural, il représentait jusqu’à 60% des ventes.

A noter également que les pulls sont disponibles en 2 coupes selon le modèle : Classic fit et Trim fit.
Pour finir, les pulls sont tricotés dans une laine Shetland 2 ply (2 fils).

Où les trouver en Europe ?

La marque est relativement peu distribuée en Europe.
Vous pouvez cependant regarder du côté de chez Nitty Gritty Store ou Mr Porter.

Montage de manche “set-in” Image nittygrittystore.com

Montage de manche “set-in”
Image nittygrittystore.com

Image nittygrittystore.com

Image nittygrittystore.com

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Image nittygrittystore.com

Image nittygrittystore.com

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Ci-dessous une sélection de pulls vendus sur le site officiel de la marque.
Des frais de douane peuvent cependant s’appliquer si vous achetez depuis l’Europe.

Image jpressonline.com

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Un Cardigan Cowichan c'est quoi ?

 
 

A l’image des pulls Aran et Fair Isle, les pulls Cowichan, bien que relativement méconnus en Europe, ont une longue histoire parmi les pulls tricotés à la main.

Comment reconnaître un Cardigan Cowichan ?

Le tricot Cowichan est une forme de tricot caractéristique des Cowichans, un peuple salish de la côte vivant en Colombie-Britannique au Canada. Les cardigans Cowichan sont souvent reconnaissables grâce à leurs motifs d’animaux typiques du Canada, l’aigle, le renne, l’ours ou via des formes géométriques répétées à la taille et aux épaules. L’autre signe distinctif concerne le col châle.
Tous les pulls Cowichan sont tricotés en une seule pièce tubulaire à la main à partir d’un fil filé manuellement. Les mailles sont grosses et épaisses.

Un chandail Cowichan dure pendant des années s'il est correctement entretenu. Les huiles naturelles de la laine (Lanoline) ne sont pas enlevées pour que le tricot puisse conserver des propriétés de résistance à l’eau. Traditionnellement, les fibres utilisées ne sont également pas teintes, les seules couleurs utilisées sont celles de la laine que l’on retrouve à l’état naturel : blanche, grise, brune ou noire.

[…] le tricot Cowichan se distingue parce qu’il combine le tissage traditionnel des Salish de la côte et les techniques de tricot européennes. La spécialiste en textiles Priscilla Gibson-Roberts affirme que les femmes et les filles Salish, lorsqu’on leur a enseigné le tricot, n’étaient pas impressionnées par les motifs européens. Elles auraient donc intégré les motifs traditionnels de leur région à leur ouvrage. Certains motifs bicolores tissés dans les couvertures traditionnelles se retrouvent encore aujourd’hui dans les vêtements cowichan.

Regan Shrumm, thecanadianencyclopedia.ca, 22 octobre 2018

Authenticité

Dans les années 70 les tribus Cowichan créent une étiquette « Genuine Cowichan » pour authentifier leurs produits face à la croissance de tricots Cowichan fabriqués sur machines à partir de fibres non naturelles.

Où trouver des cardigan Cowichan ?

Une marque canadienne est connue mondialement pour ses cardigans Cowichan : Kanata. Fondée en 1979, leurs pulls en laine sont toujours fabriqués à la main au Canada.

Autre marque reconnue : Canadian Sweater.

Cardigan Kanata tricoté à la main, laine 6 fils Image nomanwalksalone.com

Cardigan Kanata tricoté à la main, laine 6 fils
Image nomanwalksalone.com

Motif Cowichan Image nomanwalksalone.com

Motif Cowichan
Image nomanwalksalone.com

Fermeture éclair Talon et col châle Image nomanwalksalone.com

Fermeture éclair Talon et col châle
Image nomanwalksalone.com

Entièrement tricoté à la main en Colombie-Britannique, Canada Image nomanwalksalone.com

Entièrement tricoté à la main en Colombie-Britannique, Canada
Image nomanwalksalone.com

 

Pull Shetland Jamieson’s - Test et Avis

 

Mise à jour le 24/07/2020 : Jamieson’s nous informe qu’ils viennent de lancer leur propre site de vente en ligne. Vous trouverez également une offre très complète et détaillée sur Endclothing ici.

Pull Shetland, pull Shaggy Dog, pull Fair Isle ou tout simplement pull Écossais : autant de dénominateurs qui évoquent les pulls en laine emblématiques de l’Ecosse.
Dans cet article nous nous focaliserons principalement sur les pulls Shaggy Dog de la marque Jamieson’s.

Poneys écossais Crédit Photo : Rob McDougal

Poneys écossais
Crédit Photo : Rob McDougal

Un pull chargé d’Histoire

Les premiers colons nordiques commencent à tricoter ces pulls emblématiques grâce à l’importation de leurs troupeaux de moutons sur les îles britanniques Shetland au cours du IXème siècle. Les pulls Shetland sont fabriqués à partir de la laine des moutons petits et robustes de race Shetland parfaitement adaptés à la vie de ces îles du Nord. Aujourd’hui encore, ces moutons produisent une laine si unique qu’elle est devenue une véritable culture sociale et commerciale pour l’archipel. Les pulls en laine Shetland ne sont pas aussi volumineux que les tricots à motifs câblés Irlandais ou fin que ceux 100% mérinos que l’on trouve chez Uniqlo mais sont souvent un bon intermédiaire. Ils peuvent aussi être très duveteux, comme c’est le cas du Shaggy Dog.

une production ENTIÈREMENT locale

jamieson's pull scotland NATURALLY SHETLAND.jpg

Jamieson‘s est une entreprise familiale depuis plus de 5 générations. Elle a commencé en 1890 à Sandness grâce à Robert Jamieson’s. L’entreprise y est toujours localisée un siècle plus tard. A ses débuts les fils Shetland étaient considérés comme trop fragiles pour être filés sur des machines industrielles. Ils étaient donc mélangés avec d’autres laines plus grossières. C’est en 1978 que la famille Jamieson’s réussie à filer un fil 100% laine Shetland.

La laine brute dans l’atelier de Jamieson’s

La laine brute dans l’atelier de Jamieson’s

Bobines de fils produite par Jameson’s - Elles sont vendues pour les personnes qui souhaitent tricoter leurs pulls à la main et constituent encore une bonne partie de l’activité de l’entreprise

Bobines de fils produite par Jameson’s - Elles sont vendues pour les personnes qui souhaitent tricoter leurs pulls à la main et constituent encore une bonne partie de l’activité de l’entreprise

Jamieson’s s’approvisionne auprès de plus de 80 exploitants agricoles pour récolter sa matière première essentielle : la laine Shetland. Toutes les opérations suivantes sont réalisées en interne : dégraissage pour enlever la suintine, teinture en bourre ou sur fils, cardage, filage…jusqu’au tricotage final.

Teinture des fibres ou parle aussi de teinture en bourre

Teinture des fibres ou parle aussi de teinture en bourre

Remaillage du col sur le panneau avant

Remaillage du col sur le panneau avant

Auparavant le tricotage était principalement fait à la main et à la maison par des tricoteuses sur tout l’archipel. Mais petit à petit cette main d’oeuvre s’est faite rare. En parallèle, la maison Jamieson’s se développait considérablement : ce fut ainsi une des premières familles à utiliser des machines à tricoter à commandes numériques, totalement pilotables grâce à des ordinateurs. Ce faisant, la famille relève le défi de l’industrialisation tout en conservant ses racines traditionnelles en utilisant des motifs Fair Isle et en proposant même davantage de motifs au sein de son catalogue.

A côté du tricotage, Jamieson’s produit également ses propres tissus. Encore une fois, outre les opérations de finissage (lavage…), tout est réalisé en interne. Du fil au tissage.

Tissage du tweed

Tissage du tweed

Production d’écharpes en laine

Production d’écharpes en laine

Résultat final : un très beau tissu

Résultat final : un très beau tissu

100% pure laine Shetland

100% pure laine Shetland

Métier rectiligne japonais SHIMA SEIKI SES122FF des années 1990 - La machine tricote ici l’un des panneaux avant des pulls

Métier rectiligne japonais SHIMA SEIKI SES122FF des années 1990 - La machine tricote ici l’un des panneaux avant des pulls

Programmation sur odinateur des motifs Fair Isle

Programmation sur odinateur des motifs Fair Isle

Pulls Fair Isle

Pulls Fair Isle

Pulls classiques Jamieson’s

Pulls classiques Jamieson’s

Aujourd’hui, la cinquième génération de la famille Jamieson’s est à pied d’œuvre, Peter et son fils Garry, continuent à promouvoir leurs produits en Shetland.

Toutes les captures d’écran ci-dessus proviennent de cet excellent reportage de Greg McCarron :

Test et avis du pull Jamieson’s

Considéré il y a encore quelques années comme un « pull à Papy », le Shetland sweater connaît une recrudescence depuis quelque temps. Comment expliquer ce phénomène ? Une partie de la réponse se niche dans notre nouvelle façon de consommer – buy less but buy best – et le retour en force des pièces intemporelles avec des matières nobles ou tout simplement bien confectionnées.
Par ailleurs, des eshops ou magazines de mode masculine les mettent souvent à l’honneur. On pense au magazine L’Étiquette, Jinji, J Crew, Drake’s, End Clothing

Note : en faisant des recherches pour cet article, je suis tombé sur la marque Bosie Knitwear/Hartley qui propose la personnalisation du brossage ! Il est donc possible de choisir un pull Shetland « Extra Shaggy ». Et si votre taille n’est pas disponible à un instant T, il est possible de la commander afin qu’on vous la confectionne.

jamieson's pull scotland 2.jpg
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C’est la marque américaine J. Press qui crée le terme Shaggy Dog dans les années 1950 et des personnalités tels que JFK le portaient fièrement et simplement. Ainsi, une pièce initialement assez populaire et confidentielle géographiquement, est devenue accessible au plus grand nombre.

KENNEDY 1.jpg
KENNEDY 2.jpg

Il est par ailleurs devenu la pierre-angulaire du style Preppy/Ivy au même moment durant les années 1950-1960 dans les universités américaines.

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Derrière son esthétique simple et un peu rêche visuellement, il reste étonnamment agréable à porter : il est aussi chaud qu’aéré ce qui en fait une parfaite pièce pour un layering hivernal ou automnal. Shaggy signifie « ébouriffé » ou « velu » : on a l’impression que le pull a reçu une décharge électrique mais c’est le résultat de brossages successifs qui en donne cette apparence. Un œil inexpérimenté vous dira que le pull souffre de bouloches excessives – qui ne sont autres que des excès de laine et en aucun cas signe de mauvaise qualité du pull – et qu’il est donc bon à jeter, vous pourrez lui rétorquer que le pull est en parfait état et qu’il continuera à se bonifier avec le temps.  

Ce modèle a également des manches dites « raglan ». Selon le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL), cela signifie : « qui a des emmanchures coupées en biais se prolongeant jusqu’à l’encolure. Manteau de voyage à pèlerine pour hommes, qui fut à la mode au Second Empire ». Cette pratique s’est transposée dans le vêtement, notamment les pulls. Personnellement, je trouve que c’est un plus : un des plus gros avantages est la garantie d’une plus grande ampleur de mouvements du bras et donc de l’épaule. Avec une manche raglan, pas de craquage de tissus ! Ce manque de structure permet aussi tout simplement d’avoir plus de place en dessous afin de le porter avec un OCBD par exemple.

La pièce fonctionne parfaitement avec un OCBD (chemise Oxford Cotton Button-Down) et un chino beige, pour un look très Ivy

La pièce fonctionne parfaitement avec un OCBD (chemise Oxford Cotton Button-Down) et un chino beige, pour un look très Ivy

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Pour ce test, j’ai choisi du S. A noter que je fais habituellement du XS mais la marque s’arrête à cette taille, visuellement et d’un point de vue du confort, le fit est parfait. Il taille normalement, sans être ni trop cintré ni trop ample. Ce pull m’a coûté 145 euros. Inutile de chercher à acheter ce pull sur le site propre de la marque Jamieson’s : il n’y en a pas ! La marque préfère distribuer ses pulls via des eshops spécialisés en la matière, quelques-uns sont cités plus haut comme EndClothing ici.

Ici la technique de brossage de la laine est bien visible. A noter qu’au fur et à mesure des lavages, le pull sera de plus en plus « shaggy »

Ici la technique de brossage de la laine est bien visible. A noter qu’au fur et à mesure des lavages, le pull sera de plus en plus « shaggy »

Le Shaggy Dog est tout simplement – à mon sens – un basique de la garde-robe masculine. C’est un peu une de ces pièces qui sont des « no brainers » comme disent les Américains : pas de prise de tête. Ce qui est intéressant est justement la rugosité du pull, il n’est pas lisse vu qu’il a été brossé donc cela confère texture et allure à son porteur. De par ce brossage qui paraît grossier mais tout de même maîtrisé, ce pull appartient au registre vestimentaire casual. Un pull de tous les jours en somme. Il m’arrive de le porter aussi à même la peau, ce n’est pas le pull le plus doux il faut le dire, mais il ne gratte pas excessivement non plus (sans doute ne suis-je pas ultra-sensible non plus). Les finitions sont au rendez-vous : bords côtes et tissage impeccable. Concernant la laine, le brossage lui confère un aspect spongieux et ultra léger, on a l’impression d’être enveloppé par un nuage : on ne ressent pas de lourdeur sur les épaules comme cela peut-être le cas avec un traditionnel cable knit Irlandais.

Autre point important, à l’instar d’un cuir cordovan qui se patine avec le temps, ce pull deviendra de plus en plus doux après chaque port et chaque lavage (il ne faut pas en abuser pour autant ! Personnellement, je le lave – comme tous mes pulls – en cycle « délicat laine » 20/30 degrés, sans essorage. Ensuite je l’étends à plat sur le tancarville et je laisse mère nature prendre le relais pour le séchage. As simple as that). Le pull vieillit donc avec son maître.

 

SHAGGY DOG J.PRESS et LAURENCE J.SMITH

J’ai personnellement choisi la couleur bleu marine car je voulais un basique de chez basique, mais j’aurais pu choisir une couleur plus « criarde » comme ci-dessous et l’intégrer dans ma garde-robe. Pas sûr en revanche que j’aurais choisi un pull avec une énorme étiquette « Shaggy Dog J. Press » mais libre à tout un chacun ! A la place, j’ai choisi un pull de la marque Laurence J. Smith, en vert. Le début d’une collection chromatique ?

Pulls Shaggy Dog de J.PRESS Source ici (l’occasion de découvrir aussi le lookbook associé)

Pulls Shaggy Dog de J.PRESS
Source ici (l’occasion de découvrir aussi le lookbook associé)

 

CONCLUSION

Vous l’aurez compris, pour moi, le Shaggy Dog est un pull qui permet de s’affirmer, de faire un statement, une pièce de « connoisseur » à l’héritage américain mais dont l’histoire commence en Ecosse.
Comme l’a très bien dit Gauthier Borsarello sur un site confrère  : « c’est un pull qui a du chien ».


Quelques exemples ci-dessous de pull shetland Jamieson’s. Liens en cliquant sur les images.